1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Avant-propos
1 mais, de fait, universalisante. Elle a fomenté le Monde , en l’explorant d’abord, puis en fournissant les moyens intellectuels
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
2 sar va marquer le début de la fusion séculaire du monde continental et du monde méditerranéen. Et cette fusion fera l’Europe3
3 de la fusion séculaire du monde continental et du monde méditerranéen. Et cette fusion fera l’Europe3. Quant à la préhistoir
4 auparavant, ainsi que les deux autres parties du monde , elle n’avait point de nom. Il est certain qu’Europe était Asiatique
5 chair. Comme l’un de nous il vint demeurer en ce monde terrestre plein de tribulations… l’âme dévote doit le suivre et se te
6 le culte d’Europe associé à celui de Zeus dans le monde égéen, dans la Grèce continentale. Et voici le moment où le génie gre
7 t le dieu-homme dont la mission est de dominer le monde et de le gouverner, afin que les hommes puissent y vivre. Il prendra
8 Japhet, ont reçu en partage les trois parties du monde que sont respectivement l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Cette tripart
9 , c’est-à-dire païens, « attachés aux biens de ce monde  », mais capables de se convertir11. Les commentateurs des siècles sui
10 t pas signifier « domination » de l’Europe sur le monde arabe… Mais Voltaire croit pouvoir réfuter la légende en affectant de
11 e Cadmos et reculer toujours le gîte de cet autre monde  : quand, au-delà de Calypso et des Colonnes d’Hercule, s’ouvrit devan
12 aux Îles Britanniques et à la mer du Nord, où le Monde cesse… De Carthage, colonie de Tyr (fondée nous l’avons vu, par Phœni
13 chnie, qui aurait le premier nommé les parties du monde d’après Asie et Europe, les Océanides. Hippias vivait au ve siècle a
14 certains peuples qui habitent ces deux parties du monde , qu’ils contrastent entre eux d’une manière étonnante. Comme il serai
15 aint Augustin, dans La Cité de Dieu, pense que le monde est partagé en deux moitiés, l’Asie occupant l’une, l’Europe et l’Afr
16 ace (1313-1375) reprend la division tripartite du Monde , et insiste d’une manière significative sur la position centrale de l
17 e, où Zeus avait fait Europe reine : Il n’y a au monde aucune partie qui puisse se dire commune à toutes les nations si ce n
18 île de Crète… Les anciens se plurent à diviser le monde habitable de notre hémisphère supérieur en trois parties, qu’ils nomm
19 t être située aux confins de ces trois parties du monde . Les géographes qui ont délimité l’Europe font passer ses frontières
20 étendue des trois parties qui composent l’Ancien Monde  ; mais il faut avouer en même temps que, dans sa petitesse, elle est
21 e de la naissance et de la présence du Sauveur du monde pendant le cours de sa vie mortelle : l’Europe dira que c’est une grâ
22 n sortant des mains de la nature, notre partie du monde n’avait reçu aucun titre à cette glorieuse prééminence qui la disting
23 tés magnifiques, s’est enrichie du butin des deux mondes  ; cette étroite presqu’île qui ne figure sur le globe que comme un ap
24 de cette date serait dû à une crise intérieure du monde arabe, et surtout à la défaite subie par la flotte musulmane devant B
25 ien des Anglais et chroniqueur « Des six États du monde  », l’Europe était essentiellement composée de la Gaulle, de la German
26 écerne à Charles, en 799, les titres de « tête du monde …, cime (ou tiare) de l’Europe, … père suprême » et ce sont là titres
27 seulement l’une des trois parties de la carte du Monde traditionnelle (l’Europe, la Libye ou Afrique, l’Asie), mais une exis
28 e de « l’Occident » classique, mauvaise moitié du monde … C’est ici le premier épanouissement d’une véritable idée européenne,
29 ne, 1890. 30. Brun. 31. La première carte du monde donnée par Anaximandre (viie siècle av. J.-C.) divise la Terre en de
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
30 Chine, vient d’ajouter une dimension nouvelle au monde connu. Cette situation ne va pas manquer de poser à la conscience eur
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
31 euple romain, prédestiné par Dieu à régner sur le monde . Il commande souverainement aux corps et mène les peuples au bonheur
32 ur. Donc il est évident que la bonne existence du monde exige l’existence de la Monarchie ou de l’Empire.58 Entre deux princ
33 les événements, nous ne trouverons nulle part le monde universellement en paix, sauf sous le divin Auguste monarque, alors q
34 r ne resta sans titulaire. Comment se comporta le monde , comment la tunique sans couture fut déchirée par les ongles de la cu
35 mes se dispersèrent pour habiter tous les pays du monde , toutes les régions et tous les recoins de ces pays. Et comme la souc
36 uns ont été appelés généralement les monarques du monde  ; je ne crois pas toutefois que, depuis que les différentes régions o
37 s nombreux, ne reconnaissant pas de supérieurs au monde qui exercent la justice sur eux selon les lois et les coutumes locale
38 er sobrement et avec perspicacité les éléments du monde politique dans lequel il vit. Il voit que la monarchie universelle n’
39 Il n’y avait pas de nation à cette époque dans le monde entier qui osât attaquer la domination des chrétiens. Maintenant, en
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
40 durant le xvie siècle, ont transformé l’image du monde et l’image des relations entre les peuples que pouvaient se faire les
41 ce nouvelle de la singularité de l’Europe dans le monde (il faut attendre le xviiie siècle pour la voir se manifester) ni, à
42 rées que par les « Utopies » relatives au Nouveau Monde de Thomas More et de Campanella. Pour les meilleurs esprits du temps,
43 la décrit Guillaume Postel 75, reste au centre du monde agrandi par les découvertes ibériques. Sa royauté universelle, incont
44 ine anarchie, et la « mise en valeur » du Nouveau Monde , qui eût pu devenir l’œuvre commune des grandes compagnies commercial
45 vantage… Et puisqu’un État n’est qu’une partie du monde entier, puisque, encore davantage, une province chrétienne n’est qu’u
46 t, mais que d’autre part elle est au détriment du monde ou de la chrétienté, alors la guerre est par cela même injuste. Si pa
47 entraîne aucune conséquence politique, ni pour le monde , ni pour l’Europe, qui reste fatalement livrée à l’anarchie des souve
48 ison ou du droit des gens. D’où il résulte que ce monde est comme une grande cité et tous les hommes coulés pour ainsi dire d
49 lte de ce que, dans ces deux dernières parties du monde , il n’y eut qu’une ou deux grandes monarchies et peu de républiques ;
50 le fut corrompue, la corruption entraîna celle du monde entier. C’est alors que les hordes des Scythes vinrent et se partagèr
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — « Têtes de Turcs »
51 i d’Angleterre : Vous êtes deux ou trois dans le monde chrétien : les victoires des Turcs nous ont porté dans un péril extrê
52 ug, n’émigrent en grandes flottes vers le Nouveau Monde . Mais là même, ils ne seront pas à l’abri des attaques de ce tyran pi
53  ». Cela fait, quand tous seront un : Donnons au monde entier, s’il est possible, un seul prince… meilleure image du Dieu un
54 eure image du Dieu unique d’où procède l’ordre du monde . Un tel monarque universel ne saurait être que le roi de France, pui
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
55 oberait non seulement l’Europe chrétienne mais le monde entier alors connu, nous savons peu. Il naquit dans le troisième quar
56 lus besoing à ceux qui en ioüissent de remplir le monde de ce carnage. Crucé insistera plus loin sur cette idée de statu quo
57 bien plus loing, et considèrent que l’harmonie du monde est composée de diverses humeurs, et que ce qui est loüable en un lie
58 signee, qu’elle soit publiée en plein theatre du monde  : Que sçavons-nous si la postérité en voudra emologuer les articles ?
