1 1977, L’Avenir est notre affaire. Introduction. Crise de l’avenir
1 en ce moment de mise en crise majeure de l’espèce humaine par elle-même, pour la première fois dans l’histoire, l’homme se voit
2 librement notre avenir, il n’y aura plus d’avenir humain au-delà du cataclysme inévitable que les rares survivants ne raconter
3 rare parendo. Mais, à mesure que cet impérialisme humain se fait moins respectueux des dieux et surmonte moins difficilement l
4 ce livre : celui de la dégradation des relations humaines dans les grandes villes, et celui de l’agression technicienne contre
5 ture tout entière, minérale, végétale, animale et humaine . Agression brusque, espèce de coup de folie, dont les signes les plus
6 ccumulation du DDT ou du mercure dans l’organisme humain , la pollution des eaux souterraines et des fleuves, l’empoisonnement
7 seuil de l’ère électronique : celle des relations humaines devenues indépendantes des liens au sol et des définitions territoria
2 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La religion de la croissance
8 50 000 milliards en 2575 Peu après l’an 2600, les humains se touchent tous, et là s’arrêtent forcément mes calculs. « On pourra
9 vers visible ne serait plus qu’une sphère d’êtres humains , dont le diamètre s’allongerait à la vitesse de la lumière. La sobre
10 erre longtemps avant de l’avoir couverte de chair humaine (vive ou morte), de déchets radioactifs et de béton. Mais cela doit n
11 es vers l’an 2000, tôt après, vers 2050, tous les humains vivent dans des agglomérations « de plus d’un million d’habitants » —
12 aquelle dénote, entre autres, une « agglomération humaine dont les habitants ne peuvent produire tout le ravitaillement dont il
13 -civiliser les villes, d’y dégrader les relations humaines , et d’y créer la plèbe au lieu du corps civique : elle dénature aussi
14 ngeons. Ainsi, le DDT s’installe dans l’organisme humain , dont il attaque le système nerveux21. Déjà « la faim dans le monde »
15 genèse mythique, je la vois liée à l’agressivité humaine  : ce vol du feu par Prométhée, qui en est si cruellement puni par les
16 bles, côté foie, que vos collègues des « sciences humaines  », sociologues, psychologues, politologues, tous plus ou moins contes
17 ’est la guerre qui l’accouche. La technique reste humaine tant qu’elle traduit nos rêves constants. Objectivée, « impérative »,
18 car elle est encore beaucoup trop chère en coûts humains et naturels, et trop mal adaptée à nos pouvoirs comme à nos véritable
19 is le désir de faire faire, de confier le travail humain à des appareillages automatiques, déchargeant l’homme non seulement d
20 uteillages et immobilité ; trop de concentrations humaines produisent les « foules solitaires » des grandes villes. Trop de remè
21 s compté dans ce qui permet de mesurer le progrès humain , son action demeurant gratuite.) Il s’accroît, en effet, avec le nomb
22 coûts aux contre-coûts et, finalement, les pertes humaines aux profits matériels. Le PNB n’est pas du tout cet « instrument cert
23 s économistes s’est laissé détourner des réalités humaines non nationales, sacrifiées à la seule croissance. Et voilà le princip
3 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — Le grand litige
24 urs enfants et petits-enfants et de toute la race humaine . Aucun pays, quel que soit son système politique, ne doit permettre q
25 dèle de société que je récuse radicalement. Car l’ humain s’y voit sacrifié non pas même au profit (ici très négatif) mais à la
4 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La clé du système ou l’État-nation
26 e moins en moins gênée par les freins naturels et humains . Ces freins étaient la pénurie et la coutume, l’autonomie civique et
27 ns et les pertes réelles, globales, naturelles et humaines , enregistrées par le domaine public dont dépend la qualité de vie des
28 e s’opposent pas moins par les types de relations humaines qu’ils impliquent et qu’ils favorisent. Institué par la force comme c
29 . Cette distance entre le pouvoir et les réalités humaines et naturelles, cet esprit d’abstraction, ce mépris du civisme, donnen
30 plus mécanisée que dans n’importe quelle société humaine jusque-là. Tout y est militarisé, c’est-à-dire mobilisable à tout mom
31 ûr, qu’à sa tête. Il exige parfois des sacrifices humains — « guerres limitées » qu’il juge indispensables pour « assurer sa pr
32 ironnement. Mais l’État-nation est aussi une très humaine réalité, un personnel : fonctionnaires de tous rangs et ministres. Ce
33 existences innocentes. C’est une réalité purement humaine — on était en train de l’oublier. S’il n’a cessé depuis Napoléon d’ét
34 pas un phénomène cosmique, mais un sentiment tout humain dont nul d’entre nous ne peut jurer qu’il ne l’a jamais éprouvé, fût-
5 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Un « Essai sur l’avenir » en 1948
35 iiie siècle ; l’effort pour trouver un équilibre humain plus large et plus fécond que celui du confort en a pâti. L’effort po
6 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Naissance de la prospective
36 u non. Nous sommes seuls responsables de l’avenir humain  : mieux vaut le savoir et cesser de nous cacher derrière toutes sorte
