1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « L’histoire suisse commence avec Guillaume Tell »
1 près des ruines de Vindonissa, autrefois capitale militaire de l’Helvétie romanisée. Les Habsbourg ont déjà le génie des mariages
2 lieu du xiiie siècle, et sans doute une alliance militaire en 1273, au moment de l’élection de Rodolphe. Il est certain que leur
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « La Suisse est née de la révolte de pâtres libertaires contre le despote autrichien »
3 Italie, en Bourgogne leur éducation politique et militaire .9 Donc, point de pâtres en cette affaire. Pas davantage de démocrat
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Le pacte de 1291 a fondé la Suisse »
4 sbourg, se donne un embryon d’unité judiciaire et militaire  : par le Convenant de Sempach, en 1393, les droits des membres sont é
5 État, sa richesse, sa population et sa puissance militaire , il est tenu pour l’égal en qualité de tout autre État dans l’allianc
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Ce « petit peuple pacifique… »
6 cles suivants verront se développer la réputation militaire des Ligues, au cours d’une série stupéfiante de campagnes victorieuse
7 i de France, ont fait d’eux la première puissance militaire d’Europe : Svizzeri armatissimi e liberissimi ! peut alors écrire Mac
8 nsable au succès de leurs ambitions. La puissance militaire est là, mais l’État fédéral n’existe pas. Les Suisses n’ont pas la po
9 chacun de ses citoyens, civils autant ou plus que militaires , tels que peuvent l’être les fascistes, les communistes ou les capita
10 demi-siècle auparavant. Ce n’est pas la puissance militaire , nous l’avons vu, qui a fait défaut aux grands desseins des Diesbach,
11 e de moins en moins son compte et leur réputation militaire se dégrade. Dans la seconde moitié du xviie siècle, on voit se génér
12 rime et humilie cette patrie laissée sans défense militaire . Ici éclate l’absurdité finale à quoi devait mener le service étrange
13 s’empressent de signer de nouvelles capitulations militaires avec huit souverains, mais le noyau d’une armée fédérale est créé : c
14 près la même proportion, à cette date.) Ce régime militaire , aussi boiteux et inefficace que le régime confédéral dont il émane,
15 clamé. La Constitution de 1848, dans ses articles militaires , commence par déclarer : « Il ne peut être conclu de capitulations mi
16 larer : « Il ne peut être conclu de capitulations militaires  » (art. 11). À cette exécution sommaire du service étranger correspon
17 sera pas permanente, car on se méfie d’une caste militaire et l’on ne veut pas donner à l’État fédéral un pouvoir dont il puisse
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Ce petit peuple égalitaire… »
18 autorités fédérales, les fonctionnaires civils et militaires de la Confédération et les représentants ou les commissaires fédéraux
19 nités consulaires et bourgeoises, corporatives et militaires , — ce n’est pas le produit d’une brusque subversion mais d’une longue
6 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Un pays traditionnellement neutre »
20 nan fut le signal d’alarme décisif. La neutralité militaire fut au début la résultante d’une impuissance congénitale des Ligues à
21 toute politique d’intervention et toute alliance militaire . Mais c’était désormais par libre choix et d’un consentement unanime
22 s par la Révolution tendaient à rendre les forces militaires proportionnelles aux populations : le temps était passé où les canton
23 entre une union politique faible et un potentiel militaire fort, qui avait contraint l’ancienne Suisse à une neutralité de fait,
24 re dispensée de toute participation aux sanctions militaires que la Société pourrait être amenée à décréter. Cette neutralité dite
25 et c’est peut-être vrai, qu’en 1914 la neutralité militaire pouvait seule empêcher l’éclatement d’un État dont la partie alémaniq
7 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses »
26 dmise par la Diète, devait conduire à un désastre militaire et à l’instauration artificielle de la République helvétique, « une e
27 renforcer encore la centralisation, non seulement militaire mais économique et par suite sociale. De là, peut-être, le renverseme
8 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
28 Nous avons vu pour quelles raisons économiques et militaires une ligue d’États s’est transformée en un État fédératif. Acte essent
29 égime du blé, la durée des périodes d’instruction militaire , les impôts fédéraux. Il serait donc injuste d’affirmer que le Parlem
30 s citoyens suisses leur est donnée par le service militaire . Chacun sait que l’armée suisse est une armée de milices : la Constit
31 et des munitions. Cette disposition du règlement militaire — sans exemple dans d’autres pays — montre à quel point l’État fait c
32 pés en moins de trois jours. En 1948, le critique militaire français C. Rougeron écrivait : Le colonel de Montmollin, chef de l’
33 édérés. Cette armée ultradémocratique, sans caste militaire , toute mêlée à la vie du peuple, est devenue depuis 1848 l’agent prin
34 ie » qui ne porte pas seulement sur l’instruction militaire , mais aussi sur l’histoire, les institutions politiques, la neutralit
35 a presse ne manquent jamais de le signaler : « Au militaire , le défunt avait atteint le grade de… » J’observe que beaucoup de pro
36 rre. Cette liaison intime et quasi instinctive du militaire et du civique est peut-être, à mon sens, la raison principale du refu
37 suffrage féminin : faire payer aux femmes la taxe militaire si on leur accordait le droit de vote. Cette taxe est due par tous le
38 , c’est l’idéal, ou plutôt ce l’était. Politique, militaire , poético-civique, profondément sincère et agissant chez les trois hom
9 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
39 s les trains, avec lesquels j’ai fait mon service militaire ou que je rencontre à l’étranger, livrés aux joies inépuisables de la
40 arle du pays d’Appenzell où il a fait son service militaire (galon de bon tireur) et dont les maisons et les mœurs ne ressemblent
41 t que l’ont fait l’amour de la nature et l’esprit militaire . Toute la Suisse chante, depuis toujours. Jodels des Alpes, ces « acr
42 « En Suisse, tu n’auras que deux mois de service militaire , en France deux ans. » Après quoi toute sa vie se passe à Paris. Mais
43 laines lombardes. Ce double mouvement culturel et militaire se ralentit dès le milieu du xvie siècle, avec la fin des guerres d’
44 éral proposait et les Chambres votaient un budget militaire s’élevant à 1264 millions, dont une bonne part pour l’achat de « Mira
45 heter à l’étranger des objets dont l’utilité même militaire n’était pas démontrable (et ne le sera jamais, espérons-le). Tandis q
46 à subir l’autorité civile mais le goût du service militaire , les assemblées populaires souveraines apparaissent à certains histor
47 pour la curie romaine une importance politique et militaire très spéciale, et elle en profitait pour se faire accorder une foule
10 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
48 onsisterait en un système de pactes politiques et militaires , et de traités économiques entre pays prétendus souverains. C’est la
49 ont contraints à se retirer du jeu des puissances militaires . Autrement, ils courraient le risque de trahir leur mission spéciale,
50 internationale actuelle, économique, politique et militaire a, en fait, complètement transformé le sens, la portée et la réalité
11 1970, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Préface 1970
51 oposait un candidat à quelque promotion civile ou militaire  : « Est-il heureux ? » La Suisse a eu de la chance lors des deux guer