1 1988, Inédits (extraits de cours). « L’heure est venue. Allons-y » [préface d’Alexandre Marc]
1 ements. Denis de Rougemont ne se posait point en homme de lettres, et pourtant, Albert Béguin l’avait noté dès la fin des an
2 s lignes de force de L’Aventure occidentale de l’ homme . Écologiste avant la lettre — ne devions-nous pas rédiger ensemble,
3 oigné des compromis que des anathèmes. Écrivain, homme d’action, Denis de Rougemont a été aussi un enseignant. Dans les cour
4 e nouveau. Si j’ai pu y attirer et y attacher des hommes aussi différents que Robert Aron, Claude Chevalley, Arnaud Dandieu, H
5 e peut être qu’une préfiguration de l’enfer. Si l’ homme a une chance d’y échapper, ce n’est point en méconnaissant les contra
6 sthétiques ou morales —, et le re-tournement de l’ homme vers son Créateur, d’autre part, un rapport d’analogie. Connaissant d
7 périmé, trop étroit, mal ajusté au réel », que l’ homme découvre et bâtit « un nouvel ordre, un centre plus “vrai” autour duq
8 révolution se mesure par sa capacité d’arracher l’ homme à la pesanteur des déterminismes, d’ouvrir devant lui des espaces nou
9 ère, si on les mesure à l’aune des exigences de l’ homme libre et responsable, autrement dit de la personne, leur véritable va
10 liser granit et lavande, mais non les animaux : l’ homme n’est-il pas lui-même un animal sur lequel un esprit a été greffé ? D
11 che à la pesanteur de la masse, de la tribu ; à l’ homme capable, par rapport au collectif, de différenciation et de distancia
12 rtaine manière, dans la perspective ontique. Tout homme est à la fois individu et personne (le citoyen relevant d’une autre i
13 es uns et les autres ont pu, ensuite, évoluer, en hommes libres et responsables, sans être gênés, encore moins entravés, par l
14 t », à sa patrie, à la nature, au monde ? — que l’ homme ne s’accomplit qu’en se donnant aux multiples réalités dont il procèd
15 sans qu’elle le mérite, reste aujourd’hui, pour l’ homme , l’ultime chance de la plurappartenance libératrice, un autre des mot
16 ort. Ce qui est grandiose, c’est la victoire de l’ homme . Le long des côtes de la Méditerranée et de la mer du Nord, […] s’ava
17 a mer du Nord, […] s’avance l’antique ennemi de l’ homme . On l’appellera État, matérialisme, racisme ou tyrannie ; mais son es
2 1988, Inédits (extraits de cours). Introduction [par François Saint-Ouen et Jean Mantzouranis]
18 savait. Il y avait non seulement l’érudition d’un homme , mais aussi sa position par rapport à cette érudition-là. Denis de Ro
19 ar cette tension particulièrement vivante entre l’ homme et ce qu’il exposait, qui n’était rien d’autre que l’ensemble de la c
20 ant que penseur, philosophe, essayiste, écrivain, homme d’action, mais on le connaît encore mal en tant qu’enseignant dispens
21 nstant d’une pensée vivante, et à travers elle, l’ homme qui l’exprimait. Jean Mantzouranis François Saint-Ouen 2. Citons, p
22 que de la personne , L’Aventure occidentale de l’ homme , Vingt-huit siècles d’Europe , L’Avenir est notre affaire , tous é
3 1988, Inédits (extraits de cours). Communautés, communes
23 e, dont l’image était restée dans les esprits des hommes malgré tous les bouleversements de la fin de l’Empire d’Alexandre, de
24 rtés et les devoirs s’appuient l’un l’autre, où l’ homme est libre parce qu’il est responsable, et responsable parce qu’il est
25 t. Dans la version germanique de la communauté, l’ homme est défini par sa force et par son rang. Dans la version latine antiq
26 autés de manière plus générale. Toute la vie de l’ homme du Moyen Âge est faite dans et par des communautés, dont la municipal
27 va pas jusqu’à dénier aux étrangers la qualité d’ hommes véritables. 2. communes, communautés, universités 20 février 19
28 d’aujourd’hui, est aussi difficile que celui d’un homme cultivé qui voudrait se rendre compte de toutes les spécialités à la
