1 1942, La Part du diable (1944). Introduction. Que la connaissance du vrai danger nous guérit des fausses peurs
1 es vraies causes. Nous croyons à trente-six-mille maux , redoutons trente-six-mille périls, mais nous avons cessé de croire a
2 -mille périls, mais nous avons cessé de croire au Mal et de redouter le vrai Péril. Montrer la réalité du diable dans ce mo
2 1942, La Part du diable (1944). L’Incognito et la Révélation
3 un fait trop peu connu — parle beaucoup moins du mal en général que du Malin personnifié (tout au moins dans les textes or
4 nos esprits rationalo-matérialistes. Je la crois mal posée mais, dans le fait, c’est ainsi qu’elle se pose à nous. (Ou que
5 ationalisme ou irrationalisme. Cette discussion a mal tourné, décidément. Elle a fait trop de bruit dans le siècle. Il est
6 nd dire plus exactement : « Je ne perçois que des maux ou des systèmes de maux indépendants les uns des autres. Mais je suis
7 : « Je ne perçois que des maux ou des systèmes de maux indépendants les uns des autres. Mais je suis incapable de m’assurer
8 nque, un plan ou une conscience, relient tous ces maux isolés. Le mythe seul, en personnifiant ou anthropomorphisant le Mal,
9 e seul, en personnifiant ou anthropomorphisant le Mal , est capable de lui découvrir une signification générale. Quant à moi
10  » Ce qui revient à dire, prenons-y garde, que le mal ne serait pas une réalité spirituelle, mais une multiplicité de faute
11 rouve désarmée devant les éruptions brutales d’un mal organisé par des forces obscures, selon la logique mystérieuse et l’e
12 ragédie, la liberté ? Quand ce non-bien, quand ce mal prend un sens, nous les dénommons diable, et j’accepte ce nom. Dans l
13 u Créateur, et c’est pourquoi nous les comprenons mal . « Tout ange est terrible ! », dit Rilke. Mais tout ange est bon, ser
14 serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal .3 Voyez : avant la tentation proprement dite, il y a le doute ! Le
15 n fruit et en mangea. »5 Voyez : ce n’est pas le mal en soi qui tente, mais c’est toujours un bien qu’on imagine, et même
16 se, il se trouvait qu’aux yeux de Dieu c’était le mal , c’était contrevenir au plan d’ensemble et aux ordonnances du Jardin 
17 reur et chute. 8. « Connaissant le Bien et le Mal  » C’est le privilège d’un Dieu, selon le récit de la Genèse, que d
18 écit de la Genèse, que de connaître le Bien et le Mal . Les psychologues et moralistes modernes, en nous montrant que notre
19 odernes, en nous montrant que notre bien et notre mal sont relatifs, ont prouvé qu’ils n’étaient pas des dieux, qu’ils ne p
20 ent par suite capables de bon sens. Le bien et le mal , tels que l’homme les conçoit, sont des coutumes relatives au temps,
21 aux conditions physiques d’un pays. Le Bien et le Mal en soi ne sont réellement distincts qu’aux yeux de Dieu — pas même au
22 nté souveraine, nous permet de prendre une vue du Mal moins locale et plus pénétrante que celle de nos morales humaines. Un
23 humains sont malfaisants en soi et constituent le mal . Celui-ci prend alors une valeur objective : il devient une réalité a
24 er que le Rien, qui n’a pas d’existence. Créer le mal est impossible. Ce qui revient à dire que le mal n’existe pas. Pour a
25 mal est impossible. Ce qui revient à dire que le mal n’existe pas. Pour agir, le diable est forcé d’utiliser ce qui existe
26 ni l’homme pécheur ne peuvent réellement faire le mal , comme nous porte à le croire une formule trompeuse. Mais l’homme peu
27 e croire une formule trompeuse. Mais l’homme peut mal faire ce qu’il fait avec les dons du Créateur. Il ne peut pas créer u
28 teur. Il ne peut pas créer un fruit qui soit « du mal  », mais il peut manger un bon fruit d’une manière malfaisante, contre
29 une manière malfaisante, contre l’Ordre donné. Le mal en soi n’existe pas au titre où le Bien existe en soi. Le mal n’est q
30 ’existe pas au titre où le Bien existe en soi. Le mal n’est qu’un mauvais usage du bien, entendons de ce qui existe. Telle
31 st pourquoi il entretient en nous l’illusion d’un mal objectif dont il serait évidemment l’auteur. Ce mal en soi n’est pas
