1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Avant-propos
1 s l’index d’un ouvrage récent sur l’histoire de l’ idée européenne, où n’ont été retenus que les meilleurs ou les plus signif
2 entre européen de la culture, qui eut la première idée de cette anthologie, et auquel je dois une bonne part des recherches
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
3 peuplé, civilisé et travaillé par des hommes, des idées et des techniques venus des rives du Proche-Orient. Mais qui va bapti
4 n’éveillait plus, dans les esprits, que la seule idée géographique d’une des trois grandes régions de l’univers alors connu
5 logiques signalées par cet auteur donnera quelque idée de l’extrême complexité du thème : Europe signifie « large face », s
6 mulent les esprits de l’homme, et font naître les idées de s’arracher à son état d’inertie et d’insouciance. Mais, non seulem
7 achevé de donner de la nature de ce continent une idée générale. Dira-t-on que tous ces auteurs grecs confondent l’Europe a
8 e et ses enfants seuls la rendent illustre. Même idée dans le Dictionnaire de Moreri : Quoique l’Europe soit la moindre de
9 s propres pour les sciences et les arts.38 Même idée encore, et mêmes termes presque, dans la Géographie universelle de Ma
10 euse et dans les mythes. Pendant l’ère romaine, l’ idée d’une Europe politique est tout naturellement refoulée par celle de l
11 é Charles, semble-t-il : car il reste attaché à l’ idée à la fois romaine et chrétienne, impérialiste et universaliste, d’un
12 est ici le premier épanouissement d’une véritable idée européenne, d’une conscience commune attestée par d’innombrables expr
13 ope : Tu pius Europæ regna potenter habes51. L’ idée du regnum Europæ se détache de l’idée d’un empire terrestre — qui déj
14 abes51. L’idée du regnum Europæ se détache de l’ idée d’un empire terrestre — qui déjà ne se compose plus que de regna, c’e
15 é de royaumes distincts — pour se rapprocher de l’ idée médiévale d’un empire sur les âmes, c’est-à-dire au concret : d’une c
16 e agité d’Othon III, « imperator » d’imitation, l’ idée revit d’un « peuple européen » : des expressions telles que populus E
17 èbre, rimé par un poète rhénan, clama la fin de l’ idée carolingienne de l’Europe : « Pleure l’Europe décapitée ! » : Ploret
18 e et turque pour réveiller, avec la chrétienté, l’ idée de l’Europe. Ici donc prend fin notre enquête sur les origines attest
19 34. Panégyrique, 50. Cf. Georges Mathieu : Les Idées politiques d’Isocrate, Paris, 1925. L’auteur fait des réserves sur l’
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
20 llent (ne sauraient d’ailleurs en appeler) qu’à l’ idée de chrétienté, seule commune. L’apparition d’un tiers parti interne,
21 angera la situation dès le xive siècle. Alors, l’ idée d’Europe poindra de nouveau obscurément, comme le nouveau symbole pre
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
22 es, celui où il s’est plu à rassembler toutes ses idées de politique et de réformes sociales. C’est un traité adressé à Édoua
23 difficile, écrit Chr. L. Lange 66, d’exposer les idées du traité de Pierre Dubois d’après le plan suivi par l’auteur lui-mêm
24 ressions et les répétitions sont fréquentes ; les idées exposées par l’auteur semblent assez disparates et n’ont guère de rel
25 x, riche en ressources, qui a suggéré à Georges l’ idée de faire introduire ses projets d’alliances politiques par un plan gr
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
26 eux impérialisme économique au moment où sombre l’ idée du Saint-Empire continental. Elles déplacent les foyers créateurs de
27 ment, ils y entretiennent un commerce continuel d’ idées , de colloques, de correspondances érudites, de polémiques nobles ou v
28 t pas avoir mesuré son ampleur. L’idéal impérial, idée platonicienne qui n’a cessé de fasciner les ambitions des grands mona
29 : Francisco de Vitoria. L’unité du genre humain —  idée métaphysique et religieuse, profondément européenne — est exaltée en
30 au connétable de Castille, Vitoria revient sur l’ idée que les guerres ne pourraient être justifiées que par le bien des peu
31 nauté du genre humain, mais suggère et implique l’ idée d’un droit des gens, imposant sa réelle autorité à la prétendue potes
32 a pacis 84, voici quelques pages qui résument ses idées sur la guerre, sur la stabilité des États européens, sur les Turcs, e
