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ent inconcevable. À quel niveau situer le terme d’
individu
? Un texte des plus significatifs qui tend à dévaluer les idées perso
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t aussi les différences distinguant entre eux ses
individus
», et que, par conséquent, le granit, la lavande et l’espèce canine a
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et l’espèce canine alignent, à tour de rôle, ses
individus
, « uniques et non réitérables ». Pourquoi pas ? D’autres penseurs rép
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? Denis de Rougemont préfère réserver le terme d’
individu
à l’être humain qui s’arrache à la pesanteur de la masse, de la tribu
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rait-on pas lier symboliquement la naissance de l’
individu
à celle des cités grecques, au cours du dernier millénaire avant l’èr
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istes sont convaincus qu’il importe de distinguer
individu
et personne, autant ils ne mettent nullement en doute le caractère pl
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ploiement de la personne par rapport à celui de l’
individu
. Ce n’est qu’en acceptant pleinement cette réserve méthodologique que
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significatif schéma historique : cités grecques –
individu
; Rome – citoyen ; révolution judéo-chrétienne – personne. Quelle que
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la perspective ontique. Tout homme est à la fois
individu
et personne (le citoyen relevant d’une autre intersériation). Deux di
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adverbe plutôt qu’il convient d’avoir recours : l’
individu
est plutôt donné, la personne reste plutôt à conquérir ; celle-ci est
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ournée vers l’à-venir, celui-là vers le passé ; l’
individu
ressortit plutôt à l’immanence, à la description, au statisme, à la s
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construction, le dynamisme, la communauté ; être
individu
est plutôt un état, être personne un acte. Et ainsi de suite. L’essen
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que, de la chrysalide originelle que représente l’
individu
, se dégage la personne, afin d’entreprendre son envol ? Mais le conce
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un sens, consubstantiel. Pouvait-il oublier que l’
individu
ne devient personne que par la participation : à sa famille, à son «
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du sacralisme de la tribu à l’individualisme, les
individus
se retrouvant ensuite dans une cité, où ils subissent bientôt la tyra
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a cité devient trop grande, il n’y a plus que des
individus
qui perdent leur responsabilité. 27 janvier 1967 1. Dans la petite ci
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r les choses civiques, par éloignement. Le type d’
individu
qui correspond à cette cité est donc l’individu civiquement passif.
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d’individu qui correspond à cette cité est donc l’
individu
civiquement passif. Cette décadence civique de la cité, suivant immé
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r dans une certaine structure. On veut conduire l’
individu
de l’ignorance au savoir, de l’instinct à la raison critique, du roya
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t l’objet. On n’adorait pas l’empereur en tant qu’
individu
, mais son symbole, une sorte de prêtrise qu’il représentait, la figur
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Grèce a donné la polis, le citoyen et la notion d’
individu
; Rome, les institutions, l’État ; le monde germanique, les communaut
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s. 15 mai 1970 L’homme de la Renaissance, c’est l’
individu
au sens nouveau. Il ressemble à certains types grecs de l’individu, m
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nouveau. Il ressemble à certains types grecs de l’
individu
, mais est plus franchement prométhéen, démesuré, qui veut toujours al
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se passe. Toutes les valeurs sont centrées sur l’
individu
. Ainsi, l’homme renaissant s’oppose à l’humilité qui était la grande
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utorité. La virtu a été exaltée par Nietzsche ; l’
individu
porteur de toutes les valeurs, l’individu « évaluateur ». C’est une s
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che ; l’individu porteur de toutes les valeurs, l’
individu
« évaluateur ». C’est une sorte d’impérialisme individuel, qui est cr
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que l’homme ainsi créé devient de plus en plus un
individu
détaché, qui offre de moins en moins de résistance aux mesures géomét
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socie le pôle individuel et le pôle collectif : l’
individu
se trouve détaché des communautés réelles et l’État-nation agit à sa
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tion et l’initiative, entre la socialisation de l’
individu
et la promotion de l’autonomie personnelle, entre l’apprentissage de
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la nation, de l’État ; l’État considéré comme un
