1
té de l’opposition à peu près diamétrale des deux
mondes
s’atteste aux yeux du voyageur le moins prévenu. Atténuée en Europe p
2
e récit d’Avicenne est une initiation à l’Orient,
monde
des Formes de lumière, contrastant avec l’Occident du monde terrestre
3
Formes de lumière, contrastant avec l’Occident du
monde
terrestre et l’Extrême-Occident de la Matière pure. L’ange qui appara
4
ur et de la grâce de Dieu. Le fils d’un roi de ce
monde
quitte son palais princier pour aller dans la solitude la plus dénuée
5
à découvre que la voie du salut est de refuser le
monde
, le corps et la souffrance, pour s’élever vers le Rien transcendant.
6
et Connaissance. L’Oriental, tournant le dos au «
monde
» décide d’atteindre le salut par tout son moi, mais par son moi seul
7
l’ex-carnation trop facile. (On perd en chemin le
monde
créé, sa raison d’être, la connaissance et la maîtrise de ses structu
8
donc délivrant celle-ci des liens de Prakriti (le
monde
manifesté, qui est illusion) afin qu’elle aille vers l’Esprit, sachan
9
l s’agit de connaître Dieu non pas en écartant le
monde
manifesté, ou bien en se contentant à son sujet d’intuitions directes
10
l’observation suivante, faite en Inde. « Trop de
monde
partout ! Trois domestiques pour ma simple chambre d’hôtel. Sept ou h
11
eprésentent si peu dans son existence que rien au
monde
ne semble moins le mettre en danger ou le compromettre que le mystifi
12
on appartenance : il forme le bord, la lisière du
monde
du saint, comme les idoles le bord ou la lisière des Réalités divines
13
et d’histoire n’ont plus de pointe ni de but. Le
monde
magique est en forme de Boule, infinie et tout-englobante. En Occiden
14
ation, ni par suite de personne. De là découle un
monde
de conséquences précises, — un monde, littéralement, comme j’espère l
15
à découle un monde de conséquences précises, — un
monde
, littéralement, comme j’espère le montrer. Revenons à la déclaration
16
sont ici arrachées de leur place ; l’horreur d’un
monde
étranger lui monte au cœur. Cette horreur saisira toujours celui qui
17
’une directrice de théâtre (Mary Morgan). Tout ce
monde
s’est entendu pour trouver dans l’œuvre de Denis de Rougemont un livr
18
laise, en direction de 1848. (André Fontaine, Le
Monde
, au lendemain de la révolution hongroise.) Cinquante ans d’analyses p
19
lément d’âme pour ce corps subitement agrandi, le
monde
technique. Deux guerres mondiales, ruinant le prestige de l’Europe et
20
ence et se mirent à dénoncer sur tous les tons le
monde
moderne. Pieusement ou rageusement, objectivement ou cyniquement, au
21
ce de l’Occident, d’une Trahison des Clercs, d’un
Monde
sans âme, de la France contre les robots, de la machine contre l’homm
22
on seul échec, la dissidence de la pensée dans le
monde
moderne. À partir de 1919, les influences dominantes sur nos élites c
23
héros du refus individuel, les révoltés contre le
monde
moderne, ceux qui remettent en question ses lieux communs : le Progrè
24
ent. Tout devait avoir l’air de se passer dans le
monde
comme si ces choses n’existaient pas. Les grands industriels se croya
25
nsions de la planète fait apparaître la psyché du
monde
bourgeois (seule étudiée par Freud autour de 1900) comme un cas limit
26
nore que l’ouvrier américain est le plus riche du
monde
, l’ouvrier soviétique l’un des plus pauvres. Cet argument concret n’i
27
savants, apprentis sorciers, ont déchaîné dans le
monde
des forces inconnues. Il fait trop chaud, il fait trop froid pour la
28
es, épuisants ou dangereux. On ne connaît rien au
monde
de plus inoffensif. En revanche, l’invention du couteau, pourtant si
29
e d’exiger davantage ou de proposer mieux dans le
monde
d’aujourd’hui ? Certes, l’Europe réelle est loin de tels sommets, mai
30
urs régulatrices est en train de fomenter dans le
monde