33 on sur la guerre aux Turcs, il en vient enfin à l’ idée d’un Pouvoir supranational : il ne peut toutefois l’imaginer qu’à l’i
34 e. 82. L’arte della guerra. Livre second. Sur l’ idée européenne chez Machiavel, cf. l’essai de C. Curcio in Macchiavelli n
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
35 ce carnage. Crucé insistera plus loin sur cette idée de statu quo à conserver, chère à Érasme, nous l’avons vu. La guerre
36 ion de la guerre, Crucé la voit dans l’arbitrage, idée reprise du Moyen Âge : Auparavant que de venir aux armes (les prince
37 . « Estant Catholique et François » il a bien ses idées là-dessus, mais il a décidé « de ne pas songer à soy seulement » et a
38 lique imaginaire de Platon ou en la région de ses Idées  ». Il finit donc par proposer que le pape « ait la préséance, pour le
39 t même la suppression des barrières douanières. L’ idée de l’arbitrage et aussi du « concert européen » apparaît avec une net
40 ile de tirer des extraits qui rendent justice aux idées positives de l’abbé ou qui en dégagent l’originalité. Cependant, pour
41 siècle : Sa faconde bavarde et délayée a drapé l’ idée dans un cadre vacillant et ainsi l’a rendue ridicule aux yeux des hom
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — En marge des grands plans, l’utopie prolifère
42 n Allemagne c’est le Dr Eobald Toze qui reprend l’ idée dans Die allgemeine Christliche Republik in Europa, Mecklembourg, 175
43 i puisse y lancer de grandes révolutions. D’où l’ idée d’instituer deux grands groupes : une Confédération d’Occident, centr
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
44 ovoquer une nouvelle conception des choses. Cette idée , qui d’abord a cheminé lentement, s’accélère à mesure que les Holland
45 t pas que de ces récits eux-mêmes, naîtraient des idées capables d’ébranler les notions les plus chères à sa croyance, et les
46 est parfaitement exact d’affirmer que toutes les idées vitales, celle de propriété, celle de liberté, celle de justice, ont
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
47 éelle. Rousseau, jusqu’ici, a exposé ses propres idées . Avant de passer au résumé du Projet, il ironise sur la confiance que
48 t « qui lui laisse à peine la faculté de lier ses idées  ». Il terminera l’ouvrage en 1773, l’année même du Traité consacrant
49 souverain sont des corrélations identiques dont l’ idée se réunit sous le seul mot de citoyen… Mais comment donner aux petits
50 our la première fois dans l’histoire mondiale des idées  ; mais elle ne doute pas sérieusement d’elle-même. C’est une Europe f
51 Les trois textes qui suivent donneront une juste idée de la confiance orgueilleuse que met en ses destins l’Europe français
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
52 ’ère des vues générales de l’Histoire du monde. L’ idée d’un développement organique ou « dialectique » des civilisations s’i
53 ion : d’où la naissance exactement simultanée des idées de Progrès à l’infini et de Déclin fatal de l’Occident. Robertson ent
54 et le voit bien, mais répond au défi en lançant l’ idée de Progrès. Volney cède au contraire, premier des romantiques, aux ve
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Pendant ce temps, l’Amérique du Nord…
55 rcroît de puissance, de richesse et de science. L’ idée se répand de plus en plus que les régimes tyranniques qui se maintien
56 hommes étaient Européens, sans exception. Et ses idées étaient européennes. Elle ne se sépara de la mère patrie que sur la s
57 ue sur la seule question de la réalisation de ces idées . Or à ce point, intérêts précis entraient en jeu, et comme les hommes
58 st, qui ne manquera pas de suggérer aujourd’hui l’ idée d’un nouveau retour des choses… The Federalist est un recueil de 85
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
59 nom au principe de l’utilitarisme : il a lancé l’ idée d’une législation internationale dans ses Principles of International
60 l’influence de Rousseau l’amène à s’occuper de l’ idée d’un « Völkerbund ». Il en précise les bases morales dans plusieurs d
61 . Le fameux ouvrage La Paix éternelle reprend ces idées sous une forme systématique, mais avec un souci manifeste de réalisme
62 es desseins. Cet hommage que chaque État rend à l’ idée de droit (du moins en paroles) prouve cependant qu’il y a en l’homme
63 e réaliser (il s’agit de réalité objective) cette idée de fédération, qui doit s’étendre progressivement à tous les États, e