59 ande à un peuple le plus renommé qui se trouve au monde  », puis le roy d’Espagne. Le sixiesme lieu pourroit estre debatu ent
60 rd des Mahometans, qui font une notable partie du monde , le roy de France pour le credit et reputation qu’il a parmy eux, pou
61 ment œcuménique. Notons une fois de plus que le «  monde  » dont parle Comenius n’est en fait que la chrétienté de son temps, d
62 eul sage. Il interdit, en effet, que quelqu’un au monde se fasse appeler maître, père, ou conducteur, appellations qui doiven
63 lera à ce qu’il ne soit nécessaire, nulle part au monde , d’instruire quelqu’un et moins encore à ce qu’il se trouve quelqu’un
64 asions favorables, permettra à tous les hommes du monde entier de tourner leurs yeux vers cette lumière dans laquelle tous ve
65 Psaume 122, 3, 5). § 18. Et tous les tribunaux du monde feront bien de devenir un seul tribunal de Christ ; car, une fois que
66 e Christ ; car, une fois que tous les royaumes du monde lui seront remis (Psaume 72, 11 ; Dan. 7, 14 ; Apocal. 11, 15), c’est
67 é des folies invétérées de l’absolutisme du vieux Monde . « J’ai entrepris un sujet qui est au-dessus de mes forces, mais qui
68 quart et la meilleure et la plus riche contrée du monde connu, où les religions, les sciences, la courtoisie et les arts ont
69 onnent aux hommes la connaissance d’eux-mêmes, du monde où ils sont nés, et les moyens d’être utiles aux autres et à eux auss
70 ifié son crédit et sa dignité à leurs passions du monde aussi souvent qu’ils ont été excités par l’impulsion de l’ambition ou
71 aité d’union, dans lequel on trouvât pour tout le monde une sûreté suffisante, de la perpétuité de la paix, je ne négligerai
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
72 varietas, sed in unitatem reducta : la variété du monde est délectable, surtout si on la ramène à l’unité. Il a vécu dans la
73 conscient de nos valeurs spécifiques, il voit le monde s’agrandir et s’en réjouit : universalisme. Il a cherché le moyen de
74 un écrit pseudonyme. Voici d’abord le citoyen du monde  : Je ne suis pas de ceux qui sont fanatisés par leur pays ou encore
75 is de la foi… Et parce que manifestement, dans le monde chrétien, la majesté sacrée de l’empereur romain repose sur cette bas
76 le des choses se découvrit.) En découvrant le monde , l’Europe se découvre Ces dernières citations de Leibniz sont impo
77 e de Cour » : L’Europe est la face admirable du monde  : grave en Espagne, jolie en Angleterre, de bel air en France, fine e
78 ourage, se sont soumis ceux des autres parties du Monde . Leur esprit paraît dans leurs ouvrages, leur sagesse dans le gouvern
79 asse aussi en toutes choses les autres parties du monde , soit pour les édifices saints et profanes, soit pour les génies diff
80 it les eaux de Bourbon, il pensait être au but du monde  ; Auteuil lui suffisait. Paris suffisait à Racine ; et tous deux, Rac
81 x dans un poêle, mais pour voir les curiosités du monde  ; tels Locke et Leibniz. Des rois voyageaient ; Christine de Suède me
82 rveilles de l’Europe. Mais la Galerie agréable du monde , n’est-elle pas plus séduisante encore ? L’Europe, en effet, ne cessa
83 fet, ne cessait plus de travailler à découvrir le monde , et à l’exploiter ; le xviie siècle continuait la tâche que le xvie
84 plus copieuse littérature de voyages qui soit au monde  ; à mesure que Colbert propose à l’activité des Français les riches c
85 conscience critiques du rôle de l’Europe dans le monde . Le xviiie siècle marque ainsi le mouvement de réflexion sur l’Europ
86 Nuova que nous empruntons cette « Description du Monde Moderne », très caractéristique de la vision de l’Europe et de sa pla
87 e de la vision de l’Europe et de sa place dans le monde , que pouvait prendre un grand esprit de cette époque. À notre époque
88 bre seulement de grands monarques règnent dans le monde  ; s’il s’en trouve encore de barbares c’est qu’ils ont pu maintenir l
89 par s’établir dans ces pays. Dans cette partie du monde où l’on cultive beaucoup les sciences, il y a un plus grand nombre d’
90 ard vient de les citer : « De tous les peuples du monde le François est celui qui voyage le plus, mais plein de ses usages, i
91 e pas. Il y a des Français dans tous les coins du monde . Il n’y a point de pays où l’on trouve plus de gens qui aient voyagé
92 es les nations unies comme en une grande ville du monde . 121. Scienza Nuova, Livre V, chap. III, §§ 1089 à 1095. Collection
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
93 Par ses célèbres Entretiens sur la pluralité des mondes , il est l’ancêtre distingué et tout involontaire de cette immense lit
94 i ayant expliqué tout ce que l’on sait des autres mondes et ce qu’en permet d’imaginer l’astronomie, la marquise lui fait obse
95 up d’œil sur ce qui se passe actuellement dans le monde , nous verrons que, pour la même raison que l’Europe domine sur les au
96 son que l’Europe domine sur les autres parties du Monde et est dans la prospérité, tandis que tout le reste gémit dans l’escl
97 issance.125 Sur la position de l’Europe dans le Monde  : L’effet de la découverte de l’Amérique fut de lier à l’Europe l’As
98 erce et la navigation des trois autres parties du monde , comme la France, l’Angleterre et la Hollande font à peu près la navi
99 s qui l’habitent au-dessus de tous les peuples du monde  : c’est qu’elles ont été la source de la liberté de l’Europe, c’est-à
