1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
1 Depuis six jours que nous sommes arrivés, je n’ai lu que les Règles de Descartes, comme on ferait un mot croisé, pour tuer
2 sans du village ne sont pas même tous capables de lire le journal, et j’ai remarqué qu’ils achètent absolument au hasard ceu
3 a place. M. Palut sait que je suis écrivain, il a lu un de mes articles. Je le sens inquiet de mon opinion « d’intellectue
4 ssance du jour, de Colette. Je n’avais pas encore lu ce livre. Il est exactement de l’espèce que j’aime, et l’un des plus
5 a page 43 de l’édition que j’ai sous les yeux, je lis ceci : « … ils déménagent… comme les puces d’un hérisson mort. » Cett
6 nts de revoir le va-et-vient d’un lieu public, de lire des journaux de Paris et de fumer des cigarettes américaines au goût
7 nées, mais soi-même. Fin de janvier 1934 Je lis dans le Journal de Kierkegaard : « La lande doit favoriser le dévelop
8 sse seuls, sans direction. Nous ne savons pas que lire . Le travail est dur, ici. Il faut lutter contre les parents, contre l
9 la politique. Quand j’étais jeune, j’ai beaucoup lu Anatole France, c’est à cause de lui que j’ai perdu la foi. J’aimais
10 iez pas me dire ce qu’il y aurait d’intéressant à lire  ? — Vous ne lisez pas de journaux politiques ? — Ce n’est pas ce qu’o
11 e qu’il y aurait d’intéressant à lire ? — Vous ne lisez pas de journaux politiques ? — Ce n’est pas ce qu’on cherche. Il faud
12 ? — Ce n’est pas ce qu’on cherche. Il faudrait en lire deux au moins pour corriger les mensonges. Ce qu’ils peuvent tous men
13 n ?… » J’ai essayé de faire une liste de livres à lire pour l’instituteur de M. Je ne trouve à lui recommander que des tradu
14 naturelle. Mon page faict l’amour, et l’entend : lisez -lui Léon Hebreu et Ficin ; on parle de luy, de ses pensées et de ses
15 mai 1934 Idée d’une littérature à venir. — Je lis le Goethe de Gundolf avec une sorte de passion jalouse pour l’homme,
16 prétexte. Elle ne se précise guère que lorsque je lis les imprimés qui m’arrivent au courrier, ou les journaux. C’est lassa
17 petite allure particulière. Je passe la matinée à lire et à écrire sous les tilleuls, en maillot de bain. Beaucoup de mousti
18 us posions pour éviter de répondre au présent. À lire les romans d’aujourd’hui, disons « le roman » bourgeois pour simplifi
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
19 — Est-ce vous qui écrivez des articles ? J’en ai lu signés de ce nom-là. Et elle me cite une revue protestante et une rev
20 s je collabore, en effet. — Vous avez le temps de lire beaucoup ? — Oh ! on le prend. Comme nous ne voyons jamais personne…
21 me moderne. Il me semble au contraire, plus je le lis , que son mépris de la pensée n’est pour lui qu’une naïve et désarmant
22 e de malentendus de ce genre. Voire. Le peuple ne lisait pas, avant l’école de Guizot. Le « public », c’était la noblesse, et
23 e ce que les auteurs des romans qu’on lui donne à lire « passent à côté d’elle sans rien dire, sans même la voir, sans la so
24 me rappelle une bien bonne histoire, vous devriez lire ça, Clochemerle que ça s’appelle, je ne sais plus le nom du type qui
25 ultivateurs, les trois instituteurs. Le pasteur a lu quelques passages de l’Écriture. Après quoi le sujet a été introduit
26 lus qu’on ne croirait. J’en connais plusieurs qui lisent des brochures de vulgarisation de la doctrine. Ils me posent quelquef
27 un leurs raisons très concrètes et singulières de lire ce qu’un autre a écrit, d’écouter ce qu’un autre leur dit. Quand un l
28 trole. 21 mars 1935 Place aux vieux ! — Je lis dans un journal socialiste du Midi sous la rubrique « La vie régional
29 ne comprend pas profondément ce qu’on lui donne à lire ou à entendre. Il comprend sa situation, et ne voit pas que « son » j
30 ai pas suivi le conseil de cet homme, et n’ai pas lu le livre. Je lui laisse donc la responsabilité du compte rendu qu’il
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
31 e sorte qu’il n’est plus possible de dormir ni de lire , ni même de penser sans colère, sans une dégradante et honteuse colèr