1 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où les voies se séparent
1 utoire que dans l’aventure mystique. Le véritable individu , au Moyen Âge, c’est Maître Eckhart, de même qu’en Inde c’est d’abord
2 tion fondamentale. Tautologies que tout cela ! c) Individu et Tradition. — Que l’Occident soit individualiste et l’Orient tradit
3 yclette ! Ces gens ne seront-ils jamais seuls ? L’ individu peut-il vraiment compter, dans ce grouillement sempiternel ? Mais je
4 la liberté et le destin, la personne même et son individu sont en contradiction, tension ou dissension, et ne cessent de refair
5 le signe de la Croix. Je disais que la voie de l’ individu en Inde, comme celle du mystique médiéval, ne peut être que fuite en
6 eule se fonde la personne véritable, qui assume l’ individu mais aussi le transcende, le reliant à l’esprit comme au prochain. Et
7 oit à l’absolue valeur de la personne dans chaque individu , n’en a pas moins connu les tortures, les bûchers, la guillotine et l
2 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où le drame se noue
8 utres20. » Ainsi, c’est dans la liberté de chaque individu que s’enracine la solidarité du genre humain. Seul un homme en tant q
9 entée par les Grecs, est celle qui fonde en soi l’ individu et son mode de relations, la cité, — saint Paul a défini la troisième
10 pport dialectique avec le transcendant, reliant l’ individu comme vocation divine à la communauté comme amour du prochain. Cet ho
11 amour du prochain. Cet homme, mieux libéré que l’ individu grec, mieux engagé que le citoyen romain, mais libéré par la foi même
12 ton prochain comme toi-même », cette foi libère l’ individu des liens magiques, réforme en l’assumant le monde antique, crée l’id
13 rsonne qui permet la synthèse de l’idée grecque d’ individu et de l’idée romaine de citoyen, et maintient au travers de nos révol
14 issipe l’illusion des liens entre les formes et l’ individu . 16. Malgré certaines affirmations d’une grâce divine dans le systèm
3 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — La spire et l’axe
15 m’inquiète de voir sans cesse confondre les mots individu , individualité, personnalité et personne. Il s’agit d’une inattention
16 les notions de l’être distinct, c’est-à-dire de l’ Individu , et de la permanence de cet être à travers ses modalités : essence, s
17 oits dans la cité : le citoyen. Tout homme est un individu , du simple fait qu’il est un corps distinct, mais il ne devient une «
18 dique, l’esclave n’est pas une personne). Ainsi l’ individu n’était qu’atome, et la persona que valence ; l’un existait par soi,
19 vivants et les morts, les dieux et les démons. L’ individu prend sa mesure fragile et menacé, mortel et ignorant, il sait qu’il
20 e y trouve la dignité morale qui était celle de l’ individu selon les Grecs, et l’honneur de servir, qui était celui du citoyen r
21 e lui-même, enfin distincte. Il court sa chance d’ individu , et comme tel il s’allie à d’autres « sans-foyer », aventuriers, métè
22 r soi ». Voici le temps du cosmopolitisme et de l’ individu sans foi ni loi, dont le plus fort ou le plus chanceux se fait tyran.
23 s’établit, par décrets militaires. Il libère les individus de l’angoisse d’être libres sans but. Il les encadre, les aligne, les
24 e d’une société qui a perdu la magie, embrigadé l’ individu , épuisé les vertus de l’ordre. Isis, Mithra, Mani, la Grande Déesse,
25 arisme magique et liens du sang, réinvention de l’ individu puis de ses excès, vide social, réaction de l’État, dictature, sacré
26 e serait la fin de l’Histoire. L’axe Magie, individu , cité, dissociation, réaction de l’État, anarchie intérieure, régime
27 Rome en opérant l’intégration sans précédent de l’ individu libre et du citoyen engagé ; elle apportait ainsi le concept de la pe
28 analogie à la personne humaine, c’est-à-dire à l’ individu naturel qui reçoit une vocation de Dieu ; puis à tout être humain con
29 ) ne laisse plus de place à la vie distincte de l’ individu . Comment concilier dans ces conditions la liberté et l’engagement ? L
30 s, aux conflits nés de la permanente dualité de l’ individu et de sa vocation, et propagés de là dans tous les ordres. Dans ce pr
31 onne : c’est celui de Robinson Crusoé, mythe de l’ individu à l’état pur. Je parlais de sa liberté vide, parce que totale. Mais v
32 que la liberté se réalise en actes, elle engage l’ individu dans la responsabilité. Une tension s’institue du même coup entre lib
33 risme sentimental ? de même que chez Machiavel, l’ individu ne cesse d’être soumis que pour régner, ou de tirer son épingle du je
4 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Le Château aventureux
34 t que révolte et fuite. Il ne peut fomenter que l’ individu égoïste et profanateur, au sein même du monde féodal qui est le monde
35 ne grâce exigeante, et le revêt d’une vocation. L’ individu arraché du commun par un souverain caprice de la Minne, aussitôt ne s
36 ’abord du corps magique de la tribu, mais c’est l’ individu profanateur. Celui-ci fonde une cité dont il édicte les lois et les c
37 litique en vient à dominer dans la cité, et que l’ individu ne se sent plus encadré ni relié, le vide social appelle un ordre aut
38 e ; et de plus, déléguée à l’action collective. L’ individu imite le saut de la conversion, mais au lieu de se retrouver une pers
39 e esprit et nature.) Cet esprit national est « un individu dans la marche de l’Histoire. » Il se fait par sa propre activité, s’
40 aine communion vague et puissante, qui permet à l’ individu de dépasser son horizon restreint, de s’affranchir de ses soucis priv
41 ition abusive de réalités spirituelles soit sur l’ individu , soit sur la société. Toutes les trois sont mortelles et liées à la m
5 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience du temps historique
42 ndrait pas à l’Histoire, mais au Mythe. De même l’ individu ne devient une personne que par l’unicité que lui confère sa vocation
43 ransitoire d’un corps magique sans fin. Combien d’ individus sont-ils donc nés et morts depuis qu’il y a des hommes sur cette plan
44 elles demeurent seules visibles et concevables. L’ individu , en revanche, disparaît et s’annule. La même raison veut que les « lo
45 -même. Solution masochiste, pour un Occidental. L’ individu trouve le défi trop lourd. Dans un cosmos qui se calcule en centaines
6 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’exploration de la matière
46 dans le langage des philosophes, la vocation et l’ individu dans l’anthropologie chrétienne, enfin la foi et la religion naturell
47 ité, ordre et mouvement, révolution et stabilité, individu et société, etc. dans le domaine politique et social. Et pourtant, ce
48 mande pourquoi, il répond que la science libère l’ individu de la tyrannie jadis exercée par les prêtres. On lui a dit que chacun
7 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’aventure technique
49 le changé aux habitudes de vie des peuples et des individus  ? Si peu que rien. On voit très bien que l’introduction de la charrue
50 l’art ou par le sport préparent les masses et les individus à des liturgies imprévues. Les religions de « divertissement » au sen
8 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Les ambivalences du progrès
51 able. Être dans l’histoire — et la faire. Être un Individu autonome — mais dans une société organisée. Trouver des certitudes —