29 ir et des spécialisations. Aux difficultés pour l’ homme qui pense de comprendre le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui
30 étant des communautés natives. 17 février 1967 L’ homme est à la fois libre et responsable ; donc, il n’est pas seulement res
31 cité 3 décembre 1976 Si la cité est mesurée, l’ homme peut s’y manifester en tant que citoyen ; citoyen, c’est-à-dire libre
32 er 1967 1. Dans la petite cité grecque, le type d’ homme qui correspond aux dimensions « petite cité » est le citoyen actif, l
33 r tous et chacun pour soi ». 26 novembre 1976 Les hommes des grandes cités s’habituent, tout naturellement, à être gouvernés a
34 ment, à être gouvernés au lieu de se gouverner. L’ homme de la polis se gouvernait. L’homme de la grande ville est gouverné de
35 e gouverner. L’homme de la polis se gouvernait. L’ homme de la grande ville est gouverné de l’extérieur, d’une manière passive
36 l, n’en voit que les morceaux, on peut dire que l’ homme des grandes cités est un prolétaire politique : il est soumis à des m
37 tiplieront après la mort d’Alexandre. Car là où l’ homme n’est plus total, ne veut plus être total, l’État peut devenir totali
38 grecques, il y a le passage de la cité à mesure d’ homme , tel que Platon et Aristote (son maîtreb) l’avaient définie, à une ci
39 c’est-à-dire le problème de la participation de l’ homme et de la femme, en état de s’en occuper, aux affaires publiques, n’es
40 n 14 novembre 1969 À partir du viie siècle, l’ homme grec invoque Zeus, pour qu’il garantisse les droits de la cité. Les l
41 échants. Désormais, avec les lois de la cité, les hommes pourront casser les décrets arbitraires de ces dieux qui représentaie
42 vre la possibilité du totalitarisme, car “là où l’ homme n’est plus total, l’État peut devenir totalitaire ; et là seulement”.
4 1988, Inédits (extraits de cours). Culture
43 oppose les conditions économiques concrètes de l’ homme , qui déterminent les rapports sociaux. Et certes, il exagère au-delà
44 ence concrète, physique, morale, spirituelle de l’ homme . C’est chez Kierkegaard qu’on voit naître l’existentialisme, que tant
45 mesure, par exemple, une conception commune de l’ homme , de ce qu’il devrait être dans la société, de l’homme universel, idéa
46 e, de ce qu’il devrait être dans la société, de l’ homme universel, idéal capable d’inspirer à la fois la pensée et l’action,
47 r les masses, pour la jeunesse, et aussi pour les hommes d’outre-mer qui viennent souvent en Europe, aux sources vives de la c
48 clair de synthèse créatrice. Il faudrait donc des hommes de synthèse, un type nouveau d’homme, de pensée, qui ait une sorte de
49 it donc des hommes de synthèse, un type nouveau d’ homme , de pensée, qui ait une sorte de conscience de la conjoncture intelle
50 ient s’établir entre différentes disciplines. Ces hommes devraient être d’abord des spécialistes qui auraient démontré leur ex
51 nous manque, c’est une étude ethnographique de l’ homme européen. 3. Initiation et esprit d’initiative 18 novembre 1966
52 ns une fédération, d’éduquer, de former un type d’ homme qui soit une personne. C’est le problème de l’éducation d’une manière
53 es régimes, il s’agit de former un certain type d’ homme , qui corresponde au régime en question ; cela vaut aussi pour les rég
54 vembre 1966 Si on pense que le but de la vie d’un homme est de participer à la puissance et à la grandeur de sa nation (et je
55 ts et comme moyen de les gouverner. « Parler à un homme , dit Paul Valéry, c’est prendre pouvoir sur lui. » 7 novembre 1969 L’
56 . Cela a amené une sorte de prise de pouvoir de l’ homme sur la nature. 6. L’idée d’empire, symbole d’universalité 25 oc
57 tribus. Il est l’intermédiaire entre le dieu et l’ homme qui vit dans l’empire. D’où l’adoration dont les empereurs ont toujou
