1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 de complaisances secrètes — la moitié du malheur humain se résume dans le mot d’adultère. Malgré toutes nos littératures — ou
2 mises à l’abri de la critique certaines réalités humaines que nous sentons ou pressentons fondamentales. Le mythe exprime ces r
3 t point, comme l’a dit à peu près Valéry.) Rien d’ humain ne paraît rapprocher nos amants, bien au contraire. Lors de leur prem
4 a princesse, etc. Comment concevoir une affection humaine entre deux types à ce point simplifiés ? L’« amistié » dont il est qu
5 ra libérée de toute espèce de lien visible avec l’ humaine responsabilité. L’intervention du philtre, agissant d’une manière fat
6 à l’instant qui les prive à jamais de tout espoir humain , de tout amour possible, au sein de l’obstacle absolu et d’une suprêm
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
7 sont venues d’Orient — ou simplement si la nature humaine n’est point portée en tous lieux et tous temps à diviniser son Désir
8 us renseigner sur sa nature profonde et sa portée humaine . D’abord elle fut partout persécutée avec une violence inouïe par les
9 fondamentale des anges déchus dans des corps trop humains … 2° Il est très important et significatif pour nous de remarquer à la
10 t l’homme qui a besoin de vous. Tous les rapports humains , dès cet instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’Amour, ce
11 ’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les mystiques païennes le
12 dans cet ouvrage, c’est une tendance de l’esprit humain qui a trouvé du côté de l’Asie ses plus hautes et pures expressions.
13 que nous-mêmes ! Point d’illusions ni d’optimisme humain , dans le christianisme orthodoxe. Mais alors, c’est le désespoir ? Ce
14 et dans la Grèce contemporaine de Platon, l’amour humain est très généralement conçu comme le plaisir, la simple volupté physi
15 nisme Union mystique (amour divin heureux). Amour humain malheureux. Hédonisme, passion rare et méprisée. Christianisme Comm
16 et qui, une fois éveillées, transforment le corps humain en un corps mystique75. » Il s’agit, par le cérémonial du yoga tantri
17 u monde et des dieux) de transcender la condition humaine . Le tantrisme bouddhique trouve des analogies précises dans le hatha
18 d’unification finale, la fonction par excellence humaine , celle-là même qui détermine le cycle incessant des naissances et des
19  expérimenter la transsubstantialisation du corps humain à l’aide de l’acte même qui, pour n’importe quel ascétisme, symbolise
20 la volupté — considérée comme l’unique expérience humaine qui peut réaliser la béatitude nirvanique et la maîtrise des sens, i.
21 es troubadours soit le langage naturel de l’amour humain , transposé à l’amour divin. Alors qu’historiquement, c’est le contrai
22 gieux, autant ou plus que traduction de relations humaines . Toutefois, le narcissisme inhérent à tout amour dit platonique entra
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
23 en le « ramenant » à quelque déviation de l’amour humain , c’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’examen du Roman
24 n ne veut pas errer gravement à partir de l’amour humain , et par voie de sublimation, non par la voie inverse, allant de l’Amo
25 par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine . Elle a fondé cette « science » nouvelle sur l’observation du langage
26 ousiasme » — cette transgression des limites de l’ humain , finalement irréalisable, devait se traduire, et se trahir d’une mani
27 s’adresser à Dieu dans le langage des affections humaines  : attrait sexuel, faim et soif, volonté. Exaltation en termes humains
28 xuel, faim et soif, volonté. Exaltation en termes humains de l’amour de Dieu. Ainsi se dessinent deux grands courants que nous
29 is si l’on rencontre jamais le langage de l’amour humain . » À l’inverse, si l’âme ne peut s’unir essentiellement à Dieu, comme
30 é » par la littérature et adopté par les passions humaines . Car c’est sa rhétorique qui se trouve être la plus apte à traduire e
31 e et plus émouvante, comme ils tendent à mettre l’ humain et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec des y
32 vin avec des yeux profanes, soit en considérant l’ humain sous une interprétation divine. [C’est moi qui souligne.] c) Surtout
33 nait le bonheur divin et le malheur de tout amour humain  ; tandis que l’orthodoxie pose que l’union est impossible, ce qui ent
