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I. L’aventure
mondiale
des Européens Je voudrais vous parler de l’Europe non pas comme d’u
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ui sont loin d’inscrire dans notre sol l’histoire
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qui sera la nôtre. On ne peut y lire un destin. Chaque géographe en t
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stice ont sans doute été décisifs dans l’aventure
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de l’Europe. Retenons donc, de cette rapide enquête sur la genèse du
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l’histoire nous oblige à constater : la fonction
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de l’Europe. Décrivons donc maintenant ce phénomène tel qu’il apparaî
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nt les voies de l’Océan. C’est ici que l’aventure
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de l’Europe prend son départ, au matin de Palos de Moguer, sur les pe
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uérir, tour à tour, toutes les autres. L’aventure
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de l’Europe se déroule à partir de Colomb sur un rythme assez compara
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Proche-Orient au lendemain de la Deuxième Guerre
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, puis presque toute l’Afrique vers 1960. L’Europe avait commencé par
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l’humanité, qui a permis jusqu’ici notre aventure
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? Ces secrets de notre expansion sont-ils encore vivants et agissants
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rs de production, puis les premières institutions
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. Jamais les Africains, ni les Chinois, ni les Hindous, ni les Arabes
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donc clairement, comme en graphique, la fonction
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de l’Europe. Et voilà qui est déterminant, pour qui suppute les chanc
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nts de systole et de diastole rythmant l’histoire
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de l’Europe. Si maintenant nous désirons voir comment ces alternances
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s de leur source d’inspiration commune. L’ampleur
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de ce phénomène, initié en Europe, témoigne d’une vitalité nouvelle d
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x et politiques — mais aussi aux nouvelles tâches
mondiales
que lui impose la diffusion de sa propre civilisation et de ses propr
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naire du mouvement œcuménique et de la fédération
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, retenons le projet grandiose d’un triple tribunal supérieur aux État
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y en eut une ! Au lendemain de la Première Guerre
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, Paul Valéry pouvait écrire : Tout ne s’est pas perdu, mais tout s’e
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3242. Et c’est au lendemain de la Deuxième Guerre
mondiale
que s’organise une action politique, économique et culturelle, bien d
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tion, l’Europe a été l’épicentre de deux conflits
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qui ont eu avant tout pour origine l’existence sur ce continent de tr
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re leur bilan, cédant à la pression d’une opinion
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formée par leurs principes, d’une classe nouvelle éduquée par leurs s
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vons tous aussi comment s’est opérée sa diffusion
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dès la Renaissance, et par quels procédés, qui ne furent pas tous chr
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l’Occident. Nulle autre civilisation n’avait été
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de cette manière. Là-dessus, l’historien Toynbee m’arrête : Alexandre
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des exigences du siècle et de nos responsabilités
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. La question qui se pose est dès lors la suivante : l’Europe va-t-ell
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actement de la fin de la dernière guerre, au plan
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. L’Europe se sentait écrasée entre les deux colosses encore à venir.
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vocation, comme j’aime à dire, ou cette fonction
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, si l’on préfère, se résume à mes yeux dans ces trois verbes : animer
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stance de mes quatre leçons. Animer les échanges
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, tout d’abord. Pour les échanges de biens matériels cela va de soi, p
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L’Europe reste le cœur de tout système d’échanges
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et cela, non seulement à cause de la place qu’elle occupe au centre d
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et près de dix fois celui de l’URSS. La vocation
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de l’Europe est inscrite dans des faits de ce genre : nos exportation
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eunesse, il est là, dans l’Europe fédérée, modèle
mondial
. Le temps n’est plus de douter sans vergogne de nos valeurs occidenta
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rands faits géoéconomiques d’une portée désormais
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. Il me paraît ensuite gagé sur une fonction universelle, qui s’enraci
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s prenons résolument l’initiative d’une politique
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de civilisation. Les vraies chances de l’Europe ne dépendent pas d’un
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vue d’avance : première étape d’une organisation
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dont elle serait à la fois le centre d’animation et l’organe d’équili
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r bilan, cédant à la triple pression d’une option
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formée par leurs principes, d’une classe nouvelle éduquée par leurs s