1 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. I
1 lusion, l’obscurcissement de l’Europe, pour que l’ idée de la fédération du continent s’éveille un peu partout, spontanément,
2 ’en faut peut-être que d’un dernier élan.) Mais l’ idée fédérale a pris corps. À la veille du congrès de Montreux (27 août 19
3 aux résolutions du Congrès de l’Europe, les mêmes idées reviennent, et parfois les mêmes phrases. Certaines d’entre elles fig
4 jourd’hui n’est plus religieux, mais politique. L’ idée que « la fin justifie les moyens » n’est plus jésuite, mais léniniste
5 de la couleur même de l’océan. Et non seulement l’ idée d’une guerre prochaine, mais l’idée d’une révolution à main armée se
6 n seulement l’idée d’une guerre prochaine, mais l’ idée d’une révolution à main armée se voit acceptée comme fatale, se voit
7 imisme et de mauvaise conscience. Il semble que l’ idée de décadence, acclimatée avant la guerre par des penseurs aussi diver
8 soit généralement substituée dans nos esprits à l’ idée de progrès automatique. Née d’analyses et de pressentiments de nos dé
9 e dialectique, la technique révolutionnaire, et l’ idée d’une justice sociale établie par la force aux dépens de la coutume,
10 la culture et de la morale européennes, il y a l’ idée de la contradiction, du déchirement fécond, du conflit créateur. Il y
11 , à l’origine des deux empires nouveaux, il y a l’ idée de l’unification de l’homme lui-même, de l’élimination des antithèses
12 et d’invention. Le trésor de l’Europe, c’est son idée de l’homme. Mais c’est un trésor explosif, d’où la nécessité d’une vi
13 ir ou non entre les blocs. Tout cela repose sur l’ idée simple que nous sommes pris entre deux grands empires également impér
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14 ’on ne s’est pas entendu d’abord sur une certaine idée de l’homme. Car toute politique implique une certaine idée de l’homme
15 ’homme. Car toute politique implique une certaine idée de l’homme, et contribue à promouvoir un certain type d’humanité, qu’
16 s si l’on cherche à dégager de cette expérience l’ idée fédéraliste qu’elle illustre. Une expérience de laboratoire est néces
17 C’est pourquoi, dans notre tentative de définir l’ idée fédéraliste en soi, nous ferons bien de ne pas perdre de vue cette ex
18 ulièrement concluante. ⁂ Comme toutes les grandes idées , l’idée fédéraliste est très simple, mais non pas simple à définir en
19 t concluante. ⁂ Comme toutes les grandes idées, l’ idée fédéraliste est très simple, mais non pas simple à définir en quelque
20 d, qui signifie union, et qui évoque avant tout l’ idée de mise en commun. En Suisse romande, au contraire, ceux qui se procl
21 ouchent que très rarement, et très vaguement, à l’ idée fédéraliste en soi. C’est peut-être parce que cette idée, comme je le
22 déraliste en soi. C’est peut-être parce que cette idée , comme je le disais tout à l’heure, est à la fois simple à sentir et
23 politique. Il est incontestable, en effet, que l’ idée fédéraliste n’a pas cessé d’inspirer et de guider les démarches des m
24 siècles. Mais il est non moins certain que cette idée est demeurée informulée, et même soigneusement informulée, jusqu’à ce
25 fut l’un de ses symptômes, bien faible encore. L’ idée d’un réseau de pactes bilatéraux en fut un autre. Dans les deux cas,
26 ération ne peut naître que du renoncement à toute idée d’hégémonie organisatrice, exercée par l’une des nations composantes.
27 avertissements utiles. Ils nous confirment dans l’ idée qu’on ne peut pas atteindre la fin, qui est l’union, par des moyens i
28 ie d’exposés raisonnables, documentés et pleins d’ idées pratiques sur les moyens de créer la paix, c’est une parlote. Enfin
29 ématurés, sans examen, tous les plans basés sur l’ idée que la guerre est prochaine ou fatale. Et qu’on traite d’assembleurs
30 ns le premier, nous nous méfions du second. Notre idée de l’homme n’est pas celle du Kremlin, ni celle du businessman améric
31 ise en politique, dans l’économie et les mœurs, l’ idée de l’homme commune aux peuples de l’Europe : ni l’individu sans devoi
32 our résister seule aux pressions impériales. Et l’ idée de coopération qui serait au cœur de ce régime social, et qui inspire
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33 Le congrès de Montreux n’était pas terminé que l’ idée naissait, chez les fédéralistes, d’en élargir l’action et le retentis
34 que depuis quelques semaines, ou quelques mois, l’ idée de l’union européenne a fait des progrès étonnants, sinon dans la réa
35 on étendue à la libre circulation des hommes, des idées , et des biens. Pour assurer ces libertés organisées, certaines instit
36 ils ont contribué à faire l’Europe et à modeler l’ idée européenne de l’homme. Cette idée-là n’est donc pas simple, mais dial
37 et à modeler l’idée européenne de l’homme. Cette idée -là n’est donc pas simple, mais dialectique ; elle n’est pas achevée,
38 on étendue à la libre circulation des hommes, des idées , et des biens. ») Depuis deux semaines, j’ai parcouru quelques centai
39 onvenance. Les Britanniques firent front contre l’ idée , le reste du Congrès contre le projet précis. C’est que les Britanniq
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40 es, ont contribué à faire l’Europe et à modeler l’ idée européenne de l’homme : antiquité et christianisme, Église et État, c
41 e soit ; 4. De favoriser la libre circulation des idées , des publications et des œuvres d’art d’un pays à l’autre ; 5. De fac
42 on étendue à la libre circulation des hommes, des idées et des biens. 2) Nous voulons une Charte des droits de l’homme, garan