1 1977, L’Avenir est notre affaire. Introduction. Crise de l’avenir
1 t qu’avant la fin du siècle quatre cinquièmes des hommes s’y seront entassés ; quand nos richesses s’accroissent aux dépens de
2 le-même, pour la première fois dans l’histoire, l’ homme se voit contraint de choisir librement son avenir et celui de l’espèc
3 ble, tout comme il va de ces « nécessités » que l’ homme invente quand il ne veut plus assumer sa liberté. Si nous ne choisiss
4 commencement de l’histoire des vrais désirs de l’ homme dans toutes les dimensions de sa réalité — de son devenir ! Tout est
5 agriculture au paradoxe » On peut penser que l’ homme , depuis le singe ou depuis le jardin mythique des origines, durant qu
6 isation, c’est-à-dire le premier dialogue entre l’ homme et la Terre interrogée — labourée, fécondée, cultivée — l’initiative
7 a nature lui ménageait, ont finalement permis à l’ homme de notre siècle une première prise de conscience et une première form
8 sées, le mouvement civilisateur se retourne sur l’ homme lui-même et se met à créer la société. Alors surgissent les questions
9 ement de survivre aux menaces naturelles contre l’ homme , désormais il s’agit de survivre aux menaces que notre industrie fait
10 que soient les dommages infligés, mais non pas l’ homme . « Désormais » signifie concrètement : depuis le milieu du xxe siècl
11 eure de formuler et de vouloir une politique de l’ homme et de l’humanité. C’est notre folle croissance qui affame le tiers-mo
2 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La religion de la croissance
12 que là où comptent les chiffres seuls et non les hommes . Au reste, il n’est pas sûr qu’à la fin de ce siècle, il y ait autant
13 que la nature a pu créer de plus affreux, si les hommes ne veillent pas à la forme et à la structure de la ville mondiale de
14 e la voix d’un citoyen criant sur l’agora. Mais l’ homme ou la femme habitant un quartier de New York ou de Paris, même dispos
15 que l’agora ne peut plus contenir l’assemblée des hommes libres et responsables, les citadins prennent l’habitude de laisser l
16 ppe aux prises des sens et de l’intelligence de l’ homme moyen. Et puisqu’elle n’est plus son affaire, alors, chacun pour soi
17 ue que constatée — entre dégradation urbaine de l’ homme et dégradation de la Terre par la pollution et l’épuisement des resso
18 encore trouble la circulation matérielle entre l’ homme et la terre, en rendant de plus en plus difficile la restitution de s
19 eul de son temps, c’est que le mal qu’on fait à l’ homme des villes, on le fait aussi nécessairement à l’agriculteur et à sa t
20 ruinant aussi « la circulation matérielle entre l’ homme et la terre » dans les campagnes. Je trouve un raisonnement de même f
21 qui nous dit avoir observé que la manière dont l’ homme traite les animaux, annonce la manière dont il va traiter les hommes 
22 nimaux, annonce la manière dont il va traiter les hommes  : camps pour cages et destructions d’espèces animales pour « nouvelle
23 s les deux cas, il ne s’agit que d’attitudes de l’ homme et de leurs suites : tout en dépend, et d’abord notre avenir. Si nous
24 t : car elle est née d’une mauvaise attitude de l’ homme vis-à-vis de la nature, résultant d’un mauvais régime des relations e
25 ltant d’un mauvais régime des relations entre les hommes dans la cité. Tout cela se tient, organiquement, profondément. La des
26 s savent qu’ils luttent pour l’avenir des bébés d’ hommes . L’épuisement des ressources « au rythme actuel » Sur les délai
27 endant quarante ans les besoins de 10 milliards d’ hommes ayant un niveau de consommation double de celui actuellement atteint
28 À cette œuvre du diable faite par les mains de l’ homme tout collabore dans notre société, où toute chose même excellente dev
29 lité incontrôlée, que le pape bénit. Et, enfin, l’ homme lui-même, polluant majeur pour l’homme, par le détour de la nature ou
30 , enfin, l’homme lui-même, polluant majeur pour l’ homme , par le détour de la nature ou sans détour, l’homme qui vous souffle
31 mme, par le détour de la nature ou sans détour, l’ homme qui vous souffle sa fumée en plein visage, qui refuse d’abaisser sa «
32 raboles des atteintes combien plus durables que l’ homme peut désormais porter à l’homme au moyen de la radio, de la TV et du
33 us durables que l’homme peut désormais porter à l’ homme au moyen de la radio, de la TV et du conditionnement délibéré qui ent
34 s de la vie, non de l’économie ; et du Désir de l’ homme , non de votre profit. L’homme qui se laisse manipuler système nerveux
35  ; et du Désir de l’homme, non de votre profit. L’ homme qui se laisse manipuler système nerveux, moelle et néocortex, atteint
36 tes les plus grandes villes du globe. Voilà notre homme de l’An 2000 : sans eau potable, sans pain, sans vin, et privé même d
37 sans dommages, au contraire, pour le bonheur des hommes , mais la faune d’une rivière ne peut survivre si les rejets d’une cen
38 urs, elle n’en reste pas moins une invention de l’ homme . Or, dès son origine, dans sa genèse mythique, je la vois liée à l’ag
39 ol », comme disait Marx. Voilà qui signifie que l’ homme a ressenti ses premières réussites techniques comme dérangeant à son
40 Et plus elle est puissante sur la nature, moins l’ homme connaît les répercussions à long terme des effets qu’elle produit auj
41 e caractéristique des effets de la technologie… L’ homme creux peut très bien exister ; une société d’hommes creux est tout à
