1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Avant-propos
1 e et de philosophie en douze langues anciennes et modernes  : 1. L’Europe est beaucoup plus ancienne que ses nations. Elle risque
2 forces. 3. L’Europe unie n’est pas un expédient moderne , économique ou politique, mais c’est un idéal qu’approuvent depuis mi
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
3 métope de Sélinonte au bas-relief ornant une gare moderne — celle de Genève —, d’Ovide à Victor Hugo et de l’auteur des mosaïqu
4 dans ces eaux, où quelques-uns de nos navigateurs modernes ont pensé la retrouver, où certains de nos géographes et géologues s’
5 tique : dans leur Atlas de géographie ancienne et moderne publié en 1829, Lapie père et Lapie fils font dériver Europe du celti
6 te et décrit une Europe assez proche des réalités modernes  : Et maintenant je vais parcourir de la plume l’Europe en tant qu’el
7 ccident ont subi au cours des siècles antiques et modernes des fluctuations beaucoup plus fortes que le terme d’Europe : tantôt
8 que toujours par oriens des mots que nos versions modernes rendront par « ciel » ou « soleil levant », voire par « germe » ! (ai
9 aussi les textes d’Horace et des poètes de l’ère moderne qu’on lira plus loin. Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1946, 32
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
10 « Origines » de l’Europe53. Ainsi les historiens modernes considéreraient comme le sommet de l’Europe — son « toit », dit l’un
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
11 pas un équivalent, a-t-on remarqué56, du pouvoir moderne de la Science ?) C’est pour saluer la marche de l’empereur Henri VII
12 instant quelque État centralisé et unifié au sens moderne . Sa conception est proprement fédéraliste : il veut l’union dans la d
13 chap. IV : Les précurseurs de l’internationalisme moderne . Le tome II (de 1648 à 1815) terminé par Auguste Schou, a paru en 195
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
14 ope, mais seulement la chrétienté. (Nos jugements modernes , sur ce point, sont donc frappés d’anachronisme.) Si l’on s’en tient
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
15 ne œuvre fortement remaniée ; enfin, des éditions modernes , restituant plus ou moins fidèlement le texte primitif, souvent « amé
16 rs, fut un grand fondateur d’État : « le Lycurgue moderne  », dira de lui Montesquieu. Fils d’un riche et noble amiral qui l’env
17 auteur plus de railleries qu’aucun écrit de l’ère moderne n’en aura jamais motivées. Bien entendu, ni cet excès d’honneur, ni c
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — En marge des grands plans, l’utopie prolifère
18 qui sont les nerfs de la Guerre. Cet esprit très moderne , et sobre, ne voit d’espoir que dans une trêve de vingt ans pour apai
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
19 ui va de Strabon et Ptolémée jusqu’aux géographes modernes , comme Rabbe. L’historien de la culture Paul Hazard a décrit mieux q
20 fois le dernier des Renaissants et le premier des Modernes , le continuateur de Pic de la Mirandole, de Giordano Bruno, de Cardan
21 que nous empruntons cette « Description du Monde Moderne  », très caractéristique de la vision de l’Europe et de sa place dans
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
22 elle n’ait en effet été bien entendue que par les modernes , les anciens ne l’ont pas ignorée. Les Grecs eurent leurs amphictyons
23 ’est donc en réalité le contraire du nationalisme moderne  : c’est le fédéralisme intégral, le retour à l’esprit des communes :
24 déralisme intégral la grandeur nationale (au sens moderne cette fois), alors, qu’ils suivent l’exemple du reste de l’Europe, qu
25 ilosophiques, septième entretien : « Que l’Europe moderne vaut mieux que l’Europe ancienne », 1768. 132. Cf. Contrat social, L
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
26 ouver la splendeur passée de l’Asie dans l’Europe moderne  ; mais bientôt le charme de ma rêverie fut flétri par un dernier term
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — La Révolution française et l’Europe
27 une suite de guerres qui créeront le nationalisme moderne . Une déclaration de Mirabeau, le 25 août 1790, annonce, par le coup d
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
28 inconscient, dialectique — naissance de la pensée moderne . Groupons ici quatre écrivains et philosophes qui, tout en appartenan
29 ncepts romains concernant les Imperators aux rois modernes et à l’empereur moderne qui, sans doute à l’origine, ne fut considéré
30 les Imperators aux rois modernes et à l’empereur moderne qui, sans doute à l’origine, ne fut considéré que comme général de la
31 des institutions proprement politiques… Les États modernes se sont ainsi formés ; — non, comme on a coutume de décrire dans la d
32 ituelle de l’Orient en précurseur des philosophes modernes de notre « décadence fatale ». Tantôt il voit l’Europe à la tête du p
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
33 n Constant se fait le précurseur des fédéralistes modernes , partisans d’une Europe unie dans ses diversités et opposant au natio
34 lomatiques de l’époque : Il faut, dans nos temps modernes , avoir l’esprit européen. … Les nations doivent se servir de guide le
35 un phénomène tellement rare, que si chaque nation moderne en était réduite à ses propres trésors, elle serait toujours pauvre.
