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ste sa présence, et dans le mot manifester il y a
main
. L’esprit n’est vrai que dans son acte, que nos clercs qualifient d’a
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l’amour du prochain est un acte, c’est-à-dire une
main
tendue, non pas un sentiment drapé, non pas un idéal qui passe sur le
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portez-moi de quoi écrire et de quoi me laver les
mains
. Voilà nos clercs. C’est pour avoir refusé de s’abaisser à hauteur d’
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t le pouvoir, parce qu’elle vit du travail de ses
mains
. La mentalité de cette classe implique en outre une exigence morale,
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inte d’abord au pastel. Or la différence entre la
main
ouvrière et la main non ouvrière a depuis toujours été un des symbole
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el. Or la différence entre la main ouvrière et la
main
non ouvrière a depuis toujours été un des symboles les plus usités de
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née de l’union du travail et de la culture, de la
main
ouvrière et de la pensée. Elle garde la culture et rabaisse le travai
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ons… La raison cesse d’être l’outil manié par des
mains
ouvrières au service d’une passion aventureuse, comme c’était le cas
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: raison d’État. Police-Propagande-État, voilà la
main
, voilà le cerveau, voilà le nom du dieu-tyran que l’orgueilleuse rais
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contre lui, pour suivre les faux dieux « faits de
main
d’homme », les « idoles de leur invention ». Mon peuple consulte son
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puissances de la nature et de la société dans les
mains
de l’homme responsable, et dont l’esprit connaît un but auquel il déd
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maine. « Les écrivains apostoliques ont entre les
mains
les premières affaires du monde30. » Or on les a choisis pour leur se
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verbial : « Voilà un écrit qui a des pieds et des
mains
!33 » 23. Toute mesure vraie doit être « universelle » dans le temp
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tête ! » — Ainsi nos mots se déforment entre nos
mains
, nos problèmes se déplacent au hasard, chacun joue sa partie comme il
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t à la culture, une fois le pouvoir politique aux
mains
du chef ? Je voudrais esquisser ici, sans tenir compte de l’opinion q
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tion d’une attitude centrale d’où la pensée et la
main
apparaissent organiquement inséparables… (Attitude que j’essaierai de
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ence, à chaud, et nous y avons porté le fer d’une
main
assurée. Vos critiques ne nous touchent pas, parce qu’elles ne tienne
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culture d’hier s’évertuait à séparer : pensée et
main
. « Penser avec les mains », c’est devenu pour moi comme un symbole de
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hauteur d’homme. Et j’ajouterai : à portée de la
main
. 55. Voir 1re partie, p. 132.
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ra la honte de notre mort si nous n’y portons des
mains
fortes. Il est temps de proclamer vaine toute œuvre qui laisse son au
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e toute œuvre qui ne te saisit pas comme avec une
main
, qui ne te pousse pas hors de toi-même, dans le scandale ou dans la j
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libérale, ou un capital bien placé. Cerveaux sans
mains
! et qui jugent de haut, mais de loin, et toujours après coup, la mul
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de loin, et toujours après coup, la multitude des
mains
sans cerveaux qui travaillent sans fin par le monde, peinant peut-êtr
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ie condition de l’homme, c’est de penser avec ses
mains
. L’esprit s’est « distingué » Remarquons qu’une formule telle q
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les conditions de son repos. « Si c’est avec tes
mains
que tu te proposes de penser, que vas-tu faire de ton cerveau ? », no
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peut-il bien s’être ainsi distingué ? Mais de ses
mains
, tout simplement ! Et si la droite ignore ce que « touche » la gauche
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qui du coup se distingue, et l’on peut tendre une
main
distinguée. L’esprit moderne a poussé loin la distinction : c’est bie
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ppris à distinguer et opposer : le cerveau et les
mains
dans le corps, la foi et les œuvres dans l’âme, mais aussi cette âme
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que l’on s’avise de penser avec les mains. Les
mains
Quelles mains ? Notre siècle « à mains » ne serait-il pas assez ma
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de penser avec les mains. Les mains Quelles
mains
? Notre siècle « à mains » ne serait-il pas assez maniaque comme cela
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Les mains Quelles mains ? Notre siècle « à
mains
» ne serait-il pas assez maniaque comme cela ? Oui, tout à fait assez
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est trop vite jugée par celle des distingués aux
