1 1934, Politique de la personne. Introduction — L’engagement politique
1 de la politique, c’est bien moins pour sauver le monde que pour accomplir les devoirs du clerc engagé malgré lui dans le dés
2 1934, Politique de la personne. Introduction — Le vrai pouvoir des intellectuels et son usage
2 estion de talent mise à part. Il est clair que le monde moderne n’est pas conduit par des raisons, plus ou moins bonnes, mais
3 1934, Politique de la personne. Introduction — Pour une politique à hauteur d’homme
3 est cette question qu’on a cessé de poser dans le monde des politiciens ! Si la Politique est l’art de gouverner les hommes,
4 1934, Politique de la personne. Introduction — En dernier ressort
4 u « privé ». Mais la position du chrétien dans le monde d’aujourd’hui est trop exceptionnelle — sinon même scandaleuse — pour
5 tique, il est bien obligé de parler le langage du monde , et cependant il l’entend autrement ; il est bien obligé de formuler
6 vraie condition. Mais l’état du chrétien dans ce monde est justement de connaître sans cesse, dans l’angoisse et dans l’espé
5 1934, Politique de la personne. Primauté du spirituel ? — Destin du siècle ou vocation personnelle ?
7 dre et la contradiction. L’argent règne sur notre monde , comme une puissance occulte et pourtant méticuleusement tyrannique,
8 , favorisé plus de vertu, mieux assuré la paix du monde et les rapports normaux entre les hommes ? Croit-on vraiment que le «
9 t menacées ? La vérité, c’est que la situation du monde a été de tout temps désespérée. Seulement, maintenant, cela se voit.
10 s la chute du premier homme, depuis le déluge, le monde se débat dans une crise millénaire dont les périodes dites « prospère
11 dégradation du sens de la révolte. L’histoire du monde , bien loin d’être l’histoire d’un progrès continu, nous apparaît plut
12 ins que rien, et que tout ce qui se passe dans le monde obéit à des lois générales et historiques qui échappent à notre volon
13 i a bu boira ! Or, la seule chose intéressante au monde — et je dis intéressante au sens le plus profond du terme, la seule c
14 savent au moins ce qui les mène, ils poussent le monde dans la direction où il doit tomber fatalement, si on le laisse tombe
15 sans vocation ni raison d’être, un homme dont le monde n’exigeait rien. Cet être-là, fatalement, devait désespérer de soi-mê
16 vous dit que désormais « tout se tient » dans le monde , c’est l’exemple suivant : le krach d’une banque à Paris peut ruiner
17 ismes, ne nous laisse rien prévoir d’autre qu’un monde chaotique hautement organisé, une monstrueuse agglomération d’individ
18 raison d’être. La classe, la race, jouent dans le monde le même rôle que l’instinct dans l’homme. La culture du xixe siècle
19 concrètes de ces grands faits qui bouleversent le monde . C’est à vous de déceler, par exemple, l’origine permanente et virtue
20 udrez, bouleversez les institutions, organisez le monde par la contrainte ou dans la liberté, vous ne ferez pas une société s
21 is bien : acte, et il faut insister là-dessus. Le monde s’est emparé des paroles du Christ et il les a complètement pervertie
22 us révolutionnaire qui ait jamais paru dans notre monde . Lui seul suffit à vaincre les destins du siècle, lui seul atteint le
23 aisse maintenant. Nous ne rencontrons personne au monde , avant d’avoir rencontré Dieu. 12. Conférence donnée à Genève, le 1
6 1934, Politique de la personne. Primauté du spirituel ? — Personne ou individu ? (D’après une discussion)
24 tte objection réside dans une vue rationaliste du monde . Dans la réalité, nous voyons au contraire que les vocations reçues s
7 1934, Politique de la personne. Primauté du spirituel ? — Précédence ou primauté de l’économique dans le marxisme ? (Introduction à un débat dans un cercle privé)
