1 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
1 té de l’opposition à peu près diamétrale des deux mondes s’atteste aux yeux du voyageur le moins prévenu. Atténuée en Europe p
2 e récit d’Avicenne est une initiation à l’Orient, monde des Formes de lumière, contrastant avec l’Occident du monde terrestre
3 Formes de lumière, contrastant avec l’Occident du monde terrestre et l’Extrême-Occident de la Matière pure. L’ange qui appara
4 ur et de la grâce de Dieu. Le fils d’un roi de ce monde quitte son palais princier pour aller dans la solitude la plus dénuée
5 à découvre que la voie du salut est de refuser le monde , le corps et la souffrance, pour s’élever vers le Rien transcendant.
6 et Connaissance. L’Oriental, tournant le dos au «  monde  » décide d’atteindre le salut par tout son moi, mais par son moi seul
7 l’ex-carnation trop facile. (On perd en chemin le monde créé, sa raison d’être, la connaissance et la maîtrise de ses structu
8 donc délivrant celle-ci des liens de Prakriti (le monde manifesté, qui est illusion) afin qu’elle aille vers l’Esprit, sachan
9 l s’agit de connaître Dieu non pas en écartant le monde manifesté, ou bien en se contentant à son sujet d’intuitions directes
10 l’observation suivante, faite en Inde. « Trop de monde partout ! Trois domestiques pour ma simple chambre d’hôtel. Sept ou h
11 eprésentent si peu dans son existence que rien au monde ne semble moins le mettre en danger ou le compromettre que le mystifi
12 on appartenance : il forme le bord, la lisière du monde du saint, comme les idoles le bord ou la lisière des Réalités divines
13 et d’histoire n’ont plus de pointe ni de but. Le monde magique est en forme de Boule, infinie et tout-englobante. En Occiden
14 ation, ni par suite de personne. De là découle un monde de conséquences précises, — un monde, littéralement, comme j’espère l
15 à découle un monde de conséquences précises, — un monde , littéralement, comme j’espère le montrer. Revenons à la déclaration
16 sont ici arrachées de leur place ; l’horreur d’un monde étranger lui monte au cœur. Cette horreur saisira toujours celui qui
2 1957, Articles divers (1957-1962). La fin justifie les moyens (9 juin 1957)
17 ’une directrice de théâtre (Mary Morgan). Tout ce monde s’est entendu pour trouver dans l’œuvre de Denis de Rougemont un livr
3 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
18 laise, en direction de 1848. (André Fontaine, Le Monde , au lendemain de la révolution hongroise.) Cinquante ans d’analyses p
19 lément d’âme pour ce corps subitement agrandi, le monde technique. Deux guerres mondiales, ruinant le prestige de l’Europe et
20 ence et se mirent à dénoncer sur tous les tons le monde moderne. Pieusement ou rageusement, objectivement ou cyniquement, au
21 ce de l’Occident, d’une Trahison des Clercs, d’un Monde sans âme, de la France contre les robots, de la machine contre l’homm
22 on seul échec, la dissidence de la pensée dans le monde moderne. À partir de 1919, les influences dominantes sur nos élites c
23 héros du refus individuel, les révoltés contre le monde moderne, ceux qui remettent en question ses lieux communs : le Progrè
24 ent. Tout devait avoir l’air de se passer dans le monde comme si ces choses n’existaient pas. Les grands industriels se croya
25 nsions de la planète fait apparaître la psyché du monde bourgeois (seule étudiée par Freud autour de 1900) comme un cas limit
26 nore que l’ouvrier américain est le plus riche du monde , l’ouvrier soviétique l’un des plus pauvres. Cet argument concret n’i
27 savants, apprentis sorciers, ont déchaîné dans le monde des forces inconnues. Il fait trop chaud, il fait trop froid pour la
28 es, épuisants ou dangereux. On ne connaît rien au monde de plus inoffensif. En revanche, l’invention du couteau, pourtant si
4 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
29 e d’exiger davantage ou de proposer mieux dans le monde d’aujourd’hui ? Certes, l’Europe réelle est loin de tels sommets, mai
30 urs régulatrices est en train de fomenter dans le monde entier des tensions inquiétantes, des malentendus pathétiques, une me