individu
, comme une personne, qui a sa vocation, qui doit l’accomplir, et, qua
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ouvent est celle-ci : c’est avec la poussière des
individus
que l’État totalitaire fera son ciment. Il faut d’abord broyer les in
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taire fera son ciment. Il faut d’abord broyer les
individus
car, quand ils sont vivants, on ne peut pas les organiser d’une maniè
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nent dans cette phrase où l’État est assimilé à l’
individu
, avec tous les droits que l’on pourrait refuser à l’individu, personn
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vec tous les droits que l’on pourrait refuser à l’
individu
, personne privée, mais qu’on ne peut plus refuser à la majesté de l’É
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ù il n’y a plus aucun corps intermédiaire entre l’
individu
créé par la Révolution et l’État central ? Un bulletin de vote tous l
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Rougemont y insiste, c’est avec la poussière des
individus
que l’État totalitaire fait son ciment. L’État se nourrit de l’indivi
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le groupe le plus proche réunissant librement les
individus
: la commune, l’entreprise (pas la famille, car celle-ci s’identifie
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a famille, car celle-ci s’identifie au clan, et l’
individu
occidental est apparu au moment où il s’arrachait au clan). Mais beau
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as qui s’opposent. 21 novembre 1969 La santé de l’
individu
, c’est qu’à la liberté qu’il prend en sortant de la tribu corresponde
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ôles qui représentent la tension du citoyen, de l’
individu
sain. À partir de là, on peut imaginer toute une dialectique, selon q
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plètement réglé. Il n’y a plus de tension entre l’
individu
et la communauté. À l’autre extrême, si le pôle responsabilité s’affa
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la démocratisation et l’étatisation du pouvoir, l’
individu
moderne, dans nos sociétés occidentales, se voit livré à l’indétermin
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t en Grèce le philosophe. 2. La naissance de l’
individu
14 novembre 1969 On peut dire que « conscience » et « individu » s
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ovembre 1969 On peut dire que « conscience » et «
individu
» sont presque des synonymes, et que leur condition commune est préci
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qu’on en pense. C’est dans ce passage qu’est né l’
individu
au sens occidental du terme. 21 novembre 1969 Imaginons qu’un membre
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1969 L’invention majeure des Grecs est celle de l’
individu
, qui va être le support des valeurs et en même temps la mesure de ces
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identale. C’est en Grèce, en effet, qu’apparaît l’
individu
, homme seul, en rupture avec l’ordre sacré de la tribu et du clan, qu
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iens d’engagement réciproque : ces associations d’
individus
détachés des clans seront à la base des cités ayant leurs propres loi
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La personnek 1.
Individu
et personne 18 février 1966 La personne, dans l’individu humain, c
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t personne 18 février 1966 La personne, dans l’
individu
humain, c’est la partie de nous-mêmes qui peut dire « je », qui prend
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e. 23 janvier 1970 La personne est distincte de l’
individu
, mais ne peut pas exister sans lui. L’individu n’est pas le contraire
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l’individu, mais ne peut pas exister sans lui. L’
individu
n’est pas le contraire de la personne, c’est plutôt la condition néce
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elle est une existence. 11 novembre 1966 Quand l’
individu
apparaît, c’est au moment où il y a certains troubles dans la tribu p
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e et l’abri des tombeaux deviendront les premiers
individus
, ces premiers atomes qui partent en liberté, qui sortent de la molécu
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issent ce que celui-ci décide. Ils deviennent des
individus
passifs. C’est le règne de l’individualisme, presque au sens moderne
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t ce que j’appelle un sentiment de vide social. L’
individu
qui est trop loin du pouvoir est devenu passif, il n’a plus de respon
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l’empereur. 25 février 1966 À la notion grecque d’
individu
a correspondu chez eux la notion sociale de polis, de cité, a corresp
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ie commune, qui traduisait bien cette notion de l’
individu
. Dans le monde romain, la notion humaine qui est apparue comme nouvea
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i synthétise en quelque sorte la notion grecque d’
individu
