1 1946, Journal des deux mondes. Le bon vieux temps présent
1 ont douceur de vivre ? Déjà nous éprouvons que le monde a glissé dans une ère étrange et brutale, où ces formes de vie qui so
2 1946, Journal des deux mondes. Journal d’attente
2 que celle des hasards anonymes qui organisent un monde mécanique (radio, capital, urbanisme) au sein duquel la plus « active
3 trante ? Problème d’une portée générale, dans un monde où s’installe peu à peu le régime de l’union sacrée et de la discipli
4 , mais en même temps décidé à « reconsidérer » le monde sous des aspects plus réalistes, selon l’urgence des événements. — Je
5 artagée dans un silence de catacombes. Centres du monde  ! Il s’en va, coudoyant la foule et traversant les lieux publics, ave
6 e le Scandale, l’Autre, l’Amour qui bouleverse le monde et fait surgir des quotidiennes apparences l’être touchant, bizarre e
7 oup cette confiance envahissante dans le salut du monde malgré tout, cette beauté sensible au-dessus de toutes choses, à l’in
8 uerres de religion qui obscurcissaient l’image du monde chrétien. Quel pouvait être l’avenir pour un Allemand de la guerre de
9 que radio, police et presse, introduisent dans le monde actuel des possibilités plus radicales d’anéantir le genre humain. On
10 ieille expression. Oui, de tout temps, le sort du monde a été quasiment désespéré. Seulement, maintenant, cela se sait. Voilà
11 ort, — sinon l’espoir d’un rendez-vous au-delà du monde , et l’entretien de son attente ardente ? Si j’y croyais vraiment, san
3 1946, Journal des deux mondes. Puisque je suis un militaire…
12 même auteur, les Considérations sur l’histoire du monde . C’est l’un des livres, combien rares, qui « tiennent le coup » penda
13 étrange, voire haïssable, si nous vivions dans un monde acceptable ou simplement à la mesure de notre action. Je vais à lui p
14 n d’une unité de rythme et de vision au sein d’un monde qui perdait ses mesures. Et quand le lieu du grand débat devient enfi
15 vre, à la confiance. Cela se passait dans l’autre monde , au début de l’été de 1938… Périgny… C’était bien ce nom-là ? Un long
16 une ferme au marché le plus proche. Nulle part au monde la vie n’apparaît si discrète, si pacifique et séculaire. Ce pays-là
4 1946, Journal des deux mondes. Anecdotes et aphorismes
17 nces de l’esprit se réveillaient vraiment dans le monde , ces messieurs comprendraient, mais trop tard, qu’Hitler était beauco
18 nuage et se tait, que son deuil soit le deuil du monde  ! Nous sentons bien que nous sommes tous atteints. Quelqu’un disait :
19 verse aujourd’hui ces rues les plus émouvantes du monde  : il ne les connaîtra jamais. Il ne verra que d’aveugles façades. Il
20 ement plus que tout ce que peuvent rafler dans le monde entier les servants des « Panzerdivisionen ». Quelque chose d’indéfin
21 ait peut-être nécessaire pour faire comprendre au monde entier qu’il est des victoires impossibles. On ne conquiert pas avec
22 ont on manque. Qu’ils fassent dix fois le tour du monde  ! Ils ne rencontreront partout que le fracas du néant mécanique. Jusq
5 1946, Journal des deux mondes. La route de Lisbonne
23 importe où, cette mince artère par où notre vieux monde se vide peu à peu de son élite en même temps que de ses parasites ! (
24 u’un plan quelconque préside aux modifications du monde que nous commençons d’entrevoir. Route de Lisbonne, route de l’émigra
25 s, des ingénieurs imperturbables et des femmes du monde éplorées, voici qu’à mon tour je m’y engage, inclassable une fois de
26 inutes à la terrasse d’un grand café. Beaucoup de monde , mais peu d’animation. On nous sert, sous le nom de café noir, un bre
27 r, la mer toujours recommencée… » Quelle force au monde pourrait donc obscurcir ce spectacle et le souvenir de cette musique
28 issable de la vie, toujours pressée d’imaginer un monde où tout peut encore continuer. Je viens de voir une civilisation frap
29 ent dix fois par jour les usagers de la radio. Le monde a changé de face sous nos yeux, mais nous le regardions de trop près 
30 reviens, font rater l’arrivée la plus célèbre au monde . Nous remontions donc l’Hudson, guettant New York avec une émotion cr
31 la manche pour me montrer la Liberté éclairant le monde , les haut-parleurs impérieux et lugubres ont réclamé notre attention.
