1 1933, Le Semeur, articles (1933–1949). Humanisme et christianisme (mars 1933)
1 exemple : il ne sait même pas pourquoi il est au monde , ni pour quoi ; il se demande parfois ce qu’il a bien pu venir y fair
2 gnore, ce sont les choses les plus importantes du monde  : l’origine et la fin de son existence terrestre. Dès lors, ceux qui
3 n que lui pose sans cesse la crise perpétuelle du monde . Et l’antagonisme des deux attitudes prend une forme encore plus pré
4 oustraire l’homme à son créateur, pour rebâtir un monde à la mesure de l’homme considéré comme autonome, et « calculable » hu
5 e soustrait aux conflits naturels. Il vit dans un monde où il n’y aura bientôt plus — se dit-on — ni luttes sociales, ni lutt
2 1935, Le Semeur, articles (1933–1949). La cité (avril-mai 1935)
6 ls la moindre portée ? L’observation objective du monde nous obligerait à conclure qu’en effet, les conditions sont devenues
7 s faire journalistes ! L’observation objective du monde ramène le clerc dans sa chambrette, et le chrétien dans sa paroisse.
8 transformés. Nous n’appartenons pas à la forme du monde mais bien à sa transformation. Forme et transformation, ce sont là le
9 ie, qui commandent notre vocation. La forme de ce monde  : vous savez ce qu’elle est, et vous savez qu’elle est mauvaise. La f
10 t vous savez qu’elle est mauvaise. La forme de ce monde , ce sont toutes les puissances que j’énumérais tout à l’heure et qui
11 tyrannie des dictatures. C’est contre la forme du monde que protestent les socialistes, et avec eux des masses grandissantes
12 ges acquis par leur travail. La forme mauvaise du monde , ce sera pour l’incroyant l’ensemble des abus et des désordres dont i
13 l appelle. « Nous n’appartenons pas à la forme du monde . » — Est-ce à dire que notre foi nous en libère matériellement et mor
14 , entièrement prisonniers de la forme mauvaise du monde . C’est là le fait. Mais notre foi proteste au nom de Dieu contre ce f
15 e au nom de Dieu contre ce fait ! Elle appelle un monde nouveau, elle affirme une nouvelle appartenance. Elle annonce une nou
16 Elle annonce une nouvelle patrie. Nous sommes au monde , c’est vrai, mais non pas comme étant du monde. C’est là le sens de n
17 au monde, c’est vrai, mais non pas comme étant du monde . C’est là le sens de nos prières, de nos angoisses et de l’appel de t
18 humanité à la justice. Mais alors, cette forme du monde que le chrétien découvre pire encore que ne le pensaient les socialis
19 pour mille ans ? Réforme, révolution, utopie d’un monde meilleur ; — ne faisons pas les dégoûtés : nous y pensons tous plus o
20 ce qu’il refuse toute solidarité avec la forme du monde présent, refuse aussi toute solidarité avec l’espoir de ceux qui souf
21 e, au sens fort du terme, la transformation de ce monde , ce n’est pas en vertu des seuls désirs humains, qu’il a certainement
22 ’elle a déjà été faite ! Ce que nous annonçons au monde , c’est la promesse de celui qui a dit : « Prenez courage, j’ai vaincu
23 elui qui a dit : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde . » — Christ est ressuscité. Il est vivant ! Par lui, la forme de ce m
24 ssuscité. Il est vivant ! Par lui, la forme de ce monde , et sa puissance dernière, la mort, sont absolument dominées. C’en es
25 nos forces son retour ! Nous protestons contre ce monde au nom d’une justice triomphante, et c’est elle que nous annonçons :
26 avant d’y avoir répondu ? Oh, je sais bien que le monde d’aujourd’hui retentit chaque jour d’appels, d’appels à la lutte immé
27 e prétexte. Les Églises se livrent au jugement du monde , dès lors qu’elles cessent d’être avant tout un jugement porté sur le
28 essent d’être avant tout un jugement porté sur le monde . Toute politique chrétienne, toute politique conduite par une Église,
29 s proprement politiques, appartient à la forme du monde , et par là même, appelle notre protestation. Quel est donc le rôle de
30 i l’ombre du Grand Inquisiteur qui vient bénir ce monde moralisé, dont on ne sait plus exactement s’il est encore profane ou
31 s de la Parole, du jugement porté sur la forme du monde , et de la grâce offerte à ceux qui croient. Mais ceci dit, et une fo
32 ialiste. Protestation contre la forme actuelle du monde , prédication active de sa transformation, — si telle est bien la voca
33 cesse proclamée. C’est ainsi qu’on transforme le monde . Ce n’est pas au nom d’un parti que Jérémie accusait publiquement son
34 était vague et peu pratique ! Toute l’histoire du monde chrétien est faite par des vocations précises reçues dans la prière,
35 tique. Seules, ces vocations-là ont transformé le monde , moralement et pratiquement. Seules, elles sont apparues comme de fon
36 et créatrices objections de la foi à la forme du monde . Mais, direz-vous encore, nous ne sommes pas tous des Jérémie, des Pa
37 ui n’ont aucun rapport avec la morale pratique du monde économique et financier. Tout le monde sait que la morale des affaire
38 t devenir une personne, — idée qu’apporta dans le monde le message de l’apôtre Paul, idée centrale de la doctrine de Calvin.
39 xercice libre et fidèle des vocations, refaire un monde à la mesure de l’homme concret, de la personne, voilà le mot d’ordre
40 ait depuis cent ans déjà. Nous sommes nés dans un monde où tout est en désordre. Nous savons ce que vaut l’aune de ce « prati
41 i juge ce siècle, à la transformation radicale du monde  ! Si le but nous paraît trop haut, c’est que nous comptons encore tro
42 espérance et la protestation, dans l’annonce d’un monde nouveau. ⁂ Je n’ai pas cherché ce soir à vous décrire impartialement
3 1945, Le Semeur, articles (1933–1949). La responsabilité culturelle de l’Église (mars 1945)
43 guerre La jeunesse de presque tous les pays du monde aura été soumise à plusieurs années de service militaire et à une int
44 s aspects de la vie), l’abîme s’élargira entre le monde religieux et la culture. Cette dernière s’établira contre le christia
45 cile à intégrer dans une conception chrétienne du monde . Ceci est particulièrement frappant dans les pays protestants où le s
46 nt de plus en plus d’une conception chrétienne du monde . g. « La responsabilité culturelle de l’Église », Le Semeur, Paris
4 1946, Le Semeur, articles (1933–1949). Chances d’action du christianisme (juin-juillet 1946)
47 endait se substituer à la religion et conduire le monde moderne vers un paradis sans Dieu, a démontré son impuissance réelle
48 e à nous donner des buts de vie, des idéaux et un monde plus efficaces qμe ceux du christianisme. C’est un fait que « les der
49  scientifiques » contre la Genèse, la Création du monde par Dieu, sa Fin, l’existence de l’esprit, etc., paraît bien close, e
50 tres termes, les Églises ne trouvent plus dans le monde des doctrines hostiles, mais un vide doctrinal sans précédent. Ce vid
51 ois aucune raison d’attendre autre chose, pour le monde , que des tyrans, leurs guerres, et les tyrannies qui en résultent… Un
5 1949, Le Semeur, articles (1933–1949). « Les protestants et l’esthétisme » (février-mars 1949)
52 ombre des catholiques, protestants, etc., dans le monde , depuis quatre siècles, il reste qu’aujourd’hui beaucoup d’auteurs se