entier des tensions inquiétantes, des malentendus pathétiques, une me
31
t ils expriment et transportent, en fait, tout un
monde
de valeurs complètement étranger à nos croyances traditionnelles ? »
32
s, et cette ambition singulière de transformer le
monde
matériel ? Si l’on remonte à leurs origines, on trouve la Grèce et le
33
cerne tout l’Occident, dans ses relations avec le
Monde
qu’il influence. Théoriquement, deux solutions nettes et radicales se
34
nanie. À Paris, le président du Conseil criait au
monde
: « Nous opposerons au droit de la Force, la force du Droit ! » Tradu
35
té que les totalitaires en apportent à vouloir un
monde
inhumain. Au grand public, ces études donneront une idée précise de l
36
ture, qu’elle doit à sa culture d’avoir dominé le
monde
, qui retourne aujourd’hui contre elle les armes physiques et morales
37
cisif de cette Europe dans les transformations du
monde
au xxe siècle, sa vocation, et son avenir si elle s’unit. 3° Créer d
38
américaine d’autre part : car confrontés avec le
Monde
, tous les Européens se découvriront frères, et verront mieux leur voc
39
s intérêts vitaux et affirmer sa vocation dans le
monde
actuel. Les politiques étrangères menées par ses nations « souveraine
40
ation commune de ces forces vis-à-vis du reste du
monde
nous appellent et nous poussent dans le même sens. Rien de plus effic
41
pe (juin 1959)j Si l’Europe disparaissait, le
monde
perdrait le secret d’un certain équilibre des contraires, d’une certa
42
Denis de Rougemont L’Europe s’est définie dans le
monde
par son pouvoir d’aller au-delà d’elle-même, de dépasser les conditio
43
nifiante. L’Europe n’a pas seulement découvert le
monde
: elle l’a fait. Épousons cette idée d’une Europe qui n’existe que da
44
, le « cosmopolite » du Portique, le « citoyen du
monde
» de Socrate. Et Plutarque loue Alexandre d’avoir voulu « réunir comm
45
r comme en un seul grand vase tous les peuples du
monde
entier » et d’avoir « ordonné que tous considèrent la Terre comme leu
46
ndre se trompait, s’il a cru qu’il régnait sur le
monde
: il n’en connaissait qu’un canton. Mais nous ne sommes pas victimes
47
guerre de 1914, les échanges de l’Europe avec le
monde
représentaient 38 % de son commerce. Aujourd’hui, les importations de
48
leur revenu national. L’Europe n’est rien sans le
monde
: elle doit être mondiale, par une nécessité vitale. 4. C’est l’Europ
49
représente aujourd’hui non seulement le Musée du
Monde
, mais son premier laboratoire. « Tout est venu à l’Europe et tout en
50
es ; ce Musée est une invention, cette Mémoire du
Monde
est un acte, et cette immense Récapitulation du genre humain est une
51
out » de ce qui donne sa figure à la modernité du
monde
. L’idée même de modernité, cet instantané du Progrès… L’idée même de
52
la diastole du cœur humain. Europe, donc, cœur du
monde
, et jamais plus qu’au siècle où, par nos œuvres et nos techniques, to
53
emière fois dans l’Histoire. S’il est vrai que le
monde
, irréductiblement, tend à devenir un organisme, on ne voit pas quelle
54
es. La Chine est encore loin de pouvoir vendre au
monde
les produits de son école du soir industrielle. L’URSS vit en autarci
55
xplique. Car les valeurs européennes, aux yeux du
monde
, ne sont universelles que dans la mesure où elles résultent de nos va
56
valablement l’ensemble Europe devant le reste du
monde
, aucun non plus ne peut prétendre à subsister par ses propres moyens,
57
r sang, que l’Europe entière n’est qu’un appel au
monde
. Quelles sont les chances actuelles de notre union, en d’autres terme
58
ambition des civilisations majeures : étendre au
monde
entier ses mesures et ses lois, son idée du cosmos et son idée de l’h
59
ens de citer se référaient tous au seul destin du
monde
gréco-romain, le mieux connu. Il se trouve que l’exemple est mauvais.