100 e surpasse en toutes choses les autres parties du monde … (on peut) regarder l’Europe chrétienne (à la Russie près) comme une
101 de politique, inconnus dans les autres parties du monde . C’est par ces principes que les nations européennes ne font point es
102 é, sont venus figurer à leur tour sur la scène du monde . Si du nord au midi le voile de la Religion s’est déchiré, un commerc
103 . de Fontenelle : Entretiens sur la pluralité des mondes , 1686, Sixième Soir, conclusion. 123. Lettres persanes, XXXIe lettr
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
104 s’ouvre l’ère des vues générales de l’Histoire du monde . L’idée d’un développement organique ou « dialectique » des civilisat
105 Darwin et Marx, ne déduit pas de la décadence du monde antique la fatalité organique d’une décadence de l’Europe. Bien au co
106 ustrie. La rapide impulsion de la guerre agita le monde barbare, et les révolutions de la Chine entraînèrent celles de la Gau
107 un peuple obscur, à peine visible sur la carte du monde , peut nous présenter de nouveaux ennemis et des dangers imprévus. Les
108 rop d’optimisme) les problèmes que créera dans le monde l’expansion de nos concepts et techniques, ou comme il dit « des lumi
109 , ne produisent bientôt l’indépendance du Nouveau Monde  ; et dès-lors, la population européenne, prenant des accroissements r
110 itudes qui ont tour à tour transmis le sceptre du monde à des peuples si différens de cultes et de mœurs, depuis ceux de l’As
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Pendant ce temps, l’Amérique du Nord…
111 Hamilton, et il est extrait du chapitre XI : Le monde peut être divisé politiquement, comme géographiquement, en quatre par
112 termes des relations entre l’Ancien et le Nouveau Monde  ! 141. Benjamin Franklin, Lettre écrite de Paris, 1777.
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — La Révolution française et l’Europe
113 t où la liberté, régnant sans rivale sur les deux mondes , réalisera le vœu de la philosophie, absoudra l’espèce humaine du cri
114 rance que doit partir la liberté et le bonheur du monde . Il faut donc protéger par les armes cette France qui annonce la pai
115 l pense qu’il ne serait pas difficile de régir le monde à partir de Paris : Quand un Lama de Rome et un Lama de la Mecque do
116 pose dès cette date, aux démocrates empiriques du monde anglo-saxon et des petits pays. Un Français d’aujourd’hui, s’il tient
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
117 bête » de Pascal se traduit ici par « qui veut le Monde abstrait fait la nation armée ». Dès 1790, Camille Desmoulins écrivai
118 ractères spécifiques de l’ensemble Europe dans le monde . Hors du drame de Paris, on les distingue mieux. Les plans d’union de
119 stion européenne. Le champ de son ambition est le monde , annonce-t-il. Mais les mesures qu’il propose concernent l’Europe, et
120 42. L’objet du présent essai est de soumettre au monde un plan de paix universel et perpétuel. Le Globe est l’aire de l’infl
121 lanète » qui n’a dû qu’à sa culture de dominer le monde . Cette hégémonie durera-t-elle ? L’Amérique ne va-t-elle pas la lui d
122 is qui ne comprendrait qu’une partie des États du monde , n’offrirait en aucune façon une garantie de paix suffisante. L’état
123 liées aux unes ou à l’autre, découlent dans notre monde européen de deux principes : … de l’esprit chevaleresque (spirit of g
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
124 ui avaient su voir l’Europe sur l’arrière-plan du Monde  : Leibniz, Vico. Puis il y eut le siècle français par excellence, cel
125 progrès assez considérable pour que le citoyen du monde voie ses craintes dissipées. Au IIe Livre, Schiller évoque d’une man
126 onscience nouvelle du rôle qu’elle a joué dans le monde et pour l’humanité entière. Il écrit, dans une lettre à Goethe, le 26
127 t un champ d’action que dans une petite partie du monde et que des foules innombrables de peuples n’entrent absolument pas en
128 ison et la morale doivent faire triompher dans le monde entier les conditions de la liberté populaire conquises par la Révolu
129 r la guerre s’il le faut, aux peuples du reste du monde , et la Science finalement réunira le genre humain. Les étapes de ce r
130 mercial fermé)149 publié en 1800. Les peuples du monde antique étaient séparés les uns des autres d’une manière très rigoure
131 uérait par le commerce dans les autres parties du monde , ce qu’il pouvait, de la façon la plus pratique, suivant sa condition
132 qui s’y sont ajoutées dans les autres parties du monde , forme encore un tout, alors assurément le commerce de toutes les par
133 alectique » aura coûté plus cher à l’Europe et au monde que Fichte ne pouvait l’imaginer : ne fût-ce que par la collusion de
134 nade autonome. Elle est fonctionnellement liée au monde . Il le dit en une phrase décisive, dont Hegel a dû se souvenir : On
135 ntique), au pessimisme de la vision chrétienne du monde  »160. Comme Rousseau, il voyait « tous les États de l’Europe courir à
136 de ses habitants, pourroit seule donner la loi au monde , si un système suivi, approprié à la nature d’une grande puissance, f
137 8. Soyez embrassés, ô millions. Par ce baiser du monde entier ! Frères, au-delà des étoiles Un bon Père doit habiter. 149.