42 omme creux peut très bien exister ; une société d’ hommes creux est tout à fait concevable : elle pourrait même être assez bien
43 s managers ont un ordinateur. Le flair était de l’ homme en l’homme et tenait compte de tout ce que l’homme avait acquis : sou
44 ont un ordinateur. Le flair était de l’homme en l’ homme et tenait compte de tout ce que l’homme avait acquis : souvenirs d’éc
45 omme en l’homme et tenait compte de tout ce que l’ homme avait acquis : souvenirs d’échecs et de succès vécus, culture, éthiqu
46 et coups de génie. L’ordinateur est extérieur à l’ homme et ne tient compte de rien, hors du programme : il est radicalement d
47 La technique naît du rêve, donc du désir de l’ homme La technique naît du rêve, il est vrai. Rêve de voler. Rêve d’agir
48 i seraient capables de détruire sélectivement les hommes d’une certaine ethnie (s’alimentant d’une certaine manière) ou de sté
49 es manipulateurs, capables de vous vendre copie d’ homme et pilules de savoir, de mémoire, de plaisir — et celle des manipulés
50 titudes et les choix plus ou moins conscients des hommes qui déterminent une société, choix d’où celle-ci tire ses vertus comm
51 n à des appareillages automatiques, déchargeant l’ homme non seulement de l’effort mais de certaines responsabilités, dont cel
52 qui est arrivé déjà. Prométhée crée les premiers hommes qui ne sont pas simplement issus du sol comme des légumes, ainsi que
53 me de Prométhée, son entreprise tournera mal. Les hommes qu’il forme de l’argile et dote d’une âme aventureuse ne pourront qu’
54 conséquences selon Hésiode et selon la Genèse : l’ homme se voit condamné désormais à gagner son pain à la sueur de son front,
55 es dieux estiment que ce n’est pas l’affaire d’un homme — fût-il de la race des Titans, ou de fonction cosmique dominante28,
56 é la stratégie générale du cosmos et du rôle de l’ homme dans le cosmos. Il sait que si l’homme s’empare des clés de l’action
57 rôle de l’homme dans le cosmos. Il sait que si l’ homme s’empare des clés de l’action sur la matière et sur la vie, il n’en f
58 lois de la matière inanimée. Mais n’est-ce pas l’ homme lui-même, bénéficiaire — croit-il — du rapt du feu, qui se condamne a
59 e est née des succès mêmes de la technique. Car l’ homme qui veut agir sur la nature, au lieu d’en faire innocemment partie co
60 , celle de l’herbe, des arbres, des bêtes et de l’ homme , et l’accroissement quantitatif dans la production, les échanges, l’é
61 de ce dont elle se nourrit, rien d’étonnant si l’ homme d’aujourd’hui répugne à la concevoir dans sa réalité : elle répond, e
62 reprendre en main les commandes tient à ce que l’ homme moderne est de moins en moins capable de se limiter volontairement pa
63 ue l’économie n’a rien à voir avec le bonheur des hommes . Elle a beaucoup à voir avec leur malheur, si j’en crois Engels, ou p
64 ues. 25. Cf. dans mon Aventure occidentale de l’ homme , Albin Michel, Paris, 1957, le chapitre sur la machine-outil comme c
65 Rascher Verlag, Zurich, 1963. 28. « Dieu créa l’ homme à son image, il créa l’homme et la femme. Dieu les bénit et leur dit 
66 . 28. « Dieu créa l’homme à son image, il créa l’ homme et la femme. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez,
67 ires d’opposés citée par Robert Jungk, Pari sur l’ homme , Laffont, Paris, 1975, p. 61-62. 31. Limits to Growth est le titre
3 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — Le grand litige
68 . Ils dépendent au contraire des conceptions de l’ homme et de son rôle sur la Terre qui nous animent en vérité. Non pas que n
69 ous animent en vérité. Non pas que nos idées de l’ homme et de ses fins soient toujours bien conscientes chez la plupart. Mais
70 , et nous sommes tenus d’y faire face. Au reste l’ homme n’a jamais rien entrepris sans risque. Négligeant de vérifier ce « fa
71 st tout à fait inadmissible dans ce contexte. Les hommes ne se trouvent pas devant une simple question de profit ou de bien-êt
72 miste américain « le plus sale de tous ceux que l’ homme a jamais fabriqués » ? La « propreté » des réacteurs et de leurs déch
73 croissance absolue, comme vrai référentiel d’un «  homme moderne » conforme aux ambitions de l’industrie d’hier et de l’État-n
74 alle un danger de mort atroce pour des millions d’ hommes dans les deux Amériques.   12. « Le nucléaire assurera l’indépendanc
75 e mensonges en service commandé, proférés par des hommes non moins intelligents ni moins respectables que les promoteurs du nu
76 truisent à la fois la nature et la communauté des hommes , au nom du prestige de l’État — vanité collective et surprofits privé
77 attitudes opposées face à la vie, au destin de l’ homme sur la Terre ; il y a deux morales incompatibles en théorie, si elles
78 s le nucléaire. Chercher l’énergie qui est dans l’ homme au lieu de sacrifier l’homme à l’énergie dispensée par l’État, je dis
79 ergie qui est dans l’homme au lieu de sacrifier l’ homme à l’énergie dispensée par l’État, je dis que c’est une révolution par
4 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La clé du système ou l’État-nation
80 ues, sources de la puissance et de la sécurité. L’ homme est en train de faire mourir la Terre sensible. C’est une sombre hist
81 ise codée qui ramène tout à la nation et rien à l’ homme . Le péché originel de l’État-nation a consisté à se rendre propriétai
82 la souveraineté sur un territoire donné, sur les hommes qui l’habitent, sur leur environnement, leur vie, leur mort, et sur t
