1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Avant-propos
1 ittérature, d’histoire et de philosophie en douze langues anciennes et modernes : 1. L’Europe est beaucoup plus ancienne que se
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
2 s » ou familles qui peuplent l’Europe, avec leurs langues distinctes. Relevons en passant que certains de ces auteurs divisent
3 Vico spécule à partir d’elle sur la formation des langues . Campanella se demande si « l’expansion » de Japhet dans les tentes d
4 nt à la quête d’une Terre occidentale, qu’en leur langue , ils devaient nommer la « terre du Couchant », Eréba. Ils tenaient de
5 dérive Europe du phénicien woppa, qui dans cette langue signifie « visage blanc ». De même, le Dictionnaire historique de Mor
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
6 dans la diversité est illustrée par l’exemple des langues . Citons le traité De vulgari eloquentia (I, 8) : Par suite de la con
7 loquentia (I, 8) : Par suite de la confusion des langues dont on vient de parler62, nous avons de sérieuses raisons de penser
8 ans le châtiment de la confusion que les diverses langues vulgaires ont pris naissance, comme nous le montrerons ci-dessous. En
9 bien que plus tard il se soit divisé en plusieurs langues vulgaires chez les Esclavons, les Hongrois, les Teutons, les Saxons,
10 c’est d’un seul et même langage que procèdent les langues vulgaires de ces trois peuples, c’est qu’on les voit désigner une fou
11 il aime, et presque tout le reste. Les peuples de langue d’oc occupent l’occident de l’Europe méridionale au-delà du pays des
12 driatique, ainsi que la Sicile. Quant aux gens de langue d’oïl, ce sont en quelque sorte des septentrionaux en regard de ceux-
13 s de religieuses et sur l’utilité d’apprendre les langues , sur les mariages mixtes entre sarrasins et chrétiennes et sur les mo
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
14 t voir clairement. Et de même, ils causèrent à la langue latine et aux ouvrages des savants des dommages tels qu’on ne pourra
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
15 atisfaction… Je dirai peu de chose au sujet de la langue qui sera employée dans la Diète internationale, mais ce sera certaine
16 plutôt d’esprits « éclairés », quoique mauvaises langues , comme Voltaire et Frédéric II, voire d’illustres protagonistes d’une
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
17 a cherché le moyen de correspondre en toutes les langues , par le moyen d’un ars combinatoria, et sa plus glorieuse découverte
18 itick Wouldbe : « Si tôt que nous avons appris la langue latine, nous nous préparons au voyage ; la première chose dont on se
19 c’est le même esprit farouche et belliqueux et la langue même — au dire de certains doctes voyageurs — rappelle par ses conson
20 que, d’autre part, elle cultive trois admirables langues  : la plus ancienne, la langue hébraïque ; la plus délicate, la langue
21 e trois admirables langues : la plus ancienne, la langue hébraïque ; la plus délicate, la langue grecque ; la plus importante,
22 ienne, la langue hébraïque ; la plus délicate, la langue grecque ; la plus importante, la langue latine ; disons enfin qu’à ne
23 icate, la langue grecque ; la plus importante, la langue latine ; disons enfin qu’à ne s’en tenir qu’aux fins humaines, la rel
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
24 religion européenne, de la race blanche et de la langue française. Anne-Robert-Jacques Turgot, baron de l’Aulne (1727-1781),
25 s dans des temps plus heureux. L’intelligence des langues anciennes fut perpétuée par la nécessité du service divin. Cette conn
26 urs que par son Discours sur l’Universalité de la langue française, couronné par l’Académie de Berlin en 1784. On y lit, à pro
27 on ne peut en prévoir la fin, & cependant la Langue Française doit encore lui survivre. Les États se renverseront, &
28 survivre. Les États se renverseront, & cette Langue sera toujours retenue dans la tempête par deux ancres, sa littérature
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
29  : La diversité des constitutions, des lois, des langues , des mœurs, des caractères nationaux, qui a fait de chaque pays et na
30 ations, par suite du changement de religion et de langue , de l’acquisition de nouveaux arts, de nouveaux objets d’envie, de no
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
31 n marge de la France, — quoique grand écrivain de langue française — l’opposition la plus fanatique à la Révolution libérale o
32 à un autre : le climat, l’aspect de la nature, la langue , le gouvernement, enfin surtout les événements de l’histoire, puissan
33 ques phénomènes inconnus, tantôt ils étudient les langues de l’Orient, pour y chercher l’histoire primitive de l’homme, tantôt
34 rendre à la littérature, que de transporter d’une langue à l’autre les chefs-d’œuvre de l’esprit humain. Il existe si peu de p
