1
ts, c’est que l’on doute en réalité de la commune
mesure
de la culture et de l’importance qu’il y aurait à la traduire avec fi
2
age, la négation de la culture, la négation de sa
mesure
vivante et de la dignité de ses grands prêtres, les « clercs », dit-o
3
culture ne « rend » plus. Elle n’est plus à notre
mesure
, elle nous offre des nourritures de luxe, et nous avons besoin de pai
4
is pouvoirs, libérés eux aussi du contrôle et des
mesures
de l’esprit, se débattent dans l’opportunisme, ballottés entre l’opin
5
de la culture qu’elle prétend remplacer. Dans la
mesure
où la culture bourgeoise est liée aujourd’hui aux conditions économiq
6
re est travail, revendication constructive ; elle
mesure
à la fois la pensée et l’action. Elle est comme la mesure vivante de
7
la fois la pensée et l’action. Elle est comme la
mesure
vivante de la société rénovée. Mais la situation se renverse au siècl
8
ourquoi : parce qu’on sentait obscurément que les
mesures
du siècle avaient changé. Mais on n’en avait pas une conscience assur
9
choses en les organisant, elle les a réduites aux
mesures
de l’utilité générale. C’est dans cette guerre d’usure, millénaire, q
10
qu’elle comporte : la réduction de l’homme à des
mesures
chiffrées. Mais la raison n’est pas seulement cet instrument de not
11
i se survit. Là encore, elle est légitime dans la
mesure
où elle s’ordonne à un idéal plus « humain », j’entends plus favorabl
12
notre lutte contre la mort. Imposer l’ordre et la
mesure
humaine à l’anarchie des forces naturelles, voilà l’affirmation, ou p
13
es d’action comme tels, voilà l’aboutissement des
mesures
rationnelles qui furent un temps celles du Progrès. Et nous voici rev
14
VImportance de la notion de commune
mesure
Ce raccourci d’une évolution séculaire est sans nul doute stylisé :
15
nnaître cette logique interne, c’est se mettre en
mesure
de prédire les développements de la culture. L’histoire a toujours co
16
mportance décisive de ce que j’appelle la commune
mesure
de la pensée et de l’action. On voit que cette commune mesure est l’e
17
pensée et de l’action. On voit que cette commune
mesure
est l’essence même de toute culture. Car si la pensée et l’action se
18
qu’il n’y a vraiment culture que là où règne une
mesure
commune. Car sans mesure il n’est pas de grandeur, ni par conséquent
19
ture que là où règne une mesure commune. Car sans
mesure
il n’est pas de grandeur, ni par conséquent de valeur. On voit enfin
20
deur réelle résident dans la vérité de la commune
mesure
régnante. Mais un exemple ne saurait suffire quand il s’agit d’un phé
21
ains aspects fondamentaux de la notion de commune
mesure
. Le type à peu près idéal d’une mesure à la fois souveraine et vraie,
22
de commune mesure. Le type à peu près idéal d’une
mesure
à la fois souveraine et vraie, nous le trouverons chez les anciens Hé
23
casion de saisir d’un coup d’œil l’instant où une
mesure
, pourtant vraie, se corrompt. L’anarchie de notre langage révélera l’
24
révélera l’anarchie spirituelle d’un monde où la
mesure
est morte. Enfin les tentatives de rénovation qui sont en cours en UR
25
at : une culture unifiée par la force, et dont la
mesure
actuelle est une tactique au service de la force commune, et non pas
26
aint-Martin (L’Homme de désir.) J’ai parlé d’une
mesure
« vraie ». Mais quels sont les critères objectifs de la vérité que j’
27
ue j’ai en vue ? Quelles sont les « notes » de la
mesure
vraie ? Je répondrai par deux définitions que l’exemple du peuple héb
28
uer ce qui va suivre. Et d’abord, je dirai qu’une
mesure
est vraie lorsqu’elle consiste dans le rappel constant des fins que p
29
constant des fins que poursuit la culture. Vraie
mesure
, ce sous-entendu clairement perçu par tous les clercs, qui rapporte t
30
Je m’en tiens donc à ce critère formel : la vraie