83 la diversité de l’Univers et la destination de l’ homme à un jeu de signes monétaires au moins localement homogènes. Pour fon
84 des éléments radioactifs, naturels ou créés par l’ homme dans les centrales nucléaires, comme le plutonium et le thorium. Sur
85 es « périodes », et là seulement, la volonté de l’ homme et toute sa science sont d’effet rigoureusement nul. Je n’ai trouvé n
86 État-nation se voit progressivement dessaisi. Des hommes et des groupes d’hommes décident de reprendre en main leurs destins,
87 ressivement dessaisi. Des hommes et des groupes d’ hommes décident de reprendre en main leurs destins, à l’échelon local et rég
88 rien. Mais sans lui ? Presque tout ce que peut un homme . Et malgré lui ? Le reste peut-être — ce que peut un homme avec d’aut
89 malgré lui ? Le reste peut-être — ce que peut un homme avec d’autres… Ce qu’il nous faut revoir maintenant, c’est la véritab
90 des origines pour « faire leur unité » — comme l’ homme émerge de l’enfance pour « faire sa puberté » — et ils accèdent à la
91 torien contemporain63, à savoir « le contrôle des hommes , l’enracinement au sol ». Cette « conquête de l’espace et des hommes
92 ent au sol ». Cette « conquête de l’espace et des hommes par l’État n’est pas allée sans peine », ajoute-t-il. Mais ce n’est p
93 aîtresse : la « conquête » puis « le contrôle des hommes par l’État », c’est-à-dire, au fait et au prendre, par des corporatio
94 ste » : ces qualificatifs courants révèlent que l’ homme d’aujourd’hui voit le gouvernement à l’image du Prince qui a conquis
95 ’Obrigkeit (l’autorité) dans les Allemagnes, de l’ homme fort en Italie, de l’ascète astucieux en Espagne, de la bonne moyenne
96 mule des États totalitaires. L’administration des hommes et des choses y est plus mécanisée que dans n’importe quelle société
97 e verra la guerre elle-même se retourner contre l’ homme et peut-être l’éliminer. Dès aujourd’hui les grands ordinateurs des d
98 ce. On m’assure que les USA peuvent tuer tous les hommes existants environ 32 000 fois ; l’URSS seulement 29 000. Tout va donc
99 e pouvoir le plus grand jamais détenu par un seul homme , le phénomène de la guerre pousse-bouton peut marquer le seuil de l’a
100 nt de transmission d’une décision prise hors de l’ homme et contre lui, par la mégamachine — qu’il a conçue. l) La guerre va
101 oyens de destruction, des centaines de millions d’ hommes seraient victimes, et notre civilisation. m) L’interaction toujours
102 demeure donc de savoir en quel point du système l’ homme peut intervenir. Comment sortir du système : vers l’autogestion ré
103 i le premier texte formulant cette critique : « L’ homme n’est pas fait à l’échelle de ces immenses conglomérats politiques qu
104 avec la chair et la terre qui est nécessaire à l’ homme . » (Alexandre Marc, dans L’Ordre nouveau , n° 15, 1934.) L’argument
105 ccupant » soit-il, qui n’ait été fabriqué par ces hommes et qui ne reflète à l’évidence les intérêts de deux groupes concurren
106 itre d’« hommes d’État », ne sont en fait que des hommes de l’État, lequel n’existerait pas sans eux, réduit à son essence abs
107 e dans les codes et les actes fondateurs. Or, ces hommes de l’État se défendront. Rompus à l’art de la déclaration autoritaire
108 de l’État ; ou bien il fait confiance à quelque «  homme fort » et s’en remet pratiquement à l’État pour régler « ces problème
109 ques — qu’il paraît maintenant excuser ! Jamais l’ homme ne s’était senti plus impuissant, mieux vidé de ses responsabilités e
110 u-delà d’une prochaine guerre générale. Ce sera l’ homme ou l’État-nation, avant longtemps. Si l’État-nation s’écroulait, ce s
5 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Un « Essai sur l’avenir » en 1948
111 upposer maintenant que dans quelques lustres, les hommes cessent de trouver amusant d’aller plus vite, et donc commencent à se
112 nique déjà n’est plus dans la matière mais dans l’ homme . Notre existence sur la planète n’est plus menacée par les éléments,
113 communs moraux se désintègrent. Il reste assez d’ hommes vivants, de livres, de machines-outils et de connaissances techniques
6 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Naissance de la prospective
114 est devenue nécessité vitale pour une époque où l’ homme se voit contraint de choisir ses fins et les voies vers ces fins, sou
115  — annonce l’avenir global tant du Monde que de l’ homme . Entre l’alpha et l’omega du temps, les Écritures déroulent sous nos
116  », les monstres cuirassés qui tuent le tiers des hommes , et les montagnes qui s’effondrent dans la mer, telle est la Catastro
117 sera jugulé, ce qui signifie l’exploitation de l’ homme par l’homme et surtout par l’État (la Grande Bête), abolie ? Mais fau
118 , ce qui signifie l’exploitation de l’homme par l’ homme et surtout par l’État (la Grande Bête), abolie ? Mais faute de croire
119 faute du saut de la foi dans la vie éternelle, l’ homme reste prisonnier du temps sempiternel87. Ainsi le millenium, qui n’es
120 ience de plus en plus précise et même chiffrée, l’ homme a senti qu’il pourrait bien n’avoir plus d’avenir — du moins plus d’a
121 ’avenir qui ait un sens ? L’aventure globale de l’ homme à la recherche de l’état bienheureux se ramène, pour le xixe siècle,
122 d’aucune sorte de fatalité, car elle procède de l’ homme seul et non de ses besoins vitaux, mais de ses rêves, c’est-à-dire de
