1 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Le problème de la culture
1 ste sa présence, et dans le mot manifester il y a main . L’esprit n’est vrai que dans son acte, que nos clercs qualifient d’a
2 l’amour du prochain est un acte, c’est-à-dire une main tendue, non pas un sentiment drapé, non pas un idéal qui passe sur le
3 portez-moi de quoi écrire et de quoi me laver les mains . Voilà nos clercs. C’est pour avoir refusé de s’abaisser à hauteur d’
2 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — D’une culture qui parle dans le vide
4 t le pouvoir, parce qu’elle vit du travail de ses mains . La mentalité de cette classe implique en outre une exigence morale,
5 inte d’abord au pastel. Or la différence entre la main ouvrière et la main non ouvrière a depuis toujours été un des symbole
6 el. Or la différence entre la main ouvrière et la main non ouvrière a depuis toujours été un des symboles les plus usités de
7 née de l’union du travail et de la culture, de la main ouvrière et de la pensée. Elle garde la culture et rabaisse le travai
3 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Hegel, Comte, Marx, ou la rationalisation
8 ons… La raison cesse d’être l’outil manié par des mains ouvrières au service d’une passion aventureuse, comme c’était le cas
9 : raison d’État. Police-Propagande-État, voilà la main , voilà le cerveau, voilà le nom du dieu-tyran que l’orgueilleuse rais
4 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — L’Arche de l’Alliance
10 contre lui, pour suivre les faux dieux « faits de main d’homme », les « idoles de leur invention ». Mon peuple consulte son
11 puissances de la nature et de la société dans les mains de l’homme responsable, et dont l’esprit connaît un but auquel il déd
5 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Sur le déclin du Moyen Âge
12 maine. « Les écrivains apostoliques ont entre les mains les premières affaires du monde30. » Or on les a choisis pour leur se
13 verbial : « Voilà un écrit qui a des pieds et des mains  !33 » 23. Toute mesure vraie doit être « universelle » dans le temp
6 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Décadence des lieux communs
14 tête ! » — Ainsi nos mots se déforment entre nos mains , nos problèmes se déplacent au hasard, chacun joue sa partie comme il
7 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — La mesure nationale-socialiste
15 t à la culture, une fois le pouvoir politique aux mains du chef ? Je voudrais esquisser ici, sans tenir compte de l’opinion q
16 tion d’une attitude centrale d’où la pensée et la main apparaissent organiquement inséparables… (Attitude que j’essaierai de
8 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Leçon des dictatures
17 ence, à chaud, et nous y avons porté le fer d’une main assurée. Vos critiques ne nous touchent pas, parce qu’elles ne tienne
9 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — Préambule
18 culture d’hier s’évertuait à séparer : pensée et main . « Penser avec les mains », c’est devenu pour moi comme un symbole de
19 hauteur d’homme. Et j’ajouterai : à portée de la main . 55. Voir 1re partie, p. 132.
10 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
20 ra la honte de notre mort si nous n’y portons des mains fortes. Il est temps de proclamer vaine toute œuvre qui laisse son au
21 e toute œuvre qui ne te saisit pas comme avec une main , qui ne te pousse pas hors de toi-même, dans le scandale ou dans la j
22 libérale, ou un capital bien placé. Cerveaux sans mains  ! et qui jugent de haut, mais de loin, et toujours après coup, la mul
23 de loin, et toujours après coup, la multitude des mains sans cerveaux qui travaillent sans fin par le monde, peinant peut-êtr
24 ie condition de l’homme, c’est de penser avec ses mains . L’esprit s’est « distingué » Remarquons qu’une formule telle q
25 les conditions de son repos. « Si c’est avec tes mains que tu te proposes de penser, que vas-tu faire de ton cerveau ? », no
26 peut-il bien s’être ainsi distingué ? Mais de ses mains , tout simplement ! Et si la droite ignore ce que « touche » la gauche
27 qui du coup se distingue, et l’on peut tendre une main distinguée. L’esprit moderne a poussé loin la distinction : c’est bie
28 ppris à distinguer et opposer : le cerveau et les mains dans le corps, la foi et les œuvres dans l’âme, mais aussi cette âme