58 écouvre la règle nouvelle de l’harmonie entre les hommes , cette harmonie des libertés humaines qui avait été la nostalgie des
59 s effets de l’industrialisation, qui déracine les hommes des campagnes et les jette dans des villes chaotiques où, n’étant plu
60 iste du xixe siècle est celle de quelques grands hommes aberrants, comme Kierkegaard, Nietzsche, Proudhon, Baudelaire, Rimbau
61 norme mouvement de mise en ordre géométrique de l’ homme et qui essaient de protester, chacun à sa manière, par des cris d’aut
62 ’impression de n’être pas entendus. 15 mai 1970 L’ homme de la Renaissance, c’est l’individu au sens nouveau. Il ressemble à c
63 té : le dépassement de toutes les limites. Pour l’ homme de la Renaissance, l’ici-bas n’est plus, comme pour l’homme du Moyen
64 a Renaissance, l’ici-bas n’est plus, comme pour l’ homme du Moyen Âge, un lieu d’attente. C’est ici et maintenant que tout se
65 es valeurs sont centrées sur l’individu. Ainsi, l’ homme renaissant s’oppose à l’humilité qui était la grande vertu médiévale.
66 duel, qui est créateur chez un artiste ou chez un homme de science, qui deviendra très dangereux quand ce sera l’impérialisme
67 française, dans un sens très cartésien, définit l’ homme par ses droits politiques, et non plus par sa nature globale et ses f
68 la personne est déléguée à l’État. Si bien que l’ homme ainsi créé devient de plus en plus un individu détaché, qui offre de
69 . En faisant cette coupure, cette dichotomie de l’ homme , on peut dire que Descartes a introduit une espèce de schizophrénie d
70 e espèce de schizophrénie dans la conception de l’ homme , qui a été fort utile à la technique. Cette dichotomie a permis de se
71 ui, on faisait toujours attention à un total de l’ homme , et aux réactions d’une chose sur l’autre. Descartes a donné champ li
72 eu à peu, le fait d’une très grande diversité des hommes , selon les continents, et à remettre en question ce qui, auparavant,
73 : étonnement et comparaison. Grâce aux voyages, l’ homme de la Renaissance découvre la pluralité des peuples, des ethnies et d
74 e des finalités par rapport à une conception de l’ homme dans la société. Dans cette perspective, l’éducation a un rôle partic
5 1988, Inédits (extraits de cours). État-nation
75 on de dire que le but de la société c’est que les hommes vivent bien et soient heureux, il est question de dire que le but de
76 un appareil institutionnel, un mécanisme. Pour un homme du xxe siècle, nation signifie unité étatique, administrative, terri
77 ouveraineté s’exerçant d’abord sur la nation (les hommes étant considérés comme les sujets de l’État) et aussi à l’égard des a
78 rmule ait donné lieu au massacre de 38 millions d’ hommes , l’État-nation garde encore assez de force pour pouvoir s’opposer à l
79 29 mai 1970 Un excès d’individualisme conduit les hommes à une espèce de vertige ; cela les conduit à rechercher un cadre fixe
80 ion de l’État moderne. Le véritable absolu pour l’ homme moderne sera désormais l’État, être collectif plus ou moins mystique,
81 rritoire. Mais cette idée que tout ce que fait un homme , tout ce qu’il dit, tout ce qu’il souhaite, espère faire et créer, ça
82 t les communautés existantes, dans lesquelles les hommes trouvaient leurs repères et leurs motifs d’agir. L’État-nation est un
6 1988, Inédits (extraits de cours). Europe
83 siècle, ce n’est pas la faute des penseurs et des hommes politiques qui en ont proposé les moyens, ce n’est pas la faute des s
84 t partiellement contradictoires, ce qui fait de l’ homme européen un être profondément et essentiellement de conflit, de contr
85 tence des États-nations et dans l’attachement des hommes politiques, des partis politiques et de l’opinion publique, à ce conc
86 planète indispensable au monde de demain, où les hommes de toutes races pourront trouver non pas le plus de bonheur peut-être