25 peut-être sincères — de duper systématiquement le monde — et peut-être eux-mêmes — sur la véritable nature des rapports humai
26 blissement du spirituel et de la liberté, dans un monde où seules sont admises les valeurs matérielles et quantitatives, figu
27 n. Le marxisme apparaît ainsi comme une vision du monde essentiellement évolutive, en face du christianisme essentiellement r
8 1934, Politique de la personne. Principes d’une politique du pessimisme actif — Ni ange ni bête : ni gauche ni droite (Fondements théologiques d’une action politique)
28 a doctrine ne doit pas se borner à interpréter le monde , mais doit plutôt le transformer. Seulement il sait que cette transfo
29 , mais non pas comme la subissant. Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la
30 issant. Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde  ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvés de s
9 1934, Politique de la personne. Principes d’une politique du pessimisme actif — Sur la devise du Taciturne
31 ontradiction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien, parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lors
32 este vaine, évasive et mortelle. « Nous sommes au monde , nous ne sommes pas du monde. » Toute construction politique qui ne p
33 le. « Nous sommes au monde, nous ne sommes pas du monde . » Toute construction politique qui ne prend pas au sérieux ce qu’imp
34 . 1° L’hérésie pessimiste abandonne à lui-même un monde qui ne saurait nous offrir de salut, puisqu’il n’est de salut qu’en l
35 il n’est de salut qu’en la foi, qui transcende le monde . Principe de l’individualisme anarchique ; point de vue qui rend absu
36 même d’être né, c’est-à-dire d’avoir été « mis au monde  ». 2° L’hérésie optimiste constate au contraire que « nous sommes au
37 imiste constate au contraire que « nous sommes au monde pour quelque chose », mais elle oublie que ce quelque chose, notre ac
38 hèse est inhérente à tout système rationaliste du monde , soit qu’il prétende, comme le système romain, enfermer les antinomie
10 1934, Politique de la personne. Principes d’une politique du pessimisme actif — Note sur un certain humour
39 pas sans quelque ironie à l’égard des conflits du monde , et qu’elle s’éprouve par de bien autres mines que celles qu’on voit
40 un homme qui sait que son salut ne dépend pas du monde , comment voulez-vous qu’il adopte ces allures compassées, ces tournur
11 1934, Politique de la personne. Idoles — Comment rompre ?
41 t un aspect nécessaire de l’« ordre chrétien » du monde . Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous souvenir de la
42 faire entre le christianisme et l’injustice de ce monde , l’un n’existant que pour autant qu’il exclut l’autre. Ce n’est pas l
43 blie » établissant à son tour un ordre injuste du monde et s’appuyant sur lui, en réalité n’est plus l’Église et n’a plus le
44 elles-mêmes, qui auraient été introduites dans le monde par Dieu, que nous aurions mal dirigées, compromises par maladresse,
45 dégager de leurs complicités avec les « forces du monde  ». Le chrétien ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la fo
46 mmes sans la foi. C’est la meilleure façon que le monde ait trouvée de rejeter le Christ : feindre d’accepter la doctrine de
47 nnent pour chrétiens ? ⁂ Quand, par la maladie du monde , la « chrétienté » se trouve menacée, c’est déjà qu’elle mérite la mo
48 ujourd’hui prétend durer et se défendre contre le monde soulevé. Étrange illusion, certes, puisque en le sanctionnant naguère
49 ns jamais à dresser notre christianisme contre le monde , comme une force positive contre une force de même ordre. Assez de ce
50 L’office de l’Église est en tout temps de dire au monde  : Tu ne dois pas ! Mais c’est à la foi seule de me dire : Tu dois ! E
51 rôle de l’Église doit-il rester de porter sur le monde un jugement permanent et enseignant ; tandis que la révolution dans c
