1 1988, Inédits (extraits de cours). « L’heure est venue. Allons-y » [préface d’Alexandre Marc]
1 ent inconcevable. À quel niveau situer le terme d’ individu  ? Un texte des plus significatifs qui tend à dévaluer les idées perso
2 t aussi les différences distinguant entre eux ses individus  », et que, par conséquent, le granit, la lavande et l’espèce canine a
3 et l’espèce canine alignent, à tour de rôle, ses individus , « uniques et non réitérables ». Pourquoi pas ? D’autres penseurs rép
4  ? Denis de Rougemont préfère réserver le terme d’ individu à l’être humain qui s’arrache à la pesanteur de la masse, de la tribu
5 rait-on pas lier symboliquement la naissance de l’ individu à celle des cités grecques, au cours du dernier millénaire avant l’èr
6 istes sont convaincus qu’il importe de distinguer individu et personne, autant ils ne mettent nullement en doute le caractère pl
7 ploiement de la personne par rapport à celui de l’ individu . Ce n’est qu’en acceptant pleinement cette réserve méthodologique que
8 significatif schéma historique : cités grecques – individu  ; Rome – citoyen ; révolution judéo-chrétienne – personne. Quelle que
9 la perspective ontique. Tout homme est à la fois individu et personne (le citoyen relevant d’une autre intersériation). Deux di
10 adverbe plutôt qu’il convient d’avoir recours : l’ individu est plutôt donné, la personne reste plutôt à conquérir ; celle-ci est
11 ournée vers l’à-venir, celui-là vers le passé ; l’ individu ressortit plutôt à l’immanence, à la description, au statisme, à la s
12 construction, le dynamisme, la communauté ; être individu est plutôt un état, être personne un acte. Et ainsi de suite. L’essen
13 que, de la chrysalide originelle que représente l’ individu , se dégage la personne, afin d’entreprendre son envol ? Mais le conce
14 un sens, consubstantiel. Pouvait-il oublier que l’ individu ne devient personne que par la participation : à sa famille, à son « 
2 1988, Inédits (extraits de cours). Communautés, communes
15 du sacralisme de la tribu à l’individualisme, les individus se retrouvant ensuite dans une cité, où ils subissent bientôt la tyra
16 a cité devient trop grande, il n’y a plus que des individus qui perdent leur responsabilité. 27 janvier 1967 1. Dans la petite ci
17 r les choses civiques, par éloignement. Le type d’ individu qui correspond à cette cité est donc l’individu civiquement passif.
18 d’individu qui correspond à cette cité est donc l’ individu civiquement passif. Cette décadence civique de la cité, suivant immé
3 1988, Inédits (extraits de cours). Culture
19 r dans une certaine structure. On veut conduire l’ individu de l’ignorance au savoir, de l’instinct à la raison critique, du roya
20 t l’objet. On n’adorait pas l’empereur en tant qu’ individu , mais son symbole, une sorte de prêtrise qu’il représentait, la figur
21 Grèce a donné la polis, le citoyen et la notion d’ individu  ; Rome, les institutions, l’État ; le monde germanique, les communaut
22 s. 15 mai 1970 L’homme de la Renaissance, c’est l’ individu au sens nouveau. Il ressemble à certains types grecs de l’individu, m
23 nouveau. Il ressemble à certains types grecs de l’ individu , mais est plus franchement prométhéen, démesuré, qui veut toujours al
24 se passe. Toutes les valeurs sont centrées sur l’ individu . Ainsi, l’homme renaissant s’oppose à l’humilité qui était la grande
25 utorité. La virtu a été exaltée par Nietzsche ; l’ individu porteur de toutes les valeurs, l’individu « évaluateur ». C’est une s
26 che ; l’individu porteur de toutes les valeurs, l’ individu « évaluateur ». C’est une sorte d’impérialisme individuel, qui est cr
27 que l’homme ainsi créé devient de plus en plus un individu détaché, qui offre de moins en moins de résistance aux mesures géomét
28 socie le pôle individuel et le pôle collectif : l’ individu se trouve détaché des communautés réelles et l’État-nation agit à sa
29 tion et l’initiative, entre la socialisation de l’ individu et la promotion de l’autonomie personnelle, entre l’apprentissage de