mains
prudentes, et qui n’auront jamais fini de soupeser leurs doutes oppor
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soupeser leurs doutes opportuns. Il nous faut des
mains
maîtrisées, mais qui pèsent. Non pas ces mains qui manient et manipul
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es mains maîtrisées, mais qui pèsent. Non pas ces
mains
qui manient et manipulent, mains de joueurs et de maniaques, mains ma
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ent. Non pas ces mains qui manient et manipulent,
mains
de joueurs et de maniaques, mains machinales et qu’aucun charme ne so
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et manipulent, mains de joueurs et de maniaques,
mains
machinales et qu’aucun charme ne soumet : ce sont les mains des agité
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inales et qu’aucun charme ne soumet : ce sont les
mains
des agités, et non point de ceux qui agissent. Non pas ces mains lent
38
s, et non point de ceux qui agissent. Non pas ces
mains
lentes et sèches à la surface des objets, mains rêveuses ou mains obs
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s mains lentes et sèches à la surface des objets,
mains
rêveuses ou mains obsédées, mains incertaines, circonspectes, tâtonna
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sèches à la surface des objets, mains rêveuses ou
mains
obsédées, mains incertaines, circonspectes, tâtonnantes et minutieuse
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ace des objets, mains rêveuses ou mains obsédées,
mains
incertaines, circonspectes, tâtonnantes et minutieuses, mains de pens
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aines, circonspectes, tâtonnantes et minutieuses,
mains
de pensifs et non pas de penseurs. Que les penseurs aient les mains l
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t non pas de penseurs. Que les penseurs aient les
mains
larges et dures ! Des mains faites pour prendre et peser. Des mains q
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es penseurs aient les mains larges et dures ! Des
mains
faites pour prendre et peser. Des mains qui sachent, qui accomplissen
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res ! Des mains faites pour prendre et peser. Des
mains
qui sachent, qui accomplissent et qui sculptent ; des mains qui créen
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sachent, qui accomplissent et qui sculptent ; des
mains
qui créent. Les mains du modeleur marquent de leur empreinte la forme
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sent et qui sculptent ; des mains qui créent. Les
mains
du modeleur marquent de leur empreinte la forme même des objets saisi
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preinte la forme même des objets saisis, mais les
mains
de l’agité marquent à peine les surfaces, et l’on reconnaît le voleur
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convient d’ajouter ici, dans le même sens, que la
main
seule ne vaut rien pour agir. « L’homme possède par nature la raison
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ir. « L’homme possède par nature la raison et une
main
. » (Thomas d’Aquin.) Cette raison raisonne mal si elle n’engage pas l
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Cette raison raisonne mal si elle n’engage pas la
main
. Cette main travaille en vain si la raison ne s’engage pas dans son t
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raisonne mal si elle n’engage pas la main. Cette
main
travaille en vain si la raison ne s’engage pas dans son travail. La m
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si la raison ne s’engage pas dans son travail. La
main
n’est ici qu’un symbole de l’action proprement humaine, qui est celle
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le cerveau lorsqu’il a su en concevoir la fin. La
main
n’est rien que l’instrument qui réalise une vision. Penser avec les m
55
secourir. Il s’agit ici de deux mots : pensée et
main
. Au sujet de la main, je crois en avoir dit assez pour écarter les pl
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ici de deux mots : pensée et main. Au sujet de la
main
, je crois en avoir dit assez pour écarter les plus grossiers malenten
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écarter les plus grossiers malentendus. J’appelle
main
ce qui manifeste la pensée, ce qui la rend visible et corporelle ; ce
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ensée est bien l’agent initiateur qui qualifie la
main
elle-même et son action. Or, voici que l’arbitre invoqué faute de mie
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mais après coup. Que « les autres » y portent la
main
, le clerc jugera de leurs ouvrages. Le voici portant sa balance : la
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pensée manifestée, c’est-à-dire, pensée avec les
mains
. Réciter l’homme, c’est l’impartialité du clerc, c’est son refus mode
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ntre la pensée et l’objet, entre le cerveau et la
main
, entre l’individu pensant et toute espèce de responsabilité. Lorsqu’u
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e autorisé. Si des penseurs se sont fait de leurs
mains
ces appareils de quelque utilité, nous saurons bien à notre tour les
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dans le donné, s’assurer une vitesse de choc. La
main
qui connaît son outil n’est pas vulgaire si l’outil ne la mène. Encyc
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le germe circule dans le sang même des clercs aux