60
ir su se fédérer en temps utile, qu’y perdrait le
monde
? Et je donne dès maintenant ma réponse personnelle, présumant que pl
61
’approuvera : en perdant notre Europe vivante, le
monde
perdrait aussi les secrets et recettes d’un certain équilibre des con
62
nion des chrétiens (mars 1960)n Posé devant le
monde
entier par l’annonce d’un nouveau concile œcuménique, le problème de
63
te à toute religion — autant qu’à l’Occident — le
monde
communiste. Mais alors, c’est l’union de toutes les religions, et non
64
ion la mieux organisée, et c’est la plus forte du
monde
par le nombre de ceux qui s’y rattachent, qui est de l’ordre d’un mil
65
st de l’ordre d’un milliard. S’il est vrai que le
monde
communiste enferme un nombre équivalent d’individus, ce n’est qu’offi
66
l s’agit, pour le christianisme, non de gagner le
monde
mais de sauver son âme. Si tout homme qui se veut chrétien doit voulo
67
int par des hypothèses sur son « succès » dans le
monde
et sur sa condition. Ces motifs sont bien évidents. Le christianisme
68
sible, que la désunion persistante et déclarée du
monde
chrétien est un scandale, j’entends bien : un scandale spirituel, la
69
sont produites. Il n’est rien que je respecte au
monde
autant que l’institution de l’Église : ecclesia, la communauté de ceu
70
leur vie. Le christianisme a bel et bien donné au
monde
, et tout d’abord à l’Occident, cette formule de la communauté fondée
71
n tous lieux et tous temps, n’importe où, dans le
monde
entier, puisse entrer au sanctuaire qui s’offre au coin de la rue, et
72
, mais l’amour est lucide, la patrie n’est pas le
monde
… Voici qu’ils peuvent sans la trahir aller plus loin, vers le But qu’
73
rance que doit partir la liberté et le bonheur du
monde
. Il faut donc protéger par les armes cette France qui annonce la pai
74
ial fermé 28, qui parut en 1800. Les peuples du
monde
antique étaient séparés les uns des autres d’une manière très rigoure
75
qui s’y sont ajoutées dans les autres parties du
monde
, forme encore un tout, alors assurément le commerce de toutes les par
76
alectique » aura coûté plus cher à l’Europe et au
monde
que Fichte ne pouvait l’imaginer vers 1800 : ne fut-ce que par la col
77
te fin atteinte, il n’a plus rien à faire dans le
monde
. Et encore : À chaque époque domine le peuple qui incarne le plus h
78
ommes réels, comment va-t-il se comporter dans le
monde
. L’idéal primitif de la nation, confisqué par l’État, a conduit à des
79
historique : Tous les peuples de l’Europe et du
monde
devront traverser cette agonie, pour que la vie surgisse de la mort e
80
lle qui ouvre son poème « Germania » : « Oui ! le
monde
entier sera un jour allemand ! » Quand Heine accepte l’idée de nation
81
Sainte-Hélène disait que dans un proche avenir le
monde
serait une république américaine ou une monarchie universelle russe.
82
: Lorsque la Liberté siègera dans la capitale du
monde
, elle jugera les nations. Et elle dira à la première : Voilà que j’ét
83
irection du pape, Rome devenant la métropole d’un
monde
au sein duquel toutes les « nationalités » politiques et spirituelles
84
e » de la cité à la nation, puis à l’Europe et au
monde
: Christ, en assignant pour but terrestre ultime à la société civile
85
s ». Cependant, elle n’entend pas : incendier le
monde
, mais briller de sa place sur l’horizon des peuples pour les devancer
86
ns fatal, de plus humain et de plus libre dans le
monde
, c’est l’Europe, de plus européen, c’est ma patrie, c’est la France.