87 bien qu’elle ne soit pas toujours perçue par les hommes politiques et la plupart des observateurs. L’Europe des régions ne se
7 1988, Inédits (extraits de cours). Fédéralisme
88 , dans l’anthropologie, de l’âme et du corps de l’ homme , ou bien, en politique, de l’autonomie d’un groupe et de l’union néce
89 e un parti qui voudrait s’en emparer ou contre un homme qui voudrait la régir comme un tyran. La fédération a cette utilité p
90 odèles neufs, pour une cité rendue à l’usage de l’ homme . Il faut mettre en commun, à l’échelle fédérale continentale, tout ce
91 u type “solution confédérale” prônée par nombre d’ hommes politiques ; il n’y aura pas d’Europe fédérale basée sur les États-na
8 1988, Inédits (extraits de cours). Histoire
92 bre 1971 Dans les cosmogonies traditionnelles, l’ homme n’était pas, ne pouvait pas être le créateur de son histoire, il n’ét
93 d’intention providentielle, qui aurait animé les hommes d’action de l’époque et orienté leurs actions dans le sens de l’unifi
94 France a été créée par la Providence, non par les hommes . Quant aux hommes, ils sont responsables des bêtises que le pays a pu
95 par la Providence, non par les hommes. Quant aux hommes , ils sont responsables des bêtises que le pays a pu faire. L’idée de
96 ’histoire. L’une, abstraite, élimine le rôle de l’ homme et les contradictions du réel au profit d’une synthèse logique et méc
97 éternelle. À l’inverse, il faut considérer que l’ homme est créateur de son histoire, qu’il n’est pas soumis à des “lois” his
9 1988, Inédits (extraits de cours). Liberté
98 erté et responsabilité 28 janvier 1966 Seul un homme qui est autonome, qui est libre, peut vraiment aimer, être responsabl
99 te l’histoire de l’Occident, où on dira que si un homme est reconnu irresponsable, il ne peut être condamné pour un de ses ac
100 n interaction, qui se commandent l’un l’autre. Un homme n’est pas concrètement libre s’il ne peut pas le manifester en prenan
101 s, le pôle communautaire, le lien avec les autres hommes dans la cité, devient le plus fort. S’il devient trop fort, la libert
102 à disparaître, on tombe dans l’individualisme : l’ homme va n’importe où, il est complètement détaché et ne peut plus rien fai
103 1966 Vouloir la liberté, c’est vouloir que chaque homme coure son risque, devienne non plus l’instrument d’une action collect
104 e rien du tout, ou bien cela signifie vouloir des hommes libres, donc des hommes capables de choisir d’une manière nécessairem
105 cela signifie vouloir des hommes libres, donc des hommes capables de choisir d’une manière nécessairement imprévisible — c’est
106 e, ce danger, doit être admis d’avance ; donc des hommes créateurs de conflits virtuels dans la société, et qui sont eux-mêmes
107 e siège de conflits. En effet, pour être libre, l’ homme doit être responsable. S’il ne l’est pas, sa liberté est parfaitement
108 désirer une chose abstraite, c’est vouloir que l’ homme soit l’agent de son propre destin. Ce n’est pas un pur désir utopique
109 utumes, l’appartenance à telle couche sociale — l’ homme se trouve désormais en mesure, et donc en position, de choisir ce que
10 1988, Inédits (extraits de cours). Moyens et fins
110 re de communautés faut-il créer ? sur quel type d’ homme les fonder ? selon quelles valeurs régler ces communautés, leur moral
111 té a pris une vague conscience d’elle-même —, les hommes se voient contraints de choisir leur avenir, de choisir l’avenir de l
112 ors que l’industrie, la technologie, assurent aux hommes le nécessaire vital, et permettent d’attendre un développement contin
113 ’attendre un développement continu, à l’infini, l’ homme se voit libéré de la nécessité pure, il se voit capable de choisir l’
114 liberté. Et cela pèse ! Et on comprend que tant d’ hommes aujourd’hui la fuient, devant les risques et les obligations qu’elle