31 t ils expriment et transportent, en fait, tout un monde de valeurs complètement étranger à nos croyances traditionnelles ? »
32 s, et cette ambition singulière de transformer le monde matériel ? Si l’on remonte à leurs origines, on trouve la Grèce et le
33 cerne tout l’Occident, dans ses relations avec le Monde qu’il influence. Théoriquement, deux solutions nettes et radicales se
5 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
34 nanie. À Paris, le président du Conseil criait au monde  : « Nous opposerons au droit de la Force, la force du Droit ! » Tradu
6 1958, Articles divers (1957-1962). Demain l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)
35 té que les totalitaires en apportent à vouloir un monde inhumain. Au grand public, ces études donneront une idée précise de l
7 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
36 ture, qu’elle doit à sa culture d’avoir dominé le monde , qui retourne aujourd’hui contre elle les armes physiques et morales
37 cisif de cette Europe dans les transformations du monde au xxe siècle, sa vocation, et son avenir si elle s’unit. 3° Créer d
38 américaine d’autre part : car confrontés avec le Monde , tous les Européens se découvriront frères, et verront mieux leur voc
39 s intérêts vitaux et affirmer sa vocation dans le monde actuel. Les politiques étrangères menées par ses nations « souveraine
40 ation commune de ces forces vis-à-vis du reste du monde nous appellent et nous poussent dans le même sens. Rien de plus effic
8 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
41 pe (juin 1959)j Si l’Europe disparaissait, le monde perdrait le secret d’un certain équilibre des contraires, d’une certa
42 Denis de Rougemont L’Europe s’est définie dans le monde par son pouvoir d’aller au-delà d’elle-même, de dépasser les conditio
43 nifiante. L’Europe n’a pas seulement découvert le monde  : elle l’a fait. Épousons cette idée d’une Europe qui n’existe que da
44 , le « cosmopolite » du Portique, le « citoyen du monde  » de Socrate. Et Plutarque loue Alexandre d’avoir voulu « réunir comm
45 r comme en un seul grand vase tous les peuples du monde entier » et d’avoir « ordonné que tous considèrent la Terre comme leu
46 ndre se trompait, s’il a cru qu’il régnait sur le monde  : il n’en connaissait qu’un canton. Mais nous ne sommes pas victimes
47 guerre de 1914, les échanges de l’Europe avec le monde représentaient 38 % de son commerce. Aujourd’hui, les importations de
48 leur revenu national. L’Europe n’est rien sans le monde  : elle doit être mondiale, par une nécessité vitale. 4. C’est l’Europ
49 représente aujourd’hui non seulement le Musée du Monde , mais son premier laboratoire. « Tout est venu à l’Europe et tout en
50 es ; ce Musée est une invention, cette Mémoire du Monde est un acte, et cette immense Récapitulation du genre humain est une
51 out » de ce qui donne sa figure à la modernité du monde . L’idée même de modernité, cet instantané du Progrès… L’idée même de
52 la diastole du cœur humain. Europe, donc, cœur du monde , et jamais plus qu’au siècle où, par nos œuvres et nos techniques, to
53 emière fois dans l’Histoire. S’il est vrai que le monde , irréductiblement, tend à devenir un organisme, on ne voit pas quelle
54 es. La Chine est encore loin de pouvoir vendre au monde les produits de son école du soir industrielle. L’URSS vit en autarci
55 xplique. Car les valeurs européennes, aux yeux du monde , ne sont universelles que dans la mesure où elles résultent de nos va
56 valablement l’ensemble Europe devant le reste du monde , aucun non plus ne peut prétendre à subsister par ses propres moyens,
57 r sang, que l’Europe entière n’est qu’un appel au monde . Quelles sont les chances actuelles de notre union, en d’autres terme
58 ambition des civilisations majeures : étendre au monde entier ses mesures et ses lois, son idée du cosmos et son idée de l’h
59 ens de citer se référaient tous au seul destin du monde gréco-romain, le mieux connu. Il se trouve que l’exemple est mauvais.
