1 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
1 s très intéressant d’étudier leur nature et leurs lois . Cela devient au contraire très important si le corps et la matière s
2 urt à nourrir ce paradoxe qui paraît bien être la loi constitutive de notre histoire et le ressort de notre pensée : l’anti
3 s’il y croit. Lorsqu’il entre en conflit avec les lois , les traditions, les préjugés de son milieu, il les déclare absurdes
4 la vocation prophétique pour plus vraies que les lois sacrées et les intérêts de l’État. Prenons ensuite le phénomène de la
5 ’un acte sacrificiel les rythmes du cosmos et les lois de la fécondité — on dirait aujourd’hui : pour favoriser le plan de p
6 la responsabilité de l’homme qui a contrevenu aux lois , etc. Ceux hérités du christianisme, tels que le salut par la grâce o
7 ent passer de l’une à l’autre en vertu de quelque loi de l’Histoire, et que par suite l’autorité serait quelque chose de « 
8 ants que plus rien ne tient en respect, qu’aucune loi ni règlement n’effraie plus. L’école est devenue leur jouet, et ils n
9 ssent, mais c’est la condition même de la vie, la loi , fort peu sentimentale, de l’amour. Nous avons presque tout inventé.
10 » et qu’il obéit donc, comme tout individu, à une loi de croissance, d’épanouissement et de déclin fatal. Hegel pensait d’a
11 civilisations qui auraient existé jusqu’ici, les lois complexes mais constantes de leur genèse, de leur croissance et de le
12 finées, aient connu pareille fortune. Ce sont les lois de Minos, de Dracon et de Solon, venues de la Crète et de l’Égypte an
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
13 uveraineté est le droit de poser et de casser les lois , le fait du prince, et seul en jouit le roi de France, sans que rien
14 ant de départements. Il faut tout unifier par des lois inflexibles, sans égard aux diversités ethniques et régionales, et so
15 s qu’à la faveur d’une guerre générale — selon la loi de formation de l’État-nation dès ses débuts. Il s’agit donc d’une ut
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
16 l’une en plusieurs confessions). L’histoire, ses lois douteuses et ses accidents trop certains ; les réalités ethniques sou
17 nation voulait tout faire coïncider sous la seule loi d’un Prince maître de tout, et d’autant plus absolument qu’il devenai
18 Guillaume Postel et de la Ligue : « Une Foi, une Loi , un Roi », ou la devise d’Hitler : « Ein Volk, ein Reich, ein Führer 
19 en chaque État fédéré le gouvernement d’après la loi de séparation des organes ; je veux dire : séparer dans le pouvoir to
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte, suite et fin
20 ments, j’en conclus que la démocratie, qui est la loi de la majorité, n’est qu’un leurre dans l’Europe de l’Ouest, si elle