mesure
réside d’abord dans la conscience permanente d’une finalité commune à
31
outes nos œuvres. En second lieu, je dirai qu’une
mesure
vérifiée par ce critère formel doit être en même temps vérifiée par s
32
é intrinsèque. On pourrait concevoir en effet une
mesure
qui satisfasse au critère téléologique, et qui pourtant ne porte pas
33
permanente. On pourrait concevoir par exemple une
mesure
imposée par l’État et qui se révèle incapable d’épouser, pour le vivi
34
critères n’existent pas ou cessent d’exister, la
mesure
d’une société se détruit d’elle-même, fatalement. C’est le cas présen
35
elle-même, fatalement. C’est le cas présent de la
mesure
bourgeoise, nous le verrons, et ce fut le cas de la mesure qui domina
36
urgeoise, nous le verrons, et ce fut le cas de la
mesure
qui domina l’Europe du Moyen Âge. ⁂ L’histoire du monde n’a pas connu
37
a, une vocation démesurée où il a pris son unique
mesure
. S’il est vrai qu’un prophète authentique est un homme sans biographi
38
l’Arche sont les Tables de la Loi. La Loi est la
mesure
sacrée. C’est elle qui rappelle à la fois l’origine et la fin du peup
39
manente de toute action et de toute pensée. Vraie
mesure
, donc, et mesure commune. On porte l’arche au-devant des armées, dans
40
action et de toute pensée. Vraie mesure, donc, et
mesure
commune. On porte l’arche au-devant des armées, dans la guerre, comme
41
terdit pendant les guerres civiles : c’est que la
mesure
est indivisible. Dieu est au ciel, sa loi est sur la terre, et les pr
42
eur. Car ce qui est grand, c’est ce qui comble la
mesure
. Ce n’est pas la richesse mais la fidélité. Ce ne sont pas les moyens
43
poésie de l’Occident chrétien sera grande dans la
mesure
où elle sera biblique ou grecque, sublime dans la mesure où la synthè
44
où elle sera biblique ou grecque, sublime dans la
mesure
où la synthèse des deux traditions sera dominée par l’élément bibliqu
45
de sa pauvreté même, qu’à cause de l’absolu de sa
mesure
, et de la promesse qu’elle portait. Mais cette Promesse enfin s’est i
46
tte Promesse enfin s’est incarnée. Et dès lors la
mesure
n’est plus dans l’ancienne Loi, mais dans la foi qui se manifeste, da
47
pas cru à sa victoire et qui repousse la nouvelle
mesure
, c’est-à-dire la Nouvelle Alliance, est aujourd’hui le peuple sans me
48
Nouvelle Alliance, est aujourd’hui le peuple sans
mesure
, sans limites et sans foyer. Sans espérance, il crée des utopies. San
49
donné au peuple l’expression légale de sa commune
mesure
: le Décalogue. Ainsi la fin crée ses moyens. Cette hypothèse est auj
50
celle qui prend pour objet de son culte la vraie
mesure
, mais la mesure en soi, isolée de ses fins. La décadence du latin à l
51
pour objet de son culte la vraie mesure, mais la
mesure
en soi, isolée de ses fins. La décadence du latin à la fin du Moyen Â
52
’elle fit naître témoignent de sa primauté. Et la
mesure
du Moyen Âge, c’est justement cette primauté théologique. L’étudier
53
et aux législateurs, le latin. La décadence de la
mesure
catholique23 — et je ne dis pas de l’Église de Rome, mais bien de son
54
igure la persistance de l’esprit romain, est la «
mesure
» qui permet d’estimer la conduite des choses humaines, en tant que l
55
u’hommes simplement, c’est la vertu qui est notre
mesure
; lorsque nous agissons en citoyens : la loi ; lorsque nous agissons
56
et telle que la fixèrent les classiques, comme la
mesure
actuelle au xiiie siècle. Le titre même de son traité nous met en ga
57
« signes » latins, selon lui, ne sont vraiment la
mesure
commune qu’en tant qu’ils vivent dans les divers idiomes vulgaires et
58
inelle. Les « simplicissima signa » ne sont ainsi
mesure
actuelle que s’ils participent réellement à la vie de la culture, en
59
é sur le sens du langage dont dépend l’action. La
