1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
1 ise et du pouvoir politique tendait à opprimer la liberté de la personne, en absorbant celle-ci de plus en plus dans des engage
2 t autre le paradoxe politique du fédéralisme : la liberté de chacun dans une action commune, l’équilibre vivant des tons complé
3 r état de gouvernement est celui-là où il y a une liberté bien tempérée et pour durer longuement. » Il me semble que le spectac
4 qui sait ce qu’il doit engager tout en gardant sa liberté , l’homme autonome mais aussi solidaire. Ceci nous amène au second poi
5 l’un des deux pôles de la personne : celui de la liberté ou de l’autonomie, et l’on a tout réduit à l’autre pôle : celui de l’
6 ividu à l’absolu divin, il n’y a donc plus aucune liberté . Tous les abus de pouvoir deviennent possibles. Certes, l’on crée des
7 érés suisses. Les huguenots français voulaient la liberté religieuse d’abord, mais ils voulaient aussi, comme l’écrivait l’un d
8 aussi, comme l’écrivait l’un deux : « vivre en la liberté des Suisses et de faire cantons ». (Fédéralisme calviniste !)
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
9 uve parfaitement naturel que la pensée abdique sa liberté et se soumette aux besoins de l’action, du haut en bas de l’échelle d
10 occuper. Le libéralisme, par exemple, exalte une liberté qui n’est que du laisser-aller ; on connaît sa devise : laisser-passe
11 ire, décrit avec une sombre joie notre absence de liberté , toutes les fatalités économiques qui, selon lui, dominent nos croyan
12 discours et les écrits de notre époque : esprit, liberté et ordre. Je constate que le mot esprit a déjà 29 sens différents dan
13 et de la foi à toutes les misères de ce monde. La liberté , tout le monde l’invoque, n’est-ce pas ? Mais pour l’économiste libér
14 era le refus d’obéir à l’État ; dans tel pays, la liberté consiste à s’armer jusqu’aux dents au prix de dures privations ; dans
15 x de dures privations ; dans un deuxième pays, la liberté signifiera le droit pour le plus fort de s’annexer un voisin faible ;
16 xer un voisin faible ; dans un troisième pays, la liberté sera tout simplement la permission de dire à haute voix ce que l’on p
17 feront la guerre, ils la feront tous au nom de la liberté … Et l’ordre enfin signifiera tantôt le statu quo social, si absurde q
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
18  : d’abord notre nature incomparable, ensuite nos libertés traditionnelles, enfin notre neutralité, solennellement garantie depu
19 propos, voici quelques remarques sur nos fameuses libertés , non moins fameuses et non moins célébrées que nos grandioses panoram
20 e nos grandioses panoramas. « Nous défendrons nos libertés — répétons-nous dans nos discours patriotiques — ces libertés que nos
21 épétons-nous dans nos discours patriotiques — ces libertés que nos pères nous ont acquises au prix de leur héroïsme civique et m
22 y regarder de près. Que sont devenues en fait ces libertés antiques qu’on nous envie ? Avons-nous bien le droit de nous en vante
23 it-il de les vanter pour qu’elles subsistent ? La liberté n’est pas seulement un privilège que l’on hérite. C’est une conquête
24 les lire, persuadé que l’une des marques de notre liberté est justement le courage d’admettre les critiques les plus amères, et
25 tre, l’un des pays où l’on a le plus de véritable liberté d’esprit. C’est un pays où l’on tolère fort mal les opinions non conf
26 ts dans ce domaine, nous aurions beaucoup plus de liberté dans nos jugements, nous respecterions beaucoup mieux les façons de v
27 t pas grande importance, actuellement, et que les libertés qu’il s’agit de défendre, en ce mois de janvier 1940, sont avant tout
28 , en ce mois de janvier 1940, sont avant tout nos libertés politiques. Je répondrai que nos libertés politiques ne sauraient sub
