1 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où les voies se séparent
1 xprimable, au sein de laquelle nos conceptions de liberté , d’action, de personne et d’histoire n’ont plus de pointe ni de but.
2 non-moi, le oui et le non, le bien et le mal, la liberté et le destin, la personne même et son individu sont en contradiction,
3 que de mesure et, en liaison avec elle, l’idée de liberté . Seule l’idée de la mesure de l’homme renferme l’idée de son individu
4 oujours celui qui respecte en l’homme un noyau de liberté auquel il n’est pas permis de porter atteinte. Ce qui s’y passe, et c
5 lement de l’individualité. Pour tous les deux, la liberté de l’homme a pour condition la personne. On dira que l’Occident a fai
2 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où le drame se noue
6 me l’amour, s’il édifie. « Pourquoi, en effet, ma liberté serait-elle jugée par une conscience étrangère ? » s’écrie saint Paul
7 science étrangère ? » s’écrie saint Paul19. Cette liberté d’ailleurs n’est pas licence, puisqu’elle est orientée par l’amour mê
8 est responsabilité. « Vous avez été appelés à la liberté , seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte à vivre selon l
9 és à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte à vivre selon la chair, mais rendez-vous par l’amour serv
10 eurs les uns des autres20. » Ainsi, c’est dans la liberté de chaque individu que s’enracine la solidarité du genre humain. Seul
11 e saint Paul a trouvé le secret de l’harmonie des libertés humaines, nostalgie séculaire de la sagesse antique. Le génie de l’Ap
3 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — La spire et l’axe
12 ue sur nos confusions : n’est-ce pas au nom de la liberté , ou de la paix, et comme en louvoyant avec ces noms puissants, que le
13 uel et du charnel dans l’homme pécheur ; ni de la liberté et du service dans l’homme converti. Ces antinomies, en effet, ne sau
14 recrée une morale du service social au nom de la liberté bien tempérée, et voilà qui évitera par la suite aux pays qui l’adopt
15 rale quasi personnaliste, — elle veut vraiment la liberté , non ses emblèmes — la France bourgeoise se donne une déesse et des j
16 lles, et donc imprescriptibles. Elle appelle à la liberté dans l’obéissance de la foi. Et cette foi n’a jamais cessé d’être le
17 les. Il est libre mais responsable. Le maximum de liberté correspondrait donc à ses yeux au minimum de responsabilité. En fait,
18 es yeux au minimum de responsabilité. En fait, la liberté de Robinson est d’autant plus vide qu’elle est plus totale, tandis qu
19 ndividu. Comment concilier dans ces conditions la liberté et l’engagement ? Le problème de l’éducation est analogue : il s’agit
20 ythe de l’individu à l’état pur. Je parlais de sa liberté vide, parce que totale. Mais vide de quoi ? Ce qui rend la liberté « 
21 ce que totale. Mais vide de quoi ? Ce qui rend la liberté « vide », c’est l’absence de tout point d’application possible du dés
22 désert, Robinson ne peut pas jouir vraiment de la liberté dont il jouit. Dès que la liberté se réalise en actes, elle engage l’
23 vraiment de la liberté dont il jouit. Dès que la liberté se réalise en actes, elle engage l’individu dans la responsabilité. U
24 bilité. Une tension s’institue du même coup entre liberté et responsabilité. Loin de s’exclure, celles-ci s’actualisent donc ré
25 que l’un absorbe l’autre, il n’y a plus ni vraie liberté ni vraie responsabilité. Imaginons maintenant la contrepartie de Robi
26 la responsabilité dont il est chargé, faute d’une liberté au moins potentielle, dont il se trouve coupé par le seul fait que l’
27 il se trouve coupé par le seul fait que l’idée de liberté est liée dans son esprit à l’idée de l’erreur sociale, et signifie le
28 et par suite, la perte simultanée de toute vraie liberté et de toute vraie responsabilité. Ou encore : l’individualisme étant
4 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Le Château aventureux
29 ffets, par où l’on voit qu’elle met en déficit la liberté  ; enfin parler de la nation non point comme d’une idole sanguinaire e
30 ces d’envoûtement. Ennemi de la personne et de sa liberté , si j’en juge par ses vrais effets, il n’en demeure pas moins inconce
31 tive à la caste ou à la classe ; l’exigence de la liberté pour tout homme, quel que soit son rang ; le conflit de ces deux exig
32 éen se détache sur le fond d’une foi qui tient la liberté et l’action prophétique pour plus vraies que l’Ordre du Monde et l’ob
33 le Parti vit dans l’obsession des « ennemis de la liberté  », appelant ainsi ceux qui diffèrent et pourraient donc devenir ses j
34 s révolutions auraient « objectivement » servi la liberté , ne font preuve que d’une belle ignorance de l’histoire. Les grandes
35 l’État. Adoptant les valeurs de la Passion — « La liberté ou la mort ! » s’écriaient les jacobins, et la mort était là, celle d