4 1988, Inédits (extraits de cours). État-nation
30 la nation, de l’État ; l’État considéré comme un individu , comme une personne, qui a sa vocation, qui doit l’accomplir, et, qua
31 ouvent est celle-ci : c’est avec la poussière des individus que l’État totalitaire fera son ciment. Il faut d’abord broyer les in
32 taire fera son ciment. Il faut d’abord broyer les individus car, quand ils sont vivants, on ne peut pas les organiser d’une maniè
33 nent dans cette phrase où l’État est assimilé à l’ individu , avec tous les droits que l’on pourrait refuser à l’individu, personn
34 vec tous les droits que l’on pourrait refuser à l’ individu , personne privée, mais qu’on ne peut plus refuser à la majesté de l’É
35 ù il n’y a plus aucun corps intermédiaire entre l’ individu créé par la Révolution et l’État central ? Un bulletin de vote tous l
36 Rougemont y insiste, c’est avec la poussière des individus que l’État totalitaire fait son ciment. L’État se nourrit de l’indivi
5 1988, Inédits (extraits de cours). Fédéralisme
37 le groupe le plus proche réunissant librement les individus  : la commune, l’entreprise (pas la famille, car celle-ci s’identifie
38 a famille, car celle-ci s’identifie au clan, et l’ individu occidental est apparu au moment où il s’arrachait au clan). Mais beau
6 1988, Inédits (extraits de cours). Liberté
39 as qui s’opposent. 21 novembre 1969 La santé de l’ individu , c’est qu’à la liberté qu’il prend en sortant de la tribu corresponde
40 ôles qui représentent la tension du citoyen, de l’ individu sain. À partir de là, on peut imaginer toute une dialectique, selon q
41 plètement réglé. Il n’y a plus de tension entre l’ individu et la communauté. À l’autre extrême, si le pôle responsabilité s’affa
42 la démocratisation et l’étatisation du pouvoir, l’ individu moderne, dans nos sociétés occidentales, se voit livré à l’indétermin
7 1988, Inédits (extraits de cours). Occident
43 t en Grèce le philosophe. 2. La naissance de l’ individu 14 novembre 1969 On peut dire que « conscience » et « individu » s
44 ovembre 1969 On peut dire que « conscience » et «  individu  » sont presque des synonymes, et que leur condition commune est préci
45 qu’on en pense. C’est dans ce passage qu’est né l’ individu au sens occidental du terme. 21 novembre 1969 Imaginons qu’un membre
46 1969 L’invention majeure des Grecs est celle de l’ individu , qui va être le support des valeurs et en même temps la mesure de ces
47 identale. C’est en Grèce, en effet, qu’apparaît l’ individu , homme seul, en rupture avec l’ordre sacré de la tribu et du clan, qu
48 iens d’engagement réciproque : ces associations d’ individus détachés des clans seront à la base des cités ayant leurs propres loi
8 1988, Inédits (extraits de cours). La personne
49 La personnek 1. Individu et personne 18 février 1966 La personne, dans l’individu humain, c
50 t personne 18 février 1966 La personne, dans l’ individu humain, c’est la partie de nous-mêmes qui peut dire « je », qui prend
51 e. 23 janvier 1970 La personne est distincte de l’ individu , mais ne peut pas exister sans lui. L’individu n’est pas le contraire
52 l’individu, mais ne peut pas exister sans lui. L’ individu n’est pas le contraire de la personne, c’est plutôt la condition néce
53 elle est une existence. 11 novembre 1966 Quand l’ individu apparaît, c’est au moment où il y a certains troubles dans la tribu p
54 e et l’abri des tombeaux deviendront les premiers individus , ces premiers atomes qui partent en liberté, qui sortent de la molécu
55 issent ce que celui-ci décide. Ils deviennent des individus passifs. C’est le règne de l’individualisme, presque au sens moderne
56 t ce que j’appelle un sentiment de vide social. L’ individu qui est trop loin du pouvoir est devenu passif, il n’a plus de respon
57 l’empereur. 25 février 1966 À la notion grecque d’ individu a correspondu chez eux la notion sociale de polis, de cité, a corresp
58 ie commune, qui traduisait bien cette notion de l’ individu . Dans le monde romain, la notion humaine qui est apparue comme nouvea