64 in d’assurer ainsi leur liberté, conformément à l’ idée du droit des gens, et d’étendre cette alliance peu à peu par d’autres
65 eu à peu par d’autres associations de ce genre. L’ idée du droit des gens, comprise comme un droit à la guerre, est propremen
66 us les peuples de la terre. Mais comme, d’après l’ idée qu’ils se font du droit des gens, ils ne veulent point du tout de ce
67 ypothesi ce qui est juste in thesi, à défaut de l’ idée positive d’une « république mondiale », il n’y a (si l’on ne veut pas
68 . Quant à l’influence qu’exercèrent très vite les idées de Kant, elle est illustrée par la publication, cinq ans après La Pai
69 va devenir l’ennemie du continent conquis par les idées de la Révolution ; et la politique « d’équilibre des Puissances », te
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
70 ainte de l’État national autarcique. Partant de l’ idée de société des peuples libres, Fichte constate d’abord que l’expansio
71 même système germanique fondamental d’usages et d’ idées … Quoi d’étonnant si ces peuples qui, unis de toute manière, n’étaient
72 ou les couvents, — commencèrent à avoir cours des idées et des institutions proprement politiques… Les États modernes se sont
73 elle nous assistons au xxe siècle. Déjà dans ses Idées pour une Philosophie de l’Histoire (1784) il annonçait que les instru
74 évoquent la page dans laquelle Kant, critiquant l’ idée d’équilibre européen chère à Gentz et à Burke, rappelait cette maison
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Napoléon et l’Europe
75 vement l’Autriche et la Prusse, et combattu toute idée d’hégémonie européenne, estima qu’il était temps « de substituer aux
76 si mon Congrès et ma Sainte-Alliance. Ce sont des idées qu’on m’a volées. Dans cette réunion de tous les souverains, nous eus
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
77 lité qu’une précaire Ligue des rois. Toutefois, l’ idée européenne avait pris assez de force et rassemblé assez d’espoirs div
78 es, il n’y propose pas un plan d’union166, mais l’ idée de l’Europe comme formant un ensemble n’est pas seulement dans le tit
79 ntre la guerre se lie donc à une attaque contre l’ idée jacobine de la nation centralisée. Par là même, Benjamin Constant se
80 une passion factice envers un être abstrait, une idée générale, dépouillée de tout ce qui frappe l’imagination et de tout c
81 orps d’armée, tant ils semblaient craindre qu’une idée morale ne pût se rattacher à ce qu’ils instituaient ! … Même dans le
82 istre a peu d’atouts : il condamne d’avance toute idée de rapprochement avec l’orthodoxie ou avec les protestants, qui n’ont
83 Ne serait-ce pas qu’il se fait de l’unité la même idée formelle et coercitive que les jacobins exécrés ? Mme de Staël est de
84 t toujours pauvre. D’ailleurs, la circulation des idées est, de tous les genres de commerce, celui dont les avantages sont le
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Goethe
85 de propos de Goethe où l’on retrouvera les mêmes idées , parfois presque dans les mêmes termes, qu’exprimait Mme de Staël :
86 franchissant les montagnes. Le libre commerce des idées et des manières de sentir accroît, tout autant que l’échange des prod
87 omesse d’union des peuples. Il s’enthousiasme à l’ idée du percement de l’isthme de Panama : J’aimerais vivre assez pour le
88 s mille et mille formes, lui donna de tout autres idées du point où l’humanité peut parvenir. Il aima mieux prendre part à ce
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
89 des confessions représentées par ces monarques. L’ idée centrale paraît être de ramener la Russie dans le concert européen co
90 paraissait à Francfort.) Il y développa les mêmes idées générales qui font de sa Philosophie de l’histoire universelle le mon
91 de la ferveur et des illusions de Novalis186 : L’ idée qui présidait à l’ensemble de l’empire chrétien était celle d’une gra
92 mondiale reflète et traduit la dialectique de « l’ Idée qui se réalise », de l’Idée de liberté, c’est-à-dire du « devenir rée
93 la dialectique de « l’Idée qui se réalise », de l’ Idée de liberté, c’est-à-dire du « devenir réel de l’Esprit ». C’est donc,
94 Idealismus 188 publié en 1800, Schelling défend l’ idée d’une fédération et d’une Cour de justice internationales, dans lesqu
95 e. Le titre d’une de ses publications donnera une idée de l’espèce de délire rationnel (et romantique à sa façon, quoiqu’il