115 ent les distinguer ? Il y a dans les discours des hommes politiques ce qu’on pourrait appeler les mensonges de routine : expli
116 ne s’en porte que mieux, etc. Bien rares sont les hommes politiques qui déclarent leurs vraies finalités. La plupart ne déclar
117 vons et nous devons opposer aujourd’hui un type d’ homme de technique et de science réintégré dans la communauté, relié à l’en
118 in équilibre entre les groupes humains et entre l’ homme et la nature, ou seulement la croissance indéfinie du PNB, ou encore
119 — ne sont pas du tout inépuisables comme tous les hommes l’ont cru naïvement jusqu’à nous : le charbon et le pétrole s’épuisen
120 ne communauté des personnes n’est pas la fin de l’ homme , mais un moyen pour les personnes de se réaliser. Le but final n’est
121 n disait Kant : la personne, c’est ce qui, dans l’ homme , ne peut jamais être utilisé comme instrument. 3 février 1964 Les réa
122 euls objets dignes de la réflexion d’un guide des hommes  ; ils supposent que les moyens seront donnés et souvent oublient fina
123 nés, suscitent les moyens adéquats de la part des hommes politiques. 3 février 1964 On pourrait aller plus loin dans la critiq
124 e, mieux ordonnée au bien, c’est-à-dire au type d’ homme que l’on considère comme idéal, des utopies conçues non pas à partir
125 nt, quelque chose qui se passe dans l’esprit d’un homme — c’est toujours là que l’histoire commence, tous ces événements, à l
126 dans les sociétés occidentales où, de surcroît, l’ homme se voit libéré de la nécessité pure, grâce aux progrès de la technolo
127 é de promouvoir l’idée d’un nouveau pacte entre l’ homme , la cité, la nature. Il conviendrait, par exemple, de réinsérer le sa
11 1988, Inédits (extraits de cours). Occident
128 et fédéralisme ; il semble que la définition de l’ homme comme personne soit précisément la définition de l’homme qu’il faut à
129 omme personne soit précisément la définition de l’ homme qu’il faut à un système fédéraliste. 7 novembre 1969 Quand l’homme s’
130 à un système fédéraliste. 7 novembre 1969 Quand l’ homme s’est mis à calculer, à prévoir, à avoir sa politique à lui, est née
131 toutes les civilisations asiatiques, une espèce d’ homme nouvelle qu’on appellera plus tard le savant, qu’on appelait en Grèce
132 me, il devient un rebelle. Généralement, quand un homme réfléchit et se met à vouloir vivre pour lui-même, c’est une façon d’
133 là par quoi on rejoint la nécessité de la cité. L’ homme qui a fui sa tribu doit se regrouper avec d’autres, pour qu’il ait le
134 forme d’un crime ou d’un accident qui font qu’un homme est chassé de la tribu et devient une espèce de paria. Il se réunit a
135 ar Prométhée est le héros de la révolte : c’est l’ homme en révolte contre tous les tabous et tous les interdits qu’on attribu
136 les formes sociales, le rapport social entre les hommes . 11 février 1966 Dans ce que l’on appelle l’ère moderne, qui commence
137 xe ou xxe siècle, les diverses conceptions de l’ homme chrétien vont développer peu à peu leurs conséquences politiques ; l’
138 qui est la personne, la nouvelle définition de l’ homme , de l’homme en relation. C’est donc ici ce que j’appellerai le momen
139 personne, la nouvelle définition de l’homme, de l’ homme en relation. C’est donc ici ce que j’appellerai le moment théologiqu
140 et on pourrait dire symphoniques — du divin par l’ homme et de l’homme par le divin, ce prodigieux remue-ménage de concepts qu
141 dire symphoniques — du divin par l’homme et de l’ homme par le divin, ce prodigieux remue-ménage de concepts qui s’est produi
142 ement du point de vue religieux pour le salut des hommes , mais pour la conduite quotidienne, politique et civique de tous les