37 ute espèce de politique ou stratégie de la survie humaine . Cette prévision, d’origine agricole, est donc annuelle. L’ère modern
38 , sinon toutes les réalités et qualités de la vie humaine , du moins celles qu’on juge essentielles et déterminantes pour l’ense
39 euxième postérité de Wells : la qualité de la vie humaine leur paraît finalement plus importante que l’accroissement du PNB. Jo
7 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — L’avenir sensible au cœur
40 leur crise, tout se passe en dehors des volontés humaines . « On n’y peut rien. » Elle voudrait substituer au sentiment de sourd
41 gner la guerre à n’importe quel prix financier ou humain , rien ne vient brouiller les calculs. Mais, du même coup, se vérifie
42 cteur d’entropie, et de déperdition du patrimoine humain . Tout cela va vers une mort calculable, non vers la surprenante spont
43 au calcul, il faut admettre aussi qu’une société humaine n’est pas une mécanique, ou ne l’est que partiellement, et que dans t
44 a fait. Tout ce qui peut s’observer dans le noyau humain , physiologique mais aussi psychique, s’inscrira dans l’histoire un jo
45 jour ou l’autre. Telle est la loi de l’évolution humaine — et du même coup, de la prospective intuitive. Finalités et critè
8 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Première histoire de fous : l’auto
46 où le fracas des machines couvre déjà la plainte humaine … » …L’homme moderne recule devant l’évidence de la banqueroute procha
47 peut subsister qu’en progressant. Mais la nature humaine a des limites. Et le temps approche où elles seront atteintes. » On p
48 ournant de l’essentiel une grande part des forces humaines , il travaille contre l’Esprit. » Je voyais qu’il fallait choisir : «
49 le d’en comprendre les correspondances divines et humaines , insensible même à sa déchéance, abandonné à la lutte tragique et abs
50 conscience de ses besoins et de ses buts propres, humains et divins. » Mauvais loisirs. Ford lui a donné une auto pour aller ad
51 a perdu le sens religieux, cosmique, de l’effort humain . Il ne peut plus situer son effort individuel dans le monde, lui attr
52 été, sur la nature et, finalement, sur le bonheur humain . Il est vrai que ce succès total a été rendu possible, en fait, par l
53 ées toxiques, danger permanent d’écraser le corps humain par le poids et la dureté des matériaux. Combien de nouveaux ouvriers
9 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Deuxième histoire de fous : Hitler
54 ans notre siècle existait en puissance dans l’âme humaine depuis la formation de la première société. Hitler n’a fait que lui p
55 » Dès avant la guerre de 1939, la majorité des humains savaient qu’Hitler était le nom d’un désastre imminent et mondial. Po
56 aurait y avoir puissance d’une partie sur un tout humain . Il n’y a en fait que la puissance d’un parti sur sa propre nation, s
10 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Devenir soi-même
57 brimée, qui défie Dieu ou le destin. Que l’avenir humain soit notre affaire n’implique pas que nous soyons libres de faire à n
58 viennent irréversibles ou non ; que la communauté humaine se dissolve au profit de l’État, ou se reforme malgré lui. Tout ce qu
59 raiment est politique : l’entretien des relations humaines dans la cité, la sauvegarde des eaux et des forêts, le progrès vers l
60 qui doit remplacer, dans la société concertée des humains , l’autorégulation de l’organisme vivant et les sociétés animales. Ens
61 core qu’il ne le sent dans son besoin de contacts humains , de rencontres et de surprise, mais surtout, plus profondément, d’app
62 ècles suivants vont déduire la notion de personne humaine — à la fois transcendante et immanente — une idée révolutionnaire se
63 avait naguère décidé qu’il n’y a pas de « nature humaine  ». Il se trompait sans doute : l’homme n’est rien que nature, nous di
11 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Passage de la personne à la cité
64 t orienter Le but ultime de la cité ou société humaine organisée — telle du moins qu’un Occidental peut la concevoir aujourd
65 a conduite de la cité, que de « contraindre » les humains , au nom d’impératifs dont on ne conçoit même pas qu’ils puissent être
66 ace qu’en temps de guerre, temps où les relations humaines sont anormales, exaltées, simplifiées, loin de la vraie vie, et facil
67 te, qui est l’attribut caractéristique de l’amour humain  ». Pour Althusius, « la première société est dans le couple ; la suiv
68 Idée spirituelle dans l’extériorité de la volonté humaine et de sa liberté », ou « le peuple, dans la mesure où il s’est struct
69 t délibérément, les conditions concrètes, le prix humain et l’enjeu politique de ces opérations. Sait-il, ou refuse-t-il de sa
70 ères chances de l’Occident, et probablement, de l’ humain . Pour Althusius, à la base est le Couple, toi et moi, origine « éroti
71 pour mieux dire matrimoniale, de toute communauté humaine . Toi et moi, c’est le nous primitif. Premier degré d’une société qui
72 et tant pis pour le prix si c’est d’abord un prix humain , « il faut ce qu’il faut » ; pour le reste « c’est l’État qui paiera 