59 i synthétise en quelque sorte la notion grecque d’ individu et la notion romaine de citoyen, puisque la personne chrétienne est à
60 . Une deuxième dimension sera introduite, quand l’ individu se détachera du clan, deuxième dimension qui le fonde en lui-même, et
61 roisième dimension s’introduit, celle qui relie l’ individu non plus seulement aux lois de la cité impersonnelle, ou à la morale
62 se trouve mieux distingué du magma originel que l’ individu grec, distingué par sa vocation personnelle, et en même temps mieux e
63 t-à-dire la solidarité. La vocation que reçoit un individu le distingue plus que n’importe quoi de tous les autres, et en même t
64 gé d’une énergie du fait de sa mise en tension. L’ individu se trouve précisé, dessiné, et on pourrait dire dynamisé, par sa mise
65 uvel homme (l’homme rénové par l’esprit), c’est l’ individu naturel tel que le définissait la scolastique, transformé par l’appel
66 c’est donc la vocation qui transforme tel ou tel individu en son instrument de réalisation. 29 novembre 1968 On assiste chez He
67 tion est un appel (vocare : appeler) adressé à un individu et qui le personnalise, lui donne un rôle à jouer dans la communauté,
68 actions, c’est-à-dire à passer de l’égoïsme de l’ individu naturel à une existence pour Dieu et pour le prochain, c’est-à-dire s
69 que, pour lui, le citoyen ne l’est pas en tant qu’ individu , mais en tant que « symbiote », c’est-à-dire celui qui vit avec les a
70 une cellule sociale, qu’il dépasse le niveau de l’ individu isolé, qu’il devient réellement un citoyen ; on dirait même, en terme
71 une personne. Ce n’est donc pas un simple homme, individu de l’espèce, mais un compagnon, un associé. Le citoyen althusien se r
72 siècle appellera « la personne » ; c’est-à-dire l’ individu défini par son rôle dans la communauté. 23 janvier 1970 Si l’inventio
73 e retrouvera dans la cité. La personne est donc l’ individu totalisé et orienté par ce que les chrétiens appellent une vocation e
74 quelque chose qui transcende la raison, oriente l’ individu , le distingue de la tribu, de sa famille et de sa tradition et en mêm
75 ion la plus simple de la personne est que c’est l’ individu libre et responsable. 20 janvier 1967 La participation à la culture g
76 e sera la participation de la personne complète — individu plus vocation, ou individu fois vocation — à la puissance de la cité,
77 la personne complète — individu plus vocation, ou individu fois vocation — à la puissance de la cité, considérée comme la somme
78 ents à la fois de ce qu’ils se doivent en tant qu’ individus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils doivent à la communa
79 l’extérieur, mais il est aussi mieux relié que l’ individu grec. 11 novembre 1966 Le type d’homme idéal, qui correspondrait au t
80 celle qui correspond à l’engagement total chez l’ individu , est la déviation vers l’unitarisme : on ne veut plus assumer les ris
81 la personne. La personne suppose l’existence d’un individu , mais ne s’y réduit pas. Elle n’est pas une notion arbitraire ni pure
82 tapes cruciales : la Grèce voit l’apparition de l’ individu et la formation des cités, Rome introduit la notion de citoyen défini
83 même en se réalisant avec les autres, elle est un individu qui se découvre une vocation et cherche à la concrétiser au sein d’un
9 1988, Inédits (extraits de cours). Politique
84 t de gouverner. 19 juin 1969 La personne, c’est l’ individu à la fois libre et responsable, librement engagé dans une communauté
10 1988, Inédits (extraits de cours). Révolution
85 complet de hiérarchie. Cela peut réussir pour un individu , mais il est difficile de faire changer complètement toute la hiérarc
86 ongue préparation intime dans la psychologie de l’ individu . Mais une société, c’est une quantité énorme d’inerties, de choses lo
87 aient à la fois contre l’individualisme, contre l’ individu isolé qu’avait si bien critiqué Marx au xixe siècle, et que critiqua
88 bli” des États-nations fondé sur la démission des individus à tous niveaux (civique, moral, politique…), et permettra l’instaurat