mesure
latine n’est valable qu’en tant qu’elle s’incarne et agit dans le lan
60
ce qui donne à Dante cette conscience aiguë de la
mesure
à sauvegarder. Déjà s’avance le très subtil faussaire Pétrarque. Car
61
e de symbole, le premier péché qualifié contre la
mesure
latine. C’est Pétrarque qui, le premier, déclare que l’idiome italien
62
a conformité aux meilleurs modèles antiques27. La
mesure
cesse d’être un outil. Elle se distingue de son action pratique. Elle
63
commencée. ⁂ Il faut placer cette « crise » de la
mesure
latine aux débuts du xive siècle. La coïncidence est frappante : c’e
64
’un très sûr instinct — par un refus d’user de la
mesure
linguistique commune aux chancelleries et à l’Église : la requête est
65
: les rédacteurs de la requête ont compris que la
mesure
latine a cessé d’être réellement commune. Et quand Guillaume de Nogar
66
u plus grand clerc du monde, il fonde la nouvelle
mesure
, il inaugure la révolution29. La décadence de la mesure accélère touj
67
, il inaugure la révolution29. La décadence de la
mesure
accélère toujours la scission entre la pensée et l’action — dont elle
68
le : la Réforme. Considérée du point de vue de la
mesure
linguistique, la Renaissance n’est qu’un essai de restauration artifi
69
blics et solennels31. » Ainsi le glissement de la
mesure
est accompli : ce qui était le sous-entendu indiscuté, la règle vive
70
évolution spirituelle est définie : en face de la
mesure
ancienne qui se survit en tyrannie stérile et idolâtre, affirmer une
71
vit en tyrannie stérile et idolâtre, affirmer une
mesure
nouvelle, une mesure qui ramène d’un même mouvement l’Église, la poli
72
le et idolâtre, affirmer une mesure nouvelle, une
mesure
qui ramène d’un même mouvement l’Église, la politique et la culture à
73
l’efficace. Ce n’est plus celui qui se sert d’une
mesure
adorée pour elle-même, mais c’est celui qui recrée une mesure en se m
74
e pour elle-même, mais c’est celui qui recrée une
mesure
en se mettant au service de la foi. Luther à Worms et à Augsbourg, vo
75
our nourrir une paix fardée32 ». Ce conflit de la
mesure
stérilisée, idolâtrée, et de la mesure recréée, c’est dans le débat q
76
flit de la mesure stérilisée, idolâtrée, et de la
mesure
recréée, c’est dans le débat qui opposa Calvin au cardinal Sadolet qu
77
it qui a des pieds et des mains !33 » 23. Toute
mesure
vraie doit être « universelle » dans le temps de sa vérité et les lim
78
onversion personnelle, application d’une série de
mesures
économiques., transmutation de toutes les valeurs morales, etc. Et to
79
ant. Et leurs conseils paraissent obscurs dans la
mesure
où ils se veulent scrupuleux. C’est pourquoi la plupart renoncent à e
80
u que le sens des fins vienne à faiblir et que la
mesure
commune cesse d’être effectivement perçue et observée, l’on assiste à
81
ous en donnera donc de nouveaux fabriqués à notre
mesure
, — et quelle misérable mesure ! « Slogans » publicitaires, mots d’ord
82
x fabriqués à notre mesure, — et quelle misérable
mesure
! « Slogans » publicitaires, mots d’ordre politiques, tels sont les e
83
es, quel que soit leur régime politique. Ainsi la
mesure
n’est plus cette loi qui vit en l’homme réel et personnel, cette alli
84
IXTentatives de restauration d’une commune
mesure
Au cours des analyses historiques qui précèdent, nous avons vu comm
85
t, apparaissent et se défont en même temps que la
mesure
qui les anime. Car la mesure est le constant rappel des fins communes
86
en même temps que la mesure qui les anime. Car la
mesure
est le constant rappel des fins communes à la pensée et à l’action. E
87
arnent, soit qu’ils la créent contre une ancienne
mesure
défaillante (prophètes et révolutionnaires) soit qu’ils la maintienne
88
urent les plus grands de ce siècle, quelle est la