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
36 ieuse des États protestants voisins. La politique moderne ne date que d’alors et certains États puissants s’efforcèrent de pren
37 rd et du Sud, du romantisme et du classicisme, du moderne et de l’antique, du christianisme et de l’hellénisme. L’Empire de Cha
38 ois dans Europa et dans les Leçons sur l’Histoire moderne . Elles distinguent fortement Schlegel et les romantiques allemands, m
39 volution de l’Asie, de l’Antiquité et de l’Europe moderne , comme s’il s’agissait réellement d’une évolution de l’Esprit. Le ter
40 nion durable des peuples : L’étude de l’histoire moderne qui débute, au fond, avec l’apparition du christianisme en Europe fai
41 le grand prêtre. Il fonde surtout, la sociologie moderne . Comme tous les saint-simoniens (d’Eichthal, Pierre Leroux, Feugueray
42 e, pour plus de précision, surtout dans les temps modernes , aux peuples de l’Europe occidentale. … On ne peut certainement espér
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
43 se fondre dans l’immensité de l’humanité la plus moderne . Voici l’exorde : Que l’Europe soit la bienvenue. Qu’elle entre chez
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
44 eté sont des concepts spécifiquement européens et modernes  : Les nations, entendues de cette manière, sont quelque chose d’asse
45 leurs dures, nettes, sans mélange. Quant au chaos moderne , il nous conduit au pire, mais il se peut que « l’esprit finisse par
46 moteurs et protagonistes, les apôtres de l’« idée moderne  », voudraient le moins faire entrer en ligne de compte. Ces mêmes con
47 nes sur les autres, font invasion dans nos « âmes modernes  », grâce à cette confusion. Nos instincts se dispersent maintenant de
48 n se combinant avec d’autres forces, anciennes et modernes , nous conduit irrésistiblement vers de nouvelles catastrophes, qui ne
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
49 , en 1917, que la peinture de plein air — alors «  moderne  » — « n’est pas faite pour le peuple » ; or c’est elle justement que
50 r, cet humanisme, précisément, cet idéal européen moderne de la Raison, du Progrès, de la Science et de la Culture, répugne à l
51 e pour notre pays. Ces deux mots sont européen et moderne . « Nous devons être européens », « nous devons être modernes », « il
52  Nous devons être européens », « nous devons être modernes  », « il faut se moderniser », « il faut marcher avec le siècle », il
53 ancien » qui peut s’opposer à celle d’« européen moderne  » et qui vaut autant qu’elle, pour le moins. Saint Augustin est Afric
54 agé dans divers domaines de la culture européenne moderne et, seul avec ma conscience, je me demande : « Suis-je Européen ? sui
55 nce, je me demande : « Suis-je Européen ? suis-je moderne  ? » Et ma conscience me répond : « Non, tu n’es pas Européen, ce qui
56 péen, ce qui s’appelle Européen ; non tu n’es pas moderne , ce qui s’appelle moderne. » Et je continue : « Et ce fait de ne te s
57 opéen ; non tu n’es pas moderne, ce qui s’appelle moderne . » Et je continue : « Et ce fait de ne te sentir ni Européen ni moder
58 nue : « Et ce fait de ne te sentir ni Européen ni moderne , ne t’ôte-t-il point ta qualité d’Espagnol ? » … Avant tout, et pour
59 se pour principes directeurs de l’esprit européen moderne , envers l’orthodoxie scientifique d’aujourd’hui, ses méthodes et ses
60  » : La fatalité qui joue contre les démocraties modernes , c’est celle de la fausse philosophie de la vie qui pendant un siècle
61 de citer. Au reste, qu’il s’agisse des Cassandres modernes (de Thomas Hobbes à Orwell, en passant par Swift, Butler, Spengler et
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
62 ise et justifiant le mot de Stendhal : « L’Europe moderne est née du christianisme. » Accordons à notre historien qu’au début d
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
63 ientismes antireligieux : l’origine de la science moderne serait bien moins grecque que biblique. C’est Karl Jaspers qui l’a mi