60 ir su se fédérer en temps utile, qu’y perdrait le monde  ? Et je donne dès maintenant ma réponse personnelle, présumant que pl
61 ’approuvera : en perdant notre Europe vivante, le monde perdrait aussi les secrets et recettes d’un certain équilibre des con
9 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
62 nion des chrétiens (mars 1960)n Posé devant le monde entier par l’annonce d’un nouveau concile œcuménique, le problème de
63 te à toute religion — autant qu’à l’Occident — le monde communiste. Mais alors, c’est l’union de toutes les religions, et non
64 ion la mieux organisée, et c’est la plus forte du monde par le nombre de ceux qui s’y rattachent, qui est de l’ordre d’un mil
65 st de l’ordre d’un milliard. S’il est vrai que le monde communiste enferme un nombre équivalent d’individus, ce n’est qu’offi
66 l s’agit, pour le christianisme, non de gagner le monde mais de sauver son âme. Si tout homme qui se veut chrétien doit voulo
67 int par des hypothèses sur son « succès » dans le monde et sur sa condition. Ces motifs sont bien évidents. Le christianisme
68 sible, que la désunion persistante et déclarée du monde chrétien est un scandale, j’entends bien : un scandale spirituel, la
69 sont produites. Il n’est rien que je respecte au monde autant que l’institution de l’Église : ecclesia, la communauté de ceu
70 leur vie. Le christianisme a bel et bien donné au monde , et tout d’abord à l’Occident, cette formule de la communauté fondée
71 n tous lieux et tous temps, n’importe où, dans le monde entier, puisse entrer au sanctuaire qui s’offre au coin de la rue, et
72 , mais l’amour est lucide, la patrie n’est pas le monde … Voici qu’ils peuvent sans la trahir aller plus loin, vers le But qu’
10 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
73 rance que doit partir la liberté et le bonheur du monde . Il faut donc protéger par les armes cette France qui annonce la pai
74 ial fermé 28, qui parut en 1800. Les peuples du monde antique étaient séparés les uns des autres d’une manière très rigoure
75 qui s’y sont ajoutées dans les autres parties du monde , forme encore un tout, alors assurément le commerce de toutes les par
76 alectique » aura coûté plus cher à l’Europe et au monde que Fichte ne pouvait l’imaginer vers 1800 : ne fut-ce que par la col
77 te fin atteinte, il n’a plus rien à faire dans le monde . Et encore : À chaque époque domine le peuple qui incarne le plus h
78 ommes réels, comment va-t-il se comporter dans le monde . L’idéal primitif de la nation, confisqué par l’État, a conduit à des
79 historique : Tous les peuples de l’Europe et du monde devront traverser cette agonie, pour que la vie surgisse de la mort e
80 lle qui ouvre son poème « Germania » : « Oui ! le monde entier sera un jour allemand ! » Quand Heine accepte l’idée de nation
81 Sainte-Hélène disait que dans un proche avenir le monde serait une république américaine ou une monarchie universelle russe.
82 : Lorsque la Liberté siègera dans la capitale du monde , elle jugera les nations. Et elle dira à la première : Voilà que j’ét
83 irection du pape, Rome devenant la métropole d’un monde au sein duquel toutes les « nationalités » politiques et spirituelles
84 e » de la cité à la nation, puis à l’Europe et au monde  : Christ, en assignant pour but terrestre ultime à la société civile
85 s ». Cependant, elle n’entend pas : incendier le monde , mais briller de sa place sur l’horizon des peuples pour les devancer
86 ns fatal, de plus humain et de plus libre dans le monde , c’est l’Europe, de plus européen, c’est ma patrie, c’est la France.
87 s l’universel, de se transfigurer en Europe et en monde , ne sera-t-elle pas nécessairement interprétée par les autres comme u
88 s. La Grèce s’est transfigurée, et est devenue le monde chrétien ; la France se transfigurera et deviendra le monde humain. L
89 tien ; la France se transfigurera et deviendra le monde humain. La Révolution de France s’appellera l’évolution des peuples.