29 que l’on s’avise de penser avec les mains. Les mains Quelles mains ? Notre siècle « à mains » ne serait-il pas assez ma
30 de penser avec les mains. Les mains Quelles mains  ? Notre siècle « à mains » ne serait-il pas assez maniaque comme cela
31 Les mains Quelles mains ? Notre siècle « à mains  » ne serait-il pas assez maniaque comme cela ? Oui, tout à fait assez
32 est trop vite jugée par celle des distingués aux mains prudentes, et qui n’auront jamais fini de soupeser leurs doutes oppor
33 soupeser leurs doutes opportuns. Il nous faut des mains maîtrisées, mais qui pèsent. Non pas ces mains qui manient et manipul
34 es mains maîtrisées, mais qui pèsent. Non pas ces mains qui manient et manipulent, mains de joueurs et de maniaques, mains ma
35 ent. Non pas ces mains qui manient et manipulent, mains de joueurs et de maniaques, mains machinales et qu’aucun charme ne so
36 et manipulent, mains de joueurs et de maniaques, mains machinales et qu’aucun charme ne soumet : ce sont les mains des agité
37 inales et qu’aucun charme ne soumet : ce sont les mains des agités, et non point de ceux qui agissent. Non pas ces mains lent
38 s, et non point de ceux qui agissent. Non pas ces mains lentes et sèches à la surface des objets, mains rêveuses ou mains obs
39 s mains lentes et sèches à la surface des objets, mains rêveuses ou mains obsédées, mains incertaines, circonspectes, tâtonna
40 sèches à la surface des objets, mains rêveuses ou mains obsédées, mains incertaines, circonspectes, tâtonnantes et minutieuse
41 ace des objets, mains rêveuses ou mains obsédées, mains incertaines, circonspectes, tâtonnantes et minutieuses, mains de pens
42 aines, circonspectes, tâtonnantes et minutieuses, mains de pensifs et non pas de penseurs. Que les penseurs aient les mains l
43 t non pas de penseurs. Que les penseurs aient les mains larges et dures ! Des mains faites pour prendre et peser. Des mains q
44 es penseurs aient les mains larges et dures ! Des mains faites pour prendre et peser. Des mains qui sachent, qui accomplissen
45 res ! Des mains faites pour prendre et peser. Des mains qui sachent, qui accomplissent et qui sculptent ; des mains qui créen
46 sachent, qui accomplissent et qui sculptent ; des mains qui créent. Les mains du modeleur marquent de leur empreinte la forme
47 sent et qui sculptent ; des mains qui créent. Les mains du modeleur marquent de leur empreinte la forme même des objets saisi
48 preinte la forme même des objets saisis, mais les mains de l’agité marquent à peine les surfaces, et l’on reconnaît le voleur
49 convient d’ajouter ici, dans le même sens, que la main seule ne vaut rien pour agir. « L’homme possède par nature la raison
50 ir. « L’homme possède par nature la raison et une main . » (Thomas d’Aquin.) Cette raison raisonne mal si elle n’engage pas l
51 Cette raison raisonne mal si elle n’engage pas la main . Cette main travaille en vain si la raison ne s’engage pas dans son t
52 raisonne mal si elle n’engage pas la main. Cette main travaille en vain si la raison ne s’engage pas dans son travail. La m
53 si la raison ne s’engage pas dans son travail. La main n’est ici qu’un symbole de l’action proprement humaine, qui est celle
54 le cerveau lorsqu’il a su en concevoir la fin. La main n’est rien que l’instrument qui réalise une vision. Penser avec les m
55 secourir. Il s’agit ici de deux mots : pensée et main . Au sujet de la main, je crois en avoir dit assez pour écarter les pl
56 ici de deux mots : pensée et main. Au sujet de la main , je crois en avoir dit assez pour écarter les plus grossiers malenten
57 écarter les plus grossiers malentendus. J’appelle main ce qui manifeste la pensée, ce qui la rend visible et corporelle ; ce
58 ensée est bien l’agent initiateur qui qualifie la main elle-même et son action. Or, voici que l’arbitre invoqué faute de mie
59 mais après coup. Que « les autres » y portent la main , le clerc jugera de leurs ouvrages. Le voici portant sa balance : la
60 pensée manifestée, c’est-à-dire, pensée avec les mains . Réciter l’homme, c’est l’impartialité du clerc, c’est son refus mode
61 ntre la pensée et l’objet, entre le cerveau et la main , entre l’individu pensant et toute espèce de responsabilité. Lorsqu’u
62 e autorisé. Si des penseurs se sont fait de leurs mains ces appareils de quelque utilité, nous saurons bien à notre tour les