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Napoléon et l’Europe
138 , un Wieland, un Hegel, les plus « européens » du monde germanique, et même auprès d’un poète aussi peu politique que Jean Pa
139 on de l’Humanité unie et de l’Europe s’ouvrant au monde qui inspirent les écrits politiques de Jean Paul, tels que Dämmerunge
140 64. Marquis de Laplace : Exposition du système du monde , Paris, 1813, I, 142. 165. Cf. Jean Paul : Sämtliche Werke, Bd. 14,
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
141 ssements qui, depuis tant d’années, ont désolé le monde , les Hautes Parties contractantes sont convenues entre elles d’en éte
142 rer, au sein de l’éternelle nuit, les mystères du monde ténébreux ; tantôt ils s’élèvent au sommet du Chimboraço, pour découv
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Goethe
143 mme tout ce qui est haut et bon, appartiennent au monde entier175. … La haine nationale est quelque chose de singulier. Vous
144 , aux yeux du vieux Goethe, devient le symbole du monde technique, libre de toutes contraintes traditionnelles, succédant au
145 toutes contraintes traditionnelles, succédant au monde européen de la culture. (Une fois de plus, le stade politique est sur
146 Mais il ne se résout pas à choisir entre les deux mondes . Tantôt, il exprime son irritation devant la complexité de nos relati
147 : tandis que les uns s’embarquent pour le Nouveau Monde , un autre a décidé de revenir à l’Europe, après avoir été élevé en Am
148 jeune homme, envoyé en Europe s’y trouva dans un monde tout nouveau pour lui : cette inestimable culture, née depuis tant de
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
149 es hommes dignes d’admiration, et à dépouiller le monde de toute sa parure bigarrée. À cause de sa docilité mathématique et d
150 nt vers le spectacle politique de notre temps. Le monde ancien et le monde nouveau sont en lutte, l’insuffisance et l’indigen
151 e politique de notre temps. Le monde ancien et le monde nouveau sont en lutte, l’insuffisance et l’indigence des institutions
152 ciel et qui s’offre à devenir médiatrice entre le monde ancien et le monde nouveau. Il faut qu’elle déverse de nouveau sur le
153 à devenir médiatrice entre le monde ancien et le monde nouveau. Il faut qu’elle déverse de nouveau sur les peuples la corne
154 és. Avant que cette propension à la domination du monde ait passé d’Asie en Grèce pour se transmettre ensuite aux Romains, l’
155 e faire revivre : … Ainsi se retira à nouveau du monde l’homme qui, en tant qu’empereur, avait poursuivi les plus nobles but
156 la mémoire du grand monarque qui avait quitté le monde . L’Europe parut sentir que le héros et le défenseur d’une époque n’ét
157 seulement qu’un seul homme était libre, — que le monde grec et romain a su que quelques-uns étaient libres, — mais que nous
158 la décadence de la splendeur et des merveilles du monde ancien, et de la chute des grands empires dont le souvenir s’est à pe
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
159 t par suite sa vocation propre dans l’Histoire du monde . L’Europe représentait pour lui l’avant-garde de l’humanité, en tant
160 ’action, et aussi le sentiment de son époque. Le monde que l’on nomme cultivé est victime d’une grave erreur sur la vie huma
161 ute particularité. On ne saurait rien imaginer au monde de plus faux, car sur notre Terre où nulle feuille n’est pareille à u
162 historique : Tous les peuples de l’Europe et du monde devront traverser cette agonie, pour que la vie surgisse de la mort e
163 ouvrait par une affirmation délirante : « Oui, le monde entier sera allemand !… » Cette oscillation du nationalisme germaniqu
164 schild. Ce nivellement mortel, qui rendrait notre monde invivable, serait l’issue fatale d’une grande guerre franco-allemande
165 ps. Je conseille à nos petits-enfants de venir au monde avec la peau du dos fort épaisse.197 Cette curieuse prophétie se ra
166 Napoléon à Sainte-Hélène sur l’avenir prochain du monde , qui sera République américaine ou Monarchie universelle russe, — la
167 : Lorsque la Liberté siégera dans la capitale du monde , elle jugera les nations. Et elle dira à la première : Voilà que j’ét
168 irection du pape, Rome devenant la métropole d’un monde au sein duquel toutes les « nationalités » politiques et spirituelles
169 e » de la cité à la nation, puis à l’Europe et au monde  : Le Christ, en fixant à la civilisation l’ultime but terrestre d’un
170 uropéenne » : L’Europe est la première partie du monde parce que placée, mieux que tout autre, à l’intersection dialectique
171 ers la conquête de la paix et la concorde dans le monde . Sa supériorité [de l’Europe] provient de la variété et de l’oppositi
172 La France, heureusement, est ainsi placée dans le monde qu’elle n’a aucun intérêt sérieux incompatible avec les grands intérê
173 er et à se tenir en harmonie… Nous avons donné au monde européen, politique, social, religieux, une secousse telle, qu’il n’y
174 tacle d’ordre et de paix qu’elle espère donner au monde , le seul et honnête prosélytisme, le prosélytisme de l’estime et de l
175 ope, c’est la vie. Ce n’est point là incendier le monde , c’est briller de sa place sur l’horizon des peuples pour les devance
176 ns fatal, de plus humain et de plus libre dans le monde , c’est l’Europe, de plus Européen, c’est ma patrie, c’est la France.2
177 s l’universel, de se transfigurer en Europe et en monde ne sera-t-elle pas nécessairement interprétée par les autres comme un
178 s. La Grèce s’est transfigurée, et est devenue le monde chrétien ; la France se transfigurera et deviendra le monde humain. L
179 tien ; la France se transfigurera et deviendra le monde humain. La révolution de France s’appellera l’évolution des peuples.