mesure
qui nous permet de porter un tel jugement ? Si nous disons qu’ils ont
89
se n’avait plus d’idéal. L’argent était devenu la
mesure
effective et pourtant il n’unifiait rien, et ne rappelait aucune fin
90
és et des cultures, de ce que je nomme la commune
mesure
, le spectacle des deux plus grandes révolutions du xxe siècle suffir
91
là deux tentatives colossales pour restaurer une
mesure
commune. Le seul mot de totalitaire qui qualifie les deux régimes fon
92
poque. Ils ont refait au moins provisoirement une
mesure
, en imposant une fin commune à l’action et à la pensée. Et dans ce se
93
s qu’il s’agit de construire. Mais que valent ces
mesures
imposées ? Quelle est la vérité des fins qu’elles servent ? Et si ces
94
XLa
mesure
soviétique La plupart des erreurs que l’on commet lorsqu’on se mêle
95
ser ces terres immenses, n’eussent pas adopté des
mesures
très différentes de celles que décréta Lénine. Mais d’autre part, on
96
iert surtout la pensée — doivent s’ordonner à une
mesure
commune en vue de réaliser cette fin commune qu’est l’univers sociali
97
l’univers socialisé. ⁂ On connaît le nom de cette
mesure
, son incarnation très visible et ses moyens d’action ou même de contr
98
e de contrainte : c’est le PLAN40. J’insiste : la
mesure
effective à quoi s’ordonne toute la construction russe n’est plus la
99
si dans l’histoire universelle, on trouverait une
mesure
commune qui apparaisse à première vue plus strictement, plus arithmét
100
nais. L’assimilation de la culture (et donc de sa
mesure
) au Plan, est même si radicale, ou si naïve, que les Soviets en sont
101
notre examen de la valeur du Plan considéré comme
mesure
culturelle, sans plus tenir compte de ces énormités peut-être inévita
102
ennal nos deux critères objectifs de vérité de la
mesure
. 1° Le Plan joue-t-il parmi les communistes russes le rôle d’un perma
103
s les pays capitalistes. L’avantage d’une commune
mesure
donnant un sens aux moindres tâches individuelles, qu’elle situe dans
104
it être, en tous les domaines, le caractère d’une
mesure
vivante ? L’idéal du Plan soviétique, qui est le monde intégralement
105
té des êtres. Il fallait désormais recourir à une
mesure
qualitative que le Plan ne pouvait fournir, n’ayant pas voulu en prév
106
t tenter l’esprit. Il serait vain de le nier : la
mesure
imposée par le Plan et qui régit encore l’action pratique des communi
107
communistes, est d’ores et déjà combattue par une
mesure
spirituelle toute différente, et à certains égards, contraire. C’est
108
ogiquement de Marx, et dont il entendait faire la
mesure
commune de la pensée et de l’action : « Donnez d’abord le pain à tous
109
— devait résulter une scission, et le désir d’une
mesure
plus vivante. La scission vient de s’opérer, et seule l’inquisition i
110
ues réussit à masquer son étendue. Le désir d’une
mesure
plus vivante se manifeste bien souvent à l’insu de ceux qu’il tourmen
111
rix de salaires merveilleux44. Il découvre que la
mesure
qu’on voulait imposer à son orgueil n’est encore qu’une immense caric
112
ie de concevoir une illusion, une démesure ou une
mesure
qui fasse battre pendant cinq ans le cœur d’un peuple. Cela suffira s
113
nous être utile pour une future construction : la
mesure
pseudo-marxiste que les Soviets proposent en exemple s’est avérée, ap
114
; et j’ajouterai : de critique méfiante, dans la
mesure
où les jeunes communistes viennent à nous avec cette morgue que l’on
115
XILa
mesure
nationale-socialiste L’élite française s’est fait depuis quelques a
116
versité et peuple : la guerre était partout et la
mesure
commune nulle part. Hitler parut et dit : Je suis le Parti, je suis l
117
ande à venir. C’était l’incarnation de la commune
mesure
, la fin de l’angoisse, et l’inauguration d’un Troisième Empire religi