63 dans le donné, s’assurer une vitesse de choc. La main qui connaît son outil n’est pas vulgaire si l’outil ne la mène. Encyc
64 le germe circule dans le sang même des clercs aux mains débiles ! Le signe d’une angoisse devant le monde tel qu’il va — il f
65 les maîtres, que l’État les décore, et que leurs mains s’étiolent d’inaction. Cette révolte dissimulée ne va pas sans brutal
66 maintenant la désignent à périr. Pensée privée de mains , mains privées de pensées, si leur confort fut à ce prix, l’échéance
67 ant la désignent à périr. Pensée privée de mains, mains privées de pensées, si leur confort fut à ce prix, l’échéance s’annon
68 mpitoyablement logique. La machine, échappant aux mains de l’inventeur, dicte ses lois au producteur : c’est la formule de no
69 ns nos outils, mais bien dans la faiblesse de nos mains , il n’est pas moins urgent de préciser qu’une pensée qui s’abandonne
70 qui se retournent — sans devenir pour si peu des mains  ! Seule une croyance survivante en la valeur des modes actuels de la
71 contre lui et contre moi, et je saurai forcer mes mains cruelles et joyeuses sur leur prise solide, et je le pétrirai selon l
72 du monde n’est pas dans les fatalités. Il est aux mains des seuls penseurs qui refusent pesamment le monde — pour le faire. C
73 t d’action que par l’acte de l’homme, que par les mains de l’homme ; et que la pensée n’agit jamais sur une époque, mais sur
74 poque, mais sur les hommes qui pensent avec leurs mains  ; sur quelques-uns. Et comment atteindre les hommes, les persuader, l
75 fois, il ne s’agit pas de soumettre la pensée aux mains , mais de la rendre active. 66. On peut faire un ouvrage sérieux sur
11 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
76 s cela. Mais cette longanimité agit aussi par nos mains d’hommes. Si nous voulons la reconnaître utilement, reconnaissons d’a
77 ui joint la pesée à la résistance, la pensée à la main qui travaille. Dans cet acte, pensée et objet témoignent de leur exis
78 e un rôle décisif, et que c’est elle qui guide la main , et qui s’engage à sa suite, à moins qu’il ne s’agisse de simples ges
79 ues critères de la pensée qui est pensée avec les mains . Ce seront, si l’on veut, les « vertus » — ou « valeurs » au sens nie
80 initial est une démission de ma pensée ou de mes mains ne produira jamais rien de valable pour ma pensée ni pour mes mains ;
81 jamais rien de valable pour ma pensée ni pour mes mains  ; bien plus, qu’un tel système, loin de préparer un terrain plus favo
82 sparaisse, l’armée n’est plus une arme, entre les mains de l’État ou du chef, car les insignes du pouvoir ne sont plus rien,
83 s n’a osé faire. Ils tentent de penser avec leurs mains  : si ces mains sont brutales, et la pensée qui les exerce encore abst
84 . Ils tentent de penser avec leurs mains : si ces mains sont brutales, et la pensée qui les exerce encore abstraite, c’est qu
85 rce qu’elles ne sont pas radicales. Parce que mes mains et ma pensée ne sont pas unies par ma vue, mais par mon acte ! Maxime
86 ctivités. C’est en ce sens que la pensée avec les mains est nécessairement une pensée originale, une pensée qui reproduit et
87 la révolution ne pourrait être faite qu’avec des mains brutales, et non du bout des doigts. (Et pourtant la brutalité n’a ri
88 fanatisme qui fait descendre nos images dans nos mains , c’est une émeute contre les sécurités apprises qui joint avec téméri
89 lution nécessaire ne sont d’ailleurs pas dans les mains du peuple en tant que classe. Elles sont dans les mains des hommes, d
90 du peuple en tant que classe. Elles sont dans les mains des hommes, d’où qu’ils sortent, qui ont compris que la révolution ne
91 tholique, et son miracle, ce fut d’unir entre ses mains , durant des siècles, l’autorité spirituelle et le pouvoir organisé. N
92 Qu’il soit là, proche ou lointain, à portée de ma main , à portée de mes yeux, à portée d’imagination, peu importe pourvu que
93 s visible ni concret, échappe aux prises de leurs mains . Pour chacun d’eux, le tu est devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’
94 e chacun de nos gestes — oui, même ce signe de la main  — trahisse son immanente puissance. On voudrait dire qu’il faut avale
95 ur nous poussent vers les êtres, et guident notre main . Par eux s’incarne la pensée, et c’est là l’héroïsme de l’esprit. Car