90 les félins, et on n’a pas le droit d’aller par le monde tâter le crâne des gens, puis les prendre à la gorge en leur disant :
91 doit logiquement se produire… Il est clair que le monde va vers l’alternative suivante : démocratie totale ou despotisme abso
11 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
92 les mêmes que ceux qui se posent dans le reste du monde . Comment expliquer ces deux attitudes négatives, d’ailleurs contradic
93 lèmes spécifiques, différents de ceux du reste du monde , s’explique par une glorieuse méconnaissance des réalités de ce reste
94 rieuse méconnaissance des réalités de ce reste du monde . La première attitude est en somme celle d’un myope, et la seconde ce
95 de. Nous venons aussi des profondeurs obscures du monde celtique et du monde germanique, et parfois même du monde arabe et du
96 des profondeurs obscures du monde celtique et du monde germanique, et parfois même du monde arabe et du monde slave. Entre c
97 ltique et du monde germanique, et parfois même du monde arabe et du monde slave. Entre ces origines diverses, hétérogènes, se
98 germanique, et parfois même du monde arabe et du monde slave. Entre ces origines diverses, hétérogènes, se sont produits au
99 bord découvert, puis marqué de notre empreinte le monde entier, nous qui n’habitons après tout qu’un petit 5 % des terres du
100 n ne peut pas tricher non plus avec la réalité du monde qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvon
101 e qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde , nous ne pouvons pas nous satisfaire d’illusions flatteuses, d’à peu
102 xigence de recueillement en soi et d’ouverture au monde , de méditation et d’action, ou, traduit en langage plus moderne : de
103 bien avant nous. Mais l’Europe, ce Laboratoire du Monde , a poussé les sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’au poi
104 graphie à partir de la découverte géographique du monde . Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolut
105 urope a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au monde entier. Or, toutes ces créations sont nées des profondeurs de la cult
106 ue toutes ces créations sont en expansion vers le monde , qu’elles appellent le monde, qu’elles s’en nourrissent, et que toute
107 en expansion vers le monde, qu’elles appellent le monde , qu’elles s’en nourrissent, et que toutes, elles préparent son unité
108 rte quel prix. Voici donc notre situation dans le monde du xxe siècle : Nos créations les plus typiques et les plus spectacu
109 ans les apparences tout au moins, adoptées par le monde entier. Notre culture est l’essence même de l’Europe et de son histoi
110 on histoire, mais voici que cette culture crée le monde , par où j’entends la possibilité d’un genre humain qui, sans elle, n’
111 n de l’humanité où les Européens, ayant créé « le monde  », se voient menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde
112 enacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les autres co
113 ables tensions, déchirantes et fécondes. Ainsi le monde entier reçoit avec avidité nos machines, nos poisons doctrinaux, nos
114 emple — au nom de valeurs hostiles aux nôtres. Le monde entier s’européanise dans ses apparences : usines, machines, costumes
115 ansports, urbanisme et architecture. Mais ce même monde méprise ou ignore simplement, notre psychologie et notre spiritualité
116 suggérer l’angle de vision que voici : le sort du monde dépend aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le monde dans la mesure
117 dépend aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le monde dans la mesure exacte où elle a découvert le genre humain. Or le sort
118 us faut faire l’Europe, parce qu’il faut faire le monde , et que l’Europe seule peut le faire, mais elle doit d’abord exister.