118
Allemagne, l’Allemagne c’est Hitler. » — Voilà la
mesure
, et son incarnation visible à tous. « La nation est le contenu et la
119
voir d’action »48. — Voilà les fins auxquelles la
mesure
doit conduire, avec une rigueur fanatique, — ce fanatisme traduisant
120
leur d’un dessein millénaire. ⁂ Comment une telle
mesure
va-t-elle pouvoir régir l’ensemble des activités intellectuelles ? Co
121
bien qu’à l’esprit des usagers de la culture, la
mesure
prétendue universelle. Or cette mesure étant en fait celle qui a régl
122
ulture, la mesure prétendue universelle. Or cette
mesure
étant en fait celle qui a réglé d’abord l’action, et l’action de mass
123
ns leur essai de créer, par la force, une commune
mesure
pour la pensée et pour l’action. La démonstration que j’ai esquissé
124
s situations de départ différentes, prouve que la
mesure
réelle, dans l’un et l’autre cas, n’est pas la doctrine, mais la tech
125
a technique de l’action sur les masses. C’est une
mesure
partielle, valable pour la seule action au cours de laquelle elle s’e
126
i sont censées configurer la culture. 2° Or cette
mesure
partielle ne peut pas réussir à créer une communion vraiment vivante.
127
sprit est la suivante : ou bien il se soumet à la
mesure
faite pour régler l’action (entendez l’action politique !), c’est-à-d
128
ent une force d’opposition, détruisant la commune
mesure
. Ce processus est déjà commencé dans les deux dictatures rivales, et
129
cer par l’extérieur, si nous voulons rétablir une
mesure
commune à la pensée et à l’action. Car un ordre extérieur n’est solid
130
XIIIcommune
mesure
et acte de foi Parmi toutes les mesures que les hommes ont su donne
131
Icommune mesure et acte de foi Parmi toutes les
mesures
que les hommes ont su donner à leurs pensées et à leurs actes, certai
132
ont failli à leur vocation. Tel fut le cas de la
mesure
des Juifs, et de la mesure médiévale. C’est la vraie trahison des cle
133
. Tel fut le cas de la mesure des Juifs, et de la
mesure
médiévale. C’est la vraie trahison des clercs : l’idolâtrie, la simon
134
la simonie ou la sécularisation. Il est d’autres
mesures
qui se détruisent d’elles-mêmes, malgré toute la fidélité de ceux qui
135
i dénonce leur insuffisance. Tel fut le cas de la
mesure
rationaliste qui conduisit la bourgeoisie à son triomphe, puis à sa n
136
triomphe, puis à sa négation ; tel est le cas des
mesures
politiques que s’imposent les dictatures. Du court destin de la cultu
137
e et unique constatation : celle de l’échec d’une
mesure
rigoureuse, monumentale, effectivement commune, mais partielle. J’ai
138
qué ailleurs la maxime qui paraît justifier cette
mesure
et qui explique son insuffisance : « Commençons par le matériel !52 »
139
Il faut faire maintenant le dernier pas : si une
mesure
se révèle trop étroite, c’est que la fin qu’elle prépare et symbolise
140
hose. Ainsi l’action va d’un côté, réglée par une
mesure
autoritaire, — l’argent, le Plan, l’État, le chef — et l’esprit va d’
141
ime tout, qui exige tout, et qui impose à tout la
mesure
de son espérance ? Car il ne s’agit de rien d’autre, à chaque instant
142
seul exemple. Juger le système soviétique, ou la
mesure
soviétique, ce n’est pas discuter telle ou telle modalité de son appl
143
it bien aboutir là. Car si l’on peut vérifier une
mesure
au moyen de critères formels — c’est à quoi je me suis employé au cou
144
ui ne soit un acte de foi. Juger le système ou la
mesure
soviétique, c’est uniquement, et après tout comme avant tout, faire o
145
ée et de l’action. Tout le problème de la commune
mesure
se ramène alors à ceci : quelle est cette vérité dernière assez certa
146
s conditions, et en vertu de notre destinée, à la
mesure
soviétique ou à la mesure hitlérienne, c’est qu’elles sont extérieure
147
