1 1932, Le Paysan du Danube. Le sentiment de l’Europe centrale
1 issant au contact des éléments inférieurs de deux mondes dont la synthèse constituerait la gloire de ce temps, et, accessoirem
2 condamner à ignorer, à méconnaître une vision du monde qui demain peut se traduire en arguments sanglants. Et s’il est des d
3 peut symboliser l’opposition des deux visions du monde dans celle, plus précise, de deux notions du tragique. Le monde latin
4 le, plus précise, de deux notions du tragique. Le monde latin connaît un tragique aux arêtes de pierre taillée : conflits d’a
5 vraiment, n’est pas un mot français. En ceci, le monde de l’Europe centrale est plus chrétien que le monde latin — si l’on c
6 nde de l’Europe centrale est plus chrétien que le monde latin — si l’on considère ses manières de sentir et de penser — qu’il
7 ictions et dépassement de ces contradictions2. Le monde latin, en tant que latin, étant un monde de l’unité (en vérité de l’u
8 ons2. Le monde latin, en tant que latin, étant un monde de l’unité (en vérité de l’unification à tout prix) est un monde « sé
9 é (en vérité de l’unification à tout prix) est un monde « sécularisé » jusque dans ses modes les plus intimes de souffrir. Ca
10 alors en un refus chronique. Et c’est en quoi le monde latin, monde de la spontanéité, est à son tour plus audacieux, et pou
11 refus chronique. Et c’est en quoi le monde latin, monde de la spontanéité, est à son tour plus audacieux, et pour tout dire,
12 udacieux, et pour tout dire, plus chrétien que le monde de l’Europe centrale. L’intelligence est sentimentale Le sentim
13 erait nommer l’une des raisons d’être profonde du monde germanique. 5. Seule réalité vivante prise en considération par l’in
2 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Un soir à Vienne avec Gérard
14 fare militaire, ainsi je m’abandonne au rêve d’un monde que suscite en moi seul peut-être cette plainte heureuse des violons.
15 e répondit-il, que seul vous venez d’atteindre au monde des êtres véritables. Nous nous rencontrons. Vous me voyez parce que
16 és… Je n’en suis pas fâché. »   Il y avait peu de monde dans les rues. Des jeunes gens avec une femme à chaque bras, l’air de
17 — Pour moi, dit Gérard, je situe l’amour dans un monde où la question fidélité ou inconstance ne se pose plus. Vous le savez
18 objets — et c’est cela seul qui donne un sens au monde . — Mais je bavarde, je philosophe, et vous allez me dire que c’est tr
19 ire que c’est trop facile pour un homme retiré du monde depuis si longtemps. Livrons-nous plutôt à une petite malice dont l’i
20 avec quelque chose d’éternel. Tous les drames du monde ne sont que des décors mouvants dans la lueur bariolée des sentiments
21 passant par toutes les formes animales. L’âme du monde palpite dans cette confidence. Il m’enseigne que la passion seule, pa
3 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Une « tasse de thé » au Palais C…
22 s loin que la rumeur des voix, orchestre du grand monde qui accorde, s’égarent parfois dans un silence qui s’approfondit au l
23 seulement d’écouter autre chose… En vérité le monde propose à l’imagination de bien étranges spectacles ; pourquoi veut-i
24 ement vaine. Il y a peu de mensonge dans le grand monde  : plutôt des règles de jeu, et personne n’a l’idée d’y croire. Le pir
25 et c’est soudain une déchirure assourdissante du monde  : je vois une lumière vraie, chaude et triomphante, et des vaisseaux
26 laisser aller un peu à mes idées. Le commerce du monde mène plus loin qu’il n’y paraît, mène parfois bien près de la réalité
4 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Voyage en Hongrie
27 ans l’insomnie — vrai voyage à dormir debout… Le monde renaît dans des accords. Une mélodie hongroise éveille un vagabond an
28 lisables, bouleversants de perfection, gages d’un monde que les poètes essaient de décrire sans l’avoir jamais vu, et dont no
29 perdre conserve ici le sens qu’il a pris dans ce monde , — j’entends : leur monde, avec leurs « problèmes du plus haut intérê
30 ns qu’il a pris dans ce monde, — j’entends : leur monde , avec leurs « problèmes du plus haut intérêt », le « prix de l’action