32 l objectif dont il serait évidemment l’auteur. Ce mal en soi n’est pas décrit ni mentionné par la Genèse. Il n’est qu’un mi
33 ans l’histoire, ou de péchés dans une vie, que le mal finira par révéler une espèce de consistance propre, — apparence enco
34 homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve la volupté… La volupté unique et suprême gît dans la certit
35 ique et suprême gît dans la certitude de faire le mal . » Je crois plutôt, comme le dit William Blake, que « la Chute n’a fa
36 échapper à sa manière encore aux conséquences du mal que l’on a fait ; pour se châtier soi-même sans réparer. C’est le mys
37 vérité, toutes vos « vertus » sont au service du mal et sont complices de l’œuvre du Malin. « Le diable est menteur et le
38 re mensonge. » Par ici nous entrons au mystère du mal . Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par ses
39 rt, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni bien ni mal  », parce que l’acte dont elles naquirent supprime les mesures mêmes d
40 détourné des fins prévues par Dieu, nous jette au mal , qui est la torsion du bien et du réel vers le néant. Ce mal fait, Sa
41 t la torsion du bien et du réel vers le néant. Ce mal fait, Satan se dévoile comme un ennemi mortel de l’homme, qu’il avait
42 réel. Car douter du pardon nous replonge dans le mal , avec la sombre jouissance masochiste des « après moi le déluge » et
43 . Il faut croire au pardon pour oser confesser le mal qu’on a commis ; pour oser qualifier de faute sa propre faute ; et po
44 eter sur les Choses, le Destin, ou les Autres, un mal dont les racines sont réellement en nous. Ainsi chacun de nous, en ta
45 ge, il n’y a pas non plus de faute ni d’Auteur du mal . S’il n’y a pas de vérité, il n’y a pas non plus de mensonge ni de Me
46 ur tromper cet œil averti, pour abuser ce sens du mal qu’éveille en nous la connaissance du Bien, comme le soleil fait rena
47 cauchemar, qui porte malheur et qui leur veut du mal . Elles ne se doutent pas que le diable est sans aucun pouvoir sur nou
48 inertie ou de force de l’habitude. Une coutume du mal nous habite, que l’on pourrait nommer le péché habituel, ou presque l
49 inextricables, vous ne distinguez plus le bien du mal , le faux du vrai, la charité de la cruauté : c’est lui qui a pris le
50 es créations du diable, mais seulement des vertus mal orientées. Le sens originel de leur élan, gauchi ou inverti par notre
51 nie comme une tentative de ramener le péché et le Mal à des mécanismes subjectifs, dont le médecin pourra se rendre le maît
3 1942, La Part du diable (1944). Hitler ou l’alibi
52 notre foi naïve dans l’élimination progressive du mal par la Science et la Prospérité. Sur nos têtes, au ciel de nos villes
53 te la plus tentante, l’image la plus trompeuse du mal qu’ils chérissent au secret de leur cœur, et qu’il faut leur faire cr
54 suffirait de le supprimer pour supprimer tout le mal qui est dans ce monde. Et, qu’on me pardonne, si le diable était le F
55 uffirait nullement à débarrasser notre époque des maux profonds qui la travaillent. Il me souvient d’avoir entendu en Suisse
56 ture qui longeait très lentement une rue étroite, mal éclairée. Une seule chaîne de SS le séparait de la foule. J’étais au
57 hommes et des femmes subissent la contagion de ce mal , changent subitement de visage, se raidissent, se ferment à tout rais
58 l’Accusateur. Nous ne savions plus distinguer le mal dans la paix et la prospérité. Nous avions mérité qu’Hitler nous les
59 st proprement diabolique, c’est moins de faire le mal que de le baptiser bien, quand on le fait. C’est de vider tous les mo
60 si le geste intime, le mouvement, la structure du mal , nous pouvons désormais prévoir le déroulement fatal du siècle — et l
61 privé des secours de la religion. Après avoir eu mal à droite, nous aurons mal à gauche — c’est la dialectique de l’Histoi
62 eligion. Après avoir eu mal à droite, nous aurons mal à gauche — c’est la dialectique de l’Histoire — faute de concevoir un