180 st devenue la chrétienté, toi, France, deviens le monde . Face aux nations martyres et aux nations naissantes ou rénovées, q
181 ligieux et du paganisme politique. Aujourd’hui le monde est à la veille de la dernière de ces restaurations : la restauration
182 e vous ignorez la marche de la civilisation et du monde . Vous croyez, vous autres, que la civilisation et le monde avancent,
183 us croyez, vous autres, que la civilisation et le monde avancent, alors que la civilisation et le monde rétrogradent. Le mond
184 e monde avancent, alors que la civilisation et le monde rétrogradent. Le monde marche à grands pas à la constitution d’un des
185 que la civilisation et le monde rétrogradent. Le monde marche à grands pas à la constitution d’un despotisme, le plus gigant
186 ement l’arme au bras dans notre patrie ; alors le monde assistera au plus grand châtiment qu’ait enregistré l’histoire, ce ch
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
187 « civilisations », et non pas les nations, ni le monde , comme seul « champ d’étude intelligible de l’Histoire »). Toutefois
188 procès-verbal : M. Hugo. — Le premier peuple du monde a fait trois révolutions comme les dieux d’Homère faisaient trois pas
189 ds États-Unis d’Europe, qui couronneront le vieux monde comme les États-Unis d’Amérique couronnent le nouveau. Nous aurons l’
190 urope. Ce fait a-t-il des témoins ? Un témoin, le monde entier. Les gouvernements le voient-ils ? Non. Les nations ont au-des
191 e Marx a fait l’URSS et domine la moitié de notre monde . Il y a sans doute erreur sur la doctrine dans les deux cas, mais Mar
192 nne. Marx triomphe malgré lui dans ces parties du monde qu’il jugeait précisément — comme Hegel, son maître — en retard sur l
193 des travaux plus productifs. Aucune puissance au monde n’oserait attaquer cette fédération, qui, de son côté, ne pourrait en
194 i et Avenir, 1850, édité par le Bureau du Nouveau Monde , Paris (brochure de 104 p. écrite en français). 212. V. Hugo, Œuvre
21 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
195 dans le Mémorial de Sainte-Hélène, prévoit que le monde sera sous peu « République américaine ou Monarchie universelle russe 
196 ussie sont destinées, l’une à renouveler le vieux monde , l’autre à tenter de le dominer. Précurseur de Churchill lançant le s
197 . L’autre jeunesse, c’est l’Amérique… L’avenir du monde est là, entre ces deux grands mondes. Ils se heurteront quelque jour
198 … L’avenir du monde est là, entre ces deux grands mondes . Ils se heurteront quelque jour et l’on verra alors des luttes dont l
199 Pour moi et depuis longtemps, il est clair que le monde va au-devant de l’alternative suivante : ou la Démocratie totale, ou
200 és tout à coup au premier rang des nations, et le monde a appris presque en même temps leur naissance et leur grandeur. Tous
201 jour dans ses mains les destinées de la moitié du monde .223 On notera que Tocqueville ne se fait pas faute de marquer sa pr
202 nelle, l’esclave, à genoux, rêve la domination du monde . … La Russie voit dans l’Europe une proie qui lui sera livrée tôt ou
203 bsolue que l’Europe de l’Ouest était la partie du monde la plus « douée » (begabt), la plus avancée, la plus civilisée, et la
204 sse, son « étoile polaire », est la domination du monde  : Il ne manque pas de naïfs qui s’imaginent que tout cela (l’impéria
205 éjà fait son être moral avant qu’il soit livré au monde et à la société. Voulez-vous savoir qu’elles sont ces idées ? Ce sont
206 a société ; elles sont des éléments intégrants du monde social de ces pays. C’est l’atmosphère de l’Occident ; c’est plus que
207 il reprend l’idée que la Russie n’a rien donné au monde  : Solitaires dans le monde, nous n’avons rien donné au monde, nous n
208 sie n’a rien donné au monde : Solitaires dans le monde , nous n’avons rien donné au monde, nous n’avons rien appris au monde 
209 itaires dans le monde, nous n’avons rien donné au monde , nous n’avons rien appris au monde ; nous n’avons pas versé une seule
210 rien donné au monde, nous n’avons rien appris au monde  ; nous n’avons pas versé une seule idée dans la masse des idées humai
211 . La puissante voix qui vient de retentir dans le monde servira singulièrement à hâter l’accomplissement de nos destinées. Fr
212 n, lorsque le temps sera venu, de la révéler à un monde qui a perdu sa voie… Ce « monde » est en réalité l’Europe : En Euro
213 la révéler à un monde qui a perdu sa voie… Ce «  monde  » est en réalité l’Europe : En Europe, est-ce que toutes les forces
214 cela que tout passerait, toute la figure du vieux monde européen, tôt ou tard ; mais moi, en Européen russe, je ne pouvais pa
215 aurait pu comprendre alors cette pensée, dans le monde entier : j’étais seul et errant. Je ne parle pas de moi personnelleme
216 me de l’égalité de l’homme avec l’homme, selon ce monde dont l’essence est la diversité ; oui, même si toute circulation en E
217 que le temporel prétend expliquer à la manière du monde ce qui doit rester une énigme dans le temps, et ce que l’éternel seul
218 La Russie est, de toutes les nations de l’Ancien Monde , celle dont la population augmente le plus rapidement, proportion gar
22 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
219 lles il a vécu pendant près d’un siècle. Les deux mondes en tout cas ne sont pas contemporains, en dépit de leurs dates identi
220 s n’en formons pas moins, par rapport au reste du monde , une unité. Autrefois d’autres nations et d’autres ensembles de peupl
221 à ses armes et à sa science, il se rend maître du monde .244 Ernest Renan (1823-1892) lui aussi vit dans un univers spiritue
222 ie de l’histoire, il n’y aura de légitime dans le monde que le droit des orangs-outangs, injustement dépossédés par la perfid
223 les félins, et on n’a pas le droit d’aller par le monde tâter le crâne des gens, puis les prendre à la gorge en leur disant :
224 ésent et l’avenir.248 Et cette Europe centre du monde est centrée à son tour sur la tradition antique : Dès que l’on sait
225 (celui de la liberté et de la diversité), tout un monde déchiqueté d’îles et de caps les attendaient. Car, voilà qui est auss