36 mort était là, celle des autres d’abord, mais la Liberté se voilait — laissant ensuite se perdre dans les bureaux de l’État l’
37 t par essence conquérante : elle veut apporter la Liberté aux autres peuples, sous la contrainte des baïonnettes. Mais voici qu
38 eté absolue et la paix, entre l’État-nation et la liberté , entre le sacré national et la foi chrétienne, etc., contradictions q
39 qu’il peut seul inventer. La révolte contre la liberté Passion, Révolution, Nation : ces trois maladies spécifiques sont
40 au pardon. L’homme se révolte alors contre cette liberté radicale et vertigineuse, au nom d’une liberté qu’il rêve à sa mesure
41 te liberté radicale et vertigineuse, au nom d’une liberté qu’il rêve à sa mesure ; et ce rêve incarné devient une tyrannie. Pas
42 ant sur le plan spirituel, elle fut un facteur de liberté contre les abus du pouvoir temporel. Ainsi le christianisme a-t-il ét
5 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience du temps historique
43 c’est-à-dire à la grâce de Dieu, mais aussi à la liberté  ; il devient responsable de son temps sur la Terre. Ce serait intolér
44 à l’action personnelle. La personne est agent de liberté . Cette Histoire nous conduit au fatalisme. Comment l’Histoire et la p
45 léchissement réel du sens de la personne et de la liberté . Ce n’est pas qu’on n’aime plus être soi librement, ni vraiment qu’on
46 par une mutation brusque, saura-t-il en tirer une liberté nouvelle ? Je céderais à la tentation que j’ai décrite, si j’essayais
47 nément que si l’on adhère à une philosophie de la liberté qui n’exclut pas Dieu… Le christianisme est la « religion » de l’homm
48 orique, de celui qui a découvert simultanément la liberté personnelle et le temps continu (au lieu du temps cyclique). Il est m
49 l’existence de Dieu qu’il conquiert d’une part la liberté (qui lui accorde l’autonomie dans un Univers régi par des lois ou, en
6 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience de l’espace
50 bon militant de la production stakhanoviste ? La liberté serait-elle devenue plus grande en allant de Rousseau vers Marx ? Aur
51 e un Âge d’or, mais il ouvrait aussi l’avenir des libertés et peut-être leur Utopie. Et de même, l’Amérique reste à la fois, pou
7 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’exploration de la matière
52 corps, objets de la science, en même temps que la liberté , sujet de conflits ? N’est-elle pas englobée par ce qu’elle veut nier
53 ’en va plus de même des couples gauche et droite, liberté et autorité, ordre et mouvement, révolution et stabilité, individu et
54 servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. » Voici donc l’homme chargé d’une
55 g, ont cru pouvoir en déduire qu’il y avait de la liberté jusque dans la matière : mais n’était-ce pas admettre du même coup qu
56 s il est fou de penser Dieu, mais aussi de penser Liberté . Le refus qu’on oppose à ma question dernière dissimule un refus d’êt
8 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’aventure technique
57 ne trahissent-elles pas plus d’angoisse devant la liberté vertigineuse de l’homme que devant les limitations que la machine lui
58 rénité, loisir, maîtrise de soi, individualité et liberté … On proteste au nom de la Nature, de ses « rythmes majestueux », ou d
59 parfaites, la puissance, l’abondance assurée, la liberté de circuler au loin, ou au contraire celle de s’enraciner en dépit de
60 les choses mais dans l’homme. Il est lié à notre liberté . Il tient à notre condition, comme l’envers tient à l’endroit. Il est
61 nvention du diable : elle priverait l’homme de sa liberté , voulue par Dieu. Le vrai problème La grande plainte du xxe si
62 e qu’un peu plus d’étatisme, et d’autant moins de liberté . Et de fait, on ne peut pas arrêter l’étatisme, mais on peut pousser
9 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Les ambivalences du progrès
63 l’on veut, à aimer ce que l’on aime, donc plus de liberté . Liberté pour tous, il va de soi, mais cela n’a de sens concret que p
64 , à aimer ce que l’on aime, donc plus de liberté. Liberté pour tous, il va de soi, mais cela n’a de sens concret que pour chacu
65 e mesure, ou mieux : l’organe de sensibilité à la liberté véritable, restant le moi distinct, ou la personne. Certes, on peut a
66 nie exercée ou passion subie — le contraire de la liberté . Si le génie profond de l’Europe n’est pas cette forme paradoxale d’a
67 — ce serait la seule preuve du Progrès — et si la liberté gagne sur ses ennemis ? À strictement parler, c’est une affaire de fo
10 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — Le drame occidental
68 sera vaincue. Ou bien que l’Occident, lassé de sa liberté , le cède un jour à l’utopie presque à bout de course… Mais c’est enco