1
r là même — car nous vivons au seuil de l’ère des
mystiques
collectives — cette lecture nous introduit aux vertiges spirituels d’
2
frappante, l’intérêt de beaucoup pour les études
mystiques
; voici que se répand l’usage, et même l’abus, du terme de « mystique
3
se répand l’usage, et même l’abus, du terme de «
mystique
» dans l’ordre politique ; voici enfin qu’un grand empire réalise au
4
thèse de religiosité, de politique, de rêve et de
mystique
élémentaire. Or, ces faits ne sont pas seulement coïncidents. Ce n’es
5
s’émeut leur commune origine. I. Le Rêve et la
Mystique
La conscience claire est la première conquête spirituelle des homm
6
e siècle des Lumières. Ainsi renaissent nos soifs
mystiques
élémentaires après un siècle de science positiviste. Est-il vrai que
7
ssi un monde supérieur, c’est entrer dans la voie
mystique
. Si la plupart des romantiques n’ont pas choisi en toute clarté — rus
8
s inclinent à penser qu’ils sont plus proches des
mystiques
que des psychanalystes. Au fond, lorsqu’ils se demandent si le rêve e
9
mulent le problème crucial qui se pose à tous les
mystiques
. Albert Béguin lui-même nous invite trop souvent à établir ce parall
10
ses pleines de sens » dont nous parlent aussi les
mystiques
. Une autre analogie, assez frappante, c’est le rôle de la rhétorique
11
e de la rhétorique chez les poètes du rêve et les
mystiques
. Le philosophe G. von Schubert, comme plus tard le poète Jean-Paul, i
12
t de veille. D’autre part, l’on sait bien que les
mystiques
, fussent-ils de religions différentes — hindous, musulmans ou chrétie
13
onde ineffable, qui est proprement le domaine des
mystiques
. Toute expérience mystique ou romantique présuppose l’existence d’un
14
rement le domaine des mystiques. Toute expérience
mystique
ou romantique présuppose l’existence d’un centre ou d’un tréfonds div
15
ci le paradoxe —, nous voyons bien que les grands
mystiques
, et après eux les romantiques, passent leur vie à en parler, à en écr
16
oindre irrévérence : nul n’est plus verbeux qu’un
mystique
, si ce n’est un romantique allemand. Car l’un et l’autre ont l’ambiti
17
saurait être dit… Et pourtant si, romantiques et
mystiques
sont persuadés que, nonobstant leur impuissance à traduire l’inconsci
18
vulgarisée de nos jours qu’on en oublie l’origine
mystique
: « Le poète et le rêveur sont passifs ; ils écoutent le langage d’un
19
du Silence et de l’indicible dont nous parlaient
mystiques
et romantiques : c’est la négation et la mort du monde des formes et
20
ve, s’identifie avec le terme de toute expérience
mystique
: c’est la « pure présence ineffable », la « contemplation sans objet
21
xil que nous trouvons à l’origine des expériences
mystiques
les plus diverses, d’où naît-il, dans quel souvenir d’une patrie heur
22
graphie des romantiques quelques lumières sur les
mystiques
proprement dits, tout au moins sur les causes humaines du sentiment d
23
nce prémystique (ou faut-il dire d’une expérience
mystique
privée de la grâce, réduite à ses aspects purement humains ?) Le poin
24
mmise que par son existence même ». Un philosophe
mystique
tel que Ignaz Troxler n’hésitera pas à élargir le processus jusqu’à y
25
est que la tendance à la dilatation panthéiste ou
mystique
de l’être revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommei
26
ssive à soi-même est l’ambition de tous les vrais
mystiques
. Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biographie de plusieurs des po
27
e. Et peut-être pourrait-on dire que l’expérience
mystique
générale ne devient proprement chrétienne que dans le cas où l’être a
28
ie devant la mort de Tristan et d’Isolde. III.
Mystique
et Personne L’exemple des romantiques allemands illustre une relat
29
que et de la vie sociale par ce qu’on nomme les «
mystiques
» collectives ? Certaines catégories que nous venons de dégager pourr