de notre destinée, à la mesure soviétique ou à la
mesure
hitlérienne, c’est qu’elles sont extérieures à la personne. Elles sou
148
, mais non pas pour l’homme total. Elles sont des
mesures
de propagande, non pas d’éducation réelle. Elles poursuivent et incar
149
actique. Enfin, et du seul fait qu’elles sont des
mesures
de propagande, elles sont précisément trop simples. Elles se définiss
150
otre être lorsqu’il tend activement vers elle. La
mesure
que nous cherchons ne peut donc être définie qu’en relation avec la v
151
au seul appel du but final. Cette méthode sera la
mesure
que nous cherchons : à la fois intime et active, réglant la pensée et
152
Mais il reste à tirer de notre examen de quelques
mesures
anciennes ou actuelles, la conclusion précise en vue de quoi nous som
153
XIVL’appel à la commune
mesure
, ou l’Europe du xxe siècle Je ne connais qu’un moyen de résister
154
emples de civilisations anciennes fondées sur des
mesures
déterminées, et tirant justement de ces mesures ce que nous appelons
155
s mesures déterminées, et tirant justement de ces
mesures
ce que nous appelons leur grandeur. L’Inde ancienne, la Grèce d’Homèr
156
ui symbolisaient leur grandeur. Et l’histoire des
mesures
communes ordonnées à ces grands desseins, et ordonnant toutes choses
157
s ou des organismes en lesquels s’incarnèrent des
mesures
, selon les temps et les lieux, ou les astres. C’est pourquoi j’ai bor
158
e à celle de quelques incarnations ou symboles de
mesures
communes. J’ai choisi ces signes à dessein aussi divers et précis que
159
Plan russe, le concept de Führer. Cependant, une
mesure
n’est rien, et ses symboles ne signifient rien, si l’on oublie les fi
160
nce d’un grand dessein, c’est l’incarnation d’une
mesure
commune à tous les ordres et qui les harmonise. Il était nécessaire d
161
aussi les mécanismes ou les fatalités de quelques
mesures
, et leurs rapports avec les fins qu’elles ont servies ou qu’elles ent
162
s ou qu’elles entendent servir. La question de la
mesure
d’une civilisation est sans nul doute la question-mère de toute probl
163
vu qu’elle ne comporte pas de réponse en soi. Une
mesure
n’est en soi ni vraie ni fausse ; elle n’est que plus ou moins fidèle
164
cte de foi — déterminera notre jugement sur cette
mesure
. ⁂ Si nous voulons restaurer une mesure dans notre civilisation défai
165
sur cette mesure. ⁂ Si nous voulons restaurer une
mesure
dans notre civilisation défaite, il nous faudra donc commencer par ce
166
faudra donc commencer par ce qui détermine toute
mesure
: il nous faudra commencer par la fin ! Et non pas emprunter ici ou l
167
fins qui ne sont pas les nôtres. On ne refait une
mesure
qu’en retrouvant une foi. Mais on ne retrouve une foi qu’en discernan
168
en résulte et s’en souvient. L’ersatz de commune
mesure
, dans les régimes bourgeois capitalistes, c’était l’argent. Mais le c
169
c’était l’argent. Mais le crédit s’écroule, et la
mesure
devient le manque d’argent. C’est cette angoisse avant tout qui expli
170
urgentes, enfin solides, de s’aimer ? La commune
mesure
des États neufs, c’est au contraire une mystique conquérante. Mais là
171
ne peut survivre bien longtemps à la ruine de la
mesure
spirituelle qui avait déterminé sa forme et défini ses buts lointains
172
reur possible, et à elle seule, que toute commune
mesure
est morte parmi nous, et que nulle mesure vraie n’est encore restauré
173
commune mesure est morte parmi nous, et que nulle
mesure
vraie n’est encore restaurée. Le régime libéral n’a plus la force de
174
une grandeur quelconques dépendent à la fois des
mesures
et du lieu et du temps où on les mesure. Seuls donc les groupes de fo
175
fois des mesures et du lieu et du temps où on les
mesure
. Seuls donc les groupes de forces ou d’hommes, exactement situés dans
176