123 nce de « l’impossible », c’est-à-dire de ce que l’ homme a fait (et rien ne peut plus empêcher qu’il l’ait fait88), mais aussi
124 êcher qu’il l’ait fait88), mais aussi de ce que l’ homme n’a pu faire — jusqu’ici. L’avenir ou domaine du possible, se définit
125  : « ça s’arrangera ! », car « l’ingéniosité de l’ homme est infinie ». La constatation de la crise actuelle, due à la technol
126 ra aux approches de l’an 2000, gouverné par « des hommes compétents et rationnels ». Sa Découverte du futur date de 1902, mais
127 gie nucléaire aurait réponse à tout, et bientôt l’ homme ne se poserait plus d’autres problèmes que ceux que la technique peut
128 vient bientôt, mais en même temps il appelle les hommes  : « Et l’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Et que celui qui a soif v
7 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — L’avenir sensible au cœur
129 ontre l’entropie, dans les limites du destin de l’ homme sur la Terre. Une seule chose est certaine, c’est la mort, non sa dat
130 ale, il est fatal qu’elles se retournent contre l’ homme à plus long terme : toute la technologie actuelle vient de la guerre
131 prévisions quantitatives mesure la démission de l’ homme devant l’État. D’où l’on déduit que l’économie de guerre, qui est le
132 itude volontaire mais non moins humiliante pour l’ homme , la futurologie prétendue scientifique bride l’imagination au lieu de
133 tion. Car dans la mesure même où il est vivant, l’ homme est imprévisible à lui-même. Tout ce qui prétend prévoir pour lui le
134 ent être évaluées : il faudrait tout savoir sur l’ homme , ses régularités et ses folies ; tout savoir sur les ressources terre
135 . En 1974, je lis dans le Rapport de Tokyo sur l’ homme et la croissance, publié par le club de Rome : « En vérité, nous somm
136 tiques. Mais c’est surtout dans la mentalité de l’ homme de leur temps, dans les contradictions qu’ils y décelaient entre vale
137 st bien vrai que le secret de l’avenir est dans l’ homme , au cœur de l’homme d’aujourd’hui ; et que de là, et de nulle part ai
138 secret de l’avenir est dans l’homme, au cœur de l’ homme d’aujourd’hui ; et que de là, et de nulle part ailleurs, ni de la for
139 va se passer dans le monde s’annonce au cœur de l’ homme et peut s’y lire d’abord, car c’est là que l’histoire se noue. De mê
140 ée subjective, puisqu’elle prend son appui dans l’ homme sujet de l’histoire. La futurologie serait alors « objective » parce
141 à-dire de l’histoire déjà faite. Elle tient que l’ homme , fait par l’histoire, est son objet, un objet parmi d’autres, soumis
142 d’être si l’on ne croyait plus à la liberté de l’ homme . Elle existe et n’a d’intérêt qu’à seule fin d’orienter une politique
143 vec Astra. »), car elle tendrait alors à rendre l’ homme prisonnier des rythmes du passé ou de fins étrangères à sa vocation :
8 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Première histoire de fous : l’auto
144 mais nécessaires, de cette action morale. « Si un homme était vu quittant l’usine une fois son travail terminé le sourire aux
145 oit au contraire philanthrope. Il veut protéger l’ homme en général (mais d’abord le paysan et l’ouvrier parmi lesquels il a s
146 nt de construire des autos, mais de fabriquer des hommes selon son idéal. Ce qui est proprement effrayant, c’est de constater
147 qu’il va changer la nature même des besoins de l’ homme occidental et surtout de la conscience que l’homme a de ses besoins,
148 omme occidental et surtout de la conscience que l’ homme a de ses besoins, en faisant passer au premier rang le plus artificie
149 , qui à leur tour peuvent anéantir des millions d’ hommes . Ces enchaînements irrationnels et désastreux pour de très larges pan
150 effets de “l’explosion démographique” (2 500 000 hommes au km2 en l’an 2400 selon le rapport Nixon paru fin 1969), exercent d
151 de cette mécanique n’est pas inscrit au cœur de l’ homme , n’y est pas lisible, et que sa production en masse n’était réponse à
152 açait de léser pour longtemps au plus intime de l’ homme moderne : à savoir ses besoins réels, ses désirs et ses finalités. Je
153 nsensible et que la fatigue semble disparaître, l’ homme s’abandonne à des lois géométriques. Un jeu de chiffres d’horlogerie
154 prière106. » Cela s’appelle encore vivre. Mais l’ homme qui était un membre vivant dans le corps de la nature, lié par les li
155 l’humanité quand on ignore à ce point ce qu’est l’ homme  ? Quand on le réduit à des fonctions de main-d’œuvre et de consommati
156 ues et religieux, mais aussi aux avis de quelques hommes sensibles. (En formulant maintenant ces critères d’exclusion, je pens
157 « Supposons qu’au lieu de tourner en dérision les hommes les plus sensibles, nous les utilisions comme des “indicateurs” enreg
158 isé. Il nous faut une prospective au service de l’ homme , non de l’État. Quant aux grands événements qui font l’histoire, et q
9 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Deuxième histoire de fous : Hitler
159 en soi, phénomène d’envergure mondiale, tel fut l’ homme , tel demeure son mystère. Les effets fracassants déclenchés dans le s
160 e et son magnétisme psychotique, ce quasi-néant d’ homme , ridicule et tragique, a été le prophète du Néant collectif, où il a
161 gles façades… La confrontation stupéfiante de cet homme et de cette ville était peut-être nécessaire pour faire comprendre au
162 astrophe prévue. Et devant le cadavre gisant de l’ homme qui fit trembler tout l’univers, voici que nous nous écrions avec une