12 1934, Politique de la personne. Idoles — Humanisme et christianisme
52 exemple : il ne sait même pas pourquoi il est au monde , ni pour quoi ; il se demande parfois ce qu’il a bien pu venir y fair
53 gnore, ce sont les choses les plus importantes du monde  : l’origine et la fin de son existence terrestre. Dès lors, ceux qui
54 n que lui pose sans cesse la crise perpétuelle du monde . Et l’antagonisme des deux attitudes prend une forme encore plus préc
55 oustraire l’homme à son créateur, pour rebâtir un monde à la mesure de l’individu considéré comme autonome, et « calculable »
56 e soustrait aux conflits naturels. Il vit dans un monde où il n’y aura bientôt plus — se dit-on — ni luttes sociales, ni lutt
13 1934, Politique de la personne. Idoles — Antimarxiste parce que chrétien
57 , c’est que vous avez déjà opté pour la vision du monde propre au marxisme : vous calculez. Le christianisme ne sera jamais j
58 ulement le Royaume ne sera jamais réalisé dans ce monde , mais encore qu’il consiste précisément dans l’acte de sortir de ce m
59 consiste précisément dans l’acte de sortir de ce monde  ? Cette dialectique inconcevable de la vie et de la mort, ce commande
60 e commandement que nous avons reçu d’être dans ce monde comme si nous n’y étions pas, cet état que Unamuno nomme l’agonie du
61 me où ils obéissent au « suivez-moi », meurent au monde , et Le suivent. Les unes sont historiques, les autres éternelles. En
62 qui s’endormait dans l’illusion humaniste, que ce monde -ci n’a rien en lui-même qui puisse permettre d’accéder à l’autre mond
63 hrétiens ont cru pouvoir utiliser la morale de ce monde , qui est une morale d’intérêts humains, alors que le commandement du
64 un commandement de sacrifice total, et de mort au monde . Maintenant, les jeux sont faits. L’abîme devient flagrant. Il serait
65 de vue mystique » pouvait servir à la vie dans le monde , même sans la foi. Nous avons cru que le christianisme était une règl
66 ’est le marxisme qui est une règle de vie dans le monde , au sens où le christianisme est une règle de mort au monde. Et il es
67 sens où le christianisme est une règle de mort au monde . Et il est temps de voir que sans la foi, tout ce que disent les chré
68 tentation ou un appel à la compromission avec le monde . Il n’est plus que le défi que l’humanisme total adresse à notre chri
14 1934, Politique de la personne. Idoles — Fascisme
69 e qu’à partir de l’État. Mais depuis l’origine du monde , les hommes ont toujours appelé « dieu » le principe de cohérence de
15 1934, Politique de la personne. Problèmes de la révolution personnaliste — D’un Cahier de revendications
70 créations pseudo-mystiques qui pullulent dans un monde athée. Quelle que soit d’ailleurs la conception historique que l’on a
71 Elle sera « acte ». 2° Le matérialisme décrit un monde tel qu’on ne voit pas où l’acte peut s’y insérer. Comment croire que
72 tion personnaliste est seule capable d’édifier un monde culturel, économique et social qu’anime un risque permanent, essentie
73 des entreprises, des nations, les intérêts (?) du monde . On nous demande : que signifie « sauver le monde » ? Rien. Au sens f
74 monde. On nous demande : que signifie « sauver le monde  » ? Rien. Au sens fort du mot, le « salut » n’est pas à débattre sur
75 isit, me saisit. Je parle de cette seule chose au monde qui n’ait pas besoin d’arguments pour juger les idoles du monde ; de
76 t pas besoin d’arguments pour juger les idoles du monde  ; de cette seule chose pour laquelle j’accepterais la mort, parce que
16 1934, Politique de la personne. Problèmes de la révolution personnaliste — Communauté révolutionnaire
77 erfectionné de la désagrégation atomique de notre monde , — désagrégation dont l’aboutissement fatal serait la ruine de toute
