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modèle à l’Europe. On rejoint la pensée de votre
livre
: La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux, où vous écrivez : « L’
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impressions sur cette grave question, et je vous
livre
l’entretien intégral que j’ai eu avec lui. »
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sés en marge de son métier propre. Et ce sont mes
livres
sur l’Europe et mon activité au Centre européen de la culture qui m’o
4
’ombre de l’Histoire, dans la tradition, dans les
livres
, et dans l’inconscient collectif. Elles agissent toutes, sans excepti
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mmuniquer de la documentation et des critiques de
livres
. Quels sont les thèmes abordés au cours de ces stages ? L’histoire, l
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ales européennes, en Suisse par exemple. Dans mon
livre
La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux , j’avais lancé l’idée d
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Quelle est l’occasion de la parution de ces deux
livres
, qui sortent peu de temps après un ouvrage publié chez Albin Michel ?
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nnent, de l’avant-garde européenne. C’est donc un
livre
plus politique. Dans Le Cheminement des esprits , je me suis surtout
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l s’agisse de festivals de musique, de guildes du
livre
et d’édition, d’éducation ou de civisme, toutes s’établissent à trave
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ens sont des jeunes. l. « Denis de Rougemont »,
Livres
ouverts, Lausanne, n° 2, décembre 1970, p. 12-13. Propos recueillis p
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ment des esprits. » Les textes recueillis dans ce
livre
sont très variés de forme, allant du « discours solennel » devant tou
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plus libre et riche de sens. Pour les lecteurs de
Livres
ouverts, nous avons posé à Denis de Rougemont quelques questions sugg
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La place du
livre
dans l’information de l’homme moderne (1970)a Mesdames et Messieur
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ion ». Je prends le mot information en pensant au
livre
et au caractère spécifique de l’information que l’on peut avoir par u
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fique de l’information que l’on peut avoir par un
livre
: je le prends dans son sens étymologique qui est très proche de form
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ique qui est très proche de formation. Il y a des
livres
de pure information, comme on dit, d’information courante, qui sont l
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uction française. Banques d’informations. Mais le
livre
, au sens noble du mot, au sens de la Renaissance, le livre d’humanist
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sens noble du mot, au sens de la Renaissance, le
livre
d’humaniste, le livre de philosophe, le livre d’essayiste, de romanci
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sens de la Renaissance, le livre d’humaniste, le
livre
de philosophe, le livre d’essayiste, de romancier, le livre de poète,
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le livre d’humaniste, le livre de philosophe, le
livre
d’essayiste, de romancier, le livre de poète, je le vois par contrast
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hilosophe, le livre d’essayiste, de romancier, le
livre
de poète, je le vois par contraste avec les moyens audiovisuels comme
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rmation consiste en ceci que, quand vous lisez un
livre
, vous avez en quelque sorte l’esprit polarisé. Cela vous oriente, vou
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ombre de signes et de significations. Je vois le
livre
donc comme un appareil formé de mots et de phrases, disposés de telle
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ce cas, c’est le style qui est le message même du
livre
, qui fonctionne donc comme orientateur, comme polarisateur de l’espri
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ions dans un ouvrage romanesque. Mais toujours un
livre
digne du nom de livre, est un appareil qui fonctionne de cette manièr
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omanesque. Mais toujours un livre digne du nom de
livre
, est un appareil qui fonctionne de cette manière-là, opère, transmet
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le. Donc il semble que la fonction essentielle du
livre
, si on laisse de côté les encyclopédies, les dictionnaires, et les au
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age unique et qui est global, qui tient à tout le
livre
, qui tient à sa composition, à sa structure, à son style, à ses rythm
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à l’enchaînement des arguments. Il n’y a pas deux
livres
pareils, alors qu’il peut y avoir un nombre considérable de moyens de
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bre, un nom, un procédé, un fait, un accident. Le
livre
c’est donc de l’information formatrice. C’est un organisme formateur
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el. Cet appareil, nous le traversons en lisant un
livre
, nous faisons une expérience de transformation qui nous transforme no
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me nous-mêmes, nous digérons ce qu’il y a dans le
livre
et je dirai qu’en revanche et en retour le livre nous digère d’une ce
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livre et je dirai qu’en revanche et en retour le
livre
nous digère d’une certaine manière. Quand nous disons que nous sommes
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nous disons que nous sommes « absorbés » dans un
livre
, est-ce que c’est lui qui nous absorbe ou nous qui l’absorbons ? C’es
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t : « Va au-devant de cet ange et prends ce petit
livre
ouvert qu’il a dans les mains, et quand tu l’auras pris, mange-le, dé
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bien la valeur transformatrice qui existe dans un
livre
, dans ce petit appareil qu’est le livre dont on ne sait jamais si c’e