163 vis-à-vis de mon peuple ! Je ne suis qu’un petit homme du commun ! Si je perds mon prestige, je perds tout ! Vous, Monsieur
164 rolétaire ! » Ce prolétaire en uniforme, ce petit homme du commun, Charlot soldat l’avait représenté d’avance — gesticulation
165 e second rang qui peuvent déchoir dans un corps d’ homme et l’occuper. Je l’ai entendu prononcer l’un de ses grands discours,
166 léchir ou même délirer… » « On ne tire pas sur un homme qui n’est rien et qui est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois
167 -bourgeois qui est le rêve de soixante millions d’ hommes . On tire sur un tyran, ou sur un roi, mais les fondateurs de religion
168 rce que ma mission me protège.” Il faut croire un homme qui dit cela… D’où lui vient le pouvoir surhumain qu’il développe pen
169 emande s’il est intelligent. Ne voit-on pas qu’un homme intelligent, si cela compte en lui le moins du monde, il ne vaut rien
170 ns rien détruire de ce qui s’est fait par lui. Un homme quelconque, transfiguré par sa ténébreuse “mission”, Schickelgruber h
171 ns tous les pays, pas seulement en Allemagne, des hommes subissent la contagion de ce mal, changent subitement de visage, se r
172 général — l’universel — mais aussi contre chaque homme en particulier — le personnel — tel fut le péché constitutif du parti
173 même pour une collectivité, mais il faut que des hommes , qu’un homme parle pour elle, soit selon sa folie et ce sera Hitler,
174 collectivité, mais il faut que des hommes, qu’un homme parle pour elle, soit selon sa folie et ce sera Hitler, soit selon la
175 agiques, indépendantes de toute intervention d’un homme , mais auxquelles il confère leur vrai sens, en tant qu’il va détermin
176 oses que de rappeler à ses finalités l’action des hommes . Les choses ne font rien par elles-mêmes ; elles ne peuvent pas désob
177 ndre dégât. Le seul ennemi de l’humanité, c’est l’ homme , seul à pouvoir mentir à sa nature, désobéir à son programme génétiqu
178 13 Prophétiser, c’est agir par des mots sur l’ homme , qui agira par ses mains et sur les choses. L’homme réagit à l’appel
179 mme, qui agira par ses mains et sur les choses. L’ homme réagit à l’appel de son nom, la chose non. Il n’y a pas de magie. Je
180 tériel », seul sens auquel l’immense majorité des hommes de ce siècle croit vraiment. Les temps sont proches quand les finalit
181 — le grand réveil, la réconciliation avec Dieu, l’ homme et la nature, et la cité nouvelle dont ils donnent les mesures114. Il
182 créativité. Dès ici, l’avenir est notre affaire d’ hommes libres, de créateurs libres et responsables. À nous tous de prophétis
183 ve normative et globale, partant de l’intime de l’ homme et de sa vocation, c’est-à-dire de ses finalités, par opposition à to
184 de tous les monstres froids » que la majorité des hommes d’aujourd’hui tient encore malgré tout pour le dernier recours contre
10 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Devenir soi-même
185 r, ce capitalisme-là, c’est vous et moi ; c’est l’ homme occidental et son désir, l’homme soviétique et son espoir, l’homme du
186 et moi ; c’est l’homme occidental et son désir, l’ homme soviétique et son espoir, l’homme du tiers-monde et son rêve d’égaler
187 et son désir, l’homme soviétique et son espoir, l’ homme du tiers-monde et son rêve d’égaler… Et quand vous en souffrez, vous
188 : « Les machines se multiplient plus vite que les hommes . » « La route vient encore de faire 432 morts pendant le week-end. »
189 . Les machines ne se multiplient pas, ce sont des hommes seulement qui les ont assemblées, vendues, achetées. Quant aux « impé
190 nce irréversible de ce qui limite la liberté de l’ homme . Si l’on me demande : — Serons-nous assez nombreux à croire cela ? (o
191 naissance d’un nouvel esprit communautaire… Que l’ homme rencontre dans le monde actuel des contraintes partout multipliées et
192 eur temps à vouloir l’en convaincre. En vérité, l’ homme reste libre pour l’essentiel seulement, qui est le choix de ses fins
193 on nomme prophétie. Mais si l’on veut retrouver l’ homme et non l’esclave ou le robot au terme de l’évolution, il faut partir
194 obot au terme de l’évolution, il faut partir de l’ homme tel qu’il peut devenir, et chercher les voies et moyens de son progrè
195 i est le progrès vers sa personne. Partir de l’ homme L’homme d’aujourd’hui prend conscience de sa condition d’homme en
196 ogrès vers sa personne. Partir de l’homme L’ homme d’aujourd’hui prend conscience de sa condition d’homme en regimbant c
197 d’aujourd’hui prend conscience de sa condition d’ homme en regimbant contre ce qui la nie. Il se découvre par ce qui le bless
198 cette falsification introduite au cœur même de l’ homme , dans ses désirs et dans ses rêves. Elle est devenue en un demi-siècl
199 ressions désintégrantes contre le noyau même de l’ homme , que pratiquent jour et nuit les pouvoirs, la publicité et les grande
200 g d’art politique par excellence, il y a ceci : l’ homme des grandes villes, des longues avenues qui asphyxient ou tuent qu’el
201 nt embouteillées ou qu’on y circule rapidement, l’ homme des HLM, des pavillons de banlieue ou des quartiers résidentiels, est
202 rustration n’est pas ressenti par la majorité des hommes et des femmes de ce temps. De fait, ils ne savent pas le dire aux enq
203 e qui est tué en nous, ça ne se voit pas 118. » L’ homme des villes d’aujourd’hui ne parvient plus à être ni solitaire ni soli
