1 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte
1 ifier une puissance collective que pour vivre nos libertés . Ce n’est pas, ou ce n’est plus une question de vie ou de mort : on p
2 ustrielle, législation sociale, tarifs douaniers, liberté des échanges. Deux ans plus tard, Robert Schuman et Jean Monnet propo
3 pas la puissance collective, mais la plus grande liberté des personnes. Si vous ouvrez maintenant le dossier joint, une soixan
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
4 celles qui sont chargées d’assurer à la fois les libertés individuelles et les devoirs communautaires. L’acceptation du temps
5 écoulent ; sens de l’histoire ; idée du progrès ; liberté et responsabilité de l’individu chargé d’une vocation dans la communa
6 nfin l’exemple le plus général : notre sens de la liberté . Il se trouve être exactement aussi complexe que nos origines. Car la
7 xactement aussi complexe que nos origines. Car la liberté , pour le Grec, c’est la critique frondeuse, l’acte civique, ou le ris
8 permutent à doses variables dans notre idée de la liberté . Il n’est pas de concept plus difficile à définir, plus facile à nier
9 ute croyance et de toute incroyance. L’appel à la liberté , la revendication de la liberté (quel que soit le sens qu’on donne au
10 nce. L’appel à la liberté, la revendication de la liberté (quel que soit le sens qu’on donne au mot), est sans nul doute le thè
11 ocation au sacré. Contre-épreuve : ce même mot de liberté n’éveille aucune passion fondamentale chez les peuplades africaines o
12 afin de dominer ses mécanismes et d’en tirer une liberté plus haute. Or le fondement de cette révolution, son ressort et sa ca
13 lement possible de toutes choses ; et aussi de la liberté , de la justice, de la mission reçue et de leur valeur transcendante p
14 peuvent se former que dans un monde qui tient la liberté et la vocation prophétique pour plus vraies que les lois sacrées et l
15 r des attitudes et des conduites qui affirment la liberté de jugement des individus. Ainsi l’humour, forme larvée, sournoise, p
16 t son prix : elle cessera d’être liée à l’idée de liberté , c’est-à-dire à la perspective d’une vie plus libre pour chacun de no
17 fiait une libération, et, de nos jours encore, la liberté ne peut avoir de sens que pour l’individu (que serait une liberté de
18 avoir de sens que pour l’individu (que serait une liberté de masse ?). Je définirai donc le progrès véritable comme l’augmentat
19 ider nous-mêmes, donc d’être libres. Car la seule liberté qui compte pour moi — dira tout véritable Européen —, c’est celle de
20 idé de m’imposer toute faite. Si je perdais cette liberté fondamentale, alors vraiment ma vie n’aurait plus aucun sens. 11.
21 équation célèbre : E = mc2 que nous prendrons la liberté de lire comme suit : Europe = cap de l’Asie multiplié par culture in
22 omiques et valables : – spirituel et temporel ; – liberté et responsabilité ; – innovation et tradition ; – personne et communa
23 qui tue l’esprit critique, déprime le goût de la liberté , étouffe le cri de la justice, plus sûrement que par ceux qui attaque
24 à l’individualisme, de l’autorité indiscutée à la liberté aventureuse. Un exemple très simple illustrera tout cela. On sait le
25 e », et en tout cas de condamnable, tandis que la liberté serait moderne, progressiste et louable en tous les cas. Car en fait
26 les deux éléments à doses variables. Autorité et liberté sont aussi nécessaires à la vie de l’éducation que la diastole et la
27 nissent aisément selon le dosage d’autorité et de liberté qu’elles ménagent dans l’éducation. Les États-Unis d’Amérique se cara
28 actérisent par la prédominance très marquée de la liberté sur l’autorité. Le souci de respecter l’individu y triomphe dans l’en
29 ait faire des individus libres et les amener à la liberté sans contraintes, on aboutit à faire des individus « ajustés » qui n’
30 antipodes de la pratique américaine. À l’excès de liberté dans le choix s’oppose l’absence totale de choix pour l’individu. Au
31 contraignant pour l’esprit. Ainsi, d’une part, la liberté anarchique aboutit au conformisme imposé par la mode ; d’autre part,
32 e imposé par la mode ; d’autre part, l’absence de liberté conduit au conformisme imposé par l’État. Ces deux repères extrêmes u
33 sein de laquelle sa vocation s’exercera. Trop de liberté sans effort, trop d’effort imposé sans liberté : les deux excès condu
34 de liberté sans effort, trop d’effort imposé sans liberté  : les deux excès conduisent à des résultats analogues, qui sont le dé