32 you, Sir ! And good luck to you ! C’est fini. Le monde s’ouvre et s’éclaire comme au sortir d’un cauchemar. Mais c’est aussi
6 1946, Journal des deux mondes. Premiers contacts avec le Nouveau Monde
33 Premiers contacts avec le Nouveau Monde New York, octobre 1940 New York alpestre. — Personne ne m’ava
34 tte-ciel couché. C’est la ville la plus simple du monde . Douze avenues parallèles, dans le sens de la longueur, qui est de vi
35 omme aux opulents ombrages. Toutes les chromos du monde avaient raison, puisque Tuxedo Park existe, sous nos yeux. On y pénèt
36 qu’à New York, dédiées à toutes les croyances du monde . C’est bien la ville où l’on s’attend à découvrir cet autel au dieu i
37 et me demande avec application ce que je pense du monde et de son train. C’est un garçon d’une quarantaine d’années. Le premi
38 e réalité valable, et par la sensation directe du monde tel que le crée l’homme privé de l’Esprit, l’une des entrées de la Vo
39 imes Square avec une acuité crispante : l’état du monde d’où l’Esprit s’est retiré. Ce n’étaient pas « les péchés » de ces ho
40 encore fait paraissait l’acte le plus sérieux du monde , le plus digne de l’homme, le plus adulte ! 16 janvier 1941 « 
41 les Latins, a les cimetières les plus heureux du monde . ⁂ Cambridge retient l’Européen, parce qu’à la différence des autres
7 1946, Journal des deux mondes. Voyage en Argentine
42 rang de diplomates, de marquises et de femmes du monde , au-delà desquels je distingue Ortega, et ce grand écrivain que l’Eur
43 nt une faible densité humaine. Dans l’ensemble du monde , le Nord domine, et ses coutumes font la norme. C’est pourquoi le ren
44 et le Sud aura sa revanche, comme la Femme sur le monde des hommes. ⁂ Suramérique. — Ce terme pourrait désigner le continent
45 el comme un aérolithe dans ces plaines du bout du monde , menu point de vie éphémère sans plus de trajectoire prévisible, que
46 bre tyran. (C’était lui qui forçait les femmes du monde de Buenos Aires à galoper à cheval sur des balais, en grande toilette
8 1946, Journal des deux mondes. Solitudes et amitiés
47 e10. Mais je fuyais partout, dans la rue, dans le monde , au cinéma, sous le moindre prétexte. À deux heures aujourd’hui, je m
48 digne encore d’être pensée, d’être reçue, dans le monde établi par une seule fugue de Bach ? 20 mars 1942 Pluie torrent
49 bre blanche, vaste et carrée. Je me sens rendu au monde et à la vie courante. Mais pendant que je m’escrimais contre son imag
50 ême, on ne voit pas les mêmes objets. Et comme le monde est une vitrine, en bonne partie, il doit être possible de déterminer
51 infortune d’un auteur d’après ses descriptions du monde . 17 avril 1942 Quand on vient de terminer un livre et que l’esp
52 e et des métiers de plus d’une race… « Chemins du monde , l’un vous suit. » Chemins d’exil. 2 août 1942 Un climat tempé
53 rdres, que se passera-t-il ? On verra le reste du monde , et pendant des siècles peut-être, s’efforcer de reproduire et de rej
9 1946, Journal des deux mondes. L’Amérique en guerre
54 a fait de l’Allemagne le pays le plus détesté du monde , Roosevelt a fait de l’Amérique l’espoir puissant des libertés du mon
55 t de l’Amérique l’espoir puissant des libertés du monde . L’un qui ne voulait que la guerre est en train de la perdre ; l’autr
56 érimente sans relâche, il n’a pas l’expérience du monde . L’Amérique, ennemie de la mémoire, et même dans ses écoles de la mém
57 t en train de rechercher dans les laboratoires du monde entier (pour autant qu’il ne s’agit pas de « secrets intéressant la d
58 . Il pressent que le sort, l’État, la science, le monde moderne et sa prospérité ne sont pas les garants infaillibles d’un bo
59 nt et l’avaient à l’avance illustrée. Femmes du monde à l’usine. — La nouvelle mode : une jolie femme, jeune et riche, s’en
60 ulent, précisément.) ⁂ Classicisme moderne. — Le monde actuel pressent qu’il a besoin de maîtres et de directeurs de conscie
61 fatales réalités : car ce sont les réalités d’un monde tout artificiel que nous, les hommes, avons bâti selon nos caprices,
62 rmerait. Si je me tourne vers le nord, je vois un monde de terrasses, du dixième au trentième étage du River Club, où vivent
10 1946, Journal des deux mondes. Virginie
63 au contraire tout empêtré et vulnérable, dans le monde économique et social d’aujourd’hui ?… Or j’ai senti que le mystère de
64 me révoltent, mais la tyrannie qui les dicte. Le monde capitaliste est arbitraire et manifestement injuste : il ne tient auc
65 : il ne tient aucun compte des vocations. Mais le monde soviétique décrète une justice plus inhumaine que le désordre, et il
66 répondre d’une manière presque automatique. « Un monde nouveau surgira de nos ruines » — un monde meilleur, bien entendu. C’
67 . « Un monde nouveau surgira de nos ruines » — un monde meilleur, bien entendu. C’est un rêve de compensation. Car l’Histoire
68 r aux types d’humanité que représentaient dans le monde les acteurs à succès, les écrivains célèbres, les modèles des grands
69 le plus affreux de son histoire qui le révèle au monde , aujourd’hui, dans sa véritable grandeur. Les journaux qui nous donne
11 1946, Journal des deux mondes. Intermède. Mémoire de l’Europe
70 st l’Europe. Parce que l’Europe est la mémoire du monde , parce qu’elle a su garder en vie tant de passé, et garder tant de mo
12 1946, Journal des deux mondes. Le choc de la paix
71 ts dans un domaine qu’elle a nommé le « Sommet du Monde  », parce qu’il s’étend sur une colline dominant le lac aux cent îles.
