1 1958, Définition, valeurs, énergie, recherche : quatre essais européens (1958). Comment définir l’Europe ?
1 nt de pays nombreux et variés, mais parlant trois langues , sans compter beaucoup de dialectes et de patois, pratiquant deux con
2 thétique. La troisième objection est relative aux langues . Il paraît que nous parlons, en Europe, un trop grand nombre de langu
3 nous parlons, en Europe, un trop grand nombre de langues trop différentes pour arriver jamais à nous entendre. Examinons rapid
4 térature même — qui tient pourtant de si près aux langues — sont nées dans plusieurs foyers simultanés ou successifs en Europe,
5 iverselles. La troisième objection porte sur les langues . On croit, toujours sur la base des manuels et des leçons reçues à l’
6 , que nous parlons, nous les Européens, autant de langues que nous avons de nations, ou à peu près ; que la nation est définie
7 près ; que la nation est définie d’abord par une langue  ; et que, d’autre part, il y a identité entre langue et culture. Il s
8 gue ; et que, d’autre part, il y a identité entre langue et culture. Il suffit de répondre, sur ce point, par quelques observa
9 e, type même de la nation, on parle au moins sept langues différentes. On parle le français de l’Île-de-France, devenu langue o
10 . On parle le français de l’Île-de-France, devenu langue officielle de l’État depuis 1539 seulement, par un décret de François
11 nce nécessaire, ou naturelle, ou effective, entre langue , nation et culture. Mais il y a autre chose. Admettons que nous parlo
12 hose. Admettons que nous parlons une vingtaine de langues bien constituées en Europe. Les meilleures linguistes d’aujourd’hui v
13 nguistes d’aujourd’hui vous diront que toutes ces langues , — sauf le finno-ougrien, parlé par quelques millions de Hongrois et
14 illions de Hongrois et de Finlandais — toutes ces langues sont profondément parentes, sont de structures comparables, ont des r
15 ement commun, et enfin des origines communes : la langue dite indo-européenne. Alors que si vous prenez l’exemple de l’URSS ou
16 ations, on parle un nombre beaucoup plus grand de langues , beaucoup plus différentes entre elles que ne le sont l’allemand, l’a
17 en. On parle, en Inde, une quinzaine de « grandes langues  » et des centaines de dialectes. Ces langues — celles du Nord et cell
18 ndes langues » et des centaines de dialectes. Ces langues — celles du Nord et celles du Sud en tout cas — n’ont pas de racines
19 ’ont pas de racines communes. Entre le groupe des langues dravidiennes du Sud et le groupe des langues du Nord dérivées du sans
20 des langues dravidiennes du Sud et le groupe des langues du Nord dérivées du sanscrit, il n’y a presque rien de commun. À tel