119 : après tout, que peut bien nous faire le sort du monde  ? Notre sort personnel, notre salut, le sens de notre vie individuell
120 ehors du sort de l’Europe, dont dépend le sort du monde de demain ? Au xviie siècle déjà, Amos Comenius écrivait : « Nous au
121 ées, je répondrai simplement ceci : l’angoisse du monde qui nous appelle est sans doute plus grave que la nôtre ; et notre de
12 1960, Articles divers (1957-1962). Allocution de Denis de Rougemont, président du Congrès pour la liberté de la culture, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)
122 rmettre à l’homme de se situer à sa place dans le monde , et dans un monde qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Ma
123 de se situer à sa place dans le monde, et dans un monde qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Mais la sécurité n’e
124 ou six cultures continentales qui vivent dans le monde d’aujourd’hui : leurs confrontations amicales les orientent, toujours
13 1960, Articles divers (1957-1962). La liberté et le sens de la vie (8 juillet 1960)
125 rmettre à l’homme de se situer à sa place dans le monde , et dans un monde qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Ma
126 de se situer à sa place dans le monde, et dans un monde qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Mais la sécurité n’e
127 ou six cultures continentales qui vivent dans le monde d’aujourd’hui : leurs confrontations amicales les orientent, toujours
128 , s’élargissant progressivement aux dimensions du monde entier, est désormais : d’organiser un ample effort de réflexions ent
129 ample effort de réflexions entre intellectuels du monde entier sur les problèmes que pose le même progrès technique, éducatif
14 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
130 les mêmes que ceux qui se posent dans le reste du monde . Comment expliquer ces deux attitudes négatives, d’ailleurs contradic
131 lèmes spécifiques, différents de ceux du reste du monde , s’explique par une glorieuse méconnaissance des réalités de ce reste
132 rieuse méconnaissance des réalités de ce reste du monde . La première attitude est en somme celle d’un myope, et la seconde, c
133 de. Nous venons aussi des profondeurs obscures du monde celtique et du monde germanique, et parfois même du monde arabe. Entr
134 des profondeurs obscures du monde celtique et du monde germanique, et parfois même du monde arabe. Entre ces origines divers
135 ltique et du monde germanique, et parfois même du monde arabe. Entre ces origines diverses, hétérogènes, se sont produits au
136 quis, ou en tout cas marqué de notre empreinte le monde entier, nous qui n’habitons après tout qu’un petit 5 % des terres du
137 n ne peut pas tricher non plus avec la réalité du monde qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvon
138 e qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde , nous ne pouvons pas nous satisfaire d’illusions flatteuses, d’à peu
139 xigence de recueillement en soi et d’ouverture au monde , de méditation et d’action, ou, traduit en langage plus moderne : de
140 bien avant nous. Mais l’Europe, ce Laboratoire du Monde , a poussé les sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’au poi
141 graphie à partir de la découverte géographique du monde . Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolut
142 urope a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au monde entier. Or toutes ces créations sont nées des profondeurs de la cultu
143 t, toutes ces créations sont en expansion vers le monde , elles appellent le monde, elles s’en nourrissent, et toutes, elles p
144 nt en expansion vers le monde, elles appellent le monde , elles s’en nourrissent, et toutes, elles préparent son unité après a
145 rte quel prix. Voici donc notre situation dans le monde du xxe siècle : Nos créations les plus typiques et les plus spectacu
146 ans les apparences tout au moins, adoptées par le monde entier. Notre culture est l’essence même de l’Europe et de son histoi
147 son histoire, et voici que pourtant elle crée le monde , elle crée la possibilité d’un genre humain qui, sans elle, n’eût jam
148 n de l’humanité où les Européens, ayant créé « le monde  » (au sens que je viens d’indiquer) se voient menacés d’être déposséd
149 enacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les autres co
150 ables tensions, déchirantes et fécondes. Ainsi le monde entier reçoit avec avidité nos machines, nos poisons doctrinaux, nos
151 emple — au nom de valeurs hostiles aux nôtres. Le monde entier s’européanise dans ses apparences : usines, machines, costumes
152 qui n’ait pas de quartier européen. Mais ce même monde méprise, ou ignore simplement, notre psychologie et notre spiritualit
153 suggérer l’angle de vision que voici : le sort du monde dépend aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le monde dans la mesure
154 dépend aujourd’hui de l’Europe, qui a inventé le monde dans la mesure exacte où elle a découvert le genre humain. Et le sort
155 us faut faire l’Europe, parce qu’il faut faire le monde , et que l’Europe seule peut le faire. Or, elle doit d’abord exister.
