1 1942, La Part du diable (1944). Introduction. Que la connaissance du vrai danger nous guérit des fausses peurs
1 encore à part : — Pourquoi n’écririez-vous pas un livre sur le diable ? J’y songeais depuis quelques instants. ⁂ Ce n’est pas
2 est pas sans quelque inquiétude que j’ai senti ce livre se proposer à moi : car de l’auteur ou du sujet, sait-on jamais leque
3 peut faire son ivresse. Je n’aime écrire que des livres dangereux. ⁂ Cependant, publier pose un autre problème. L’époque n’es
2 1942, La Part du diable (1944). L’Incognito et la Révélation
4 e persiste en mon projet de lui consacrer tout un livre . Le premier tour du diable est son incognito. Dieu dit : « Je suis c
5 jour qu’aux éternelles vérités transmises par les livres sacrés. L’homme moderne — en moi-même d’abord et par la voix que vont
6 d’y répondre serait se condamner à baser tout un livre sur un quiproquo. 3. Pour ceux qui n’en voient que la queue Ab
7 en Assyrie. Ce sont les rabbins qui ont écrit le livre d’Énoch, où l’on voit des anges mauvais descendre sur la terre — et c
8 très particulier que je voudrais décrire dans ce livre porte le nom traditionnel de diable. Ce diable-là n’est pas sorti d’u
9 de pensée : nous les suivrons tout au travers du livre . Si le diable est Légion, cela signifie d’abord que tout en étant un,
10 ien… les oiseaux l’attaquaient ! » 1. Dans son livre de Praestigiis Daemonium publié en 1568, Jean Wier arrive à la conclu
11 sement du symbole. 3. Genèse 3, 1-5. 4. Dans le Livre d’Énoch, antérieur à la Genèse, il est dit que les mauvais anges qui
3 1942, La Part du diable (1944). Le diable démocrate
12 z tous ses délégués. Mais ici, prenons garde ! Ce livre est plein de pièges. Si l’on vient d’accepter les phrases qui précède
13 alitaire dans sa splendeur native. L’auteur de ce livre étant intimement persuadé que la démocratie dépérit sans critique, dé
14 ait amusant de comparer sous ce rapport le fameux livre de Mr. Dale Carnegie et l’Homme de Cour de Balthazar Gracian. Ce jésu
15 nt. 14. Je pense à Mein Kampf, aux deux premiers livres de Rauschning, à d’innombrables documentaires publiés sur les mœurs t
4 1942, La Part du diable (1944). Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
16 inconfortable ne paraît que trop indiquée dans un livre qui, plus que tout autre, menace d’impliquer l’active complicité de s
17 iculiers se livrant au mal, je voudrais écrire un livre sur la possession diabolique dans les temps modernes, et montrer comm
18 strueux, ignorés de nous-mêmes, que notre passion livre à l’être aimé dans la contagion du délire, voici qu’ils apparaissent
19 Le jeune lecteur qui parcourt le sommaire de ce livre se rue sur le chapitre 53. Voilà le point ! pense-t-il. Quel dommage 
20 vous ne me croyez pas, je vais tirer ! 58. Ce livre est-il sans issue ? Le monde va finir. La seule raison pour laquel
21 ent, une chose qui arrive aux autres, et dans les livres  ; et la voilà substance de nos vies. Encore un navire torpillé et com
22 il est aussi dans moi. Il est donc aussi dans mon livre . Alors pourquoi l’écrire ? Comment s’en délivrer ? Dira-t-on que je s
23 reux. N’auraient-ils pas regardé l’époque ? Or ce livre est l’époque, je le crains. Un peu plus clair seulement, un peu plus
5 1942, La Part du diable (1944). Le Bleu du Ciel
24 tiennent et les exploitent le cinéma, les mauvais livres à gros tirage et la publicité ; ceux qui n’ont pas encore compris que
25 tures de l’extérieur ; notre désordre intime nous livre donc nécessairement et infailliblement au « nouvel ordre » des totali
26 disques officiels ; ils pourront brûler tous les livres  ; ils pourront fusiller les prophètes, — ils ont bien pu crucifier la
27 répare à marcher. Je sens que j’ai quitté déjà ce livre , et les quelques accords que je viens d’essayer me donnent le ton d’u