ns le temps ou l’espace, peuvent en appeler à une
mesure
commune. Seul l’homme déterminé par ses relations prochaines et activ
177
lations prochaines et actives peut se sentir à la
mesure
des temps nouveaux. Sinon, il n’est qu’angoisse et arbitraire, isolem
178
niverselle, religieuse : l’attente d’une nouvelle
mesure
, d’une nouvelle image du monde où l’homme s’éprouve de nouveau réel,
179
s voisins ; ou bien nous recréerons notre commune
mesure
originale, à la faveur d’une révolution qui nous apporte au moins l’é
180
mpénétrable54. Nos fins sont d’autres fins, et la
mesure
qui doit les incarner ne sera inventée que par nous. Non seulement no
181
rce personnelle, celle que donne la vérité. Notre
mesure
commune ne sera pas collective, extérieure à notre personne : cela n’
182
lus individuelle : on ne peut pas ressusciter des
mesures
mortes. Je dis qu’elle sera personnelle, qu’elle sera la mesure de l’
183
Je dis qu’elle sera personnelle, qu’elle sera la
mesure
de l’homme en tant qu’il se possède dans ses relations actives avec t
184
tre, vers ce que je pressens, vers cette nouvelle
mesure
que l’élan seul pour la saisir va préciser. ⁂ Il m’a semblé qu’à l’or
185
e notre crise et de la décomposition des vieilles
mesures
, il y avait une crise de l’esprit, et une défection de la culture ; e
186
rte quel homme d’envisager tous les aspects de la
mesure
que nous ne faisons que pressentir. C’est pourquoi, laissant dans les
187
t devenu pour moi comme un symbole de la nouvelle
mesure
. Il s’agira maintenant d’en éclaircir le sens, d’en dégager les conte
188
firmer le sens encore obscur que nous avons d’une
mesure
nouvelle. Essai d’éthique de la pensée — qui est peut-être une scienc
189
lémique, et qu’en ce sens elle est exacte dans la
mesure
où elle provoque. Tournons sa pointe vers un adversaire qui va se dés
190
; pour les autres, elle figure la force même que
mesure
la balance, et qui se passerait aussi bien de ce contrôle. Non point
191
e contrôle. Non point qu’aucune force existe sans
mesures
, mais le choix qui importe est celui-ci : préfère-t-on lire la mesure
192
x qui importe est celui-ci : préfère-t-on lire la
mesure
à l’aiguille, au terme d’une opération correcte, ou préfère-t-on la l
193
minismes figurant à ses yeux la vérité en soi, la
mesure
de toutes les mesures, et le correctif nécessaire à toute opinion per
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es yeux la vérité en soi, la mesure de toutes les
mesures
, et le correctif nécessaire à toute opinion personnelle. Lorsqu’un cl
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alances, et pendant qu’on y est, aux poids et aux
mesures
. Certes, car eux aussi naquirent d’un acte autorisé. Si des penseurs
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, en effet. Vous les voyez parfois, perdant toute
mesure
, s’élancer dans des envolées délirantes qui les portent jusqu’aux éto
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cle. Elle en figura tout ensemble le bon goût, la
mesure
, et la suprême astuce. Toutefois le danger d’un écart, par ailleurs c
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leurs mérites respectifs. 71. Voir : La commune
mesure
, chap. 2 à 4. 72. Voir les chapitres sur le Servage et le Travail,
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par une voie négative, l’intuition d’une nouvelle
mesure
. Maintenant il faut repartir, il faut prouver, comme Diogène le mouve
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ut prouver, comme Diogène le mouvement, que cette
mesure
existe, qu’elle a un sens. Or, pour qu’une chose, ou une action ou un
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que réalité en mouvement, comme par exemple notre
mesure
nouvelle, on peut décrire la situation d’où le mouvement résulte, ou