156 : après tout, que peut bien nous faire le sort du monde  ? Notre sort personnel, notre salut, le sens de notre vie individuell
157 ehors du sort de l’Europe, dont dépend le sort du monde de demain ? Au xviie siècle déjà, Amos Comenius écrivait : « Nous au
158 ées, je répondrai simplement ceci : l’angoisse du monde qui nous appelle est sans doute plus grave que la nôtre ; et notre de
15 1960, Articles divers (1957-1962). Une fusée à trois étages : bref historique de la Fondation (octobre 1960)
159 ple cap de l’Asie, a tenu le premier rang dans le monde pendant des siècles, elle l’a dû à sa faculté de créer des valeurs mo
160 faire face au défi tout nouveau que lui porte le Monde , — ce Monde du xxe siècle né de leurs propres œuvres ? Quand il s’ag
161 au défi tout nouveau que lui porte le Monde, — ce Monde du xxe siècle né de leurs propres œuvres ? Quand il s’agit de financ
16 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
162 ller du fait que le génie européen rayonne sur le monde entier, ils préfèrent nous parler de notre éclipse. C’est ce paradoxe
163 t de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. M
164 ’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde . Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les
165 rable pour embrasser l’ensemble des conditions du monde humain, croit pouvoir établir empiriquement, par l’examen comparatif
166 goisse quant à l’état présent de l’Europe dans le monde , et que d’autre part, les plus grands esprits du siècle précédent n’o
167 n ne peut pas tricher non plus avec la réalité du monde qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde, nous ne pouvon
168 e qu’il a créé. Dans nos rapports avec Dieu et le monde , nous ne pouvons pas nous satisfaire d’illusions flatteuses, d’à peu
169 xigence de recueillement en soi et d’ouverture au monde , de méditation et d’action, ou traduit en langage moderne : de loisir
170 bien avant nous. Mais l’Europe, ce laboratoire du monde , a poussé les sciences et les techniques qui en dérivent jusqu’au poi
171 graphie à partir de la découverte géographique du monde . Et l’on sait le rôle décisif que ces sciences ont joué dans l’évolut
172 urope a créé, voilà ce qu’elle offre désormais au monde entier, et elle ne peut faire autrement, car toutes les créations que
173 que je viens d’énumérer sont en expansion vers le monde , appellent le monde, s’en nourrissent, et toutes préparent son unité
174 rer sont en expansion vers le monde, appellent le monde , s’en nourrissent, et toutes préparent son unité après avoir exploré
175 nnombrables tensions, déchirantes et fécondes. Le monde entier reçoit avec avidité nos machines, nos doctrines, nos remèdes e
176 s secrets de puissance matérielle — en un mot, le monde reçoit nos produits. Mais il ne reçoit pas les valeurs religieuses, é
177 permettraient de les maintenir en composition. Le monde choisit tel de nos produits les plus douteux — le nationalisme, par e
178 sme, par exemple — et le retourne contre nous. Le monde entier s’européanise dans ses apparences : usines, machines, hygiène,
179 ansports, urbanisme et architecture. Mais ce même monde méprise, ou ignore simplement notre psychologie et notre spiritualité
180 n de l’humanité où les Européens, ayant créé « le monde  » se voient menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde
181 enacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde même qu’ils ont suscité. Et Dieu sait de quelle manière les autres co
182 ereurs chinois s’imaginèrent qu’ils dominaient le monde entier : c’était moins orgueilleux que naïf, car chacun ignorait que
183 satisfaire, du moins séduire tous les peuples du monde . Nous avons aussi vu qu’elle exporte ses produits sans les valeurs qu
184 i contribuèrent à les créer. Elle envoie, dans le monde d’aujourd’hui, plus de machines et d’assistants techniques que de liv
185 , et de Paul Valéry lui-même, reproduites dans le monde entier, enregistrées sur bandes et sur microsillons, elles sont en me
186 s propres pouvoirs et notre vocation. Aux yeux du monde , il n’y a qu’un seul péril sérieux : le péril blanc ! La civilisation
187 , cette passion, quand elle atteint l’Asie, ou le monde arabe, ou l’Afrique, dresse contre nous au nom de nos principes des r
188 que notre vocation est désormais de présenter au monde qui nous imite, mais d’illustrer d’abord par l’exemple vécu — et pas