31 pas perdu le sentiment qu’ils sont en scandale au monde moderne. Voilà ce qu’on ne dit pas dans les dépêches d’agence : les j
32 se plaint de ce qu’il y ait peu de poètes par le monde . C’est dans l’ordre des choses, et l’on sait qu’il suffit de très peu
33 ent ou fixe ou pas à pas. Tout s’épanouit dans un monde rythmé, fusant, tournoyant, sans frontières. Eux : leurs petites mous
34 nts ne m’empêchera pas de m’y sentir au bout d’un monde , au bord extrême de l’Europe. Je ne sais quel hasard a voulu que j’y
35 nde. Ils l’ont égaré, comme ils égarent tout d’un monde où si peu vaut qu’on le conserve, au long d’un chemin effacé par le v
36 ges à tous les espaces à parcourir encore dans ce monde et dans d’autres, dans cette vie et dans d’autres vies, pour approche
37 ais le voir, ce serait mourir dans la totalité du monde , effacer ta dernière différence, — car on ne voit que ce qui est de s
38 tenant ?) xix « Tous ceux qui quittent ce monde vont à la Lune — lit-on dans les upanishads. — Or si un homme n’est p
39 ce qu’il est : cela qui me rendrait acceptable ce monde .) Malheur à celui qui ne cherche pas. Malheur à celui qui ne trouve p
5 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
40 e génie tourmente cet être faible, humilié par le monde . L’amour s’éloigne le premier, quand Hölderlin doit quitter la maison
41 ès un grand accès de fièvre… L’agrément de ce monde , je l’ai vécu. Les joies de la jeunesse, voilà si longtemps, si longt
42 chambre… Est-ce que tout cela existe dans le même monde  ? (Il est bon de poser parfois de ces grandes questions naïves.) Lui
43 ut-il donc que l’un des deux soit absurde, de ces mondes à mes yeux soudain simultanés ?…   Le tragique de la facilité, c’est
6 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Petit journal de Souabe
44 coin d’une maison jaune, se retournent. Ce petit monde enclos par le pont et l’écluse, je m’en contenterai doucement. Comme
45 ctivité d’un jugement qui domine la médiocrité du monde . Le père Reinecke est un esprit « caustique » — il aime à me le répét
46 haque matin deux pages à la machine. Il y juge du monde en général, de la religion, des mœurs, de l’histoire, et de ses voisi
47 ? Cette ville est pour eux la moins quelconque du monde . Je prétexte des écritures — qui se réduisent d’ailleurs à ce journal
48 ette foi anxieuse en je ne sais quelle liberté du monde . Un peu plus tard, il y eut un instant merveilleux que je veux noter
49 en contact avec tout le mobile et l’ineffable du monde . Cure de sommeil, de rêves et de feuillages — et trois heures de tenn
50 a perdu le secret de l’humain ? Car voici bien le monde qu’on nous a fait. Tout encombré d’idées sans corps, de corps stupide
51 qui composent notre imagerie quotidienne du vaste monde . J’étais seul et tranquille, à manger et à soupeser des idées qui ven
52 ne l’esprit humain parmi les formes désirables du monde , lorsqu’il veut les connaître et les posséder dans sa force. Car la l
53 le s’évanouit en lumière. C’est ainsi que dans le monde spirituel, l’ère de la vitesse préparerait l’ère des Illuminés… L’ext
7 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Châteaux en Prusse
54 n ressort ivre et comme possédé par les génies du monde végétal. Il y a une sorte de violence aussi dans ces bains de silence
55 ion d’humanité la plus dangereuse pour la paix du monde . Quoi ! cette centaine de familles écartées du pouvoir dans leur prop
56 avec une Europe bourgeoise, résignée à laisser ce monde aux Juifs, puisque tout est perdu, mais héroïquement attachées à leur
57 ne vertu sans égale, sans espoir —, péril pour le monde  ! Fable énorme et qui étonne de la part d’écrivains d’ordinaire consc
58 voir si cette classe justifie sa fonction dans le monde actuel, je répondrai que cela dépend après tout des possibilités qu’o
8 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Le balcon sur l’eau
59 proche. Une haute muraille derrière nous ferme le monde . Tu ne trembles plus, tu t’appuies. Nos reflets ondulent très peu, gr
9 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Appendice. Les Soirées du Brambilla-Club, (1930)
60 ’histoire suivante qui est une des plus belles du monde  : Un prince italien ayant commandé à Pergolèse un Stabat Mater, le m