72 nt d’être actrice, on lui a bâti sur le Sommet du Monde un amphithéâtre de pierre où les amateurs du pays jouaient du Shakesp
73 r s’étonne, puis se fâche. Ne sait-on pas dans le monde entier que le peuple allemand plébiscita cinq fois le régime hitlérie
74 par « intérêt vital », que tout a changé dans le monde . Les critères mêmes du vrai sont modifiés. Menteur, celui qui s’y réf
75 pourtant elle avait les plus grandes filatures du monde avant l’autre guerre, j’entends pour la longueur des bâtiments ». (Il
76 ssissent à se vanter de quelque chose d’unique au monde , compensant ainsi l’impression qu’elles sont interchangeables à tant
77 éciles. Il ne nous reste qu’une alternative : le Monde uni ou l’Autre monde. Le dire tout de suite, le dire partout, et tout
78 este qu’une alternative : le Monde uni ou l’Autre monde . Le dire tout de suite, le dire partout, et toutes affaires cessantes
79 blessés sérieusement, en jouant à faire sauter le monde . Les trois Grands, à Moscou, seront-ils plus adroits dans ce même jeu
80 us que dix jours pour s’assurer une place dans le monde des familles, un droit à la chaleur des groupes. Et ceux qui seront l
81 otestants, dans la plus grande église gothique du monde , la cathédrale de Saint-Jean de Dieu, siège de l’évêque anglican de N
13 1946, Journal des deux mondes. Journal d’un retour
82 se non ordinaire pour se rendre contemporain d’un monde qui change beaucoup plus vite que Jules Verne n’a pu le rêver. C’est
83 e folie furieuse et inutile ne régnait pas sur le monde d’après guerre, le problème partir ou rester se résoudrait en termes
84 e ma Légation. 27 mars 1946 Entre les deux mondes . — L’avion partira dans trois jours. Déjà, par l’imagination, j’habit
85 r, chaque amour enrichit tout l’amour. Entre deux mondes aimés différemment, que l’amour ne soit pas déchiré ! Mais qu’il s’an
86 sse descend obliquement, rejoint la mer, ferme le monde devant nous. En deux minutes nous sommes passés de la gloire aux ténè
87 ’on exagère un peu, à cet égard. Mais le reste du monde se charge bien de rétablir un équilibre « humain », sur les modèles r
88 aux deux bouts de mon voyage, je viens de voir du monde à peu près tout ce qu’il en reste de solide et que l’on est autorisé
14 1946, Journal des deux mondes. Le mauvais temps qui vient
89 qui se clôt dans ma vie, sinon dans l’histoire du monde  ; car nous sommes loin d’avoir quitté la guerre. « Journal d’un habit
90 ns suisse que le cynisme, honoré dans le reste du monde . Rien de plus suisse que le réflexe de critiquer sèchement tout ce qu
91 nné du grand Burckhardt considérant l’Histoire du monde , et le rythme vital d’un Nicolas Manuel : c’est vers quoi je reviens,
92 ui étonne encore trop de braves gens, nés dans un monde où presque tout allait de soi. Voilà qui éclate aux yeux dès qu’on so
93 menace de la guerre atomique. On m’assure que le monde n’est pas prêt pour cela. Les chefs disent que les peuples n’en veule