189 ale est la condition même de notre action dans le monde et pour le monde. Il nous faut l’Europe parce qu’il faut faire le mon
190 ion même de notre action dans le monde et pour le monde . Il nous faut l’Europe parce qu’il faut faire le monde. Et parce que
191 . Il nous faut l’Europe parce qu’il faut faire le monde . Et parce que l’Europe seule, en faisant le monde, accomplira sa prop
192 monde. Et parce que l’Europe seule, en faisant le monde , accomplira sa propre vocation. l. « Éclipse ou disparition d’une
17 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
193 chnique et ses valeurs techniques adoptées par le monde entier, l’Occident se met à douter de son bon droit, et à diviser ses
18 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
194 ents, vous répondez tous dans vos cœurs : Rien au monde ne saurait nous plaire davantage. Or, songez-y : ce plaisir au secret
195 ». Certes, c’est vrai pour leur existence dans ce monde , mais ils ont aussi bu l’Amour, un amour qui s’adresse à la part immo
196 oissent les plantes d’immortalité », au centre du monde spirituel (qui est le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’é
197 alité », au centre du monde spirituel (qui est le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’élance, reliant un sommet au
198 ), le pont Chinvat s’élance, reliant un sommet au monde des Lumières infinies. À son entrée, se dresse devant l’âme sa Dâenâ,
199 , l’aider à naître, et le rejoindre enfin dans le monde lumineux de notre nostalgie. Mais alors l’obstacle dernier à notre am
19 1961, Articles divers (1957-1962). Le Temps de la louange (été 1961)
200 heureuse et nostalgique, par son acquiescement au monde charnel, par son sens cosmique du langage musical, par sa rondeur, sa
201 e que dénude la chute assourdie de la strophe. Le monde humain lui apparaissait lourd et fluent, informe et grouillant comme
202 nérale ». Tel étant de toute évidence le train du monde , il fallait naviguer dans la vie d’un signe à l’autre, guidé par la s
203 taires d’une carrière. Il avait de lui-même et du monde une idée telle que les soucis multipliés par une vie quotidienne mal
20 1961, Articles divers (1957-1962). Nos meilleurs esprits (1961)
204 Orson Welles assurait que la Suisse n’a donné au monde que la pendule à coucou. Il entendait que la Suisse n’a pas produit d
205 ils sont que l’horlogerie suisse donne l’heure au monde entier et ne craint personne. Il faut admettre ensuite que notre aure
206 ce fut un Suisse qui bâtit le plus grand dôme du monde , Saint-Pierre de Rome ; qu’un autre Suisse construit des capitales ;
21 1962, Articles divers (1957-1962). La culture et l’union de l’Europe (avril 1962)
207 quation européenne Si l’Europe a pu dominer le monde par son économie, ses armes et ses techniques, de la Renaissance jusq
208 ce continent, et qui leur a permis de dominer le monde , a sa source dans les tensions produites par nos diversités, — de rel
22 1962, Articles divers (1957-1962). La commune, base essentielle de notre civilisation (novembre-décembre 1962)
209 que à journaux, point d’insertion de la rumeur du monde entre le café et le marché. Face à l’hôtel de ville, l’église. Le tem
23 1962, Articles divers (1957-1962). Dans vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)
210 onisation presque achevée en Asie du Sud, dans le monde arabe et en Afrique ; bref, de la misère avec les colonies et dans la
211 de 1980 est redevenue à tous égards le centre du monde humain. Les géographes ont démontré depuis longtemps qu’elle est le p
212 upérieure à tout ce qui se passe dans le reste du monde . L’Europe anime les échanges intercontinentaux, dont elle fut le mote
213 s en fonction dès 1963.) Enfin, l’Europe offre au monde le modèle d’une communauté organisée selon la méthode fédéraliste, an
214 hine, à l’Inde, et aux ligues encore instables du monde arabe et de l’Afrique noire, l’Occident se regroupe autour de l’Europ
24 1962, Articles divers (1957-1962). Calvin (1962)
215 nouveau, il fuit devant l’éclat que fait dans le monde ce « petit livret », comme il l’appelle. Passant à Genève par hasard,
216 œur si faible de l’homme en butte aux attaques du monde . Il s’agit de « presser » l’auditoire, de l’instruire « à salut », de
217 oir de contagion. Ce ministre du Verbe a fait un monde . Il est même le seul écrivain dont les doctrines aient suscité dans l