29 out nos libertés politiques. Je répondrai que nos libertés politiques ne sauraient subsister et garder leur valeur concrète que
30 r concrète que si nous conquérons une plus grande liberté morale et intellectuelle. Car les unes ne vont pas sans les autres, e
31 oute notre histoire en témoigne. Une politique de liberté ne peut être faite que par des esprits libres. Et libres dans tous le
32 ibres. Et libres dans tous les domaines. Les deux libertés , l’extérieure et l’intérieure, ont toujours été liées dans notre hist
33 les premiers Suisses avaient la passion de leurs libertés civiles et quotidiennes qu’ils ont voulu se libérer du joug autrichie
34 viiie siècle ne jouissaient plus d’une véritable liberté intérieure qu’ils ont été une proie facile pour l’étranger, pour les
35 point : si nous perdons le sens et le goût de la liberté quotidienne, celle qui se manifeste dans la diversité infinie des man
36 é infinie des manières de penser et de vivre, nos libertés politiques ne pourront subsister longtemps, et alors c’en sera fait d
37 ister longtemps, et alors c’en sera fait de notre liberté vis-à-vis de l’étranger, c’est-à-dire de notre indépendance nationale
38 le. Or quels sont les ennemis intérieurs de notre liberté  ? Je n’en désignerai ici que deux, qui vous paraîtront peut-être asse
39 te possibilité de jugement libre, toute véritable liberté d’esprit. Je connais bien des Suisses cultivés que l’intolérance de l
40 un vrai chrétien connaît et aime le secret de la liberté , que Vinet nous révèle en écrivant : « C’est pour obéir que nous somm
41 . Ceux qui ne savent pas que le but de toutes nos libertés est uniquement de laisser à chacun le droit d’obéir à Dieu seul, plut
42 ux-là penseront toujours, non sans raison, que la liberté risque de se confondre avec l’anarchie. Ils n’aimeront pas vraiment l
43 e avec l’anarchie. Ils n’aimeront pas vraiment la liberté , ou alors ils n’aimeront pas une vraie liberté. Oui, nous pouvons le
44 la liberté, ou alors ils n’aimeront pas une vraie liberté . Oui, nous pouvons le proclamer : il n’y a de liberté réelle dans not
45 rté. Oui, nous pouvons le proclamer : il n’y a de liberté réelle dans notre monde que grâce à la foi des chrétiens, et à leur a
46 le qui reste la source de notre amour de la vraie liberté , et cet amour est le fondement solide de toutes nos libertés civiques
47 t cet amour est le fondement solide de toutes nos libertés civiques, comme aussi de notre résistance intime aux tentations de la
48 e totalitaire. Devons-nous rester neutres ? Liberté , totalitarisme… Ceci nous amène à poser la question de notre troisièm
49 Suisses. Disons-nous donc : beauté du sol oblige, liberté oblige, neutralité oblige ! Vocation de la Suisse Mais il est t
50 pas la Suisse qui se vante de ses beautés, de ses libertés et de sa neutralité, mais bien la Suisse qui sait reconnaître dans ce
4 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
51 de passer du monde de la nécessité à celui de la liberté . Cet acte seul nous rend humains et nous maintient à hauteur d’homme.
52 ale accordée aux trois Waldstätten, et fondant la liberté suisse. Mais dès cet instant-là, les facteurs historiques apparaissen
53 communes italiennes, l’instinct germanique de la liberté armée, la rivalité entre l’empereur et les grands vassaux, la nécessi
54 central — n’a d’autre fin que de sauvegarder les libertés individuelles, par où j’entends l’exercice libre des vocations. Pour
5 1940, Mission ou démission de la Suisse. Appendice, ou « in cauda venenum » Autocritique de la Suisse
55 onclus : « Si quelque chose aujourd’hui menace la liberté , ce n’est pas comme jadis la superstition… c’est la préoccupation, la
56 triote suisse ne dit pas : « Plutôt renoncer à ma liberté d’opinion que de risquer des ennuis avec une légation. » Il dit au co