4 1942, La Part du diable (1944). Le diable démocrate
63 z le prendre, où les sanctions l’attendent, où le mal se confesse. Eh bien, ce sera vite fait, nous connaissons le tour : c
64 très sincèrement qu’Hitler incarnait seul tout le mal de notre temps, et qu’il était un monstre avec lequel nous n’avions v
65 ge, un bout de bois colorié, toujours la cause du mal dont souffrent ces sauvages est indépendante d’eux-mêmes, et doit don
66 rendre que le Royaume de Dieu est en nous, que le Mal aussi est en nous, et que le champ de leur bataille n’est pas ailleur
67 re primitivisme. Nous rendons responsables de nos maux les gens d’en face, toujours, ou la force des choses. Si nous sommes
68 es par exemple — nous supprimerons les causes des maux du siècle. Si nous sommes des capitalistes, nous croyons qu’en déplaç
69 mes se valent ! Certes, il y a des degrés dans le mal , il y a des inégalités dans la responsabilité. Mais nous sommes tous
70 la responsabilité. Mais nous sommes tous dans le mal , nous sommes tous les complices des plus grands responsables du monde
71 tres », que l’on avait d’abord accusés de tout le mal  ; ni de nous fourrer tous dans le même sac, sans distinctions, comme
72 ersuadés, il ne nous reste plus qu’à combattre le mal , en nous et hors de nous, c’est le même mal ! En nous par des moyens
73 re le mal, en nous et hors de nous, c’est le même mal  ! En nous par des moyens spirituels et moraux, hors de nous par des m
74 iques chez Hitler — sa façon de localiser tout le mal à l’étranger, pour s’innocenter — nous sommes tombés dans la même err
75 i à sa propre bonté. Et donc de s’aveugler sur le mal que l’on porte en soi. Et donc de ne pas se soucier de la présence ac
76 hamp libre pour nous duper. Nous avons cru que le mal était relatif à l’ordre social, qu’il provenait d’une mauvaise répart
77 e mauvaise répartition des biens, d’une éducation mal comprise, de lois inadéquates, ou de refoulements et d’injustices qui
78 ’homme, c’est-à-dire sur la nature essentielle du mal enraciné dans notre liberté, dans nos données premières, et dans la d
79 . Car dans le réel, nous savons bien qu’il y a du mal , qu’il y a l’action du diable. Mais cela nous scandalise et nous effr
80 nous effraye. Alors nous essayons de conjurer le mal en le niant : c’est encore la mentalité magique. Nous pensons que cel
81 té magique. Nous pensons que celui qui dénonce le mal comme fondamental doit être lui-même très méchant. Nous croyons qu’en
82 -même très méchant. Nous croyons qu’en avouant le mal , nous le créons d’une certaine manière. Nous préférons ne pas insiste
83 disions en présence de certaines descriptions du mal  : trop affreux pour être vrai !14 Cependant, c’était vrai, mais cela
84 ir sans réserve, nous aurions vu très vite que ce mal avait des racines dans nos vies aussi, et que d’une certaine manière,
85 e aux démocrates qu’ils n’aimaient pas du tout le mal , qu’ils ne le désiraient nullement, qu’ils étaient bons et les autres
86 t découvert qu’au fond, le nazisme n’était pas si mal que cela ; qu’en somme, ils avaient toujours désiré quelque chose qui
87 être celle-ci : la haine purement sentimentale du mal qui est chez autrui peut aveugler sur le mal que l’on porte en soi, e
88 e du mal qui est chez autrui peut aveugler sur le mal que l’on porte en soi, et sur le sérieux du mal en général. La condam
89 e mal que l’on porte en soi, et sur le sérieux du mal en général. La condamnation trop facile du méchant qui est en face pe
90 ’elle se perde aussitôt qu’utilisée, soit vers le mal , soit vers le bien, — pour renaître aussitôt avec un risque neuf. Mai
91 car aucune ne s’est tant préoccupée d’éliminer le mal à moindre prix, au lieu de le compenser par un bien supérieur. Nous a
92 alheurs de l’humanité, mais non pas y éteindre le mal , si le mal est au premier chef l’absence de vertus créatrices. Dans u
93 l’humanité, mais non pas y éteindre le mal, si le mal est au premier chef l’absence de vertus créatrices. Dans une passion