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
96 utiliser les passions nationales au service de l’ idée fédéraliste, voit l’inverse se réaliser. Jamais les idéaux n’ont été
97 Heine à Georges Sorel, cette double évolution des idées et des faits, en divergence vertigineuse, qui devait nous mener à 191
98 n évolution éclairée, lorsqu’il se met à choyer l’ idée que, parce que nous sommes tous des hommes, peu importe à quel peuple
99 ernées, — diastole lyrique, systole sardonique. L’ idée de l’Europe, omniprésente dans ses œuvres, s’y manifeste par des obse
100 » évoqués par Schiller. Quand Heine fait sienne l’ idée de nation, c’est dans le sens mazzinien d’une « Internationale des na
101 rande guerre franco-allemande, déclenchée par les idées révolutionnaires de Paris : Quel serait l’aboutissement de ce mouvem
102 ’unifier la grande famille des humains, suggéra l’ idée dialectique de nation, qui est, si l’on peut dire, la cité agrandie e
103 Grecs, véritables ancêtres, selon lui, de notre «  idée européenne » : L’Europe est la première partie du monde parce que pl
104 à naître. On conçoit que pour ces quatre pays, l’ idée nationale se confonde irrésistiblement avec l’idée de liberté et s’ha
105 dée nationale se confonde irrésistiblement avec l’ idée de liberté et s’harmonise avec l’idée d’une Europe unie : une nation
106 ment avec l’idée de liberté et s’harmonise avec l’ idée d’une Europe unie : une nation en devenir n’a pas encore d’intérêts «
107 urope sur les intentions de la France nouvelle. L’ idée de l’harmonie des Nations au bénéfice de l’ensemble européen y revien
108 uropéen y revient avec insistance : En 1792, les idées de la France et de l’Europe n’étaient pas préparées à comprendre et à
109 lobe… La République exercera, par la lueur de ses idées , par le spectacle d’ordre et de paix qu’elle espère donner au monde,
110 mieux que toute autre la grandiose ambiguïté de l’ idée nationale. Cette généreuse et sincère volonté de se perdre dans l’uni
111 uples lui font ses malheurs, elle leur fait leurs idées .204 Au xxe siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette natio
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
112 toriens hésitent et concluent fort sagement que l’ idée était dans l’air du temps. Exalter les nations, même libérées, cela p
113 rgés milanais de mars 1848, n’a pas été amené à l’ idée européenne par un élan passionnel ni par la logique idéale d’une cons
114 nt tout un agitateur. D’où l’emploi différent des idées , chez l’un et l’autre. Le philosophe vérifie des concepts en les conf
115 e drapeau de nos écoles à l’adoration des saintes idées , au grand problème éducationnel qui seul rend nos efforts légitimes,
116 . M. Molé. — Les États-Unis d’Europe ! Voilà une idée  ! Quelle extravagance ! M. Quentin-Bauchard. — Ces poètes !212 Mai
117 ’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées . Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par le
118 r aïeule le Renaissance, pour ancêtres toutes les Idées , orthodoxes et hétérodoxes, qui se sont succédé d’âge en âge depuis l
119 ; l’histoire ne leur donnera pas d’autre nom. … l’ idée d’une confédération universelle est contradictoire. En cela se manife
120 fédération de confédérations. C’est d’après cette idée que j’indiquais, dans ma dernière publication, comme le premier pas à
121 reviendrait à la liberté ; alors se réaliserait l’ idée d’un équilibre européen, prévu par tous les publicistes et hommes d’É
122 et de sa propre folie. … Après la révolution des idées doit arriver, comme sa conséquence légitime, la révolution des intérê
123 ui. … Par là même la Suisse a émis et réalisé des idées et principes qui sont pour l’ensemble des États européens une source
124  » préconisée par les prophètes de 1848, évoque l’ idée d’une amicale universelle des misanthropes ou d’une mutuelle des égoï
125 ion des esprits, dans les opinions bornées et les idées fausses qui ont prévalu jusqu’à présent. Ainsi l’idée d’État, avec la
126 fausses qui ont prévalu jusqu’à présent. Ainsi l’ idée d’État, avec laquelle de toute façon on ne peut rien construire… Il
127 nstate d’après son nom même qu’il est fondé sur l’ idée de la seule puissance, et qu’il fait abstraction aussi bien des princ
128 politique de l’avenir. 208. Cf. P. Renouvin, L’ idée de fédération européenne dans la pensée politique du xixe siècle, Ox
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