35 e des signes non trompeurs d’une nouvelle faim de liberté . J’accorde enfin qu’en Europe même, et quel que soit notre idéal, nou
36 ort, et la technique tourne à vide, et toutes nos libertés morales et civiques s’enlisent dans l’accoutumance d’un confort tyran
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. II. L’union fédérale
37 , cette union ne saurait être acquise au prix des libertés qu’elle doit servir. Rien de plus limpide que la déduction qui fait t
38 à réduire l’indépendance d’un État à une certaine liberté dans le choix de ses dépendances, à un certain jeu dans l’aménagement
39 qui perd. Il ne correspond plus aux conditions de liberté et de participation civique, apanage des petites communautés ou cités
40 t et de citoyen engagé dans la société. Pourvu de libertés mais de responsabilités, à la fois solitaire et solidaire (selon le m
41 es conditions contradictoires de la vie, comme la liberté des personnes et la force de la communauté ? L’analyse fédéraliste d’
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
42 III. La puissance ou la liberté 34. L’obstacle à toute union possible L’obstacle à toute union
43 s soit sacrifié à la puissance de l’État, et leur liberté personnelle et concrète à sa liberté collective et abstraite, qu’il n
44 tat, et leur liberté personnelle et concrète à sa liberté collective et abstraite, qu’il nomme indépendance nationale. Le natio
45 fie la santé d’un peuple et son niveau de vie, la liberté économique et la justice elle-même. « Buy British ! », « Achetez fran
46 à la culture, c’est-à-dire aux contraintes et aux libertés , nous jette en plein délire totalitaire, seul achèvement possible du
47 fédéraliste comme un simple retour au respect des libertés et des réalités, comme une référence au bon sens. 36. Une solution
48 s fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple… (etc.) Ratifiés par la majorité du peuple e
49 manière à ses nations. 37. La puissance ou la liberté Ces recettes de sagesse resteront nulles et vides tant que la « bo
50 us prêts à payer pour cela ? Le prix de certaines libertés , ou le prix d’un nouvel accroissement de confort ? Ces dilemmes se po
51 union aura pour but la puissance collective ou la liberté des personnes. Il nous faut le décider, en toute conscience, et vite,
52 ous donnons pour finalité à la Cité européenne la liberté , c’est-à-dire les plus grandes possibilités d’épanouissement des pers
53 tion industrielle n’étant qu’un des moyens de ces libertés ), alors il faut reconnaître que l’État-nation n’est pas seulement un
54 t incompatible avec les fins de l’Europe et de la liberté . Il faut adopter sans délai les méthodes les plus propres à réduire l
55 Défaire et dépasser l’État-nation Puissance ou liberté  : ces deux finalités commandent deux politiques d’union, dont je crai
56 té politique ; le reste — la justice, la paix, la liberté  — étant manière de parler plus ou moins nobles, ou pure et simple cap
57 à Rousseau et de William Penn à Proudhon, que les libertés personnelles et les communautés autonomes valent mieux que la puissan
58 ion / fédération, ramenée au dilemme puissance ou liberté comme finalités de l’union. Mais je ne crois pas qu’il y ait un tiers
59 n de participation, de responsabilité, et donc de liberté . 23. Les Basques de l’Est et de l’Ouest, les Catalans de Perpignan
5 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
60 s en moins croyable, et qui se borne en fait à la liberté (souvent illusoire) de choisir les dépendances les plus profitables.
61 « immédiates à l’Empire » et tiraient de là leurs libertés  — sera-t-elle fondée sur des réalités en plein essor, non sur des vie
62 es limites doivent être tracées avec une certaine liberté de jugement39 . Là où, dans le monde stato-national, on ne parlait
63 stratif. Préférons, dans le monde régional, cette liberté modeste mais réelle aux ivresses de l’indépendance absolue mais illus
64 uste. Au contraire, dans le monde des régions, la liberté de chacun et l’efficacité de son action seront garanties par la possi
65 l’inquisition administrative que d’accroître les libertés civiques. Elle ne serait à aucun titre un modèle neuf de relations hu
66 ce qu’opposent certains esprits à concevoir cette liberté (ou variété) d’appartenances démontre une déficience ou un retard d’é
67 e possède rien d’autre que la véritable et réelle liberté , par laquelle il compense pleinement sur le plan idéal les énormes av
6 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte, suite et fin
68 itiques. Donner comme but à la Cité européenne la liberté , non la puissance, un mode de vie qualitatif, non pas un « niveau de