1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « La Suisse est née de la révolte de pâtres libertaires contre le despote autrichien »
1 ique habitant des vallées contiguës, parlant même langue alémanique et formées des mêmes races8, présentent des différences bi
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Le pacte de 1291 a fondé la Suisse »
2 itique englobant une pluralité de confessions, de langues et de régimes alliés sur pied d’égalité. C’est malgré eux que la Suis
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses »
3 ion géographique, des mœurs, des antécédents, une langue qui nous distinguent des confédérés, nous ne pouvons vouloir un ordre
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
4 sion nationale lui font défaut : la monarchie, la langue unique, l’homogénéité ethnique, la religion dominante, ou encore un c
5 es réalités les plus hétérogènes de l’existence : langue , culture, race, religion, mœurs, droit, économie et parti politique a
6 possibles, mais courantes. Car les frontières des langues ne sont pas celles des confessions ; celles des cantons ne sont pas c
7 enfance et sa jeunesse, la cité dont il parle la langue ou le dialecte, et dont il connaît les magistrats, ses voisins et peu
8 qualité commune, soit naturelle, soit culturelle ( langue , race, confession, caractère, etc.) qui justement leur fait défaut, m
9 ésente grosso modo les cantons, les partis et les langues . Chacun des Sept est un ministre et le demeure pendant l’année où il
10 nne pas : les partis politiques, les cantons, les langues et les confessions. Comme il n’y a que sept conseillers fédéraux, il
11 la diction sans apprêt. L’usage courant des trois langues officielles contribue sans nul doute à ralentir les réactions et réfl
12 ndroit de leur patrie. La race, la confession, la langue , parfois même la doctrine du parti au pouvoir, coïncident dans ces pa
13 ue la Confédération a non seulement reconnu comme langue nationale le romanche (parlé par moins de 40 000 habitants), mais, pa
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les paradoxes de la vie économique
14 dans toutes les villes de Suisse, des centres de langues et de culture européenne dans six ou sept pays, des clubs de disques,
6 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
15 r. On s’attendait à être interrogé dans les trois langues nationales. À mi-chemin entre l’instituteur et le gendarme, un person
16 incts (quoique sans frontières sensibles), quatre langues , deux confessions majeures et trente-six sectes, je ne sais combien d
17 jectif : car, ainsi que l’a bien dit une mauvaise langue , le Suisse se lève tôt, mais il se réveille tard. Mais qu’en est-il d
18 répète depuis un siècle que les Suisses, selon la langue qu’ils parlent et pour cette seule raison, se rattachent à l’une ou l
19 tures nationales ? C’est avant tout le fait de la langue qui l’entretient. Quand on dit que les Suisses romands se rattachent
20 t à la « culture française », on ne pense qu’à la langue française. Or celle-ci n’est nullement une propriété de la nation fra
21 encore dans la France d’aujourd’hui sept ou huit langues différentes : l’allemand, le flamand, le breton, le basque, le catala
22 urait définir une « culture nationale », étant la langue maternelle de populations qui vivent dans sept ou huit États différen
23 une de nos nations modernes. Mais il y a plus. La langue ne saurait à elle seule définir une culture : elle n’est guère qu’un
24 , sont largement ou complètement indépendants des langues modernes, et ne sont, de toute évidence, pas réductibles à des cadres
25 française — bien que parlant (à peu près) la même langue , je trouve ceci : 1° La culture, dans nos cantons, n’est pas liée à l
26 l’Église catholique, qui sont mondiales ; par sa langue , au domaine français ; par sa culture enfin, aux sources variées de l
27 exemple, qui est le plus délicat, étant lié à la langue , laquelle ne pose pas de problèmes pour le savant, l’architecte ou le
28 s le fait que Klee, si profondément suisse par la langue et l’esprit, ait été le fils d’un Allemand fixé à l’étranger : jamais
29 non plus à la communauté. Deux auteurs suisses de langue allemande le dominent : Friedrich Dürrenmatt et Max Frisch. Tous les
30 inguistiques principaux. Voici la statistique des langues parlées par la population résidente de la Suisse (étrangers compris)9
31 Allemand Français Italien Rhéto-romanche Autres langues 1880 71,3 % 21,4 % 5,7 % 1,4 % 0,2 % 1920 70,9 % 21,3 % 6,1 % 1,1
32 nt à l’examen des œuvres dans le statut des trois langues principales par rapport aux littératures dont elles sont parties inté
33 millions de Latins et divisés en trois espèces de langues , forme, seule de nos trois régions, un public suffisant pour des édit
34 le bénéficie du fait que l’allemand n’est pas une langue centralisée et réglée par décrets de l’État, comme en France95 : chaq
35 le ou de Glaris, quand il publie, doit écrire une langue qui n’est pas son dialecte, mais qui est un « allemand écrit » (Schri
36 eutsch). Cependant, il pense et il parle dans une langue quotidienne dont il est sûr, qui est celle des siens, qui est la sien
37 romand est différent. Il écrit lui aussi dans une langue convenue, la langue de la littérature française, qui se distingue dep
38 . Il écrit lui aussi dans une langue convenue, la langue de la littérature française, qui se distingue depuis des siècles de c
39 niqueraient entre eux à l’aide d’une hypothétique langue suisse, mais choisiraient de s’exprimer en français quand ils écriven
40 ement de la rhétorique, à la française, délie les langues et les esprits, loin de se mettre à l’école de Paris — où il a si lon
41 laire, dans un usage plus libre ou insolite de la langue littéraire qu’il va chercher sa formule d’écriture, mais en deçà. À l
42 sse se sent trop éloigné du cœur historique de sa langue pour la parler en poésie autoritaire, créant un style qui se propage
43 inet écrit : « Liberté, le plus beau mot de toute langue , si celui d’amour n’existait pas. » Et plus tard : « Quand tous les p
44 ains qui produit dans les milieux théologiques de langue allemande une révolution comparable à celle du freudisme ou du lénini
45 evra de connaître, traduits non seulement dans sa langue mais dans une forme assimilable par ses catégories de pensée, l’espri
46 h et Berne, d’origine humaniste et réformée et de langue allemande, mais on y donne de nombreux cours en français et en italie
47 question d’éliminer le voisin qui diffère par la langue ou la foi, on se rattrape sur le frère et l’ami. Faute de pouvoir se
48 messe est de plus en plus commentée, car dite en langue moderne désormais. En retour, un mouvement liturgique se développe ch
49 parfait de cette école genevoise du sentiment. Sa langue déliée doit plus au Paris de sa jeunesse qu’à l’accent du terroir, et
7 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
50 Et les disparités de coutumes ou de richesse, de langue , de confession, voire de régimes, ne sont guère plus marquées ou plus
8 1970, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Préface 1970
51 d’un pays ne sont presque nulle part celles de sa langue , et que la Suisse ne résulte pas de l’action d’un héros fédérateur ou