87
s l’universel, de se transfigurer en Europe et en
monde
, ne sera-t-elle pas nécessairement interprétée par les autres comme u
88
s. La Grèce s’est transfigurée, et est devenue le
monde
chrétien ; la France se transfigurera et deviendra le monde humain. L
89
tien ; la France se transfigurera et deviendra le
monde
humain. La Révolution de France s’appellera l’évolution des peuples.
90
les félins, et on n’a pas le droit d’aller par le
monde
tâter le crâne des gens, puis les prendre à la gorge en leur disant :
91
doit logiquement se produire… Il est clair que le
monde
va vers l’alternative suivante : démocratie totale ou despotisme abso
92
les mêmes que ceux qui se posent dans le reste du
monde
. Comment expliquer ces deux attitudes négatives, d’ailleurs contradic
93
lèmes spécifiques, différents de ceux du reste du
monde
, s’explique par une glorieuse méconnaissance des réalités de ce reste
94
rieuse méconnaissance des réalités de ce reste du
monde
. La première attitude est en somme celle d’un myope, et la seconde ce
95
de. Nous venons aussi des profondeurs obscures du
monde
celtique et du monde germanique, et parfois même du monde arabe et du
96
des profondeurs obscures du monde celtique et du
monde
germanique, et parfois même du monde arabe et du monde slave. Entre c
97
ltique et du monde germanique, et parfois même du
monde
arabe et du monde slave. Entre ces origines diverses, hétérogènes, se
98
germanique, et parfois même du monde arabe et du
monde
slave. Entre ces origines diverses, hétérogènes, se sont produits au
99
bord découvert, puis marqué de notre empreinte le
monde
entier, nous qui n’habitons après tout qu’un petit 5 % des terres du
100
n ne peut pas tricher non plus avec la réalité du
monde
qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvon
101
e qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le
monde
, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’illusions flatteuses, d’à peu
102
xigence de recueillement en soi et d’ouverture au
monde
, de méditation et d’action, ou, traduit en langage plus moderne : de
103
bien avant nous. Mais l’Europe, ce Laboratoire du
Monde
, a poussé les sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’au poi
104
graphie à partir de la découverte géographique du
monde
. Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolut
105
urope a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au
monde
entier. Or, toutes ces créations sont nées des profondeurs de la cult
106
ue toutes ces créations sont en expansion vers le
monde
, qu’elles appellent le monde, qu’elles s’en nourrissent, et que toute
107
en expansion vers le monde, qu’elles appellent le
monde
, qu’elles s’en nourrissent, et que toutes, elles préparent son unité
108
rte quel prix. Voici donc notre situation dans le
monde
du xxe siècle : Nos créations les plus typiques et les plus spectacu
109
ans les apparences tout au moins, adoptées par le
monde
entier. Notre culture est l’essence même de l’Europe et de son histoi
110
on histoire, mais voici que cette culture crée le
monde
, par où j’entends la possibilité d’un genre humain qui, sans elle, n’
111
n de l’humanité où les Européens, ayant créé « le
monde
», se voient menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde
112
enacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce
monde
même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les autres co
113
ables tensions, déchirantes et fécondes. Ainsi le
monde
entier reçoit avec avidité nos machines, nos poisons doctrinaux, nos
114
emple — au nom de valeurs hostiles aux nôtres. Le
monde
entier s’européanise dans ses apparences : usines, machines, costumes
115
ansports, urbanisme et architecture. Mais ce même
monde
méprise ou ignore simplement, notre psychologie et notre spiritualité
116
suggérer l’angle de vision que voici : le sort du
monde
dépend aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le monde dans la mesure
117
dépend aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le
monde
dans la mesure exacte où elle a découvert le genre humain. Or le sort
118
us faut faire l’Europe, parce qu’il faut faire le
monde
, et que l’Europe seule peut le faire, mais elle doit d’abord exister.