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c’est concevoir et reconnaître dès maintenant une
mesure
nouvelle, une mesure qui soit commune à la pensée et à l’action, à l’
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connaître dès maintenant une mesure nouvelle, une
mesure
qui soit commune à la pensée et à l’action, à l’élite et au peuple qu
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élite devrait aider. C’est surtout incarner cette
mesure
par des actes, et transformer le monde à son image. Voilà sans doute
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e désigne ma formule, et dont je dis qu’il est la
mesure
, le fondement de la culture apte à régir une communauté nouvelle ? Il
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retrouver dans tel ouvrage qui s’ordonnerait à la
mesure
que nous cherchons. Première vertu : le réalisme Tout le malheu
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res de l’époque. Il paraît même décroître dans la
mesure
où croît la quantité des discours, des journaux. Ce serait donc le pr
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mme l’étend même à tout ce qui l’entoure, dans la
mesure
où il voudrait l’humaniser. Tout être vivant porte le nom qu’Adam lui
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e qui se sait sans fin dans cette vie, et dont la
mesure
n’est jamais dans aucun résultat en soi, mais seulement dans l’acte r
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— Ils nous disent tous d’aller à notre vie. La
mesure
occidentale Depuis quelques milliers d’années que les peuples édif
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qu’ils n’ont imaginé qu’un assez petit nombre de
mesures
communes réglant leur vie, leur pensée, leur action, leur lutte contr
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par le roi ; et nous voyons les Russes bâtir une
mesure
matérielle et les Allemands une mesure populaire, qui ne sont encore
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bâtir une mesure matérielle et les Allemands une
mesure
populaire, qui ne sont encore que des raisons d’État, perfectionnées
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gande. En somme, il n’y a guère que deux types de
mesures
: le principe spirituel ou le cadre institutionnel. Le grand prestige
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d’une culture et d’une économie qui n’ont plus de
mesure
commune depuis cent-cinquante ans déjà. Nous assistons à des essais d
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pas à situer, à baptiser, l’incarnation de cette
mesure
spirituelle. L’Arche de l’Alliance, l’Église, le César, le Roi, le Di
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tateur, l’État : voilà des signes matériels de la
mesure
. Est-il possible de leur opposer dès maintenant un signe aussi grandi
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tre génération. C’est le principe spirituel de la
mesure
qu’il nous faut tout d’abord définir, et le signe naîtra ensuite. Or
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nautaire, que nous appelons. Incarnation de la
mesure
occidentale : la personne Je ne reprendrai pas ici la distinction
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s je tiens cet « excès » pour plus sérieux que la
mesure
même qu’il s’agit d’éprouver une dernière fois. L’esprit de l’homme s
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Dieu, notre acte est seulement restaurateur. À la
mesure
de sa violence, il tente de rétablir les créatures dans leur état inc
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pense en puissance d’acte le lieu de la nouvelle
mesure
communautaire. Enfin j’ai essayé de circonscrire le point central, le