1 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Le silence de Goethe
1 he, c’est une forme mystique, celle du terrible «  Meurs et deviens ! » et s’il l’assume en connaissance de cause, — c’est un
2 e « au moins très sévère ». Gagner 40 000 francs. Mourir obsédé par ce travail. Ainsi cette vie est bien d’un seul tenant ; un
2 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Goethe médiateur
3 poussent d’un jet, donnent une fleur unique, puis meurent  : aussitôt. Mais il préfère élaguer quelques branches, ramener à sa l
4 drame humain, aveuglé par son effort rédempteur, meurt dans le renoncement total, qu’il lui est enfin donné de voir, de cont
3 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Kierkegaard
5 ren Kierkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en 1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine de volumes, à quoi no
6 vait maudit le Dieu tout-puissant qui le laissait mourir de faim. Ce blasphème assombrit toute sa vie, et la révélation qu’en
7 voulant pas avoir affaire aux banques. Lorsqu’il mourut à 42 ans, il n’en subsistait presque rien. Cet argent provenait d’une
8 ade en ville. On le transporta à l’hôpital, où il mourut paisiblement « en saluant tous les hommes ». Le seul événement extéri
9 emblable au prince Hamlet — autre Danois — il put mourir certain d’avoir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le chr
10 ond document dans le journal de l’hôpital où vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcrit les déclarations du malade : « Il
11 irituelles et toute son œuvre d’écrivain… S’il ne meurt pas, dit-il, il poursuivra sa lutte religieuse, mais il craint qu’ell
12 ela ? Parce qu’ils savaient que leur idée pouvait mourir , — sans eux. L’amour, la volonté de puissance, la passion du malheur,
13 homme a d’abord accepté d’être zéro ! L’homme qui meurt devant Dieu, en tant qu’individu, renaît au même instant en tant que
14 nous privaient de tout pouvoir, s’évanouissent et meurent aux pages des livres. Au premier pas que nous faisons dans notre nuit
15 emin, leur vérité et leur vie dans ce monde ; ils meurent de l’avoir dite, et n’ont pas d’autre tâche31. Le chemin est imprévis
16 absorbée par l’instant, par le passage de ce qui meurt à ce qui naît, — par le réel. Celui qui doit agir, s’il veut juger d
17 ous savons tout cela comme nous savons qu’il faut mourir  : sans y croire. À vrai dire, nous avons toutes raisons d’en douter,
18 mme sans vocation. Il ne croit pas à l’acte et il meurt au hasard, sans avoir rencontré personne ni soi-même44. Il vit dans l
19 arne. Sur le chemin qui commence à ses pas, il ne meurt jamais par surprise ; et ce n’est point qu’il ait connu le jour et l’
20 la Parole. À cause de l’instant éternel, le héros meurt toujours avant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier de l’acte,
21 t éternel, le héros meurt toujours avant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier de l’acte, et le sceau de l’amour chrétie
22 accablé par la réprobation générale, il s’en ira mourir à l’hôpital, en disant à son seul ami : « Salue tous les hommes ! Je
23 st point à la mort ». Or Jésus sait que Lazare va mourir . Ce qu’il veut faire comprendre aux assistants, c’est que la seule ma
24 mplement qu’on les y noie. Les hommes préfèrent «  mourir imperceptiblement » comme disait Nietzsche, et c’est là ce qu’ils app
4 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Franz Kafka, ou l’aveu de la réalité
25 jà condamné par une tuberculose du larynx dont il mourut à Vienne en 1924. Kafka n’a publié de son vivant qu’un petit nombre d
26 Il se peut que la tuberculose, dont Kafka devait mourir , ait aussi joué un certain rôle. Pourtant, à supposer que l’on retrou
5 1944, Les Personnes du drame. Liberté et fatum — Luther et la liberté de la personne
27 hilosophes et la raison ne peuvent l’imaginer que morte . Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et notre vie présente n’e
28 ns les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir pour nous sauver — et la mort est un acte extrême, non pas une médiat
6 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — Vues sur Ramuz
29 ferme, dans les cafés. À tous il tend la Parole «  morte aux pages » ; mais voici que de toutes parts les signes paraissent su
7 1944, Les Personnes du drame. Une maladie de la personne — Le romantisme allemand
30 us les vrais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir  ? La biographie de la plupart des romantiques fournit ici la même rép
31 mé. Passer dans l’autre monde, c’est retrouver la morte  ! « L’expérience typique qui est celle de Jean-Paul à la mort de ses
32 t devenue sa petite sœur : le vœu de retrouver la morte , de communier avec un autre univers, lui fait mépriser cette vie, sen