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1. Une fausse nouvelle : « Dieu est
mort
»b Le thème de la mort de Dieu a constitué depuis la fin de la gue
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e nouvelle : « Dieu est mort »b Le thème de la
mort
de Dieu a constitué depuis la fin de la guerre la hantise d’une parti
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u, des saints sans Dieu. Malraux se demande si la
mort
de Dieu n’entraîne pas celle de l’homme, — pensée difficile à compren
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rendre. De jeunes romanciers s’autorisent de la «
mort
de Dieu » pour s’abandonner au plaisir masochiste de décrire un monde
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-on jamais demandé à ceux qui disent que Dieu est
mort
, ce qu’ils entendent exactement par là ? De quel Dieu s’agit-il, en s
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annoncer une nouvelle, la mauvaise nouvelle de la
mort
récente de Dieu, c’est-à-dire un anti-évangile (evangelos : la bonne
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te que Dieu n’existe pas, et bien plus, qu’il est
mort
. D’où peut lui venir cette passion de la responsabilité ? D’une volon
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on peu compliquées. Sartre annonçant que Dieu est
mort
nous dit seulement que l’homme doit refuser Dieu tel que Sartre l’ima
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e, littéralement et logique, la phrase « Dieu est
mort
» est un non-sens. Car où bien « Dieu » ne signifie rien — et dans ce
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l’Inconnaissable, et, dans ce cas, dire qu’il est
mort
, revient à faire du bruit avec la bouche. Car si Dieu l’Éternel avait
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ar si Dieu l’Éternel avait été vivant, puis était
mort
, il n’eût jamais été Dieu l’Éternel, en sorte qu’il faudrait dire que
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ternel, en sorte qu’il faudrait dire que s’il est
mort
, c’est qu’il n’a pas vécu : ce qui est absurde. Si Dieu l’Inconnaissa
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e qui est absurde. Si Dieu l’Inconnaissable était
mort
, cela reviendrait à dire que l’on sait tout ; ce qui est absurde. Si
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out ; ce qui est absurde. Si Dieu le Révélé était
mort
, après avoir vécu en tant que personne, il se serait donc produit, à
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ru en français (« Une fausse nouvelle : “Dieu est
mort
” », Liberté de l’esprit, Paris, n° 41, juin-juillet 1953, p. 141-142)