1 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
1 Tristan naît dans le malheur. Son père vient de mourir , et sa mère Blanchefleur ne survit pas à sa naissance. D’où le nom du
2 an et lui annonce que la voile est noire. Tristan meurt . Iseut la blonde débarque à cet instant, monte au château, embrasse l
3 te au château, embrasse le corps de son amant, et meurt . 5.Énigmes Résumé de la sorte, et tout « charme » détruit, à co
4 le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut , quand ma mère me donna le jour en expirant, la vieille mélodie arriv
5 ieille mélodie me répète : — Pour désirer et pour mourir  ! Pour mourir de désirer ! Il peut maudire ses astres, sa naissance,
6 me répète : — Pour désirer et pour mourir ! Pour mourir de désirer ! Il peut maudire ses astres, sa naissance, mais la musiq
7 ieille mélodie me répète : — Pour désirer et pour mourir . ⁂ Partant d’un examen « physionomique » des formes et des structure
8 mariage de Tristan. — Iseut s’approche et Tristan meurt . Puis mort d’Iseut. Résumons encore : une seule longue période de réu
9 ître ce que tu demandes. » Et plus tard, quand il meurt  : « Je ne suis pas resté au lieu de mon réveil. Mais où ai-je fait sé
2 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
10 ait de brûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir  ! L’être particulier n’était guère qu’un défaut et un obscurcissement
11 athares : ils s’empoisonnaient, ils se laissaient mourir de faim, ils s’ouvraient les veines du poignet, ils se jetaient dans
12 médecin ne saurait sauver des malades qui veulent mourir .42 » Notons enfin ce dernier trait : comme ce fut le cas pour tant de
13 préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de mourir Que de joie vilaine jouir Car joie qui repaît vilement N’a pouvoir ni
14 ait de délire — Sur tout autre… S’il ne veut pas mourir encore, c’est qu’il n’est pas assez détaché du désir, c’est qu’il cra
15 n ou près, car je vous le tiendrai bien caché. Je mourrais plutôt que de faillir en un seul mot… Quelle est la « dame » qui mér
16 ma Bien-aimée de me l’avoir offerte. Celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en vivre.70 C’est ici le cri même de la my
17 ’est l’oraison jaculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de ne pas mourir ! Al-Hallaj disait : En me tuant vous me ferez vivr
18 aculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de ne pas mourir  ! Al-Hallaj disait : En me tuant vous me ferez vivre, car pour moi c
19 me tuant vous me ferez vivre, car pour moi c’est mourir que de vivre, et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jou
20 ur moi c’est mourir que de vivre, et vivre que de mourir . La vie, c’est en effet le jour terrestre des êtres contingents et
21 de ce séjour, veut revenir. C’est finalement pour mourir .81 » Nous avons là l’origine évidente de la première navigation à l’a
3 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
22 me) qu’à leurs yeux propres (puisqu’elle les fait mourir ). C’est là l’aspect psychologique de l’aventure. Mais voici l’aspect
23 naître ce retour de l’âme à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte Thérèse, mais c’est de ne pas mourir a
24 de l’âme à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir  », dit sainte Thérèse, mais c’est de ne pas mourir assez pour vivre t
25 ourir », dit sainte Thérèse, mais c’est de ne pas mourir assez pour vivre toute la vie nouvelle, et pour obéir sans tourments.
26 ds religieux des Celtes, donc d’une religion déjà morte , de même notre littérature et nos passions utilisent par abus, et san
27 je brûle et je languis, en criant ; en vivant, je meurs , et en mourant, je vis. Pourtant, je n’aime pas, mais j’ai soif d’aim
28 aux troubadours et aux mystiques orthodoxes : «  Mourir de ne pas mourir.106 » La « brûlure suave ». Le « dard d’amour » qui
29 et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir .106 » La « brûlure suave ». Le « dard d’amour » qui blesse sans tuer.
30 spiré de la franciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs du désir de mourir. » 107. J. Baruzi, Introduction à des recherches
31 scaine Angèle de Foligno : « Je meurs du désir de mourir . » 107. J. Baruzi, Introduction à des recherches sur le langage mys
4 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
32 plainte de Jacques de Lentino : Mon cœur souvent meurt , et plus douloureusement que de mort naturelle, pour vous Dame qu’il
33 au port jamais n’arrive Mille fois chaque jour je meurs , mille je nais…125 (Sonnet 164.) Ailleurs, il parle de Laure comme
34 rle : Combien souvent les hommes sur le point de mourir Se sont sentis joyeux ! Ceux qui veillent sur eux Disent : l’éclair a
35 apothicaire Ta drogue est rapide. En un baiser je meurs . Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait j
36 e : Ce n’est qu’en m’aimant trop qu’elle me fait mourir  ; Un moment de froideur, et je pourrais guérir ; Une mauvaise œillade
37 iment : chercher cette satisfaction serait folie. Mourir ensemble ! (Mais silence ! ceci paraît exalté, et pourtant c’est si v
38 re qu’elle offre à Tristan est destiné à le faire mourir  : mais d’une mort que l’Amour condamne, d’une mort selon les lois du
39 e trop violent, cet éclairage annonce que le jour meurt , et que déjà l’aube n’est plus qu’un crépuscule vainement exalté. ⁂ U
40 ’elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu’à mourir dans cette solitude. Qu’on lui parle et qu’elle-même se fasse toute l
41 u’il donne de sa fiancée perdue, Sophie von Kühn, morte à 16 ans. Il note « ses plats préférés » et qu’« elle boit volontiers
5 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
42 ais de plus de quatre arpents ; sinon ils devront mourir ou se rendre. Et cette règle étrange, si l’on en croit Froissart, coû
43 cte du crime sadique, la possession d’une victime morte , donc en fait la non-possession. Elle n’exprime plus l’instinct sexue
6 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
44 isir. Il ne peut vivre que dans l’acceptation, et meurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir