1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Avertissement
1 l est orienté d’emblée par une vision générale du monde , et du rôle de la Suisse dans le monde. Soyons modestes, c’est entend
2 énérale du monde, et du rôle de la Suisse dans le monde . Soyons modestes, c’est entendu. Nous ne sommes pas les mentors de l’
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
3 r l’ampleur de l’attaque qui se prépare contre le monde chrétien, beaucoup, jusque parmi les incroyants, sentent le besoin de
4 hrétiens à désigner la réalité de l’homme dans un monde christianisé. Car cet homme, lui aussi, se trouve être à la fois auto
5 On nous parle, avec les meilleures intentions du monde , d’une défense spirituelle du pays. Et je suis le premier à l’approuv
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
6 ant dans d’autres brumes, dernier îlot d’un autre monde , une salle éclairée, un public dont j’ignorais et le visage et les so
7 s ? Que servait de parler et de théoriser dans un monde à ce point stupéfié par une guerre que personne ne voulait, et qui to
8 une angoissante impuissance de l’esprit devant ce monde comme il va. Prenons des exemples concrets. Rien de plus profondément
9 à la fois d’angoisse et d’enthousiasme devant ce monde démesuré, porteur de tels pouvoirs de vie ou de mort. Songez donc : s
10 On ne peut plus prêcher le christianisme dans un monde où règne la presse. » Et Nietzsche, de son côté, dénonçait la manie d
11 méprisés ou ignorés, maintenant que tout, dans le monde , échappe aux prises de l’esprit humain, il ne reste qu’un seul princi
12 tat sont des principes qui ne valent rien dans le monde de l’esprit. Et dès lors, la culture en chômage se corrompt rapidemen
13 la pensée et de la foi à toutes les misères de ce monde . La liberté, tout le monde l’invoque, n’est-ce pas ? Mais pour l’écon
14 nt les écrivains. Mais que peuvent-ils dans notre monde démesuré ? Un Valéry, un Gide ou un Claudel ont quelques milliers de
15 tif énorme, pour caractériser certains aspects du monde moderne, ce n’était pas sans intention. Car énorme ne signifie pas se
16 s aussi : qui sort de la norme — de la mesure. Un monde énorme est un monde sans mesure, un monde démesuré par rapport à l’ho
17 e la norme — de la mesure. Un monde énorme est un monde sans mesure, un monde démesuré par rapport à l’homme seul et aux pouv
18 ure. Un monde énorme est un monde sans mesure, un monde démesuré par rapport à l’homme seul et aux pouvoirs de son esprit. Et
19 ions. Sur quel principe pourrions-nous rebâtir un monde qui soit vraiment à hauteur d’homme ? Un monde où la pensée, la cultu
20 un monde qui soit vraiment à hauteur d’homme ? Un monde où la pensée, la culture et l’esprit, soient de nouveau capables d’ag
21 cères, aboutissent au malheur de l’homme. Dans ce monde qui a perdu la mesure, le seul devoir des intellectuels, et j’ajouter
22 n’est pas bon non plus que l’homme soit foule. Le monde rationaliste et libéral supposait que l’humanité n’était qu’un assemb
23 is une trentaine d’années. L’homme isolé, dans un monde trop vaste, ne se sent plus porté au sein d’un groupe. Déraciné, il f
24 plus de peine à subsister ou à se former dans le monde moderne. Car supposez qu’un homme se sente une vocation et décide de
25 ide de la réaliser. Il se trouve en présence d’un monde que l’histoire et la sociologie ont encombré de lois fatales. Que peu
26 dilemme où nous placent la culture actuelle et le monde actuel : ou bien tu veux rester toi-même, mais alors tu ne pourras ri
27 éférence ou parti pris… Donc autant de visions du monde , autant de systèmes de faits. Et l’historien qui croit pouvoir être i
28 fatales peut envisager de nouveau d’influencer le monde réel, ramené en droit — sinon déjà en fait — aux proportions de l’esp
29 timent d’un christianisme devenu passif devant le monde . Or il me semble que là encore, un réveil soulève les Églises. Elles
30 , jusqu’à l’acte qui la rend sérieuse. Refaire un monde et une culture sur la base de la diversité des personnes et des vocat
31 paradis sur terre. Nous demanderons simplement un monde humain. Non pas un monde d’utopie où toutes les luttes s’apaiseraient
32 emanderons simplement un monde humain. Non pas un monde d’utopie où toutes les luttes s’apaiseraient par miracle, mais un mon
33 es les luttes s’apaiseraient par miracle, mais un monde où les luttes nécessaires n’aboutissent pas mécaniquement et fataleme
34 la guerre, ils n’ont pas le temps de préparer un monde humain. Mais nous qui avons encore su conserver une cité à la mesure
35 acob Burckhardt (Considérations sur l’histoire du monde et Correspondance) et Alexandre Vinet, qui sut très bien montrer que
4 1940, Mission ou démission de la Suisse. Neutralité oblige, (1937)
36 se fécondent mutuellement19. Cette conception du monde n’est pas nouvelle : elle constitue l’apport spécifique de l’Europe à
37 que l’Occident s’est édifié, et qu’il a dominé le monde . Elle n’est nullement, comme certains voudraient le croire, une espèc
38 ux « nationaux » de tel pays ou aux « rouges » du monde entier. D’autant plus que ce magistère ne paraît nullement s’exercer
39 cette mission, et le grand air de l’Europe et du monde reviendra vivifier nos pays. Il y aura de nouveau du jeu, de la passi
5 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
40 sse est belle, c’est entendu, c’est connu dans le monde entier. On a fait avec cela beaucoup de littérature de manuels — et e
41 proclamer : il n’y a de liberté réelle dans notre monde que grâce à la foi des chrétiens, et à leur action politique. Et vous
42 e. Le chrétien a le devoir d’agir, d’agir dans le monde et pour le monde, dans la cité où il est né, et pour son bien. Il n’a
43 le devoir d’agir, d’agir dans le monde et pour le monde , dans la cité où il est né, et pour son bien. Il n’a pas le droit de
44 voulez pas pour vous, mais seulement pour tout le monde , faites-nous la grâce de n’en point vouloir. » Car « la société qui v
6 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
45 vient le fédéralisme ? Dans le temps, dans le monde du péché, tout commence par la nécessité, et tend à nous y enfermer.
46 la nécessité, et tend à nous y enfermer. Dans le monde de l’esprit, tout s’ouvre et se libère, devient grâce et devient nouv
47 nt nouveauté. L’action réelle, c’est de passer du monde de la nécessité à celui de la liberté. Cet acte seul nous rend humain
7 1940, Mission ou démission de la Suisse. Appendice, ou « in cauda venenum » Autocritique de la Suisse
48 e, n’a été plus souvent expliqué à lui-même et au monde que la Suisse. C’est qu’il en a besoin plus que nul autre. Sa devise