1 1942, La Part du diable. L’Incognito et la Révélation
1 . Cette duplicité de nos pouvoirs constitue notre liberté . Elle en est à la fois le signe et la condition nécessaire. Elle est
2 re. Elle est notre gloire équivoque. C’est par la liberté , à cause d’elle, et dans elle, que nous avons le pouvoir de pécher. C
3 est libre. Par le langage il peut mentir. Par sa liberté seule il peut pécher. Et le péché n’est qu’un mensonge. Mais le menso
4 n mensonge. Mais le mensonge proféré nous lie. La liberté jouée selon la Loi s’accroît ; jouée contre la Loi se perd. Plus elle
5 ntenant que le diable ne pourrait rien sans notre liberté . Car c’est par nous seulement qu’il agit dans le monde, et c’est en p
6 le monde, et c’est en provoquant l’abus de notre liberté qu’il agit en nous et nous lie. Si Ève n’avait pas été libre de mange
7 m après elle. Ainsi la gloire de l’homme étant sa liberté , il est clair que c’est en ce point que le Malin devait atteindre not
2 1942, La Part du diable. Le diable démocrate
8 la réalité essentielle du mal enraciné dans notre liberté , dans nos données premières, dans la nature et dans la définition mêm
9 n’être pas ceci ou cela de positif lui donne une liberté indéfinie d’action, d’incognito et d’alibis à perte de vue. Vulgaire
3 1942, La Part du diable. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
10 jeu mondain, s’il est bien joué, ménage autant de liberté qu’il ne suppose, dit-on, d’hypocrisie. Il a le charme reposant des f
11 ? Je pense que c’est la créativité de l’homme, sa liberté , c’est-à-dire son « âme ». (Et c’est pourquoi l’un des premiers malhe
12 plus pouvoir aimer ni être aimé.) J’ai dit que la liberté de l’homme réside dans son pouvoir unique au monde de suivre l’ordre
13 de tricher. S’il suit l’ordre de la Création, sa liberté s’accroît, et son pouvoir de choix porte sur des enjeux toujours plus
14 ente, il perd les autres possibilités, il perd sa liberté , sa proie le lie. « Que servirait à un homme de gagner le monde s’il
15 plus riches et populeux. Mais vous avez perdu la liberté de monter ou de descendre à votre choix. Vous êtes pris dans un mécan
16 le Prince de ce monde, et dont le prix est notre liberté . Et c’est pourquoi la morale du succès, qui fut la vraie morale améri
17 le » : c’en est fait de la toute petite chance de liberté qui nous restait. Cette « fatalité » de la passion n’est qu’une maniè
18 ion avec celles de la déficiente réalité, avec la liberté de l’être aimé et le respect de son mystère. Rien de moins ne suffira
19 ion la plus commune de nous faire abuser de notre liberté . Reste la femme, dont l’homme ne se lassera jamais de faire un ange o
20 de anime la femme contre sa condition. Dans cette liberté que l’homme lui laisse, elle s’éprouve inconsciemment frustrée. La vo
21 sclave. Dans ce dernier cas, elle ne conçoit sa «  liberté  » que sous la forme d’une passion pure, indépendante de tout objet, m
22 ’un coup tant d’assurance ? Se faire tuer pour la liberté d’avoir ses propres opinions, c’est magnifique, mais c’est aussi mett
4 1942, La Part du diable. Le Bleu du Ciel
23 ctoire finale. Là gît le secret de la plus grande liberté d’action et d’imagination. Le méchant fait une œuvre qui le trompe :
24 bilité de chacun envers autrui, il n’est point de liberté civique possible : la dictature devient inévitable dans toute société
25 erain désordre. Il n’y a d’ordre vrai que dans la liberté . Il n’y a de liberté que chez les hommes qui réalisent leur vocation
26 y a d’ordre vrai que dans la liberté. Il n’y a de liberté que chez les hommes qui réalisent leur vocation et qui la servent. Et
27 ent. Et l’homme libre est le seul qui respecte la liberté de ses semblables. Tout cela se tient. Sens du prochain, responsabili
28 la se tient. Sens du prochain, responsabilité, et liberté sont choses intimement liées ; elles s’engendrent mutuellement et ne
29 lliance. Ceux qui n’ont pas encore compris que la liberté est le fondement vivant de l’ordre ; qu’elle ne peut être donnée à pe
30 licité ; ceux qui n’ont pas encore compris que la liberté est foncièrement incompatible avec tout cela ; ceux qui ne savent pas
31 qu’Hitler. Ceux qui n’ont pas encore compris que liberté égale responsabilité, ceux-là n’ont aucun droit de revendiquer une li
32 ité, ceux-là n’ont aucun droit de revendiquer une liberté dont ils ne sauraient rien tirer s’ils la recevaient par impossible,
33 ypocrisie, et Dieu sait si les mots démocratie et liberté en sont une, pitoyable ou scandaleuse, dans la bouche de milliers de
34 tuer ou de tuer, nous en sommes là, au nom de la liberté et de la démocratie. Cet « un peu » représente une énorme ambition, s
35 édéralisme, est la seule qui permette aux mots de liberté , d’ordre, d’humanité et de démocratie de signifier quelque chose qui
36 mots d’ordre. Or que voyons-nous aujourd’hui ? «  Liberté  », « ordre », « esprit », « démocratie » prennent tous les sens que l
37 ifient. J’ai dit que l’ordre véritable suppose la liberté de l’homme responsable. Mais combien de bourgeois apeurés voient enco
38 le bolchévisme ? Vous vous battez au nom de votre liberté contre un tyran qui mène sa guerre au nom de la liberté du peuple all
39 é contre un tyran qui mène sa guerre au nom de la liberté du peuple allemand. Cet autocrate botté se proclamait naguère le seul
40 eraient d’une part la tyrannie et d’autre part la liberté  ? Mais dites-moi donc ce qu’est la liberté, pour vous ? Vous hésitez,
41 art la liberté ? Mais dites-moi donc ce qu’est la liberté , pour vous ? Vous hésitez, c’est compliqué, et plus vous y réfléchiss
42 vos vies, bon gré mal gré, pour sauvegarder cette liberté , et c’est très bien. Mais ce serait mieux encore si le mot avait un s