1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
1 ordre extrême de nos mœurs, dans la confusion des morales et des immoralismes qui en vivent, aux moments les plus purs d’un dra
2 que nous chérissons ce malheur, cependant que nos morales officielles et notre raison les condamnent. L’obscurité du mythe nous
3 où l’immoralisme se révèle plus exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’amour-passion s’est tellement démocratisé qu
4 tre vie hâtive, notre culture et le ronron de nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère réalité. Dresser le myt
5 nduit même au-delà de l’origine de toutes valeurs morales , au-delà du plaisir et de la souffrance, au-delà du domaine où l’on d
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
6 triarcale réduit le fils au conformisme social et moral  ; le poids de l’interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inh
7 rarement tout à fait comprises et pratiquées ; de morales jadis exclusives mais qui se superposent ou se combinent à l’arrière-
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
8 ne s’agit plus ici des souffrances corporelles ou morales qu’entraîne la mortification des sens et de la volonté, mais l’âme so
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
9 la moitié du mythe, son aspect diurne, son reflet moral dans notre vie de créatures finies. Il y manque l’aspect nocturne, l’
10 écisément où s’évanouissent toutes les catégories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgres
11 t du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordre moral , mais intellectuel et physique. La distinction de l’esprit et de la c
12 ologique. On a trop vite jugé le « rousseauisme » moral en attribuant à l’auteur du roman les croyances de ses personnages. S
13 ssout dans une critique sceptique, tandis que les morales s’abâtardissent, et que tout élément « sacré » disparaît de la vie so
14 communes. » Et plus loin : « Il y a peu de peines morales dans la vie qui ne soient rendues chères par l’émotion qu’elles excit
15 e, oisive et lectrice de romans. Ici encore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légende sont figurés par les te
16 des bases financières et non plus religieuses ou morales . À dire vrai, les seuls écarts considérés comme intolérables sont ceu
17 gines. Et dès lors, redescendre au-dessous de nos morales , ce n’est pas nous libérer de leurs interdictions, descendre au-desso
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
18 use, ascétique, attire à elle tous les sentiments moraux  ; la sensualité, abandonnée au diable, se venge terriblement. Que l’u
19 rs contrainte par la dépréciation des résistances morales et privées, non moins que par la dénaturation de la guerre. D’une par
20 mites qui répondaient en même temps à un principe moral et à une nécessité pratique ». Il s’agissait d’éviter des dépenses ex
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
21 le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société christianisée, et c
22 sension, au sein de laquelle nous vivons, de deux morales , dont l’une est héritée de l’orthodoxie religieuse, mais ne s’appuie
23 de la composer symboliquement dans nos catégories morales . Rôle d’exutoire, rôle civilisateur. Mais le mythe s’est déprimé et p
24 n’y a plus, à proprement parler, conflit de deux morales hostiles — et par suite plus de mythe possible — mais on approche d’u
25 t de redéfinition de l’institution et des devoirs moraux qu’elle implique193. Les humanistes reprennent les arguments d’un Goe
26 cée de l’eugénisme peut réussir, là où toutes nos morales échouent, entraînant l’effective abolition du besoin « spirituel », e
27 e résoudre notre crise du mariage par des mesures morales , sociales ou scientifiques, déduites du seul désir d’arrêter les dégâ
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). L’amour action, ou de la fidélité
28 ilistin que dénoncent les romantiques, ou l’homme moral pris dans les rets sociaux, et incapable désormais de concevoir les v
29 oblème de l’adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus hautement organisés ! (C’est pourtant à cette utopie qu’obéi
30 , tellement plus important que toutes vos petites morales et garanties de bonheur bourgeois ! » Du cynisme au tragique romantiq
31 uissance indéfinie et qui domine les contingences morales . Mais alors, on peut être certain qu’un pareil mythe est né de rêves
8 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
32 ntre troubadours et cathares, et ses implications morales et religieuses. — Ils veulent des preuves de type juridique (les preu
33 élans. Malentendus sur la morale Les thèses morales de mon ouvrage ont soulevé beaucoup moins d’opposition — encore que l
34 toute femme aimée une Iseut, même si nul interdit moral ou nul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la