226 ue trop clairement, depuis fort longtemps, que le monde se trouve irrémédiablement placé devant l’alternative d’une démocrati
227 républicaines. On n’aime guère se représenter le monde sous la botte de gouvernants qui fassent entièrement abstraction des
228 s les mains de gens pareils que l’on précipite le monde , par cette folle concurrence actuelle que se font les partis pour obt
229 e toutes les demi-barbaries qu’il y eut jamais au monde . Et, dans la mesure où la part la plus importante de la culture fut j
230 nce fait prévoir la lutte pour la souveraineté du monde — et l’irrésistible poussée vers la grande politique.258 Mais l’Eur
231 le plus fragile encore qu’était sa chance dans le monde . Cette Europe, la leur, devenue mère ou tutrice de tous les peuples,
23 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
232 ux hommes politiques européens, loin de croire au Monde , à ses menaces, à ses besoins et aux mesures requises pour y répondre
233 quoi ordonner à des fins européennes le reste du monde . Elle avait des moyens invincibles et les hommes qui les avaient créé
234 rent prendre et tenir pendant des siècles dans le monde .266 Mais dans le même temps, quelques penseurs d’un type nouveau es
235 ance. Ainsi le drame d’une haute culture, tout ce monde merveilleux de divinités, d’arts, de pensées, de batailles, de villes
236 s sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes
237 t de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. M
238 ’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde . Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les
239 rogènes ; les trois-cents manières d’expliquer le Monde , les mille et une nuances du christianisme, les deux douzaines de pos
240 abîmes, car deux dangers ne cessent de menacer le monde  : l’ordre et le désordre. S’il saisit un crâne, c’est un crâne illust
241 s quoi sous un nom russe ? — Adieu, fantômes ! Le monde n’a plus besoin de vous. Ni de moi. Le monde, qui baptise du nom de p
242 ! Le monde n’a plus besoin de vous. Ni de moi. Le monde , qui baptise du nom de progrès sa tendance à une précision fatale, ch
243 s dans la même situation qu’autrefois, dans notre monde multiplement sectionné, chez nos contemporains élevés à l’école du « 
244 e. Le dernier fédéraliste global, et citoyen d’un monde polyphonique où antiquité et christianisme s’amalgament en un tardif
245 oethe. Précisément parce qu’il est si réceptif au monde , il est Allemand en un sens qui n’a plus cours. En lui le sanctum Imp
246 diale. Pour l’instant, il semble néanmoins que le monde croulerait plutôt que l’une des grandes nations européennes renonce à
247 nous ne pourrons plus que contaminer le reste du monde avec nos miasmes. Sont-ils donc si peu nombreux, les gens capables de
248 hilosophie de la vie, et qui a formé la nature du monde blanc. Ce monde — la chrétienté — surmonta les périls de la barbarie
249 vie, et qui a formé la nature du monde blanc. Ce monde — la chrétienté — surmonta les périls de la barbarie païenne, résista
250 a d’un accroissement rapide de la connaissance du monde extérieur, c’est-à-dire de la science et du pouvoir de l’homme sur le
251 vilisation : alors, notre religion avait sauvé le monde ancien à l’instant de périr, et formé une culture nouvelle, quoique o
252 s tensions internes déchirant toujours plus notre monde . Le conflit entre pauvres et riches, le conflit entre idolâtries nati
253 isolée, ce n’est pas pour l’Europe, c’est pour le monde entier que le problème de la civilisation se pose maintenant. D’autre
254 aissons éblouir par le « théâtre de l’histoire du monde  » et par les théories qui défendent la nécessité du progrès — qu’il s
255 devenir réel. 266. P. Valéry : Regards sur le monde actuel. Éd. Stock, Paris. 267. Le Déclin de l’Occident, I, p. 114.
24 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
256 ope elle-même, considérée comme unité, et face au Monde du xxe siècle ? A-t-elle trahi sa vocation mondiale ? A-t-elle encor
257 première conséquence qui survient lorsque dans le monde quelqu’un cesse de commander ; les autres, en se révoltant, se trouve
258 mer. » N’est-ce point là la situation présente du monde  ? Le bruit se répand que déjà les commandements européens n’ont plus
259 demie pour que l’ancien continent, et avec lui le monde entier, tombe dans l’inertie morale, dans la stérilité intellectuelle
260 temps les précurseurs du matin d’une autre ère du monde , qui aurait laissé derrière elle nos représentations actuelles de l’H
25 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
261 très simple argument : L’Europe contestée par le Monde et tendant à s’unir pour son salut cherche d’abord à remonter aux sou
262 gion biblique. Cette thèse a le sens suivant : Le monde étant créé par Dieu doit être bon dans son essence. C’est, pourquoi t
263 gique — comme ce fut le cas dans la conception du monde et dans la conscience de l’être des Grecs — la science en tant que co
264 e impulsion est agissante ici. Dieu ayant créé le monde paraît responsable de ce qu’il est. La connaissance devient une attaq
265 de toutes choses, signifie pour les Grecs que le monde est un cosmos et qu’un ordre strict détermine tout. Cette « Nature »,
266 estations n’apparaissent qu’obscurcies dans notre monde , tel est l’héritage des Grecs. Il n’est pas perdu, et conserve aujour
267 n choisie par le destin pour être la maîtresse du monde , les seconds par la faveur de leur Dieu et dans la mesure exacte où i
268 éfinit exactement la relation entre Virgile et le monde chrétien. Nous voyons que le monde de Virgile, comparé à celui d’Homè
269 Virgile et le monde chrétien. Nous voyons que le monde de Virgile, comparé à celui d’Homère, est une approximation du monde
270 omparé à celui d’Homère, est une approximation du monde chrétien par le choix, l’ordre et les relations de ses valeurs. Ceci
271 que ce soit proprement une comparaison entre les mondes dans lesquels ils vécurent… Il se peut que tout simplement nous en sa