94 e passion violente et dans un conflit déclaré, le mal est facilement reconnaissable : c’est à l’avantage du bien. Mais lors
95 e l’on redoute l’éclat des vrais antagonismes, le mal se réfugie dans nos prudences et contamine une paix acquise sans comb
96 s gens ne sont pas méchants, ils n’ont fait aucun mal , il leur manque simplement un sens. Mais l’entropie de l’univers augm
97 bsurde pur17, c’est une catégorie de la foi ou du mal absolu. Ce qui paraît absurde aux yeux de la raison, la foi l’accepte
98 e lui demande d’éteindre une lampe qui me faisait mal aux yeux. Il la lance à terre et me fait une de ces scènes ! J’ai ple
99 ciles et agréables ». Serait-ce que j’ai l’esprit mal fait ? Ou dira-t-on demain que l’esprit est immoral, antisocial, et n
100 inquième colonne de tous les temps J’ai dit du mal de tout le monde, des totalitaires et des démocrates, des autres, de
101 Il est beau aux yeux des naïfs qui croient que le mal doit toujours être laid ; et il est d’une laideur irrésistiblement at
5 1942, La Part du diable (1944). Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
102 es essentiellement tragiques : prendre sur soi le mal qui est dans le monde, mourir avec ce mal, ressusciter en pureté. Ce
103 soi le mal qui est dans le monde, mourir avec ce mal , ressusciter en pureté. Ce drame est figuré dans le sacrement de la c
104 Et William Blake estimait que Milton « peint très mal le parti céleste et très bien les cohortes infernales. C’est qu’il ét
105 ont les nazis, vêtus de noir, grinçant des dents, mal nourris et semant la mort. Mais quoi ? Vous voulez gagner le monde à
106 chance réside dans notre propension à réduire le mal et le bien aux malheurs et bonheurs qui nous adviennent, et ceux-ci à
107 tan de comprendre que ses malheurs ne sont pas le Mal , ni même nécessairement les conséquences du Mal, mais sont peut-être
108 e Mal, ni même nécessairement les conséquences du Mal , mais sont peut-être les moyens du Bien, pour ne rien dire des vrais
109 dire des vrais bonheurs qui peuvent en naître. Le Mal n’est pas nécessairement la guerre, par exemple, mais l’utilisation d
110 moins, et même à moindres risques pour Satan. Le mal et le bien traduits par les voyantes en termes d’obstacles ou de succ
111 morale. Nous touchons ici au secret du véritable Mal du siècle. 47. Le mal du siècle : la dépersonnalisation Le phi
112 au secret du véritable Mal du siècle. 47. Le mal du siècle : la dépersonnalisation Le philanthrope ou le mondain, l
113 est-à-dire d’individus particuliers se livrant au mal , je voudrais écrire un livre sur la possession diabolique dans les te
114 Dieu soi-même, donc maître de fixer le Bien et le Mal à sa guise. Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui par
115 au-delà qui, autrefois, permettait de prendre ses maux en patience. D’une part, l’individu moderne est incité à juger sa vie
116 politiques et urbaines.) Reprenons ce récit trop mal connu. « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots ». E
117 jamais il n’eut l’impression de comprendre aussi mal ce qui se passe dans son monde. Jamais avec plus de ferveur il n’appr
118 coutume de me faire la théorie suivante : tout le mal vient des étages, invention diabolique. « En effet, disait-il, une ma
119 t à l’origine des guerres du xxe siècle. Tout le mal vient des étages ! » À vrai dire, on en rase pas mal, ces derniers te
120 vient des étages ! » À vrai dire, on en rase pas mal , ces derniers temps. 49. L’Ennui, sentiment moderne La somme d
121 nnui, sentiment moderne La somme du bien et du mal dans chaque siècle est vraisemblablement la même : notre temps n’est
122 este dans l’époque moderne. Au-delà du bien et du mal , nous avons découvert l’Ennui. Non pas le spleen des poètes romantiqu
123 50. « Vital » et autres sophismes Tout le mal vient de vouloir s’échapper pour ne point s’avouer responsable, soit
124 me un tout, à la fois autonome et responsable. Le mal ou le « péché » ne sont plus, à leur vue, que les effets d’un trouble
125 même vous mettent de droit au-delà du bien et du mal . Elles vous libèrent de toute obligation, elles n’ont plus à se justi