129 non, selon que l’Europe sera conforme ou non à l’ idée russe de l’humanité, du christianisme et de l’ordre social. Ce privil
130 rs des luttes dont le passé ne peut donner aucune idée , du moins pour la masse et le choc physique… Toujours, la Russie des
131 révolution européenne, la force explosive de ses idées démocratiques et de sa soif innée de liberté. Depuis ce temps, il n’y
132 ps du « progrès des masses » et de la « force des idées  », — recréant la « puissance et l’unité » de l’Europe. Dans l’un des
133 r le progrès des masses et la force explosive des idées .229 Marx, de toute évidence, ne pouvait penser qu’à la Russie des
134 tradition. Cela fait le patrimoine héréditaire d’ idées de ces peuples. Chaque individu y jouit de son usufruit, amasse dans
135 ouvons recueillir ainsi dans le simple commerce d’ idées élémentaires, pour nous en servir tant bien que mal à nous diriger da
136 simplement du contact des intelligences ; de ces idées qui s’emparent de l’enfant au berceau, qui l’environnent au milieu de
137 la société. Voulez-vous savoir qu’elles sont ces idées  ? Ce sont les idées de devoir, de justice, de droit, d’ordre. Elles d
138 vous savoir qu’elles sont ces idées ? Ce sont les idées de devoir, de justice, de droit, d’ordre. Elles dérivent des événemen
139 té… Dans ses Lettres philosophiques, il reprend l’ idée que la Russie n’a rien donné au monde : Solitaires dans le monde, no
140 ppris au monde ; nous n’avons pas versé une seule idée dans la masse des idées humaines ; nous n’avons en rien contribué au
141 ’avons pas versé une seule idée dans la masse des idées humaines ; nous n’avons en rien contribué au progrès de l’esprit huma
142 témoigné d’une disposition spéciale à adopter les idées occidentales et à les brasser ensuite selon leur mode particulier. Or
143 un livre234. En voici quelques brefs extraits. L’ idée constante de Dostoïevski est celle de la mission de l’orthodoxie, en
144 Dans ses romans, Dostoïevski reprend ces mêmes «  idées  » — ou plutôt prophéties — mais les expose d’une manière moins haleta
145 té européenne qui se rappelle son berceau : cette idée emplit mon âme d’un amour filial. C’était là le paradis terrestre de
146 je comprends bien la puissance irrésistible de l’ idée courante, mais, comme représentant de la haute pensée russe, je ne po
147 pensée russe est la conciliation universelle des idées . Et qui aurait pu comprendre alors cette pensée, dans le monde entier
148 ntinuai à la servir, en élargissant seulement mon idée . Mais en la servant ainsi, je la servais infiniment mieux que si j’av
21 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
149 toriques et moraux que pose le fait national. À l’ idée romantique et herdérienne d’une nation fondée sur la race, la langue,
150 la langue, la naissance, le passé, Renan oppose l’ idée d’une nation fédérée par le « consentement actuel » des populations e
151 ette analyse capitale pour toute l’évolution de l’ idée européenne dont il formule la thèse en plein drame collectif, il choi
152 ébut de la guerre, sa seconde lettre de la fin. L’ idée de fédération y surgit une fois de plus, comme la solution évidente d
153 Europe est une confédération d’États réunis par l’ idée commune de la civilisation. L’individualité de chaque nation est cons
154 douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques ; voilà ce que l’on comprend malgré les diversités de ra
155 s promoteurs et protagonistes, les apôtres de l’«  idée moderne », voudraient le moins faire entrer en ligne de compte. Ces m
22 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
156 les cultures selon Spengler doivent réaliser leur idée formatrice, épanouir leur vocation, puis disparaître : Une culture
157 e très intime et passionnée pour la conquête de l’ idée sur les puissances extérieures du chaos et sur l’instinct où ces puis
158 tance de la matière et contre la destruction de l’ idée en lui. Chaque culture se trouve dans un rapport profondément symboli
159 e veut se réaliser. Quand le but est atteint et l’ idée achevée, quand la quantité totale des possibilités intérieures s’est
160 h II. Les sciences naturelles et le romantisme, l’ idée romantisée de la Révolution française y ont contribué, indirectement
23 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
161 ues, audacieux, tenaces, à la capture des grandes idées , nouvelles dans tous les ordres. L’Européen deviendra définitivement