73 tige national, avec les fins dernières du progrès humain — celles que pourrait avouer notre culture occidentale christianisée,
74 cohérence s’appelle responsabilité de la personne humaine . C’est une politique dont chaque temps et chaque but se trouve subord
75 entral, le foyer rayonnant, le cœur de la réalité humaine où vient retentir l’appel des fins les plus lointaines. Et c’est l’ac
76 s auxquels pourra jamais prétendre une révolution humaine . Leur succès serait le terme absolu de la vocation occidentale. En 1
77 n collectif, dans la dissolution de tout ensemble humain où leur voix pourrait se faire entendre. Recréer une communauté où l
12 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience communautaire
78 e nous posions, celui de la dégradation des liens humains dans les sociétés « avancées » du xxe siècle. Pourquoi les commun
79 e, ni le cadre naturel, détruits, ni le voisinage humain qui demeure inconnu : tout est subi, dans la mauvaise humeur et le co
80 té fondamentale, universelle et constitutive de l’ humain . Solutions vagues ? Mais, parlant de communauté, il faut se gar
81 entassements mégalopolitains de 4 à 15 millions d’ humains , qui déjà déshonorent l’Europe, l’Inde, l’Extrême-Orient et les deux
82 nt : Que signifient démocratie, liberté, dignité humaine , niveau de vie, réalisation de soi, épanouissement ? Est-ce une quest
83 ut cela pour établir le contact avec les réalités humaines de pauvreté, de frustration, d’aliénation, de désespoir, de dépressio
84 ue non chiffrable de la dégradation des relations humaines dans le vertige des trop grandes dimensions, dans le vide social des
85  ! ») sans lesquels la rencontre entre deux êtres humains , ou deux êtres vivants simplement, n’a pas eu vraiment lieu, reste un
13 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Que tout appelle les régions
86 la paix, appelle des mesures conservatoires de l’ humain et de la nature, celles que réclament dès aujourd’hui des dizaines de
87 , se disposent à la sacrifier en tant que réalité humaine , sur l’autel du prestige national. La fédération européenne appell
14 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience régionale
88 doivent se sentir étrangement à côté des réalités humaines contemporaines. Cette expression emphatique et abstraite, à quoi peut
15 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — L’autogestion politique
89 nt, et désignent l’état de paix entre communautés humaines . L’autogestion peut aussi se définir par ce qu’elle est destinée à re
90 civique dans le concret de la vie, des relations humaines , et des décisions qu’elles demandent. Car ce qui importe, pourquoi ne
91 rre. La réduction proprement insensée de réalités humaines physiques, spirituelles, culturelles, économiques… à une seule et uni
92 serait à aucun titre un modèle neuf de relations humaines et de structure du pouvoir. Elle ne représenterait aucune révolution,
16 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Stratégie
93 de l’histoire, la seule forme pensable de société humaine . Et, du même coup, elle tend à nous faire croire que cet État-nation
94 , que deux camps, deux politiques, deux attitudes humaines possibles. Ce ne sont pas la gauche et la droite, devenues presque in
95 ien par l’appropriation des machines à leurs fins humaines , à leurs fins non seulement de profit matériel et financier, mais de
96 que la politique est l’aménagement des relations humaines dans la cité (polis), elle devient l’art de formuler, composer et hié
97 semble organique de décisions conservatoires de l’ humain . Seul un gouvernement européen, c’est-à-dire un Conseil fédéral formé
98 processus de la création organique, dans l’ordre humain tant social que psychique. La non-violence est l’ouverture au monde,
99 st aussi prévisible que la continuation de la vie humaine sur la Terre, pas davantage. Rien là d’inévitable, puisque, en fin de
100 ode d’évaluation des moyens et des fins de la vie humaine d’où a résulté l’État-nation qui, à son tour, l’entretient. Du systèm
101 oissance à tout prix par des formules d’équilibre humain qui prennent en compte le bonheur, ou simplement l’aisance à vivre, p
102 urplus de « petites cellules urbaines à l’échelle humaine  », d’ampleur limitée à 50 000 habitants204 ; enfin des futurologues c
17 1977, L’Avenir est notre affaire. Conclusion. « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? »
103 sormais à prendre des mesures conservatoires de l’ Humain , quelqu’un demanda : « Pourquoi voulez-vous donc que ça dure ? » Ques
104 voyons aujourd’hui certaines causes du péril où l’ humain risque de s’anéantir, et nous disons : ce serait trop bête ! Nous ven
105 ions, ni d’Europe, ni de paix, ni de futur à vues humaines . J’ai voulu lire l’avenir inscrit en nous — non certes dans nos chrom
106 ra pas dans la cité, dans le réseau des relations humaines , s’il ne s’est opéré d’abord en vous. Si vous voulez changer l’avenir
107 interrogé sur l’avenir par la voix de l’angoisse humaine dit seulement : Convertissez-vous ! Le mot doit être ici reçu dans to