78 les nous permettent de situer notre opposition au monde actuel. Elles nous permettent aussi de donner sa réelle et pratique i
79 véritable. Elle introduisait en effet, dans notre monde tel qu’il est, un principe entre tous néfaste : celui de la comparais
80 ’individu » se balade au gré des théories dans le monde abstrait et juridique de l’égalité, la personne s’enracine au contrai
81 dignité de l’homme, c’est d’être responsable. Le monde actuel est peuplé d’irresponsables. Le « prolétaire » tel que le fabr
82 meneurs, mais des hommes humains. On ne refait un monde qu’avec des hommes responsables. 61. Cet article parut d’abord dan
17 1934, Politique de la personne. Problèmes de la révolution personnaliste — Triomphe de la Personne, (Aphorismes)
83 t que le peuple ignore davantage s’il se peut. Le monde actuel est né d’une révolution. Cette révolution n’a pas été sans thé
84 els qu’il nous faut commencer la mise en ordre du monde moderne. Importance d’une définition de la personne. Toute la tactiqu
85 mort. J’habite loin de Paris, et les nouvelles du monde des lettres, qui me parviennent, me paraissent de jour en jour plus a
86 ées. Le Français est l’être le plus « social » du monde . On l’admet volontiers, mais il faut voir ce que cela signifie. Être
87 ’État, et rejoignent ainsi le régime russe, si le monde entier d’ici vingt ans tombe sous la domination des compagnies d’assu
88 a personne deviendra la revendication unique d’un monde par ailleurs comblé de biens qu’il ne saura goûter. Le triomphe du pe
18 1934, Politique de la personne. Problèmes de la révolution personnaliste — Tactique personnaliste
89 me il s’agit précisément pour nous de purifier le monde de leurs moyens et de leurs idéaux, cette critique qu’ils nous font e
90 istant à savoir dépenser. Pauvre non par refus du monde , mais parce que le monde n’est jamais plus fort qu’une volonté de pau
91 Pauvre non par refus du monde, mais parce que le monde n’est jamais plus fort qu’une volonté de pauvreté. Pauvre, mais d’une
19 1934, Politique de la personne. Appendice — Liberté ou chômage ?
92 ette revue68 la morale du travail sur laquelle le monde bourgeois prétend fonder la dignité humaine. Nous dénoncerons sans ce
93 ⁂ Le terme de « travailleur » est devenu dans le monde moderne à peu près synonyme de travailleur industriel. Le « travaille
94 fin, tel est le véritable nom du Progrès, dans un monde dont le matérialisme foncier ne pourra plus être longtemps masqué par
95 liberté possible, efficace, pratique, que dans un monde où le spirituel détiendra la primauté. ⁂ Voyons maintenant quelles co
20 1934, Politique de la personne. Appendice — Loisir ou temps vide ?
96 cratisation du confort moyen et de la TSF dans un monde où le libre divertissement de chacun sera la condition du libre abrut
97 sses chargées d’assurer ce loisir. C’est créer un monde impensable, le nôtre. Car si le loisir est simplement le contraire du
21 1934, Politique de la personne. Appendice — Groupements personnalistes
98 même manière qu’ils s’opposaient en 1848. Mais le monde a changé depuis. Le socialisme français porte deux tares qui l’empêch
99 sure l’impuissance du parti de gauche à penser le monde moderne et la situation concrète de la France en termes révolutionnai
100 se qu’elle soit et qu’elle apparaisse aux yeux du monde entier, la France possède une tradition révolutionnaire unique en Eur
22 1934, Politique de la personne. Appendice — Ni droite ni gauche
101 c’est comprendre, mais jusqu’aux moelles, que le monde n’est pas un parlement, qu’il ne s’agit pas pour nous d’aller nous as
23 1934, Politique de la personne. Appendice —  La Révolution nécessaire
102 engagement personnel, quitte à se lamenter sur le monde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on le laisse aller. Craigno