1 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
1 un malheur. La société où nous vivons et dont les mœurs n’ont guère changé, sous ce rapport, depuis des siècles, réduit l’amo
2 n et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœurs , dans la confusion des morales et des immoralismes qui en vivent, aux
3 rapporter à ce mythe certaines confusions de nos mœurs . Étymologie des passions, moins décevante que celle des mots, puisqu’
4 cher d’enlever Iseut et d’obéir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent le droit du plus fort, elles le divinisent même
5 is est né d’une réaction à l’anarchie brutale des mœurs féodales. On sait que le mariage, au xiie siècle, était devenu pour
2 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
6 ontradiction flagrante entre les doctrines et les mœurs . Serait-ce alors dans le fait même de cette contradiction flagrante q
7 mythe ? 5.Contrecoup du christianisme dans les mœurs occidentales Pour introduire plus de clarté dans ce dédale dialect
8 paraît au xiie siècle entre les doctrines et les mœurs , une première conclusion peut être formulée dès à présent : L’amour-p
9 ’une vision de la femme entièrement contraire aux mœurs traditionnelles — (la femme se voit élevée au-dessus de l’homme, dont
10 de sermons plus chrétiens que les leurs, et leurs mœurs étaient pures… » Ce jugement rachète en partie les calomnies de l’Inq
11 es fondamentaux de l’Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu’elle traduisait des croyances toutes c
12 considérons54. L’un des meilleurs historiens des mœurs médiévales, J. Huizinga, nous propose sur ce point des exemples topiq
13 « surréalistes » qu’ait connues l’histoire de nos mœurs … Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le troubadour favori de
14 comparaisons littéraires. Mais certains traits de mœurs nous incitent à des rapprochements plus précis. On se rappelle que Tr
3 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
15 l point oubliée comme hérésie, et passée dans les mœurs comme poésie, que les mystiques chrétiens utiliseront ses métaphores
16 hant de la religion qui l’a créée, passe dans les mœurs , et devient langage commun. Maintenant, quand un mystique veut exprim
4 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
17 D’une influence précise de la littérature sur les mœurs D’une manière générale, il est bien difficile de vérifier l’influe
18 uotidienne d’une époque. « La musique adoucit les mœurs  » ? Je n’en sais rien, et personne ne saurait le démontrer. Et la pei
19 la littérature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’une ma
20 rature, au contraire, est la voie qui descend aux mœurs . C’est donc la vulgarisation du mythe, ou pour mieux dire : sa « prof
21 noncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs , qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècle. Mais je ne c
22 ogique. « Cela fait, conclut-il, une inégalité de mœurs qui est vicieuse. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement de l’au
23 voudra, d’une première éclipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de
24 partir de ce xviie siècle « rationnel » que nos mœurs se séparent des croyances religieuses (comme l’avait proposé Confuciu
25 ériterait un chapitre, mais son influence sur les mœurs ne s’est guère fait sentir que deux siècles plus tard. (Il a fallu qu
26 pprennent moins sur la descente du mythe dans les mœurs , que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai
27 ait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœurs n’autorise pas cette conclusion. Car la crise actuelle du mariage bou
5 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
28 — inconsciemment bien entendu — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or pas
29 ociale, un besoin d’autant plus impérieux que les mœurs sont plus féroces. Il faut élever l’amour à la hauteur d’un rite, la
30 rale courtoise ne parvint guère à transformer les mœurs privées des hautes classes, qui demeuraient d’« une rudesse étonnante
31 chap. 19) que cette période, du point de vue des mœurs et de leur littérature, se définit par une dernière tentative de myth
32 rre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont assouplies à tel point qu’elles tendent à n’offrir plus d’obs
33 et de problématique sentimentale. L’anarchie des mœurs et l’hygiène autoritaire agissent à peu près dans le même sens : elle
34 ituant le conflit du mythe et du mariage dans nos mœurs , le second décrivant une attitude que je donne bien moins pour la rép
35 de Sittengeschichte des Weltkriegs (Histoire des mœurs pendant la guerre mondiale). 181. Le lansquenet moderne, éprouvant q
6 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
36 a camarade Zetkin, le chef décrit ce désastre des mœurs , et il proteste avec toute l’énergie d’un « révolutionnaire professio
37 sion.) Vingt ans plus tard, le « redressement des mœurs  » s’est opéré, non par quelque sursaut vertueux, non par l’initiative
38 r pour première tâche de surmonter cette crise de mœurs . On commença par opposer à l’idéal antisocial de « bonheur » et de « 
7 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
39 n correspond à une érotisation sans précédent des mœurs  ? S’il fallait inférer des métaphores courtoises « grossières » aux m
40 érer des métaphores courtoises « grossières » aux mœurs des troubadours, ma déduction serait inverse de celle des savants mod
41 n’y a sans doute aucun profit au « règlement des mœurs  » pour les non-chrétiens. C’est une façon de les mettre, au contraire