et la notion romaine de citoyen, puisque la personne chrétienne est à
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. Une deuxième dimension sera introduite, quand l’
individu
se détachera du clan, deuxième dimension qui le fonde en lui-même, et
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roisième dimension s’introduit, celle qui relie l’
individu
non plus seulement aux lois de la cité impersonnelle, ou à la morale
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se trouve mieux distingué du magma originel que l’
individu
grec, distingué par sa vocation personnelle, et en même temps mieux e
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t-à-dire la solidarité. La vocation que reçoit un
individu
le distingue plus que n’importe quoi de tous les autres, et en même t
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gé d’une énergie du fait de sa mise en tension. L’
individu
se trouve précisé, dessiné, et on pourrait dire dynamisé, par sa mise
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uvel homme (l’homme rénové par l’esprit), c’est l’
individu
naturel tel que le définissait la scolastique, transformé par l’appel
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c’est donc la vocation qui transforme tel ou tel
individu
en son instrument de réalisation. 29 novembre 1968 On assiste chez He
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tion est un appel (vocare : appeler) adressé à un
individu
et qui le personnalise, lui donne un rôle à jouer dans la communauté,
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actions, c’est-à-dire à passer de l’égoïsme de l’
individu
naturel à une existence pour Dieu et pour le prochain, c’est-à-dire s
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que, pour lui, le citoyen ne l’est pas en tant qu’
individu
, mais en tant que « symbiote », c’est-à-dire celui qui vit avec les a
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une cellule sociale, qu’il dépasse le niveau de l’
individu
isolé, qu’il devient réellement un citoyen ; on dirait même, en terme
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une personne. Ce n’est donc pas un simple homme,
individu
de l’espèce, mais un compagnon, un associé. Le citoyen althusien se r
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siècle appellera « la personne » ; c’est-à-dire l’
individu
défini par son rôle dans la communauté. 23 janvier 1970 Si l’inventio
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e retrouvera dans la cité. La personne est donc l’
individu
totalisé et orienté par ce que les chrétiens appellent une vocation e
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quelque chose qui transcende la raison, oriente l’
individu
, le distingue de la tribu, de sa famille et de sa tradition et en mêm
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ion la plus simple de la personne est que c’est l’
individu
libre et responsable. 20 janvier 1967 La participation à la culture g
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e sera la participation de la personne complète —
individu
plus vocation, ou individu fois vocation — à la puissance de la cité,
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la personne complète — individu plus vocation, ou
individu
fois vocation — à la puissance de la cité, considérée comme la somme
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ents à la fois de ce qu’ils se doivent en tant qu’
individus
à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils doivent à la communa
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l’extérieur, mais il est aussi mieux relié que l’
individu
grec. 11 novembre 1966 Le type d’homme idéal, qui correspondrait au t
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celle qui correspond à l’engagement total chez l’
individu
, est la déviation vers l’unitarisme : on ne veut plus assumer les ris
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la personne. La personne suppose l’existence d’un
individu
, mais ne s’y réduit pas. Elle n’est pas une notion arbitraire ni pure
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tapes cruciales : la Grèce voit l’apparition de l’
individu
et la formation des cités, Rome introduit la notion de citoyen défini
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même en se réalisant avec les autres, elle est un
individu
qui se découvre une vocation et cherche à la concrétiser au sein d’un
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t de gouverner. 19 juin 1969 La personne, c’est l’
individu
à la fois libre et responsable, librement engagé dans une communauté
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complet de hiérarchie. Cela peut réussir pour un
individu
, mais il est difficile de faire changer complètement toute la hiérarc
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ongue préparation intime dans la psychologie de l’
individu
. Mais une société, c’est une quantité énorme d’inerties, de choses lo
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aient à la fois contre l’individualisme, contre l’
individu
isolé qu’avait si bien critiqué Marx au xixe siècle, et que critiqua
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bli” des États-nations fondé sur la démission des
individus
à tous niveaux (civique, moral, politique…), et permettra l’instaurat