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ont disparu. Mais j’avais conservé par hasard un
jeu
d’épreuves, que j’emportai en Amérique. Plusieurs des chapitres de ce
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émarches. En un mot c’est l’aimer. Réinventer son
jeu
. Tâche impossible, si les œuvres de cet homme, et en particulier son
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ace me guident : je connais bien les règles de ce
jeu
, ses difficultés sont les miennes. Je puis donc essayer quelques-uns
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été plus loin que je n’irai jamais : c’était leur
jeu
, et leur enjeu vital. Comment juger ? Comment prendre ces vies plus a
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qu’il juge absurde, consacre désormais sa vie au
jeu
d’échecs. Il n’a plus, ni ne veut avoir, aucun autre intérêt qui l’oc
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tude d’un tel homme, — si vraiment les figures du
jeu
ont envahi sa vision de la vie au point qu’il puisse les retrouver sa
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ment d’avoir choisi de confondre son être avec un
jeu
, bien plus, avec ce jeu où le hasard n’a point de part, et où l’échec
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onfondre son être avec un jeu, bien plus, avec ce
jeu
où le hasard n’a point de part, et où l’échec final est l’œuvre d’une
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pour notre maniaque, rien n’est sérieux, sinon le
jeu
, qui est l’affaire de sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut la
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nature subversive23 la volonté de se consacrer au
jeu
d’échecs n’est plus alors qu’un défi, qu’un sarcasme, ou pire encore,
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prévisible. Il se réserve un point de vue sur le
jeu
. C’est là sa défaillance, son désaccord secret. Il y aura toujours po
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puissances. 3.Digression sur le sérieux et le
jeu
Le jeu en général peut être défini comme une activité nettement dé
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s. 3.Digression sur le sérieux et le jeu Le
jeu
en général peut être défini comme une activité nettement délimitée :
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ble de reconnaître et de séparer le sérieux et le
jeu
dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne et ce qui n’est que
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ec la vie sociale, cette situation est celle d’un
jeu
, non du sérieux. « Elle ne ressemble pas plus à la situation du Nouve
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rieux fou de la vie réelle, pour l’assimiler à un
jeu
dont il serait possible de sortir, dans la mesure où l’on connaît ses
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— Mais connais-tu seulement les vraies règles du
jeu
? Qui t’a fait croire que ta vie était une partie à jouer entre toi e
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matique dont l’ouvrage entier est inspiré, par le
jeu
tout artificiel et tout arbitraire des antithèses ». L’auteur oublie
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peint plus rosse que nature. Gide lui-même, à ce
jeu
, ne s’est pas épargné : « Je ne suis qu’un petit garçon qui s’amuse —
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e peur de se surfaire, tout ce qui peut entrer en
jeu
de bonté naturelle ou de sociabilité, disons mieux : d’amabilité, ou
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n point de la forme toute faite, cadre imposé aux
jeux
d’une invention prévue, mais de la forme en devenir, expressive du de
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du traité qui nous accusent, toutes ces règles du
jeu
politique inventées par des rationalistes, alors que nous voulons une