204 e ferme, on ne peut plus vicieux. Ce qui aliène l’ homme d’aujourd’hui c’est aussi ce qui détruit les bases de toute communaut
205 e pose la question décisive : qu’est-ce donc en l’ homme , qui est aliéné ? Je réponds que c’est la personne, ce qui fait qu’il
206 aison d’être. Je dis personne pour distinguer cet homme de l’individu sans visage ou simple exemplaire de l’espèce, pareil à
207 importe qui d’autre que lui. La personne est en l’ homme ce qui souffre de l’absence de communauté, mais aussi de l’excès de p
208 ondent à la limite. Car où serait la liberté d’un homme qui ne pourrait la manifester par un exercice responsable ? Et commen
209 réalité. Et cette relation définit la santé de l’ homme occidental. Tout ce qui la fausse est donc morbide et mène au totalit
210 dans les rues de Francfort étaient portés par des hommes aux chemises brunes qui chantaient le « Horst Wessel Lied ». L’hom
211 nes qui chantaient le « Horst Wessel Lied ». L’ homme antinomique « Toute politique implique une idée de l’homme », aima
212 mique « Toute politique implique une idée de l’ homme  », aimait à rappeler Valéry. Mais nous voyons dans notre société plus
213 é plusieurs politiques en conflit. Les idées de l’ homme qui ont permis la crise actuelle — l’homme économique, le bourgeois,
214 s de l’homme qui ont permis la crise actuelle — l’ homme économique, le bourgeois, l’individu rationaliste, mais aussi le sold
215 dée contraire que la cité, étant construite par l’ homme , n’est pas nécessairement au-dessus des citoyens. Avec le christianis
216 end lui imposer. Non pas un modèle idéal, mais un homme qui se fait en allant vers ses fins, homo viator et non statique et s
217 n calculable ni contrôlable. La personne est cet homme antinomique que l’on réduit à l’apathie quand on le force à n’être pl
218 ger sans perdre son identité profonde — tel est l’ homme personnel dans sa vitalité. Il trouve sa réalité dans le conflit comm
219 s sont uniques Les chances mathématiques que deux hommes soient pareils sont évaluées à une sur 250 milliards. Pratiquement nu
220 ais de leur solidarité dans l’espérance. Que cet homme du conflit, en tension dialectique, soit aussi « la mesure de toutes
221 , des villes, des cultures, des paysages… Enfin l’ homme , en tant que personne, est la source de toutes les valeurs d’une soci
222 isages, ce n’est rien qu’une image en nous119. L’ homme qui prétend ne pas être là La philosophie contemporaine, en France, e
223 r ses tenants. Tout son effort vise à supprimer l’ homme , l’identité du sujet homme, la personne, et à faire rentrer « ça » da
224 ort vise à supprimer l’homme, l’identité du sujet homme , la personne, et à faire rentrer « ça » dans la nature, ou la matière
225 arti pris constant d’aller contre tout ce que les hommes ont jusqu’ici pensé « naturellement », contre tout ce qu’ils ont jusq
226 « nature humaine ». Il se trompait sans doute : l’ homme n’est rien que nature, nous dit-on. Il faudra donc en venir à identif
227 faudra donc en venir à identifier et spécifier l’ homme  : — comme le seul animal qui éprouve le besoin de déclarer qu’il fait
228 uns de ses individus, de se déclarer illusoire. L’ homme serait le seul animal capable de se renier, de nier les évidences, et
229 sonne ». Derrière tout cela, la peur panique de l’ homme moderne : s’avouer responsable du monde qu’il a fait. Comme Adam lors
230 plus personne, il n’est plus là… Mais chez les hommes de chair et sang, la personne est toujours instante, c’est une virtua
231 , et qui est la preuve de son existence. Or, tout homme est capable d’une œuvre, et presque tout homme en fait une, en condui
232 ut homme est capable d’une œuvre, et presque tout homme en fait une, en conduit même plusieurs de front, le plus souvent à so
233 la société ne sera pas reconstruite en vue de cet homme créateur. 116. Werde was du bist, deviens qui tu es. C’était l’un
234 ble : c’est l’aliénation primordiale, qui livre l’ homme à toutes les manipulations par la publicité, la mode, les partis poli
11 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Passage de la personne à la cité
235 progrès seul authentique qui est le progrès de l’ homme même, non du nombre des choses autour de lui. Plus simplement : c’est
236 Elles n’auront pas pour but de modeler un type d’ homme , comme l’école napoléonienne, qui passait l’uniforme aux élèves et vo
237 hensibles. Gouverner, c’est en somme conduire les hommes collectivement dans des voies et vers des objectifs qui ne leur sont
238 ernement est au service de l’État-roi, et non des hommes , de sa puissance et non de leurs libertés. La devise « gouverner c’es
239 e n’est pas leur affaire. Tel est le dilemme de l’ homme politique d’aujourd’hui. Il s’agit de savoir si l’État, dans la pours
240 tes fins polémiques : à savoir que je tiendrais l’ homme pour bon, en tout cas pour meilleur qu’il n’est (et qu’eux ne sont, a
241 les renforcer sans cesse. Or, je ne tiens pas les hommes pour meilleurs en moyenne que ceux qui les mènent au désastre. Je pro
242 nations. Que toute communauté s’origine dans l’ homme — et réciproquement Vu dans l’ensemble de son évolution du milieu
243 e : elle prend racine dans la condition même de l’ homme et pas ailleurs, dans ses besoins fondamentaux et ses fins les plus p
244 de sa vocation unique vécue parmi les autres. Nul homme ne naît de soi, ni ne peut vivre seul, sans l’aide qu’il reçoit et qu