34 ce qui entraîne le malheur divin et rend l’amour humain possible en ses limites. D’où il résulte que le langage de la passion
35 tes. D’où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passion divine selon l’or
36 oubadours, devait fatalement aboutir à la passion humaine malheureuse. Cet amour impossible laissait au cœur des hommes une brû
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
37 omment procède le péché. C’est lorsque la volonté humaine se sépare de Dieu pour être une volonté à soi, qu’elle suscite sa pro
38 de l’Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain . Cette « profanation » radicale doit faire naître, on a vu pourquoi (
39 ut cela ne fait que donner satisfaction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’une vie plus heureuse. C’est enc
40 églige « l’obstacle ». Dans le fait, nos passions humaines sont toujours liées à des passions contraires, notre amour toujours l
41 . La plupart reviendront aux illusions de l’amour humain , sans retrouver pourtant la forte naïveté du mythe. Ils raffineront m
42 isait malgré elle, cette glorification de l’amour humain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’une ambiguïté à la fo
43 ait pu se traduire que dans les termes de l’amour humain , bien qu’entendus au sens mystique. Ce sens évanoui, restait une rhét
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
44 urs jours ; enfin cette machine plus infernale qu’ humaine était aussi utile aux Français dans les combats que dans les sièges… 
45 , afin de sauver autant que possible le caractère humain de la guerre. On ne peut pas renoncer aux inventions techniques, à l’
46 le sens naturel des choses et l’influence du cœur humain sur les résolutions des hommes. » — « Spiritualiser » est peut-être e
47 atière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’on veut, mais sans laquelle
48 matériel, d’autant plus efficace qu’il sera moins humain dans ses réflexes individuels. Ainsi, malgré le dopage entrepris par
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
49 preuves portant sur ce qui donne à toute alliance humaine ses meilleures chances de durer : buts et rythmes de vie, vocations c
50 iront croissant avec la diffusion des « sciences humaines  », dont les premiers balbutiements ont déjà modifié d’une manière per
51 rien de plus précis que ces trois « hypothèses » humaines pour fonder bibliquement le dogme traditionnel. 202. Les gnostiques
7 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
52 (lois de l’hygiène et doctrine du salut). À vues humaines , la guérison de nos passions viendra de l’État, ce Sauveur anonyme qu
53 i fais un plus large crédit ! Étant donné que les humains des deux sexes, pris un à un, sont généralement des coquins, ou des n
54 enne est la seule vérité, et tous nos « devoirs » humains (dont le bonheur) ne peuvent que nous en détourner. Kierkegaard conda
55 i empêche de retomber sous le coup des objections humaines . Si j’oublie cet au-delà du mariage, mais aussi de tout ordre humain,
56 cet au-delà du mariage, mais aussi de tout ordre humain , qui s’appelle le Royaume de Dieu : (« Il n’y aura plus ni hommes ni
57 i) et que vous disposiez d’une telle science de l’ humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie évidente, en
58 en vertu d’une promesse ancienne, d’une déraison humaine , d’une raison de foi, d’une promesse faite à Dieu, gagée par Dieu… (E
59 e dans l’économie provisoire de la Création, de l’ humain . Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros : c’éta
60 be s’est fait chair et qu’il nous a parlé en mots humains , nous avons appris cette nouvelle : ce n’est pas l’homme qui doit se
61 pour une femme en la traitant comme une personne humaine totale — non comme une fée de la légende, mi-déesse mi-bacchante, rêv
62 exe. L’amour sauvage dépersonnalise les relations humaines . Par contre, l’homme qui se domine, ce n’est pas faute de « passion »
63 e un seul instant ramené à la passion. L’attitude humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la passion : c’est une affirma
64 raîné en Occident l’idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu
65 iment unique du Solitaire, le secret de son échec humain  ? D’autres reçoivent une autre vocation, épousent Régine, et la passi
66 mettre, au contraire, à l’abri du désespoir réel, humain , qui les conduirait à la foi. Une cure d’âme comprise non pas au sens