1 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte
1 ue de rien dire, et ne donne encore qu’une faible idée des gênes, obstacles, pertes de temps et d’énergie qu’entraîne l’exis
2 et non plus à des vœux, mais à des volontés. Ces idées et ces volontés vont agir, dès la guerre finie. Il en naît, dans tous
3 on étendue à la libre circulation des hommes, des idées et des biens ». Nous avons une union douanière qui n’a pas supprimé l
4 re que six pays sur les trente que j’énumérais. L’ idée d’union en général, la désacralisation des frontières, la conscience
5 c un sens très sûr de la publicité, en attribue l’ idée première à Henri IV. 5. Il s’agit surtout d’ Esprit et de L’Ordre
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
6 tive, conforme à son objet : car ce qu’on nomme l’ idée européenne est en fait un programme, une action créatrice. Encore fau
7 l’arrière-plan millénaire sur lequel se détache l’ idée de la personne, d’une certaine dignité de l’homme. S’agissant d’obser
8 ncepts chrétiens, ait exprimé sa révolte devant l’ idée que Dieu pourrait « jouer aux dés avec le monde ». Enfin, il est néce
9 st « à la fois vrai Dieu et vrai homme » —, notre idée de la personne humaine : elle désigne l’individu naturel chargé d’une
10 es autres civilisations se faisaient du temps une idée cyclique. Ainsi la civilisation hindoue : la durée du monde s’y calcu
11 uridiques qui en découlent ; sens de l’histoire ; idée du progrès ; liberté et responsabilité de l’individu chargé d’une voc
12 non point comme la réalisation progressive d’une idée platonicienne de l’Europe, mais au contraire comme un vaste complexe
13 ue et la conduit à ses dernières conséquences : l’ idée de l’atome et celle de l’individu (c’est le même mot, selon l’étymolo
14 mbinent et permutent à doses variables dans notre idée de la liberté. Il n’est pas de concept plus difficile à définir, plus
15 plus facile à nier en théorie, et il n’est pas d’ idée plus exaltante en fait pour les Européens de toute nation et de toute
16 i prouve au besoin qu’il le sait mieux que lui. L’ idée de varier, de différer ou d’innover, suggère pour l’Oriental une inco
17 Pour ma part, je tenterai de faire voir comment l’ idée du moi distinct, de la personne — à la fois mère et fille de l’Europe
18 très anciennement christianisés. Pour admettre l’ idée de la révolution et de sa fécondité possible, il faut avoir sucé avec
19 se doit de rejeter avec une horreur officielle l’ idée non scientifique, bourgeoise et individualiste de l’amour romanesque.
20 même cela que nous nommons « créer ». Mais cette idée de l’originalité, dans les arts ou dans la conduite, ne signifie rien
21 xiste une majorité de conformistes que terrifie l’ idée de passer si peu que ce soit pour un « original », et dont toute la m
22 vert. De plus, il serait faux de penser que notre idée européenne du progrès ait vraiment émigré en Russie ou en Amérique. C
23 e notre idéal. Dans une dictature, par exemple, l’ idée de progrès perdra nécessairement ce qui fait, à nos yeux, tout son pr
24 eux, tout son prix : elle cessera d’être liée à l’ idée de liberté, c’est-à-dire à la perspective d’une vie plus libre pour c
25 r chacun de nous, et bientôt elle ira se lier à l’ idée de contrainte collective, négation même de son mouvement originel. D’
26 enir, mais dans le temps mythique des origines. L’ idée que le lendemain puisse apporter des innovations bénéfiques, que les
27 l il est permis de rester sceptique… En vérité, l’ idée de progrès ne peut reprendre un sens certain que par rapport à notre
28 ar tous ces courants confluents, nous donnent une idée de la quantité presque infinie des combinaisons plus ou moins stables
29 nête pour l’union : c’est aussi la plus efficace. Idée d’une liste des problèmes et des réalités que l’on pourrait évoquer,
30 daction d’élève qu’il veut louer : « Bon travail, idées originales et style personnel. » Le vrai sens de l’action d’éduquer,
31 avec lui, ou de le casser, comme il leur plaît. L’ idée générale est la suivante : si un texte est trop difficile, qu’on en c
32 e de prendre peu à peu conscience de son unité. L’ idée d’universalité a peut-être existé chez les sages de plusieurs autres
33 ncret et qui ont seuls démontré sa consistance. L’ idée de genre humain est notre création. Le temps ensuite. Ce sont les Eur
34 d’où viennent ces objets, pourquoi vous avez eu l’ idée de les construire et comment ils expriment et transportent, en fait,
35 rentaine d’années plus tard, Hegel introduisait l’ idée que chaque peuple est « un individu dans la marche de l’Histoire » et
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. II. L’union fédérale
36 ale dans un super-État européen. Cette deuxième «  idée  » du fédéralisme, inverse de la première mais non moins fausse, est l
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
37 concept de culture nationale. On prétend que les idées ne connaissent pas de frontières, mais l’instruction publique a chang
38 une gauche, etc. Nos États-nations, obsédés par l’ idée de « se faire respecter », oublient qu’ils n’y arriveraient qu’en se
5 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
39 t se renforcer et se sacraliser de plus en plus l’ idée fatale de la souveraineté absolue, qui est à peine supportable quand
40 dire intangible en nos esprits, qui résistent à l’ idée qu’il pourrait après tout n’être qu’une forme transitoire, comme tant
41 dicalement le sacro-saint État-nation, accepter l’ idée de renoncer éventuellement à cette formule périmée, en faire autant a
42 que j’étais censé représenter dans le colloque l’ idée européenne. Invité à parler au début, j’improvisai sur le thème que v
43 ite et leurs suites qui ont notamment accrédité l’ idée que l’économie est au service des desseins politiques d’un État, et n