1 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Le problème de la culture
1 ste : la science ne nous apprend-elle pas que les lois de l’histoire sont des lois, et que l’esprit ne peut rien y changer ?
2 rend-elle pas que les lois de l’histoire sont des lois , et que l’esprit ne peut rien y changer ? Que l’esprit plane donc, su
3 ctuel refuse absolument de s’intéresser à quelque loi fiscale ou militaire dont le projet surexcite l’opinion ; qu’il dise
4 ple question d’argent ! » — ou qu’il écrive de la loi de deux ans : « vaine querelle de défense nationale » — l’opinion una
2 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Fatalités du rationalisme bourgeois
5 fonction même, elle ne croit pourtant qu’à leurs lois  : ce sont les seules qui la provoquent à des combats où elle puisse v
6 uvement qui l’a constituée. Elle fait siennes les lois dont elle a su forcer le secret. Elle n’en veut point connaître d’aut
7 iste qui finit par soumettre l’homme lui-même aux lois du nombre, qui sont les lois des choses, la fatalité parallèle d’une
8 l’homme lui-même aux lois du nombre, qui sont les lois des choses, la fatalité parallèle d’une raison ennemie des mythes, c’
3 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Hegel, Comte, Marx, ou la rationalisation
9 et l’autre à la Science, qui est le triomphe des lois sur la mythologie, en même temps que la garantie d’une unité future d
10 réserve à la culture, dans un monde régi par des lois calquées sur la nature des choses. Si le principe du mouvement, du Pr
4 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Importance de la notion de commune mesure
11 . Car si la pensée et l’action se règlent sur des lois hétérogènes, la production n’a plus de fins intelligibles, et ses sou
5 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — L’Arche de l’Alliance
12 s. Il vient de Dieu, il va vers Dieu, et c’est la loi de Dieu qui le conduit. C’est pourquoi son télos est transcendant com
13 de sa volonté. Dans l’Arche sont les Tables de la Loi . La Loi est la mesure sacrée. C’est elle qui rappelle à la fois l’ori
14 lonté. Dans l’Arche sont les Tables de la Loi. La Loi est la mesure sacrée. C’est elle qui rappelle à la fois l’origine et
15 Éternel Dieu et son service. Parce qu’elle est la loi de Dieu, et que ce Dieu est l’Éternel, la Loi est la conscience final
16 la loi de Dieu, et que ce Dieu est l’Éternel, la Loi est la conscience finale du peuple hébreu. Et parce qu’elle est la lo
17 finale du peuple hébreu. Et parce qu’elle est la loi de Dieu, elle porte en elle la règle permanente de toute action et de
18 e la mesure est indivisible. Dieu est au ciel, sa loi est sur la terre, et les prêtres sont là pour veiller sur l’Alliance.
19 u, se borner au concret, c’est rester fidèle à la Loi . D’ailleurs son langage même s’ordonne dès l’origine à cette vocation
20 agir. Point d’arts figuratifs ou imaginatifs. La loi les interdit par le deuxième et le troisième commandement. « Tu ne te
21 Et dès lors la mesure n’est plus dans l’ancienne Loi , mais dans la foi qui se manifeste, dans la foi qui témoigne en actes
22 crée des utopies. Sans obéissance, il imagine des lois fatales. Sans Messie, il se fait précurseur des messies qui ne viendr
23 se — aurait bel et bien donné les rudiments de la Loi au peuple juif, dès la sortie d’Égypte. Les prophètes seraient alors
6 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Sur le déclin du Moyen Âge
24 e mesure ; lorsque nous agissons en citoyens : la loi  ; lorsque nous agissons en « hommes latins », ce sont alors certains
7 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Décadence des lieux communs
25 égime politique. Ainsi la mesure n’est plus cette loi qui vit en l’homme réel et personnel, cette alliance du peuple avec s
26 ur des cultures authentiques. Elle est devenue la loi inexorable et mécanique qui plie l’individu à des calculs de masses,
8 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — La mesure soviétique
27 ine dans le plan culturel. C’était substituer aux lois — les hommes, les petits groupes d’hommes qui font la loi. C’était su
28 s hommes, les petits groupes d’hommes qui font la loi . C’était substituer au dogme de la toute-puissance des faits économiq
29 es classes au mouvement culturel n’obéit pas à la loi de cause à effet. Leur unité n’est pas quelque chose de donné, mais q
30 classes et configuration de la vie, sous la même loi supérieure de la fin proposée par le socialisme. » Il faut alors défi
9 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — La mesure nationale-socialiste
31 bachter, 30 janvier 1936, qui donne un résumé des lois fondamentales du régime. 49. Les théoriciens nationaux-socialistes r
10 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
32 e à terme, mais au contraire pour découvrir les «  lois  » de l’une, et la liberté créatrice qui éclate en l’autre à tout coup
33 estige, nous saurons qu’il invoque un ensemble de lois , un ensemble de dogmes et de déterminismes figurant à ses yeux la vér
34 t sa mission, le même refus intéressé de faire la loi vivante, qui ont assuré pendant cent ans l’impunité des entreprises d
35 fut à ce prix, l’échéance s’annonce tragique. La loi de l’inertie peut garantir pour quelques lustres une espèce de douceu
36 ue l’étymologie. Elle est l’arrêt d’une immanente loi . Nous y voici justement parvenus. Déjà l’on subordonne l’invention au