126 le de soi. C’était tout perdre, ou pire : c’était mal vu. Aujourd’hui l’obsédé se rend intéressant. Tous les romanciers l’é
127 ouffrir dix fois plus le même être. Vous voyez le mal , vous le déplorez sans doute, mais « honnêtement », irrésistiblement,
128 surcroît parfaitement inutile. « Je vois bien le mal que je fais et les souffrances que je cause, mais qu’y puis-je ? » Le
129 e mélange de pathétique sentimental, de freudisme mal digéré, d’égoïste sincérité, d’idées sur le droit au bonheur, d’inten
130 n transport mystique dans l’au-delà du bien et du mal . Une vraie passion rend proprement et réellement inconcevables toutes
131 st pas armé pour composer avec cette espèce-là de mal , il risque d’altérer ou de détruire l’objet de sa tendresse et l’amou
132 t il mord dans la pomme. C’est à ce moment que le mal est vraiment « consommé ». La femme n’est pas plus diabolique que l’h
133 . Mais c’est à cause d’Adam que les choses ont si mal tourné. Saint Paul dit que le mari est le chef de la femme, et que la
134 , par fatigue, par gain de paix, ou par idéalisme mal placé. Tous ces facteurs ont créé dans nos mœurs un malaise fondament
135 ? Si tu ne le sais pas, c’est que tu m’aimes bien mal . Défiguré par sa raclée, il ouvrit des yeux mornes et dit : — Je t’ai
136 os vies privées. Nous sommes au centre de tout le mal dès que nous l’atteignons dans notre cœur. Lorsque nos circonstances
137 t il s’agit de gagner. Mais à quel Bien et à quel Mal avons-nous cru, pour montrer tout d’un coup tant d’assurance ? Se fai
138 ous ne croyez pas au diable, je me demande à quel Mal vous croyez. Contre quoi lutterez-vous jusqu’à la mort ? Car la mort
139 n absolu… Avec quel bien pensez-vous triompher du mal immense qui envahit la terre ? Le moindre mal sera-t-il plus fort que
140 du mal immense qui envahit la terre ? Le moindre mal sera-t-il plus fort que le mal même dans son éclat ? Et si vous croye
141 terre ? Le moindre mal sera-t-il plus fort que le mal même dans son éclat ? Et si vous croyez à Satan, vous savez bien qu’i
6 1942, La Part du diable (1944). Le Bleu du Ciel
142 overbes25 exprime le paradoxe du combat contre le mal en général, qu’il s’agisse de la résistance d’une âme au diable, ou d
143 is si vous ne le faites pas, vous serez joués, le mal triomphera, et il se fera passer pour le bien. Alors tout sera perdu.
144 permis d’articuler ce peu que j’ai pu dire de nos maux  ? Et quelle est la vision qui m’éveille ? Je m’essaierai à la décrire
145 ur notre compte cet « obstacle imperceptible » au mal , et ce « faible roseau » qui arrête le courant. Je dis que la conditi
146 t à la hauteur de cette espèce d’héroïsme dans le mal que déploie de nos jours l’adversaire. Voilà la vérité qui nous éclai
147 ce des choses ou la fatalité qui ont fait tout le mal , l’action contraire sera seule sanctifiante. Baudelaire disait que la
148 on de notre sentiment d’être complices de tout le mal qui se fait dans le monde. Dans la Confession des Péchés de Théodore
149 it, hors de nous, le gage universel du bien et du mal . Et nous voici coupés des deux sources de l’Ordre, qui sont les lois
150 us avons à redécouvrir l’absolu d’un bien et d’un mal non relatifs à nos idées morales, aux suggestions aveuglantes de l’in
151 l’intérêt momentané ; l’absolu d’un bien et d’un mal déterminés et révélés par Dieu comme étant l’ordre de sa Volonté. To
152 t que partout où l’on appelle un chat un chat, le mal recule et perd de ses prestiges ; c’est pourquoi il a inventé la lang
153 pour proposer après mille autres mes réformes. Le mal est trop profond, le désespoir trop vrai, les hommes trop occupés à s
154 u point où elle en est, ce ne serait pas un grand mal . Mais ils ne pourront rien sur le mystère qui fait qu’à de certains m
155 ous rend au sérieux. Il nous apprend à opposer au mal le bien, et non pas le demi-mal de petites perversions. Il nous rend
156 ale qui mourut sur la défensive, et qu’ils ont si mal défendue. Il s’agit simplement de la grandeur que nous saurons imagin