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e dans un livre, dans ce petit appareil qu’est le
livre
dont on ne sait jamais si c’est lui qui nous avale, ou nous lui. Voil
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nous lui. Voilà, me semble-t-il, le bon usage du
livre
. Et je voulais y insister pour que l’on ne croie pas, puisqu’on parle
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croie pas, puisqu’on parle d’information, que le
livre
est une manière surannée d’informer les gens. La radio, la télévision
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ors je crois que toute la propagande en faveur du
livre
, aujourd’hui, si l’on veut sauver la spécificité du livre, doit être
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ujourd’hui, si l’on veut sauver la spécificité du
livre
, doit être dans le sens de ces quelques lignes de Nietzsche que je va
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us nécessaire que jamais, justement par là que le
livre
charme et séduit le plus au milieu d’un âge du travail, je veux dire
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ui veut vite en finir de toutes choses, même d’un
livre
fût-il ancien ou nouveau. Il enseigne à bien lire, c’est-à-dire lente
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des doigts et des yeux délicats. Ami patient, ce
livre
ne souhaite pour lui que des lecteurs parfaits. Apprenez à bien me li
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diovisuel, aux rapports entre l’audiovisuel et le
livre
. On me fait remarquer que le livre a ce gros avantage sur la télévisi
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iovisuel et le livre. On me fait remarquer que le
livre
a ce gros avantage sur la télévision que : « les moyens de communicat
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d’une très modeste mise de fonds pour publier un
livre
? » Cette critique-là s’adresse essentiellement, me semble-t-il, à la
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adio, à quoi il faut opposer non pas seulement le
livre
, mais le disque. La bande enregistrée, la bande magnétique qui joue à
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agnétique qui joue à peu près le même rôle que le
livre
, c’est-à-dire qui peut être comme le livre un agent d’individualisme,
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que le livre, c’est-à-dire qui peut être comme le
livre
un agent d’individualisme, d’individualisation en face de cet agent c
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io qui va beaucoup plus loin, et contrairement au
livre
et à l’imprimé qui, eux, n’ont pas de limite en général. La télévisio
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eure, suivant votre humeur, quand vous voulez, le
livre
est toujours disponible et prêt à correspondre à votre humeur, à votr
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u moment. Alors, je pense que loin de dire que le
livre
doit être supplanté par la télévision, il nous faut le développer tan
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rais ajouter un petit renseignement. Ça touche au
livre
, vous allez voir. Je cherchais les moyens, avec un groupe de gens, de
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e n’est pas suffisant, mais c’est l’équivalent du
livre
par rapport à la télévision. Vous pouvez choisir votre cassette ; vou
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té immédiate, vous ne l’avez pas non plus dans le
livre
. Il faut toujours au moins un mois pour sortir un livre sur l’actuali
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Il faut toujours au moins un mois pour sortir un
livre
sur l’actualité. Quelqu’un me demande « si par exemple, la bande enre
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xemple, la bande enregistrée pourrait succéder au
livre
», moi je ne le pense pas. Il y a des gens pour lesquels l’ouïe est l
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ilités différentes. Quelqu’un me demande « si le
livre
étant tributaire de la langue, il n’y aurait pas lieu de développer l
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essentielle. La langue fait partie du message du
livre
. L’espéranto ne le fera jamais. La langue française, si on est de lan
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cier de l’information objective qu’il y a dans le
livre
; c’est quelque chose que vous ne pouvez jamais espérer d’une langue
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que actuelle qui va là absolument dans le sens du
livre
, c’est-à-dire qu’il diminue les temps de travail et augmente les temp
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e Lionnais, on mette de côté un certain nombre de
livres
, qu’on relira pendant toute sa vie, dans lesquels on découvrira toujo
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and d’ailleurs — « s’il ne fallait pas opposer le
livre
à la revue » et faisait observer « qu’on lit énormément de revues en
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evues sont faites en bonne partie de chapitres de
livres
publiés d’avance ou de critiques de livres. Enfin, la revue, ça tourn
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res de livres publiés d’avance ou de critiques de
livres
. Enfin, la revue, ça tourne autour du livre, c’est une antichambre du
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s de livres. Enfin, la revue, ça tourne autour du
livre
, c’est une antichambre du livre ou c’est le lieu où l’on parle du liv
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tourne autour du livre, c’est une antichambre du
livre
ou c’est le lieu où l’on parle du livre d’une manière un peu plus pro
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hambre du livre ou c’est le lieu où l’on parle du
livre
d’une manière un peu plus prolongée. Je ne voudrais pas prendre plus
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p de choses à dire sans doute. a. « La place du
livre
dans l’information de l’homme moderne », Premier festival internation
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omme moderne », Premier festival international du
livre
de Nice : colloques 1969, Nice, Festival international du livre, 1970
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: colloques 1969, Nice, Festival international du
livre
, 1970, p. 12-14 et 18-21.