143 C’est en Grèce, en effet, qu’apparaît l’individu, homme seul, en rupture avec l’ordre sacré de la tribu et du clan, qui, pour
144 , pour continuer de vivre, doit s’unir à d’autres hommes dans la même situation par des liens d’engagement réciproque : ces as
12 1988, Inédits (extraits de cours). La personne
145 poser à d’autres. Ils deviennent, de ce fait, des hommes à la fois libres — ils sont libérés des liens du sang, de la tribu —
146 t la cité. Le deuxième stade est, comme idée de l’ homme , comme formule de l’homme, le citoyen. Ensuite, les cités s’agrandis
147 de est, comme idée de l’homme, comme formule de l’ homme , le citoyen. Ensuite, les cités s’agrandissent. C’est la période hel
148 son monde, et créera une nouvelle conception de l’ homme citoyen ; non pas le citoyen qui décide librement en conseil des grav
149 hine étatique (autrement dit le fonctionnaire), l’ homme défini par sa fonction dans la cité. Il n’a pas de valeur en lui-même
150 ue lui délègue l’État qui compte, si bien que cet homme s’appellera, dans le droit romain, persona. Que veut dire persona ? C
151 rue comme nouveauté était la notion de citoyen, d’ homme défini par ses liens sociaux, et la notion qui lui a correspondu étai
152 e règne de la loi réglant les relations entre les hommes au niveau de la cité, puis de l’empire. Nous voyons maintenant la rév
153 chrétienne, qui crée la notion de « personne », d’ homme défini par sa vocation transcendante, notion qui synthétise en quelqu
154 n, puisque la personne chrétienne est à la fois l’ homme unique, distinct, et l’homme en relation avec son prochain. Donc, c’e
155 enne est à la fois l’homme unique, distinct, et l’ homme en relation avec son prochain. Donc, c’est la synthèse — je pourrais
156 le solidaire. 28 janvier 1966 On peut dire que l’ homme de la tribu, du clan primitif, avait une seule dimension existentiell
157 t pas vraiment distinguées, où les animaux et les hommes se métamorphosent, s’absorbent, se mélangent. Une deuxième dimension
158 on prochain, à une nouvelle communauté. Donc, cet homme — imaginons un chrétien idéalement conforme à la doctrine de saint Pa
159 la cité, mais au service concret du prochain. Cet homme qui est à la fois mieux individualisé et mieux relié par la même voca
160 s complémentaires réels : dans la conception de l’ homme européen, le couple vocation personnelle et engagement communautaire,
161 12 décembre 1969 Pour les réformateurs, le nouvel homme (l’homme rénové par l’esprit), c’est l’individu naturel tel que le dé
162 re 1969 Pour les réformateurs, le nouvel homme (l’ homme rénové par l’esprit), c’est l’individu naturel tel que le définissait
163 -à-dire le manque de sens général pour la vie des hommes . 4. De la personne à la fédération 4 mars 1977 Le trait le plus
164 dernes, une personne. Ce n’est donc pas un simple homme , individu de l’espèce, mais un compagnon, un associé. Le citoyen alth
165 définie, est pour moi la participation de tout l’ homme à un sens général de la vie, l’acquisition de structures mentales rés
166 aliste serait donc de former et de promouvoir des hommes à la fois libres et responsables, c’est-à-dire conscients à la fois d
167 lle ils se trouvent engagés. C’est donc ce type d’ homme en équilibre dynamique que j’appelle personne et qui est le module de
168 les cités, communes et communautés, où ce type d’ homme nouveau, bipolaire, se manifeste. Ce n’est plus tout à fait le citoye
169 plus la persona de l’Empire romain, car c’est un homme qui est à la fois défini par la fonction qu’il a reçue de l’Église ou
170 e, plus matériel, dans la communauté humaine. Cet homme est responsable devant la cité ou l’empereur d’une part, et devant l’
171 re part. Il a plus de substance en lui-même que l’ homme romain, qui était défini uniquement par l’extérieur, mais il est auss
