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Avertissement J’ai appelé «
livres
» les différentes parties de cet ouvrage, parce que chacune esquisse
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donnais ici la clef de ma composition. Le premier
livre
expose le contenu caché de la légende ou du mythe de Tristan. C’est u
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aux cercles successifs de la passion. Le dernier
livre
indique une attitude humaine diamétralement opposée, et par là il ach
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ce même sans les franchir, les limites. Quant aux
livres
intermédiaires : le deuxième tente de remonter aux origines religieus
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la fatigue d’une réflexion ». Il s’en suit que ce
livre
montrera sa nécessité dans la mesure où d’abord il déplaira ; et il n
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assion s’étonneront de m’y voir consacrer tout un
livre
. Les uns diront qu’à définir l’amour, on le perd ; les autres, qu’on
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ctrices tout en amusant les savants. J’ai vécu ce
livre
pendant toute mon adolescence et ma jeunesse ; je l’ai conçu sous for
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Livre
premierLe mythe de Tristan 1.Triomphe du roman, et ce qu’il cache
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le de la fidélité au suzerain voulait que Tristan
livre
à Marc la fiancée qu’il alla quérir10, on ne peut s’empêcher de pense
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, après qu’ils ont bu le philtre. Cependant il la
livre
à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce qu’une
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st enfin racheté. Cette analyse du mythe primitif
livre
quelques secrets dont l’importance est appréciable, — mais dont la co
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Livre
IILes origines religieuses du mythe 1.L’« obstacle » naturel et s
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ns, prêtres, professeurs. Ils n’écrivaient pas de
livres
, mais donnaient un enseignement oral, en vers gnomiques, à des élèves
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l’un au moins intéresse directement l’objet de ce
livre
: la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler l
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le, détruisit les cités des cathares, brûla leurs
livres
, massacra et brûla les populations qui les aimaient, viola leur sanct
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e l’on imagine… (Comme j’espère le montrer par ce
livre
.) 7.Hérésie et poésie Doit-on considérer les troubadours comme
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e la passion » (à propos de Tristan, chap. vii du
Livre
Ier). c) Le Familier des Amants est construit sur l’allégorie du « Ch
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l en ressort que Dante aurait pris pour modèle le
Livre
du Voyage nocturne du mystique Ibn el Arabi, écrit quatre-vingts ans
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on du mythe. C’est de quoi l’on traitera dans les
livres
qui viennent. 16. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 227, 229, 274. (L
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aut-il que je m’excuse de revenir sans cesse à ce
livre
et à cet auteur ? Mais ils résument trop bien — trop savamment et tro
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Livre
IIIPassion et mystique 1.Position du problème On a souvent ten
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it à une petite croisière dont on revient avec un
livre
à imprimer. D’autres cultivent ce poison qui donne des visions pittor
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toyable contre celui qui fut son maître. Dans son
Livre
des douze béguines, il dénonce « ces faux prophètes » — Eckhart et se
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rs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le
Livre
de la bienheureuse Angèle de Foligno, et tant de récits des Fioretti
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s, une erreur tolérée ? En vérité, personne ne se
livre
à ces recherches : on affirme sur la foi d’un préjugé que l’on baptis
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ouerions à la saisir ». 93. Gotha, 1929. Seul le
livre
célèbre de R. Otto sur le Sacré a paru jusqu’ici en traduction frança
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a d’ailleurs quelques éléments aux chapitres 7 du
livre
II et 3-4 du livre IV. 106. Ce cri célèbre de sainte Thérèse est ins
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es éléments aux chapitres 7 du livre II et 3-4 du
livre
IV. 106. Ce cri célèbre de sainte Thérèse est inspiré de la francisc
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Livre
IVLe mythe dans la littérature On reconnaîtra maintenant ce qu’est
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radicale doit faire naître, on a vu pourquoi (au
livre
II), une poésie plus adéquate que nulle autre à servir la mystique or
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tention primitive. En 1554, en Espagne, paraît un
livre
de Hyeronimo de Sempere portant ce titre flamboyant : Libro de cavall
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pousser plus avant son enquête. Qu’est-ce que ce
livre
qu’il nous laisse ? Le témoignage d’une inquiétude qu’éprouve l’espri
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our : « Voici ceux qui remplissent de rêverie les
livres
— Tristan et Lancelot et les autres errants — auxquels il faut que le
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dours nommaient le losengier. 157. Cf. chap. 10,
livre
II. Le roman est un poème qui n’exprime plus l’instant mais la durée.
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Livre
VAmour et guerre 1.Parallélisme des formes Du désir à la mort
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a morale, l’éducation, la politique. Un fort gros
livre
ne serait pas de trop pour en démêler les aspects. On doit souhaiter
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en démêler les aspects. On doit souhaiter que ce
livre
soit écrit, mais sans se dissimuler l’extrême difficulté de la tâche.
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arallélisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il
livre
d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, i
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indirecte d’un soldat allemand nous coûte 20 000
livres
sans compter la perte sur notre population, qui n’est réparée qu’au b
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qu’au bout ces comédiens étonnants, pareils à ces
livres
du temps dans lesquels il n’y a pas un sentiment exprimé qui ne soit
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ix » méritée par l’Europe. On a marqué plus haut (
Livre
IV, chap. 19) que cette période, du point de vue des mœurs et de leur
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sion que j’étais loin de prévoir en commençant ce
livre
. Que l’on suive l’évolution du mythe occidental de la passion dans l’
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ualité de la paix que j’envisagerai dans les deux
livres
terminaux : le premier situant le conflit du mythe et du mariage dans
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Livre
VILe mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux m
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passion une espèce de modus vivendi, et tous ces
livres
, aggravant au contraire notre conscience du problème, contribuent à l
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isait ses moyens d’expression (comme on l’a vu au
Livre
I). Or voici que ces contraintes ou se relâchent, ou disparaissent :
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on opéra cet énorme transfert (dont je parlais au
Livre
VI) qui consiste à donner pour seul objet légitime et possible à la p
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Livre
VIIL’Amour action, ou de la fidélité 1.Nécessité d’un parti pris
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te est indiscrétion. Mais je ne pouvais écrire un
livre
entier sur la passion sans achever ma description par ce trait qui en
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de leur vocation qu’il faut choisir de faire des
livres
ou des enfants : aut liberi aut libri disait Nietzsche. Et Kierkegaar
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la passion est admirablement défini par ce petit
livre
dans ses données actuelles, psychologiques. (Voir l’Appendice 4.) 20
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que (orale) sont incorporés dans la légende. (Cf.
livre
II, chap. 11.) Mais il est non moins certain que Béroul, Thomas, Eilh
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pas cet Orient-là, et se rattachent directement (
Livre
II, chap. 2 et 9) aux cycles religieux occidentaux. Il en va tout aut
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et amour courtois Dans un appendice à son beau
livre
sur la Théologie mystique de saint Bernard (Paris, 1934, p. 193 à 216