272 que tout simplement nous en sachions plus sur le monde de Virgile et le comprenions mieux ; et qu’ainsi nous voyions plus cl
273 l’empereur protégeant et bénissant la Ville et le Monde . Mais gardons-nous de fuir dans les rêves de peuples souffrants, ce n
274 ernité. » Le présent contient toute l’histoire du monde . Et si l’Europe existe en nous, dans la plénitude de ses diversités c
275 historique et de quoi se former une conception du monde . Mais, même à son point de perfection, cette façon d’écrire l’histoir
276 ation aristocratique qui trouve son unité dans un monde extérieur et superficiel, sans tenir compte des besoins profonds de l
277 lisation occidentale et en son droit à dominer le monde . Nous avons conscience des droits des races et des civilisations suje
278 n de nous protéger contre les forces insurgées du monde oriental et d’entrer en contact plus étroit avec ses traditions spiri
279 r entre les grandes confessions et conceptions du monde qui s’opposaient. Les hérétiques des xiie et xiiie « appartiennent 
280 grandes, qui s’offrent aujourd’hui aux regards du Monde comme constituant l’héritage vivant de l’Europe.293 Source grecque
281 s valeurs spécifiques, celles qui manqueraient au monde et à l’humanité, si l’Europe tout d’un coup venait à disparaître, eng
282 feste une attitude nouvelle de l’individu face au monde environnant. Et à la faveur de cette disposition s’accomplit la percé
283 ni qui soit apparu pour la première fois dans le monde avec eux. Eux-mêmes n’ont-ils pas parlé des sages de l’Égypte, de Bab
284 onnels infinis. Il s’agit de montrer comment le «  monde  » européen est né d’idées rationnelles, c’est-à-dire de l’esprit de l
285 de nobles intelligences de toutes les parties du monde , qui dispersées et isolées, réduites à une sorte d’aristocratique, ma
286 es peuples de la même Europe, pour sauver dans le monde et pour le bien du monde, sinon leur suprématie économique et politiq
287 ope, pour sauver dans le monde et pour le bien du monde , sinon leur suprématie économique et politique, du moins leur séculai
288 lie ce qu’en même temps elle oppose à l’extrême : monde et transcendance, science et foi, technique matérielle et religion. L
289 au fini, aux apparences. Tout achèvement dans le monde engendre aussitôt une insatisfaction. Ce qui se manifeste dans le tem
290 es événements s’y présente, comme partout dans le monde , sous l’aspect d’un effort pour faire passer de force le malheur d’un
291 s par l’Europe moderne qui ont frappé le reste du Monde . C’est le défi aux ordres sacrés, plus que le respect de la création
292 avec sa morale millénaire reposant sur l’ordre du monde , modèle de l’ordre social, offrit pendant des siècles l’image d’un se
293 ystique fondée sur le détachement des biens de ce monde , l’illusion de l’individualité, l’effort pour échapper par le nirvana
294 ant à ses lois. Il ne suffit plus de connaître le monde  ; il convient de le changer.301 On a reconnu dans cette dernière ph
295 de Virginie — don précieux par lequel le Nouveau Monde a rendu à l’Europe ce qu’elle avait pu lui prêter. Trois ans avant l
296 ent, le problème de « l’Esprit européen » dans le monde bouleversé de l’après-guerre. On a pu lire plus haut des extraits de
297 ers l’Amérique et la Russie… L’Europe a dominé le monde pendant des siècles par sa culture d’abord, dès le Moyen Âge, par sa
298 t un humanisme tragique. Nous sommes en face d’un monde inconnu ; nous l’affrontons avec conscience. Et ceci, nous sommes seu
299 vieille liberté des cités, qui les a imposées au monde  ? Mais la justice et la liberté seules, nous venons de le voir du res
300 , pour rendre intelligible l’immense confusion du monde et transmettre leurs découvertes au lieu d’en faire des secrets, pour
301 er de fonder en qualité victorieuse de la mort le monde éphémère, pour comprendre que l’homme ne naît pas de sa propre affirm
302 r l’homme de l’argile. »303 3.L’Europe et le Monde Pour nous connaître mieux, comparons-nous. Nul moins que nous, Eur
303 ers pas de toute enquête sur les jugements que le Monde porte sur nous, c’est tout d’abord la haine que nous rencontrerons, e
304 peau d’Occidental et considérer la lutte entre le monde et l’Occident avec les yeux des non-Occidentaux, lesquels constituent
305 i donc notre Europe sommée de confesser devant le monde une culpabilité sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Toynbee
306 », et du peuple romain au surplus : « Lorsque le monde émet des jugements, on peut être sûr qu’il aura le dernier mot », dit
307 t », dit un proverbe latin. Et le jugement que le monde porte sur l’Occident est certainement justifié, du moins pour une pér
308 s’achève en 1945. Jusqu’à cette date, aux yeux du monde , c’est l’Occident qui a toujours été l’agresseur ; et si, aujourd’hui
309 érience toute nouvelle que de subir de la part du monde ce que le monde a subi, depuis des siècles, de la part des Occidentau
310 uvelle que de subir de la part du monde ce que le monde a subi, depuis des siècles, de la part des Occidentaux… Mais l’Europ
311 art des Occidentaux… Mais l’Europe découvrant le Monde et répandant sur tous les continents ce que le Monde entier nomme civ
312 de et répandant sur tous les continents ce que le Monde entier nomme civilisation, n’a-t-elle pas apporté autre chose que l’a
313 à croire que tout ce que nous avons fait dans le monde , pendant ces derniers siècles, est sans commune mesure avec tout ce q
314 qu’accomplirent les Grecs et les Romains dans le monde , il n’y a pas si longtemps. Nous verrons qu’eux aussi, à leur époque,
315 errons qu’eux aussi, à leur époque, ont dominé le monde et qu’ils s’imaginèrent eux aussi, durant quelque temps, être différe
316 même siècle, les Romains établirent, au profit du monde gréco-romain, une tête de pont sur l’océan Atlantique, à l’emplacemen
317 même époque, la Grande-Bretagne était annexée au monde gréco-romain par les armées romaines, tandis que l’art grec, au servi
318 e gréco-romaine se répandit, en son temps, sur le monde antique aussi largement que de nos jours la culture occidentale. À un