245 e, sans l’amour qu’il reçoit et qu’il donne. Tout homme est par sa condition en communauté symbiotique, tout homme est « symb
246 par sa condition en communauté symbiotique, tout homme est « symbiote » (selon le grec) ou « convive » (selon le latin), par
247 ature, selon Althusius, ne pousse pas seulement l’ homme à l’acte procréateur, mais à « la solidarité intime, étroite et const
248 f — Classe, Race, Parti ou Dictateur — contre les hommes différents, les hommes réels. L’État qui se prétend de tous, pour tou
249 ou Dictateur — contre les hommes différents, les hommes réels. L’État qui se prétend de tous, pour tous — et qui est fait con
250 e « le résultat d’une conquête de l’espace et des hommes (sic) par l’État ». « L’État classique exerce son pouvoir (…) au prof
251 tifié, et tôt après personnifié. Un consensus des hommes de l’État et de l’Université tend à faire entrer ce concept dans le d
252 onfèrent à l’État une existence indépendante de l’ homme concret, et qui, nécessairement, l’opprime. Et les uns voudraient que
253 e résistances civiques. Et cela durera tant que l’ homme occidental restera médusé, c’est-à-dire aveuglé par le besoin de sécu
254 celui qui ne sait pas qu’il s’agit de religion. L’ homme d’aujourd’hui est convaincu que le pouvoir sacré des rois s’est vu « 
255 Or, cette majesté stato-royale rejaillit sur les hommes de l’État, qu’ils soient président de la République, ministres, grand
256 ster qu’en un recours aux valeurs créatrices de l’ homme européen. Situer au centre de l’homme le centre de la société A
257 ces de l’homme européen. Situer au centre de l’ homme le centre de la société Althusius contre Jean Bodin, c’est la pers
258 . Althusius, c’est aussi la société fondée dans l’ homme , contre l’État dressé hors de l’homme, face à lui. Dès mes premiers é
259 ndée dans l’homme, contre l’État dressé hors de l’ homme , face à lui. Dès mes premiers écrits sur la chose politique, j’ai res
260 ti le besoin fondamental de situer au centre de l’ homme le centre de la société. Car autrement, me disais-je, l’homme est un
261 tre de la société. Car autrement, me disais-je, l’ homme est un aliéné. S’il dépend d’autre chose que de sa vocation — d’une c
262 ique de la personne  : Une politique à hauteur d’ homme , c’est une politique dont le principe de cohérence s’appelle responsa
263 ividualiste ; elle s’oppose à l’exploitation de l’ homme par ses créations, par l’État… Elle refuse la dictature parce que le
264 un pas de plus dans le concret en situant dans l’ homme qui pense en puissance d’acte le lieu de la nouvelle mesure communaut
265 e ou qu’il échoue — pour situer en ce centre de l’ homme le centre de la société, préfigurent dès maintenant la conquête et l’
266 pas été jusqu’au bout de son individuation que l’ homme moderne a perdu le sens communautaire131. On ne le lui rendra pas par
267 ques marginaux », mais un besoin fondamental de l’ homme . La frustration systématique de ce besoin a commencé avec l’urbanisat
268 t se faire entendre. Recréer une communauté où l’ homme puisse recouvrer la dimension civique sans laquelle il n’est pas une
269 houle parvient par les baies ouvertes, cent-mille hommes battent les murs de la halle.  Quelques femmes s’évanouissent, on les
270 projecteur fait apparaître sur le seuil un petit homme en brun, tête nue, au sourire extatique. Quarante mille hommes, quara
271 n, tête nue, au sourire extatique. Quarante mille hommes , quarante mille bras se sont levés d’un seul coup. L’homme s’avance t
272 arante mille bras se sont levés d’un seul coup. L’ homme s’avance très lentement, saluant d’un geste lent, dans un tonnerre as
273 autaire. Je la résume en trois évidences. 1. Les hommes ne peuvent vivre seuls qu’en régime d’exception pour peu de temps, da
274 celui de la dernière génération de l’humanité. L’ homme vit par groupes. Tout est couplé dans l’Univers, tout est pôles contr
275 calviniste, soucieuse d’organiser la société des hommes pécheurs, afin qu’ils puissent y devenir responsables de leur vocatio
12 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience communautaire
276 cle : ils suivent par monts et vaux quelque saint homme , comme Robert d’Arbrissel, moine vagabond133 et ils sont facilement r
277 re notre patrie spirituelle — pour la plupart des hommes de ce temps et pour leur société désorientée, les ordres, surtout rel
278 régimes totalitaires au sens actuel ? Non, car l’ homme et la femme y entrent librement, peuvent en sortir de même ou s’en tr
279 e dont le sigle, à défaut de devise, est HLM. Les hommes , les femmes et les enfants des « grands ensembles » vivent côte à côt
280 nt tout, des buts d’action. Rien n’unit mieux les hommes que leurs efforts communs : qu’ils aient abouti ou raté, ce seront le
281 et le clan, il a fallu s’en arracher pour devenir homme — c’est l’aventure de l’individu ; et puis il a fallu la recréer, lib
282 réer, librement, à un autre niveau, pour vivre en homme , et c’est devenir une personne. Notre temps est celui des ensembles c
283 panouissement ? Est-ce une question de biens ou d’ hommes  ? Évidemment, une question d’hommes. Mais les hommes ne peuvent être
284 de biens ou d’hommes ? Évidemment, une question d’ hommes . Mais les hommes ne peuvent être eux-mêmes que dans de petits groupes
285 mes ? Évidemment, une question d’hommes. Mais les hommes ne peuvent être eux-mêmes que dans de petits groupes compréhensibles.