162 tout au plus, la leur conservait cristallisée, l’ idée nationale plus purement dynamique exige la permanence active de cette
163 faire sa nation à lui, repousse résolument toute idée d’Europe, où il ne voit qu’idéalisme stupide. En conséquence logique
164 s professeurs d’histoire que je savais acquis à l’ idée d’une unification européenne de ne point faire à leurs élèves quelque
165 tismes nationaux n’exista point. Il ne venait à l’ idée d’aucun étudiant parisien au xiie siècle de s’étonner d’avoir pour d
166 qu’on vit jamais de l’anti-Europe… Aujourd’hui, l’ idée de nation semble avoir terminé sa carrière, être devenue malfaisante
167 rrière, être devenue malfaisante aux Européens, l’ idée d’Europe apparaît. Mais ne nous berçons pas d’illusions ; n’allons pa
168 s pas d’illusions ; n’allons pas croire que cette idée va triompher naturellement, sachons qu’elle va trouver de la part de
169 e, toute philosophie est européenne. Toute grande idée politique agissante est européenne. Toute connaissance féconde du pas
24 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
170 Le principe du droit germanique est, en effet, l’ idée d’association. Genossenschaftsrecht, dit le grand juriste Gierke. … L
171 ituelle de l’Europe », qu’est-ce à dire ? C’est l’ idée philosophique immanente à l’histoire de l’Europe, ou ce qui revient a
172 ment son existence, sa vie historique, à l’aide d’ idées rationnelles et pour des tâches infinies […] L’Europe de l’esprit a s
173 de montrer comment le « monde » européen est né d’ idées rationnelles, c’est-à-dire de l’esprit de la philosophie. La « crise 
174 st enclin à considérer l’Europe comme le pays des idées générales. Si l’on vient de l’Est, il semble que ce soit le pays des
175 saut dans la négation nihiliste. Elle favorise l’ idée d’autorité, dans sa portée chrétienne et universelle, comme aussi cel
176 hangement, de la chute et du rétablissement d’une idée éternelle ; elle ne raconte pas comment se réalise une situation d’en
177 me maîtres et possesseurs de la nature ». C’est l’ idée du Chancelier Bacon : on commande à la nature en obéissant à ses lois
178 us pures gloires de l’Europe si, dans cet ordre d’ idées , nous avions oublié de nommer la musique. N’oublions pas non plus que
179 la culture et de la morale européennes, il y a l’ idée de la contradiction, du déchirement fécond, du conflit créateur. Il y
180 , à l’origine des deux empires nouveaux, il y a l’ idée de l’unification de l’homme lui-même, de l’élimination des antithèses
181 l’humanité de prendre conscience de son unité. L’ idée d’universalité, l’idée même de « genre humain » sont des créations de
182 conscience de son unité. L’idée d’universalité, l’ idée même de « genre humain » sont des créations de l’Europe chrétienne et
183 est une espèce de renversement gigantesque où les idées , les habitudes, les styles propres à l’Europe, après des transformati
184 cipale pour laquelle l’Europe a, dans cet ordre d’ idées , les plus grandes perspectives d’avenir vient de ce que l’esprit ne p
185 élienne de l’État pour la suprême expression de l’ idée universelle, que chez des écrivains comme Treitschke et Froude, qui f
186 rquer que jamais en Europe aucun principe, aucune idée , aucun groupe, aucune classe n’a triomphé sous une forme absolue et q
187 s’y oppose le préjugé des vieilles « nations », l’ idée de nation en tant que passé. On va voir de nos jours si les Européens
188 ccident, trad. Tazerout, coll. « Bibliothèque des idées  », Gallimard, 1931-1933. 287. T. S. Eliot : On Poetry and Poets, Fa
25 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
189 tés et conventions, qui balisent le parcours de l’ Idée européenne depuis un tiers de siècle, ceux que l’on va citer ont marq
190 es années à une propagande active en faveur d’une idée qu’on a bien voulu qualifier de généreuse, peut-être pour se dispense
191 se dispenser de la qualifier d’imprudente. Cette idée , qui est née il y a bien des années, qui a hanté l’imagination des ph
192 ce qu’on peut appeler des succès d’estime, cette idée a progressé dans les esprits par sa valeur propre. Elle a fini par ap
193 ’est précisément de la Résistance que ressurgit l’ idée d’union. Dès 1942, un groupe de prisonniers politiques concentrés dan
194 on étendue à la libre circulation des hommes, des idées et des biens. 2° Nous voulons une Charte des droits de l’homme, garan