mains
débiles ! Le signe d’une angoisse devant le monde tel qu’il va — il f
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les maîtres, que l’État les décore, et que leurs
mains
s’étiolent d’inaction. Cette révolte dissimulée ne va pas sans brutal
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maintenant la désignent à périr. Pensée privée de
mains
, mains privées de pensées, si leur confort fut à ce prix, l’échéance
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ant la désignent à périr. Pensée privée de mains,
mains
privées de pensées, si leur confort fut à ce prix, l’échéance s’annon
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mpitoyablement logique. La machine, échappant aux
mains
de l’inventeur, dicte ses lois au producteur : c’est la formule de no
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ns nos outils, mais bien dans la faiblesse de nos
mains
, il n’est pas moins urgent de préciser qu’une pensée qui s’abandonne
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qui se retournent — sans devenir pour si peu des
mains
! Seule une croyance survivante en la valeur des modes actuels de la
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contre lui et contre moi, et je saurai forcer mes
mains
cruelles et joyeuses sur leur prise solide, et je le pétrirai selon l
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du monde n’est pas dans les fatalités. Il est aux
mains
des seuls penseurs qui refusent pesamment le monde — pour le faire. C
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t d’action que par l’acte de l’homme, que par les
mains
de l’homme ; et que la pensée n’agit jamais sur une époque, mais sur
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poque, mais sur les hommes qui pensent avec leurs
mains
; sur quelques-uns. Et comment atteindre les hommes, les persuader, l
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fois, il ne s’agit pas de soumettre la pensée aux
mains
, mais de la rendre active. 66. On peut faire un ouvrage sérieux sur
76
s cela. Mais cette longanimité agit aussi par nos
mains
d’hommes. Si nous voulons la reconnaître utilement, reconnaissons d’a
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ui joint la pesée à la résistance, la pensée à la
main
qui travaille. Dans cet acte, pensée et objet témoignent de leur exis
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e un rôle décisif, et que c’est elle qui guide la
main
, et qui s’engage à sa suite, à moins qu’il ne s’agisse de simples ges
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ues critères de la pensée qui est pensée avec les
mains
. Ce seront, si l’on veut, les « vertus » — ou « valeurs » au sens nie
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initial est une démission de ma pensée ou de mes
mains
ne produira jamais rien de valable pour ma pensée ni pour mes mains ;
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jamais rien de valable pour ma pensée ni pour mes
mains
; bien plus, qu’un tel système, loin de préparer un terrain plus favo
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sparaisse, l’armée n’est plus une arme, entre les
mains
de l’État ou du chef, car les insignes du pouvoir ne sont plus rien,
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s n’a osé faire. Ils tentent de penser avec leurs
mains
: si ces mains sont brutales, et la pensée qui les exerce encore abst
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. Ils tentent de penser avec leurs mains : si ces
mains
sont brutales, et la pensée qui les exerce encore abstraite, c’est qu
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rce qu’elles ne sont pas radicales. Parce que mes
mains
et ma pensée ne sont pas unies par ma vue, mais par mon acte ! Maxime
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ctivités. C’est en ce sens que la pensée avec les
mains
est nécessairement une pensée originale, une pensée qui reproduit et
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la révolution ne pourrait être faite qu’avec des
mains
brutales, et non du bout des doigts. (Et pourtant la brutalité n’a ri
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fanatisme qui fait descendre nos images dans nos
mains
, c’est une émeute contre les sécurités apprises qui joint avec téméri
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lution nécessaire ne sont d’ailleurs pas dans les
mains
du peuple en tant que classe. Elles sont dans les mains des hommes, d
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du peuple en tant que classe. Elles sont dans les
mains
des hommes, d’où qu’ils sortent, qui ont compris que la révolution ne
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tholique, et son miracle, ce fut d’unir entre ses
mains
, durant des siècles, l’autorité spirituelle et le pouvoir organisé. N
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Qu’il soit là, proche ou lointain, à portée de ma
main
, à portée de mes yeux, à portée d’imagination, peu importe pourvu que
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s visible ni concret, échappe aux prises de leurs
mains
. Pour chacun d’eux, le tu est devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’
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e chacun de nos gestes — oui, même ce signe de la
main
— trahisse son immanente puissance. On voudrait dire qu’il faut avale
95
ur nous poussent vers les êtres, et guident notre
main
. Par eux s’incarne la pensée, et c’est là l’héroïsme de l’esprit. Car