286 mégalopolitaine, qui nous paraît irrémédiable — l’ homme ne pourra jamais récupérer l’humus perdu, ni faire refluer la marée d
287 blement le salut pour des centaines de millions d’ hommes , mais le salut n’est pas toujours rentable. Serait-il opportun d’aver
288 a produite, comme on devait l’attendre, là où des hommes et des femmes ont pris conscience qu’ils en étaient le plus nécessite
289 ontrol (« pas difficile », dit-il) permettait à l’ homme « une jouissance accrue », mais qui n’entraînait pas « la terreur d’u
290 ’un système économique et financier qui opprime l’ homme et l’aliène dans toutes ses dimensions et particulièrement dans son c
13 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Que tout appelle les régions
291 t cela ne serait rien s’il s’agissait de méchants hommes  : on pourrait les calmer, les remplacer par d’autres. Ce qui est tout
292 lter leurs sujets : c’est la raison pour quoi les hommes de l’État et tous ceux qui partagent leurs goûts (qu’ils prennent pou
293 erres nationales, si l’on veut que l’histoire des hommes et que la vie simplement continuent. Mais si l’on refuse la guerre at
294 . — La nécessité des régions paraît ancrée dans l’ homme lui-même, c’est-à-dire dans les exigences de la personne. La personne
14 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience régionale
295 l’esprit des contemporains : si l’on demande à l’ homme de la rue de définir les Basques ou les Flamands, les Occitans ou les
296 nt qu’à la pensée et au jugement moral. Dès qu’un homme est ému, ou se met à jurer, l’accent de sa première adolescence se dé
297 de sa première adolescence se déclare. Priver un homme de son dialecte, c’est-à-dire de cette langue première, c’est en fair
15 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — L’autogestion politique
298 ont l’expression de la volonté d’autogestion de l’ homme en lutte contre l’aliénation statolâtrique, civile ou militaire, fasc
299 tion, autant dire à la destruction prochaine de l’ homme , et tout d’abord de la nature par l’homme. Pour les années qui vienne
300 ne de l’homme, et tout d’abord de la nature par l’ homme . Pour les années qui viennent, je ne vois d’autre issue praticable qu
301 ion soit cet espace de participation civique où l’ homme puisse devenir présent au monde et à soi-même conjointement. La plupa
302 ntement. La plupart des difficultés qu’éprouve un homme de notre temps essayant de concevoir une Europe des régions provienne
303 ure d’imposer depuis un siècle, et selon lequel l’ homme d’aujourd’hui croit sans la moindre discussion en une série de propos
304 ion, c’est-à-dire pratiquement, de l’ensemble des hommes vivant sur un territoire délimité par le hasard des guerres et les ca
305 correspond à quelque chose de fondamental chez l’ homme néolithique, nomade fixé au sol à partir du Xe millénaire avant notre
306 résentation de la société, imposé par l’école à l’ homme d’aujourd’hui, la région ne saurait apparaître que sous la forme d’un
307 l’autonomie, au nom des fins communes à tous les hommes . Il y a là, sans doute, un choix moral, mais plus sûrement et simplem
308 e pouvoir et de prestige. Ce n’est pas un souci d’ homme réel, de femme réelle, c’est trop loin de la vie quotidienne. En reva
309 ce, mais Pic de la Mirandole et le discours sur l’ homme . Weimar n’est pas seulement Goethe et Schiller, mais l’Université d’I
310 ’évanouissaient, crée dans l’esprit de beaucoup d’ hommes et de femmes une espèce de vertige insupportable. Leur image du monde
311 n avant d’être en place, par le seul fait que des hommes luttent pour l’établir — voilà le remède agissant sur les causes les
312 , le 25 janvier 1974. 171. Cf. Jean Hamburger, L’ Homme et les hommes, Flammarion, Paris, 1976, et Jacques Ruffié, De la biol
313 er 1974. 171. Cf. Jean Hamburger, L’Homme et les hommes , Flammarion, Paris, 1976, et Jacques Ruffié, De la biologie à la cult
16 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Stratégie
314 r fonder une vraie fédération, il faut partir des hommes non des États, et pratiquement des communes de base en lesquelles l’h
315 pratiquement des communes de base en lesquelles l’ homme assume sa vocation, j’entends : devient lui-même avec les autres. Que
316 zaines de petits pays très serrés, très peuplés d’ hommes très divers et hantés de fantômes historiques auxquels ils tiennent s
317 la société du xxe siècle : celle d’apprendre à l’ homme , dès qu’il devient adulte, à reconnaître ses besoins réels, et à crit
318 ure » désordonnée, aux propensions mauvaises de l’ homme , n’opposons plus la seule police, qui aggrave le mal, mais l’éducatio
319 ranches. À tout instant de la société, il y a des hommes de tous les âges, inextricablement mêlés, et co-responsables de tout.
320 es et les plus stériles, voire dé-créantes, que l’ homme ait jamais provoquées. Allons plus loin. On ne cesse de revendiquer,
321 e ramène à ceci, en termes de pouvoir : Comment l’ homme , dans la société technico-industrielle démesurée et sans cadres, pour
322  Regarder un atome, c’est le changer. Regarder un homme , c’est le transformer. Regarder l’avenir c’est le bouleverser. » Et q
323 res à sauvegarder les mouvants équilibres entre l’ homme , la cité, et la nature, dans l’ensemble de nos pays. Dans le cadre de
324 ant tout chronologique. La plupart des rêves de l’ homme se sont réalisés au cours des âges — voler, aller sous l’eau, marcher
325 t quantification, c’est-à-dire réduction de tout, hommes et choses, à du calculable et manipulable à partir du centre ; espace
326 de notre temps. Et voilà bien pourquoi plusieurs hommes politiques, dont quatre ou cinq du premier rang, en Amérique du Nord
327 uisaient. Mais depuis dix mille ans qu’il y a des hommes à histoire et qui n’ont pas trouvé mieux que la guerre pour résoudre
328 ar opposition à l’énergie intérieure, celle que l’ homme tire de son corps, de son âme, de son esprit et ses fins de foi. 200
17 1977, L’Avenir est notre affaire. Conclusion. « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? »
329 t qu’on ne peut simplement écarter. Je veux que l’ homme dure à cause de l’espérance. À quoi s’ajoute un raisonnable espoir. L
330 quoi s’ajoute un raisonnable espoir. La fin de l’ homme , tout à l’heure, serait au moins prématurée. Nous voyons aujourd’hui
331 ais que serait la beauté du Monde sans l’œil de l’ homme  ? C’était si beau, la Terre de la Vie, bleue, verte et blanche dans l
332 e prévision d’avenir meilleur qui ne passe par un homme meilleur. Car il arrivera… ce que nous sommes. Et quoi d’autre peut-i
333 re.   La décadence d’une société commence quand l’ homme se demande : « Que va-t-il arriver ? » au lieu de se demander : « Que
334 s métaphysiques et religieuses quant au rôle de l’ homme sur la Terre et quant à ses options de base : la puissance ou la libe
335 té ! Ce ne sera pas encore la fin de la peine des hommes , la vie sans poids. Pas encore le Jour éternel. Mais quelque chose co
336 stoire mais d’une rénovation de l’aventure d’être homme , si elle prend naissance dans notre cœur.   Écoutons maintenant le cr