37 nt parvenus. Déjà l’on subordonne l’invention aux lois d’une économie en faillite. On refuse le brevet aux inventeurs de méc
38 t aussi fait des miracles ! Ils ont recouru aux «  lois  » pour dégager leur responsabilité, tout comme le peuple recourt au f
39 ne, échappant aux mains de l’inventeur, dicte ses lois au producteur : c’est la formule de notre crise industrielle comme au
40 s et à tous ceux qui forment l’opinion, dicte ses lois au créateur et stérilise la recherche hérétique : c’est la formule du
41 oint de vue, c’est l’encadrer de références à des lois ou à des écoles, c’est démontrer que ce point de vue ne se fonde pas
42 nt à leur tour des dogmes. D’où la mythologie des lois psychologiques, des lois historiques, des lois économiques, qui encom
43 . D’où la mythologie des lois psychologiques, des lois historiques, des lois économiques, qui encombrent la mentalité du cit
44 es lois psychologiques, des lois historiques, des lois économiques, qui encombrent la mentalité du citoyen moderne de supers
45 autres ? Nous le savons maintenant : ce sont ces lois nées du dessaisissement de la pensée. On ne récite pas l’homme. On le
46 déclare indépendants de ses pouvoirs. Ce sont les lois de nos savants, correspondant au « ils » du peuple (d’où cette conniv
47 éterministe et libérale. Déterministe à cause des lois  ; libérale dans la vie intérieure qu’elle mène à l’abri du réel aband
48 u’elle mène à l’abri du réel abandonné au jeu des lois . Le confort de cette position n’est pas niable, tant qu’il ne s’agit
49 à son tour, secrète des dogmes. Elle invente des lois qu’elle dit fatales. Et l’aboutissement normal de ces doctrines, just
50 rmal de ces doctrines, justifiées en vertu de ces lois , c’est le régime totalitaire, c’est-à-dire une glorification de l’Éta
51 t pur, chez les marxistes, ait abdiqué devant les lois économiques, comme il abdique chez les fascistes devant les lois biol
52 s, comme il abdique chez les fascistes devant les lois biologiques, nous ne sommes pas rentrés pour si peu dans le concret,
53 frais. Laisser le monde aller son train selon ses lois , quitte à le suivre à pas de crabe, les yeux fixés sur le déroulement
54 e passé. Le monde n’ira pas son train selon nos «  lois  » ; la loi du monde n’est pas la loi que nous tirons de notre défecti
55 monde n’ira pas son train selon nos « lois » ; la loi du monde n’est pas la loi que nous tirons de notre défection au monde
56 selon nos « lois » ; la loi du monde n’est pas la loi que nous tirons de notre défection au monde. La loi du monde est que
57 i que nous tirons de notre défection au monde. La loi du monde est que l’homme lutte contre le monde, en assumant le risque
58 sur leur prise solide, et je le pétrirai selon la loi nouvelle. Advienne ce que Dieu voudra ! J’aurai du moins gagné ma mor
59 tous ceux enfin qui se donnent sans remords à la loi brutale du nombre, trahissant dans ce temps, mais pour l’éternité, le
60 al par ses seules victimes et à leur seul profit. Loi démentie pourtant par toute l’expérience humaine. La justice n’est pa
11 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
61 ’est qu’elle estime que l’action dépend du jeu de lois fatales, et non pas de l’esprit créateur, incarné par des hommes resp
62 gnement. Et que me font alors ces coutumes et ces lois d’un monde absent : leurs mythes, leurs sciences ; que me fait tout c
63 u de rêver dans l’avenir et le passé, domaine des lois . Penser avec les mains désigne ainsi un acte dont j’ai dit qu’il est
64 t indépendante de la pensée, et qu’elle subit des lois que la pensée doit se borner à décrire. Je répondrais qu’une telle cu
65 la, dans un monde que la pensée abandonne à ses «  lois  », pour se retirer dans une sécurité où elle végète et récite ses pro
66 ve, c’est qu’elle oublie — nécessairement — une «  loi  » humaine fondamentale : la violence ne profite qu’aux violents, et q
67 tèmes politiques ne triomphent qu’à la faveur des lois économiques. Mais d’où viennent ces systèmes ? Et qui a fait ces lois
68 is d’où viennent ces systèmes ? Et qui a fait ces lois , ou qui les a laissées se faire, sinon les clercs réfugiés dans le gr
69 est clair que cette liberté-là, garantie par les lois de l’État, ne sera jamais que servitude pour le penseur, s’il sait qu
70 que ce vœu signifie pour beaucoup un appel aux «  lois scélérates » ; pour d’autres, qu’il témoigne d’un goût romantique du
71 se laisse guider par des formes, des usages, des lois qui ne sont en réalité que les résidus de créations anciennes. L’espr
72 sition : d’une part il opposera au conformisme la loi personnelle de l’homme, d’autre part, il opposera à l’évasion dans l’
73 contre la mort et l’anarchie. Les Juifs ont eu la Loi et la prophétie ; les Grecs, l’homme dans la cité ; les Romains, l’or
74 portaient jusqu’à présent la société, l’État, les lois , la pensée et l’action, n’étaient pas le vrai centre de l’homme, qui
75 pour cette seule raison, la société, l’État, les lois , la pensée et l’action déformaient l’homme et se l’asservissaient. Ai
76 d’une passion solitaire et féconde. Telle est la loi du monde, et il est admirable de l’aimer. Et la pensée même de Dieu n
77 ée même de Dieu ne s’est point soustraite à cette loi , c’est-à-dire à ce choix souverain de Dieu. C’est en s’y soumettant q
78 ps et l’espace est entièrement déterminée par les lois mécaniques. Fatalement, elles nous entraînent dans une dissolution at