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
35 importe à quel peuple nous appartenons et quelle langue nous parlons ; qu’aucun peuple ne surpasse l’autre ou ne s’en disting
36 es très différents, dont chacun parlait sa propre langue et montrait de nombreux traits qui lui étaient essentiellement propre
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
37 a terre d’Europe, et non en Asie. Les principales langues se répandirent en des contrées et des pays toujours plus étendus et c
38 ons et demi d’habitants parlant une seule et même langue ne pourrait plus prétendre aujourd’hui. … Par là même la Suisse a émi
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
39 t herdérienne d’une nation fondée sur la race, la langue , la naissance, le passé, Renan oppose l’idée d’une nation fédérée par
40 ie. L’Alsace est maintenant un pays germanique de langue et de race ; mais, avant d’être envahie par la race germanique, l’Als
41 nation est constituée sans doute par la race, la langue , l’histoire, la religion, mais aussi par quelque chose de beaucoup pl
42 hèse fondamentale : L’homme n’appartient ni à sa langue , ni à sa race : il n’appartient qu’à lui-même, car c’est un être libr
43 igion ; les persécuter pour leur faire changer de langue ou de patrie nous paraît tout aussi mal… Ce qui constitue une nation,
44 stitue une nation, ce n’est pas de parler la même langue ou d’appartenir au même groupe ethnographique, c’est d’avoir fait ens
45 y eut jamais de patriotes assyriens… La race, la langue , la culture, définissent-elles à bon droit une nation ? La conscienc
46 venons de dire de la race, il faut le dire de la langue . La langue invite à se réunir ; elle n’y force pas. Les États-Unis et
47 dire de la race, il faut le dire de la langue. La langue invite à se réunir ; elle n’y force pas. Les États-Unis et l’Angleter
48 l’Amérique espagnole et l’Espagne parlent la même langue et ne forment pas une seule nation. Au contraire, la Suisse, si bien
49 e ses différentes parties, compte trois ou quatre langues . Il y a dans l’homme quelque chose de supérieur à la langue : c’est l
50 y a dans l’homme quelque chose de supérieur à la langue  : c’est la volonté. La volonté de la Suisse d’être unie, malgré la va
51 l’on comprend malgré les diversités de race et de langue . … Par leurs facultés diverses, souvent opposées, les nations servent
52 tradition d’une cité humaniste, allemande par la langue et suisse par le civisme, mais nourrie d’influences françaises et ita
53 omprendre, comme elle est lointaine et étrange la langue des Rousseau, des Schiller, des Shelley, des Byron, la langue où s’ex
54 ousseau, des Schiller, des Shelley, des Byron, la langue où s’exprima cette même destinée de l’Europe qui chantait en Beethove
55 il écrit Humain, trop humain) : La diversité des langues , surtout, empêche de voir ce qui se passe au fond : la disparition de
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
56 de ses possibilités sous la forme de peuples, de langues , de doctrines religieuses, d’arts, d’États, de sciences, et retourne
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
57 des plus petites cours allemandes parlaient notre langue , lisaient nos livres, adoptaient nos modes. Le fait d’une certaine co
58 t la volonté des savants de parler désormais leur langue nationale et non plus le latin, qui les unissait par-dessus leurs nat
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
59 e Toulouse en 1229, rappelle F. Heer. La Bible en langue vulgaire est même mise à l’Index par Paul IV en 1559. « Charles-Quint
60 viduæ Trinitatis. Jusqu’à 1850, le latin reste la langue européenne des clercs et des savants (et même, en Hongrie, la langue
61 es clercs et des savants (et même, en Hongrie, la langue des chancelleries). Notre tâche est maintenant de montrer comment cet
62 non occidentaux peuvent différer par la race, la langue , la civilisation, la religion, ils seront tous d’accord sur un point 
63 e les peuples et les hommes : leur histoire, leur langue et leur race, leurs us et coutumes et leurs lois, leur culture et leu
64 foule amorphe d’êtres humains parlant différentes langues . Ajoutons que ces êtres humains n’auront plus de raison valable de pa
65 ins n’auront plus de raison valable de parler des langues différentes, parce qu’ils n’auront plus rien à dire qui ne puisse êtr
66 e dit tout aussi bien dans n’importe quelle autre langue  ; en un mot, ils n’auront plus rien à dire en poésie. J’ai soutenu to
67 conduit. On a souvent soutenu que, de toutes les langues de l’Europe moderne, c’est l’anglais qui offre le plus de richesses à
68 propos de la poésie, aux Rythmes. Chacune de ces langues a apporté sa musique propre, et la richesse poétique de l’anglais con
69 plus d’autre littérature que celle de leur propre langue , la poésie dépérit nécessairement dans chaque pays. Quant à la second