319 ir du ive siècle avant Jésus-Christ, fut pour le monde un choc aussi considérable que la rencontre de notre civilisation occ
320 les Romains. La rencontre contemporaine entre le monde et l’Occident aboutira peut-être à une conclusion sans aucun rapport
321 devoir d’affirmer sa fonction culturelle dans le monde  : De bien des manières, nous autres Occidentaux, nous nous sommes re
322 ons européennes que nous nous devons de gérer, le monde ne serait pas dans un état pire encore ; et si, en vivant ces traditi
323 ter : notre vieille Europe est la seule partie du monde où nul fossé ne sépare aujourd’hui d’hier. Cette vérité éclate avec l
324 iques de ce que l’Europe est capable de donner au monde . Ils sont tous les deux modernes, dans le plein sens du mot, et en mê
325 ments avant lui, gagnera-t-il d’autres parties du monde , Russie comprise. Pour ce qui est de l’Amérique, l’évolution va déjà
326 ent tous sur le précédent de la chute de Rome, du monde gréco-romain. Cet exemple est-il valable pour nous ? La civilisation
327 ereurs chinois s’imaginèrent qu’ils dominaient le monde entier : ils se trompaient tout simplement ; l’agence Cook suffirait
328 t le Laboratoire, etc.) sont en expansion vers Le Monde , l’appellent et s’en nourrissent, préparent son unité. Et elles sont
329 ne culture « dépossédée » de ses conquêtes par ce monde même qu’elle a suscité. Voici la donnée du problème : Le déséquilibr
330 rera vers 2200 dans un stade semblable à celui du monde antique entre 100 et 300 après J.-C., par conséquent de Trajan et Mar
331 e la vitalité et de la volonté d’organisation, le monde occidental est beaucoup moins en décadence que ne le suppose Spengler
332 tc. Fruit de l’hellénisme après son expansion, le monde hellénistique reflua sur la terre maternelle et en fit un nouveau fac
333 européenne sur eux est plus profonde que celle du monde grec sur l’Orient ; elle s’insinue, d’une façon ou d’une autre, et d’
334 ie, si diversement développés dans l’expansion du monde contemporain. Elle seule est en mesure de redonner actualité et effic
335 eux grands aînés qui eurent le droit de parler du Monde  : peu d’hommes l’auront aussi passionnément interrogé leur vie durant
336 venue très faible, très petite en face du Nouveau Monde . Sa position prépondérante en Orient, elle aussi, prendra bientôt fin
337 t à la racine de tout Éthos qui s’affirme dans le monde . Toute science est d’origine européenne. Mais pour ce qui est du chri
338 t purement intellectuel par un savant étranger au monde . Or, aujourd’hui, l’importance de l’Europe repose plus que jamais sur
339 mission, cela est dû à ce que son entrée dans le monde qui naît, et son entrée à elle seule, s’opère sans solution de contin
340 e a psychologiquement le pas sur tout le reste du monde .307 Dans l’un de ses derniers écrits — une préface à la traduction
341  » de l’influence civilisatrice de l’Europe : Le monde est en train de prendre à notre Europe ses armes, ses méthodes et, pe
342 nt laquelle l’Europe a indiscutablement dominé le monde . Pour elle, c’était un optimum, car, alors qu’elle bénéficiait déjà d
343 voir à l’atelier, rien à la pensée pure. Quand le monde emprunte à l’Europe ses machines et les recettes qui y sont attachées
344 st l’étonnante marée technique qui déferle sur le monde . En indiquant le principe d’un « programme pour l’Europe » assumant
345 taient dans sa nature et qu’elle retrouve dans le Monde , projetées par sa propre action, Siegfried rejoint les conclusions de
346 e contradictoire de son génie. Pour renouveler le monde , il fallait que l’esprit européen eût sa source dans un esprit de lib
347 bien la vocation particulière de l’Europe dans le Monde réveillé par nos œuvres, deux conclusions générales en résultent : 1°
348 dernière instance, de la position par rapport au monde extérieur — commence à agir dans la conscience… Autrefois la différen
349 ines. Et la même plainte se renouvelle : le vieux monde serait devenu trop étroit. Au libre déploiement de nos moyens s’oppos
350 lumées les guerres monstrueuses qui ont ravagé le monde  : c’est au point le plus faible mais aussi le plus palpitant et décis
351 e particulière de notre unité culturelle317 : Le monde occidental tient son unité propre de son patrimoine culturel, du chri
352 t la science et la technologie ouvrent la voie au monde entier, et qui, durant les trois derniers siècles surtout, a modifié
353 ne détruirait pas pour autant, elle donnerait au monde un exemple à suivre. Contre les dangers du dedans, elle aurait conclu
354 celle de faire l’Europe parce qu’il faut faire le Monde , et parce que l’Europe seule, en faisant le Monde, accomplirait sa pr
355 Monde, et parce que l’Europe seule, en faisant le Monde , accomplirait sa propre vocation. 278. Dans une conférence à l’Uni
356 L. Rougier : article paru dans la Revue des Deux Mondes , 1er oct. 1958. 282. Ibid. 283. Odysseus der Europäer, article pu
26 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
357 des Nations, au sein de laquelle aucune partie du monde n’aurait plus à craindre l’ingérence des autres dans ses affaires. …
358 e peuvent être atteints que si les divers pays du monde acceptent de dépasser le dogme de la souveraineté absolue des États e
359 paix européenne est la clé de voûte de la paix du monde . En effet, dans l’espace d’une seule génération, l’Europe a été l’épi
360 ’instauration de la paix et de la justice dans le monde . Les mouvements fédéralistes qui se constituent dès lors dans tous n
361 e économique de notre temps. Jamais l’histoire du monde n’aura connu un si puissant rassemblement d’hommes libres. Jamais la
362 ui sont celles de la communauté, afin d’ouvrir au monde la voie qu’il cherche, la voie des libertés organisées. Elle est de r
363 ute ses infidélités, l’Europe demeure aux yeux du monde le grand témoin. La conquête suprême de l’Europe s’appelle la dignité
364 n l’Europe joue son destin et celui de la paix du monde . Soit donc notoire à tous que nous, Européens, rassemblés pour donner
365 la fédération. Pour le malheur de l’Europe et du monde , ils le répètent depuis six siècles et demi — exactement depuis 1306.