119
: après tout, que peut bien nous faire le sort du
monde
? Notre sort personnel, notre salut, le sens de notre vie individuell
120
ehors du sort de l’Europe, dont dépend le sort du
monde
de demain ? Au xviie siècle déjà, Amos Comenius écrivait : « Nous au
121
ées, je répondrai simplement ceci : l’angoisse du
monde
qui nous appelle est sans doute plus grave que la nôtre ; et notre de
122
rmettre à l’homme de se situer à sa place dans le
monde
, et dans un monde qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Ma
123
de se situer à sa place dans le monde, et dans un
monde
qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Mais la sécurité n’e
124
ou six cultures continentales qui vivent dans le
monde
d’aujourd’hui : leurs confrontations amicales les orientent, toujours
125
rmettre à l’homme de se situer à sa place dans le
monde
, et dans un monde qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Ma
126
de se situer à sa place dans le monde, et dans un
monde
qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Mais la sécurité n’e
127
ou six cultures continentales qui vivent dans le
monde
d’aujourd’hui : leurs confrontations amicales les orientent, toujours
128
, s’élargissant progressivement aux dimensions du
monde
entier, est désormais : d’organiser un ample effort de réflexions ent
129
ample effort de réflexions entre intellectuels du
monde
entier sur les problèmes que pose le même progrès technique, éducatif
130
les mêmes que ceux qui se posent dans le reste du
monde
. Comment expliquer ces deux attitudes négatives, d’ailleurs contradic
131
lèmes spécifiques, différents de ceux du reste du
monde
, s’explique par une glorieuse méconnaissance des réalités de ce reste
132
rieuse méconnaissance des réalités de ce reste du
monde
. La première attitude est en somme celle d’un myope, et la seconde, c
133
de. Nous venons aussi des profondeurs obscures du
monde
celtique et du monde germanique, et parfois même du monde arabe. Entr
134
des profondeurs obscures du monde celtique et du
monde
germanique, et parfois même du monde arabe. Entre ces origines divers
135
ltique et du monde germanique, et parfois même du
monde
arabe. Entre ces origines diverses, hétérogènes, se sont produits au
136
quis, ou en tout cas marqué de notre empreinte le
monde
entier, nous qui n’habitons après tout qu’un petit 5 % des terres du
137
n ne peut pas tricher non plus avec la réalité du
monde
qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvon
138
e qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le
monde
, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’illusions flatteuses, d’à peu
139
xigence de recueillement en soi et d’ouverture au
monde
, de méditation et d’action, ou, traduit en langage plus moderne : de
140
bien avant nous. Mais l’Europe, ce Laboratoire du
Monde
, a poussé les sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’au poi
141
graphie à partir de la découverte géographique du
monde
. Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolut
142
urope a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au
monde
entier. Or toutes ces créations sont nées des profondeurs de la cultu
143
t, toutes ces créations sont en expansion vers le
monde
, elles appellent le monde, elles s’en nourrissent, et toutes, elles p
144
nt en expansion vers le monde, elles appellent le
monde
, elles s’en nourrissent, et toutes, elles préparent son unité après a
145
rte quel prix. Voici donc notre situation dans le
monde
du xxe siècle : Nos créations les plus typiques et les plus spectacu
146
ans les apparences tout au moins, adoptées par le
monde
entier. Notre culture est l’essence même de l’Europe et de son histoi
147
son histoire, et voici que pourtant elle crée le
monde
, elle crée la possibilité d’un genre humain qui, sans elle, n’eût jam
148
n de l’humanité où les Européens, ayant créé « le
monde
» (au sens que je viens d’indiquer) se voient menacés d’être déposséd
149
enacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce
monde
même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les autres co
150
ables tensions, déchirantes et fécondes. Ainsi le
monde
entier reçoit avec avidité nos machines, nos poisons doctrinaux, nos
151
emple — au nom de valeurs hostiles aux nôtres. Le
monde
entier s’européanise dans ses apparences : usines, machines, costumes
152
qui n’ait pas de quartier européen. Mais ce même
monde
méprise, ou ignore simplement, notre psychologie et notre spiritualit
153
suggérer l’angle de vision que voici : le sort du
monde
dépend aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le monde dans la mesure
154
dépend aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le
monde
dans la mesure exacte où elle a découvert le genre humain. Et le sort
155
us faut faire l’Europe, parce qu’il faut faire le
monde
, et que l’Europe seule peut le faire. Or, elle doit d’abord exister.