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xiie siècle dont j’ai longuement parlé dans mon
livre
L’Amour et l’Occident . Et maintenant, c’est une chose admise : le r
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ile d’exprimer, et c’est pourquoi j’écris tant de
livres
: la coexistence des contraires. Vous connaissez la formule d’Héracli
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onfirmé le maître du zen, Suzuki, à propos de mes
livres
, pour le Japonais traditionnel les relations entre les sexes sont plu
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frontières de leurs disciplines. Aujourd’hui, mon
livre
est au programme de licence… Il a influencé beaucoup d’auteurs anglo-
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pour un anniversaire son propre exemplaire de mon
livre
, abondamment annoté), voire des sociologues, comme Lewis Mumford ou M
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oisie de l’ère victorienne, ou du clergé avec ses
livres
de casuistique sexuelle. Quel rapport avec le christianisme ? C’est l
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rature occidentale ? Le Dr Tissot. Il a commis un
livre
à la fin du xviiie siècle dont la thèse était que tout le malheur de
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ette forme d’amour qui refuse l’immédiat. Dans un
livre
, Les Mythes de l’amour , j’ai analysé trois succès mondiaux : Lolita
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trouvé l’archétype de Tristan à travers ces trois
livres
; les trois en sont des reviviscences probablement inconscientes. Dan
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est l’âge (12 ans) de la jeune nymphette. Dans le
livre
de Musil, c’est l’inceste entre le frère et la sœur. Et dans Le Docte
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e ou c’est un esprit… Einstein venait de lire mon
livre
« pour la deuxième fois » et me demandait si j’étais libre ce soir… E
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État français. Je connais un Breton qui a fait un
livre
sur l’Europe régionaliste… Eh bien, il a dû se réfugier en Irlande !
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ucose, liquide sucré. Le succès foudroyant de son
livre
me paraît d’ailleurs plus significatif que le livre lui-même. Comment
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vre me paraît d’ailleurs plus significatif que le
livre
lui-même. Comment vous l’expliquez-vous ? L’année 1970, consacrée par
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du vingtième étage d’un gratte-ciel, il tend son
livre
à ceux qui tombent du quarantième en leur criant : « Jusqu’ici tout v
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s manuels et par les historiens nationalistes. Le
livre
de Morvan Lebesque, Comment peut-on être Breton ?, donne une idée émo
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était bien pâle. Mais ce soir-là, je reprends le
livre
et je découvre un personnage fascinant. Mystique naïf, au bord de l’h
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r c’est bien la culture — l’école, la presse, les
livres
— qui nous fait croire depuis plusieurs générations de bons élèves et
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uarante ans, itinéraire jalonné d’expériences, de
livres
denses, de préoccupations ? Quel a été le chemin de cet homme depuis
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le. C’est ainsi que j’ai écrit un de mes premiers
livres
. Il est intitulé : Penser avec les mains 16 et il est, en somme, le
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vec les mains 16 et il est, en somme, le premier
livre
sur l’engagement de l’écrivain. Un terme dont vous êtes le père ? On
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e Mounier ou de moi. En tout cas, dans un premier
livre
publié à Paris, en 1934, intitulé : Politique de la personne et qui
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issance du clerc qui s’engage ». Et l’ensemble du
livre
est un appel à l’engagement des écrivains. Mais pas à l’embrigadement
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rce qu’il avait lu cela dans Esprit et dans mes
livres
. Vous connaissiez Jean-Paul Sartre ? Il est venu me voir à New York e
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x Européens , professeur, traducteur de plusieurs
livres
du théologien protestant Karl Barth, Denis de Rougemont est aussi un
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ve les plus fameux de ces dernières années que ce
livre
est « le premier qui fasse passer la prédiction de l’ère des devins à
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rants », comme l’écrit J.-F. Gravier, auteur d’un
livre
fameux qui fut à l’origine du néo-régionalisme en France : Paris et l
100
, lisons Proudhon, que l’on trouve aujourd’hui en
livre
de poche. L’affaire Lip est déjà prévue, définie, et à mon sens résol
101
r c’est bien la culture — l’École, la presse, les
livres
— qui nous fait croire depuis plusieurs générations de bons élèves et
102
ernier, Frédéric, fut professeur et écrivain. Ses
livres
de géographie étaient utilisés dans les écoles. Il y eut aussi un gra
103
ommence à Paris ? Oui, j’y ai publié mes premiers
livres
. La France ou la Suisse ? Je me sentirais très mal si j’étais limité