1 1947, Vivre en Amérique. Avertissement
1 juge des résultats. Honnêtement, j’ignore si mon livre est au total plus favorable à l’un des continents qu’à l’autre. La ré
2 1947, Vivre en Amérique. Prologue. Sentiment de l’Amérique
2 e ne voyais pas l’Amérique dans ces photos et ces livres , où elle est. Et quand j’y ai débarqué, je n’ai rien reconnu de ce qu
3 1947, Vivre en Amérique. Vie culturelle et religieuse
3 un poste de radio, m’interviewa au sujet du petit livre que je venais de publier sur l’Allemagne. J’expliquai que la presse h
4 rubriques régulières : sports, religion, finance, livres , théâtre, correspondances, jardins, etc. Ce qui pose chaque jour aux
5 io, on lui donne des banquets, et l’on publie son livre tapé à tour de bras pendant la traversée. J’oubliais de dire qu’il a
6 rs. Cette dernière expression domine le marche du livre américain. Un best-seller, c’est un auteur (ou son produit) qui se ve
7 u best-seller. Prenons la saison 1944-1945. Trois livres se sont disputés la première place (c’est-à-dire la plus forte vente)
8 rte vente) et tous les trois étaient les premiers livres de trois femmes inconnues la veille : Betty Smith, Lillian Smith, et
9 ywood pour l’achat de « l’idée » et du titre d’un livre . Ces trois dames ont vendu chacune de sept-cent-mille à un million d’
10 ept-cent-mille à un million d’exemplaires de leur livre . Les producers du cinéma et du théâtre leur ont versé des honoraires
11 ur américain n’est pas « un monsieur qui aime les livres parce qu’il n’en écrit pas lui-même ». C’est un gentleman réaliste, e
12 orsqu’il s’agit de publier quelques extraits d’un livre dans un magazine. Tout cela coûte cher, bien entendu. Et l’on dirait
13 i rancune, car on lui dit très simplement que son livre — excellent d’ailleurs en tous points — n’a que le malheur de ne pas
14 rée probable : le succès immédiat compte seul. Un livre qui ne s’est pas vendu dans les six mois disparaît simplement du marc
15 mare, l’autre avec Generation of Vipers, un grand livre à mon sens, et le premier où l’Amérique d’aujourd’hui se reconnaisse,
16 de sculptures précieuses. Sur les pages d’un gros livre ouvert dans le vestibule, je lis les signatures de visiteurs de toute
17 ogives en bois doré : une véritable miniature de Livre d’Heures. Pourquoi ce rouge et cette dorure ? Cela fait bien, et c’es
4 1947, Vivre en Amérique. Vie privée
18 mène que nous nommons passion. J’écrivais dans un livre récent : « Rien de plus rare qu’une passion véritable, car elle suppo
19 exuels et psychiques : Mom. Philip Wylie, dans un livre rageur intitulé Génération de vipères, a seul osé dénoncer le « momis
20 n vient d’esquisser donneraient matière à tout un livre . Mais il me paraît vain de l’écrire, car l’Amérique est en pleine tra
5 1947, Vivre en Amérique. Conseil à un Français pour vivre en Amérique
21 ’écrivain qui lui a soumis un manuscrit : « Votre livre est superbement écrit, c’est une œuvre excellente et dont je vous fél
22 arce que l’Américain ne demande pas d’abord qu’un livre soit bon en soi, mais qu’il soit efficace et opportun, selon les prév
23 stoire, d’un ordre spirituel quand il critique un livre . Ce qu’il ne tolère pas, c’est le mensonge, et là précisément où le F
24 l’on veut bien y réfléchir en refermant ce petit livre . 5. Les grands et petits transatlantiques américains et français o