156
: après tout, que peut bien nous faire le sort du
monde
? Notre sort personnel, notre salut, le sens de notre vie individuell
157
ehors du sort de l’Europe, dont dépend le sort du
monde
de demain ? Au xviie siècle déjà, Amos Comenius écrivait : « Nous au
158
ées, je répondrai simplement ceci : l’angoisse du
monde
qui nous appelle est sans doute plus grave que la nôtre ; et notre de
159
ple cap de l’Asie, a tenu le premier rang dans le
monde
pendant des siècles, elle l’a dû à sa faculté de créer des valeurs mo
160
faire face au défi tout nouveau que lui porte le
Monde
, — ce Monde du xxe siècle né de leurs propres œuvres ? Quand il s’ag
161
au défi tout nouveau que lui porte le Monde, — ce
Monde
du xxe siècle né de leurs propres œuvres ? Quand il s’agit de financ
162
ller du fait que le génie européen rayonne sur le
monde
entier, ils préfèrent nous parler de notre éclipse. C’est ce paradoxe
163
t de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces
mondes
avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. M
164
’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le
monde
. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les
165
rable pour embrasser l’ensemble des conditions du
monde
humain, croit pouvoir établir empiriquement, par l’examen comparatif
166
goisse quant à l’état présent de l’Europe dans le
monde
, et que d’autre part, les plus grands esprits du siècle précédent n’o
167
n ne peut pas tricher non plus avec la réalité du
monde
qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvon
168
e qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le
monde
, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’illusions flatteuses, d’à peu
169
xigence de recueillement en soi et d’ouverture au
monde
, de méditation et d’action, ou traduit en langage moderne : de loisir
170
bien avant nous. Mais l’Europe, ce laboratoire du
monde
, a poussé les sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’au poi
171
graphie à partir de la découverte géographique du
monde
. Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolut
172
urope a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au
monde
entier, et elle ne peut faire autrement, car toutes les créations que
173
que je viens d’énumérer sont en expansion vers le
monde
, appellent le monde, s’en nourrissent, et toutes préparent son unité
174
rer sont en expansion vers le monde, appellent le
monde
, s’en nourrissent, et toutes préparent son unité après avoir exploré
175
nnombrables tensions, déchirantes et fécondes. Le
monde
entier reçoit avec avidité nos machines, nos doctrines, nos remèdes e
176
s secrets de puissance matérielle — en un mot, le
monde
reçoit nos produits. Mais il ne reçoit pas les valeurs religieuses, é
177
permettraient de les maintenir en composition. Le
monde
choisit tel de nos produits les plus douteux — le nationalisme, par e
178
sme, par exemple — et le retourne contre nous. Le
monde
entier s’européanise dans ses apparences : usines, machines, hygiène,
179
ansports, urbanisme et architecture. Mais ce même
monde
méprise, ou ignore simplement notre psychologie et notre spiritualité
180
n de l’humanité où les Européens, ayant créé « le
monde
» se voient menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde
181
enacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce
monde
même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les autres co
182
ereurs chinois s’imaginèrent qu’ils dominaient le
monde
entier : c’était moins orgueilleux que naïf, car chacun ignorait que
183
satisfaire, du moins séduire tous les peuples du
monde
. Nous avons aussi vu qu’elle exporte ses produits sans les valeurs qu
184
i contribuèrent à les créer. Elle envoie, dans le
monde
d’aujourd’hui, plus de machines et d’assistants techniques que de liv
185
, et de Paul Valéry lui-même, reproduites dans le
monde
entier, enregistrées sur bandes et sur microsillons, elles sont en me
186
s propres pouvoirs et notre vocation. Aux yeux du
monde
, il n’y a qu’un seul péril sérieux : le péril blanc ! La civilisation
187
, cette passion, quand elle atteint l’Asie, ou le
monde
arabe, ou l’Afrique, dresse contre nous au nom de nos principes des r
188
que notre vocation est désormais de présenter au
monde
qui nous imite, mais d’illustrer d’abord par l’exemple vécu — et pas
189
ale est la condition même de notre action dans le
monde
et pour le monde. Il nous faut l’Europe parce qu’il faut faire le mon
190
ion même de notre action dans le monde et pour le
monde
. Il nous faut l’Europe parce qu’il faut faire le monde. Et parce que
191
. Il nous faut l’Europe parce qu’il faut faire le