64 immenses conquêtes des sciences dans la recherche moderne . La science européenne est tournée sans limites vers tout ce qui est
65 on et un moyen pédagogique. D’où vient la science moderne , quelles impulsions l’ont engendrée ? Elle n’existerait pas sans la r
66 nombreuses insuffisances de la culture européenne moderne , nous nous demandons d’autant plus instamment : que fut donc cette cu
67 lture aux temps des origines, avant la corruption moderne  ?280 Voici, selon lui, ce que l’homme du xxe siècle, dans sa situa
68 érateurs. Deux de ses mythes fascinent l’Européen moderne , selon qu’il croit y reconnaître sa passion de l’aventure technique o
69 ît dans sa pleine stature, à la fois éternelle et moderne , quand on le compare au héros de l’Iliade. Achille, l’idole de l’Anti
70 stin avec la patience de Job. Revêtu d’un costume moderne , Ulysse apparaît aussitôt comme un authentique Européen du xxe siècl
71 lles s’exposent les deux écoles : Les historiens modernes , en particulier les Anglais, ont eu fréquemment tendance à se servir
72 tation. Son but est en effet de fournir à l’homme moderne un arrière-plan historique et de quoi se former une conception du mon
73 ire, la complaisance envers soi-même du philistin moderne . Il est, à l’opposé, un autre danger qui consiste à se servir de l’hi
74 ir de l’histoire comme d’une arme contre l’époque moderne , soit par suite d’une idéalisation romantique du passé, soit au profi
75 et des triomphes superficiels de la civilisation moderne , si nous tenons à découvrir les forces sociales et spirituelles qui o
76 les valeurs prométhéennes cultivées par l’Europe moderne qui ont frappé le reste du Monde. C’est le défi aux ordres sacrés, pl
77 que l’Occident a été le grand agresseur des temps modernes et chaque peuple pourra invoquer ses propres expériences pour justifi
78 ue la rencontre de notre civilisation occidentale moderne , depuis le xve siècle de notre ère. Et la nature humaine n’ayant guè
79 s gréco-romaines en des équivalences occidentales modernes . L’histoire ne se répète pas automatiquement et tout ce que peut fair
80 apable de donner au monde. Ils sont tous les deux modernes , dans le plein sens du mot, et en même temps traditionnels au plus ha
81 ue fois qu’un Picasso avance d’un pas dans la vie moderne , il avance en même temps d’un pas dans le passé européen… Hors d’Euro
82 tions : tel ou tel produit d’un « art prolétarien moderne  » dans la Chine d’aujourd’hui n’a plus rien de commun avec ce que nou
83 t mir genug bekannt, dit Faust, le grand Européen moderne . 4° Toutes les créations de l’Europe (l’Église et la philosophie, les
84 gémonie. Le secret de cette hégémonie, aux temps modernes , semble bien avoir résidé dans la puissance industrielle et technique
85 erné déjà l’essence de nos méthodes scientifiques modernes  ; mais elle ne s’en était servie que pour la contemplation, pour la r
86 fins pratiques !). Les réalisations industrielles modernes , qui ont attendu paradoxalement deux millénaires pour se manifester,
87 nt tout à ce qu’on a d’ordinaire écrit l’histoire moderne du point de vue nationaliste. Quelques-uns des plus grands historiens
88 et vicié toute la vie internationale de l’Europe moderne , elle a trouvé sa revanche dans la guerre européenne, qui a provoqué
89 international, et les conflits de l’impérialisme moderne démontrent une convergence européenne des appétits. Partout, la colle
90 permanente de l’Europe. Le découpage de l’Europe moderne en nations n’exprime pas cette « essence permanente », ne traduit pas
91 nt soutenu que, de toutes les langues de l’Europe moderne , c’est l’anglais qui offre le plus de richesses à qui veut écrire de
92 es de la Réformation puisèrent leurs inspirations modernes dans les vieux textes hébreux et grecs ; la Révolution française empr
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
93 udre, seul, les problèmes que lui pose l’économie moderne . À défaut d’une union librement consentie, notre anarchie présente no