172 é que l’individu grec. 11 novembre 1966 Le type d’ homme idéal, qui correspondrait au type de régime bien articulé que j’appel
173 res mondiales a défini comme étant la personne, l’ homme à la fois libre et engagé. Un homme antinomique, qui vit dans la tens
174 a personne, l’homme à la fois libre et engagé. Un homme antinomique, qui vit dans la tension entre le pôle de la liberté indi
175 blème, de toute solution de type fédéraliste. Cet homme doit être en fait continuellement en garde contre une double déviatio
13 1988, Inédits (extraits de cours). Politique
176 uveraineté chez Hobbes, c’est l’usage par un seul homme de la force du Léviathan. Le roi, dit Hobbes, revêt la personne du Lé
177 et dès ce moment-là, il est souverain et tous les hommes deviennent ses sujets. Il ne s’agit donc pas pour eux d’être des cito
178 sont tirés l’un du latin et l’autre du grec. « L’ homme est un animal politique », cela signifie qu’il est fait essentielleme
179 étermine — qui délimite aussi — les libertés d’un homme . Au début donc, la politique est simplement l’art d’aménager les rapp
180 implement l’art d’aménager les rapports entre les hommes dans la cité. 2. Formes 3 décembre 1976 La majesté des institut
181 t le caractère d’universalité. 11 novembre 1966 L’ homme que nous connaissons en réalité en Occident est ordinairement un méla
182 liberté, la vocation et les responsabilités. Cet homme est un peu libre, dans la mesure où il est un peu responsable. Cela d
183 et chimiques du monde végétal et animal, entre l’ homme et son milieu, de polluer, d’irradier, de brûler, d’épuiser sans reto
184 sont au fond les deux passions fondamentales de l’ homme occidental. Il veut, ou bien être puissant, ou bien être libre ; quel
185 idée de la vie humaine et de la destination de l’ homme , on voit qu’il y a eu, qu’il y a encore et probablement qu’il y aura
186 ralisme, la vraie finalité de la société, c’est l’ homme , c’est la liberté des personnes, obtenue par l’union (que j’oppose to
187 rivilégie la cité, l’État, celle qui privilégie l’ homme , le citoyen ; celle qui vise d’abord la puissance, celle qui vise la
188 nisable mécaniquement, aussi le plus lâche dans l’ homme . Pourtant, malgré cela, les expériences totalitaires qui ont été fait
189 e va avec militarisme et totalitarisme. Le type d’ homme qui correspond à la démocratie pluraliste et aux fédérations est la p
190 la politique à coup de discours. Ils étaient des hommes de peu de mots, c’est souvent comme cela qu’on les décrit dans les ép
191 rection, qui prenaient une décision, mais pas des hommes de discours, pas des hommes de doctrines et d’idéologies qui n’exista
192 écision, mais pas des hommes de discours, pas des hommes de doctrines et d’idéologies qui n’existaient pas. Plus près de nous,
193 int, mais qui est l’inverse de la précédente : un homme comme Jean Monnet, qui est un socialiste planificateur, qui ne se pré
14 1988, Inédits (extraits de cours). Révolution
194 planètes autour du Soleil, du cosmos autour de l’ homme . Au début, « révolution » n’a eu qu’un sens astronomique : mouvement
195 « révolution copernicienne », est le symbole de l’ homme découvrant un nouvel ordre, un centre plus « vrai » autour duquel réa
196 de révolution. Il y a finalité déclarée dès que l’ homme cherche le progrès (au lieu de l’exacte conformité à la tradition), d
197 leurs slogans, c’était une société « à hauteur d’ homme  », des institutions « à hauteur d’homme », dont le module serait la p
198 hauteur d’homme », des institutions « à hauteur d’ homme  », dont le module serait la personne, le module et le but final. Je m
199 dans rien du tout. Ces groupes demandaient que l’ homme , le citoyen, soit à la fois — c’est une des formules qui revenaient l
200 s (PNB, taux de croissance, qui sont le sacré des hommes politiques d’aujourd’hui) ? L’attitude révolutionnaire serait de mett