monde
. Et parce que l’Europe seule, en faisant le monde, accomplira sa prop
192
monde. Et parce que l’Europe seule, en faisant le
monde
, accomplira sa propre vocation. l. « Éclipse ou disparition d’une
193
chnique et ses valeurs techniques adoptées par le
monde
entier, l’Occident se met à douter de son bon droit, et à diviser ses
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ents, vous répondez tous dans vos cœurs : Rien au
monde
ne saurait nous plaire davantage. Or, songez-y : ce plaisir au secret
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». Certes, c’est vrai pour leur existence dans ce
monde
, mais ils ont aussi bu l’Amour, un amour qui s’adresse à la part immo
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oissent les plantes d’immortalité », au centre du
monde
spirituel (qui est le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’é
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alité », au centre du monde spirituel (qui est le
monde
réel des Archétypes), le pont Chinvat s’élance, reliant un sommet au
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), le pont Chinvat s’élance, reliant un sommet au
monde
des Lumières infinies. À son entrée, se dresse devant l’âme sa Dâenâ,
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, l’aider à naître, et le rejoindre enfin dans le
monde
lumineux de notre nostalgie. Mais alors l’obstacle dernier à notre am
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heureuse et nostalgique, par son acquiescement au
monde
charnel, par son sens cosmique du langage musical, par sa rondeur, sa
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e que dénude la chute assourdie de la strophe. Le
monde
humain lui apparaissait lourd et fluent, informe et grouillant comme
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nérale ». Tel étant de toute évidence le train du
monde
, il fallait naviguer dans la vie d’un signe à l’autre, guidé par la s
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taires d’une carrière. Il avait de lui-même et du
monde
une idée telle que les soucis multipliés par une vie quotidienne mal
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Orson Welles assurait que la Suisse n’a donné au
monde
que la pendule à coucou. Il entendait que la Suisse n’a pas produit d
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ils sont que l’horlogerie suisse donne l’heure au
monde
entier et ne craint personne. Il faut admettre ensuite que notre aure
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ce fut un Suisse qui bâtit le plus grand dôme du
monde
, Saint-Pierre de Rome ; qu’un autre Suisse construit des capitales ;
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quation européenne Si l’Europe a pu dominer le
monde
par son économie, ses armes et ses techniques, de la Renaissance jusq
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ce continent, et qui leur a permis de dominer le
monde
, a sa source dans les tensions produites par nos diversités, — de rel
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que à journaux, point d’insertion de la rumeur du
monde
entre le café et le marché. Face à l’hôtel de ville, l’église. Le tem
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onisation presque achevée en Asie du Sud, dans le
monde
arabe et en Afrique ; bref, de la misère avec les colonies et dans la
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de 1980 est redevenue à tous égards le centre du
monde
humain. Les géographes ont démontré depuis longtemps qu’elle est le p
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upérieure à tout ce qui se passe dans le reste du
monde
. L’Europe anime les échanges intercontinentaux, dont elle fut le mote
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s en fonction dès 1963.) Enfin, l’Europe offre au
monde
le modèle d’une communauté organisée selon la méthode fédéraliste, an
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hine, à l’Inde, et aux ligues encore instables du
monde
arabe et de l’Afrique noire, l’Occident se regroupe autour de l’Europ
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nouveau, il fuit devant l’éclat que fait dans le
monde
ce « petit livret », comme il l’appelle. Passant à Genève par hasard,
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œur si faible de l’homme en butte aux attaques du
monde
. Il s’agit de « presser » l’auditoire, de l’instruire « à salut », de
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oir de contagion. Ce ministre du Verbe a fait un
monde
. Il est même le seul écrivain dont les doctrines aient suscité dans l