1 1939, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)
1 r là même — car nous vivons au seuil de l’ère des mystiques collectives — cette lecture nous introduit aux vertiges spirituels d’
2 frappante, l’intérêt de beaucoup pour les études mystiques  ; voici que se répand l’usage, et même l’abus, du terme de « mystique
3 se répand l’usage, et même l’abus, du terme de «  mystique  » dans l’ordre politique ; voici enfin qu’un grand empire réalise au
4 thèse de religiosité, de politique, de rêve et de mystique élémentaire. Or, ces faits ne sont pas seulement coïncidents. Ce n’es
5 s’émeut leur commune origine. I. Le Rêve et la Mystique La conscience claire est la première conquête spirituelle des homm
6 e siècle des Lumières. Ainsi renaissent nos soifs mystiques élémentaires après un siècle de science positiviste. Est-il vrai que
7 ssi un monde supérieur, c’est entrer dans la voie mystique . Si la plupart des romantiques n’ont pas choisi en toute clarté — rus
8 s inclinent à penser qu’ils sont plus proches des mystiques que des psychanalystes. Au fond, lorsqu’ils se demandent si le rêve e
9 mulent le problème crucial qui se pose à tous les mystiques . Albert Béguin lui-même nous invite trop souvent à établir ce parall
10 ses pleines de sens » dont nous parlent aussi les mystiques . Une autre analogie, assez frappante, c’est le rôle de la rhétorique
11 e de la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques . Le philosophe G. von Schubert, comme plus tard le poète Jean-Paul, i
12 t de veille. D’autre part, l’on sait bien que les mystiques , fussent-ils de religions différentes — hindous, musulmans ou chrétie
13 onde ineffable, qui est proprement le domaine des mystiques . Toute expérience mystique ou romantique présuppose l’existence d’un
14 rement le domaine des mystiques. Toute expérience mystique ou romantique présuppose l’existence d’un centre ou d’un tréfonds div
15 ci le paradoxe —, nous voyons bien que les grands mystiques , et après eux les romantiques, passent leur vie à en parler, à en écr
16 oindre irrévérence : nul n’est plus verbeux qu’un mystique , si ce n’est un romantique allemand. Car l’un et l’autre ont l’ambiti
17 saurait être dit… Et pourtant si, romantiques et mystiques sont persuadés que, nonobstant leur impuissance à traduire l’inconsci
18 vulgarisée de nos jours qu’on en oublie l’origine mystique  : « Le poète et le rêveur sont passifs ; ils écoutent le langage d’un
19 du Silence et de l’indicible dont nous parlaient mystiques et romantiques : c’est la négation et la mort du monde des formes et
20 ve, s’identifie avec le terme de toute expérience mystique  : c’est la « pure présence ineffable », la « contemplation sans objet
21 xil que nous trouvons à l’origine des expériences mystiques les plus diverses, d’où naît-il, dans quel souvenir d’une patrie heur
22 graphie des romantiques quelques lumières sur les mystiques proprement dits, tout au moins sur les causes humaines du sentiment d
23 nce prémystique (ou faut-il dire d’une expérience mystique privée de la grâce, réduite à ses aspects purement humains ?) Le poin
24 mmise que par son existence même ». Un philosophe mystique tel que Ignaz Troxler n’hésitera pas à élargir le processus jusqu’à y
25 est que la tendance à la dilatation panthéiste ou mystique de l’être revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommei
26 ssive à soi-même est l’ambition de tous les vrais mystiques . Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biographie de plusieurs des po
27 e. Et peut-être pourrait-on dire que l’expérience mystique générale ne devient proprement chrétienne que dans le cas où l’être a
28 ie devant la mort de Tristan et d’Isolde. III. Mystique et Personne L’exemple des romantiques allemands illustre une relat
29 que et de la vie sociale par ce qu’on nomme les «  mystiques  » collectives ? Certaines catégories que nous venons de dégager pourr
2 1946, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Tableaux américains (décembre 1946)
30 de la Voie négative et du Désert dont parlent les mystiques  ? Homéopathie spirituelle : traitement par l’absence-de-quelque-chose
3 1965, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Suisse moyen et quelques autres (mai 1965)
31 ée pure. Médecins praticiens, guérisseurs d’âmes, mystiques intervenant pour sauver la cité, réformateurs politiques ou religieux
32 la « shakti » hindoue ou à l’Éternel féminin des mystiques hérétiques. Pour Barth, Dieu est le vis-à-vis de l’homme, le Tout Aut
4 1969, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’avenir du fédéralisme (septembre 1969)
33 Premier Empire, produit de la confiscation d’une mystique — la nation — par un appareil administratif et policier — l’État. Un