1
nt ses effets dans les domaines les plus divers :
mystique
, littérature, art de la guerre, morale du mariage. ⁂ L’agrément de pa
2
de son affreuse réalité ? Tourner la situation en
mystique
ou en farce, c’est toujours avouer qu’elle est insupportable… Mal-mar
3
este au-delà de tout repentir possible ! Certains
mystiques
ont fait plus qu’avouer : ils ont su et se sont expliqués. Mais s’ils
4
ce, n’est-ce pas l’acte même, et l’audace, de nos
mystiques
les plus lucides ? Érotique au sens noble, et mystique : que l’une de
5
ues les plus lucides ? Érotique au sens noble, et
mystique
: que l’une de l’autre soit cause ou effet, ou qu’elles aient une com
6
nous que Platon et les druides, une sorte d’unité
mystique
du monde indo-européen se dessine comme en filigrane à l’arrière-plan
7
n lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les
mystiques
païennes le sublimaient jusqu’à en faire un dieu, et en même temps le
8
ures expressions. J’entends parler d’une forme de
mystique
à la fois dualiste dans sa vision du monde, et moniste dans son accom
9
éorique réalisation historique Paganisme Union
mystique
(amour divin heureux). Amour humain malheureux. Hédonisme, passion ra
10
formes catholiques, toutes les reviviscences des
mystiques
païennes capables de le « libérer ». C’est ainsi que les doctrines se
11
manière la plus complexe à la grande renaissance
mystique
. D’autre part, elles trouvaient des complaisances profondes dans la m
12
e connaissait pas toujours l’origine et la portée
mystique
de valeurs qu’elle prenait pour une mode et qu’elle accommodait à ses
13
ains prêtres provençaux bénirent même cette union
mystique
en la plaçant sous l’invocation de la Vierge Marie. »30 (De tels excè
14
n’est-ce point déjà la Divinité en soi des grands
mystiques
hétérodoxes, le Dieu d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et
15
s Cantiques, mais là aussi, le ton est réellement
mystique
. Les érudits nous ressassent leur formule : il n’y aurait là, tout «
16
» : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la
mystique
négative, et ses métaphores invariables ? Je l’aime et la recherche
17
t des exemples topiques ; celui, entre autres, du
mystique
Suso : « La vie de la chrétienté médiévale est, dans toutes ses manif
18
atérialisme à prétentions d’au-delà. Même chez un
mystique
de l’envergure d’un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler
19
ue des expressions courtoises et leurs résonances
mystiques
. « Il est certain — doit-il avouer — que les idées religieuses d’une
20
veut voir un trait biographique, détient un sens
mystique
évident : « Ce que le corps me refuse, l’esprit me l’octroie » (par e
21
vera davantage dans une hiérarchie d’abstractions
mystiques
, figurant d’abord la philosophie, puis la Science, puis la Science sa
22
verse, il serait excessif de soutenir que l’idéal
mystique
sur quoi elle se fondait à l’origine fût toujours et partout observé
23
je donne à ce mot — sont d’origine religieuse et
mystique
, il est certain qu’elles se trouvent flatter, par cela même qu’elles
24
rhétorique courtoise fut au moins inspirée par la
mystique
cathare64. C’est là une thèse minimum en apparence. Mais sitôt admise
25
et nous engage dans un nouveau chapitre. 9.Les
mystiques
arabes Comment de la confuse combinaison de doctrines plus ou moin
26
dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de
mystiques
poètes qui devaient avoir plus tard pour principales illustrations al
27
hevaleresque, dont les titres de quelques traités
mystiques
de cette école donnent une idée : Le Familier des Amants, Le Roman de
28
ne peut aimer que le fini. Il en résulta que les
mystiques
furent obligés de recourir à des symboles dont le sens restait secret
29
inité. Or le langage érotico-religieux des poètes
mystiques
tendait à établir cette confusion du Créateur et de la créature. Et l
30
et plus tard, nous le verrons, au cas des grands
mystiques
occidentaux, de Maître Eckhart à Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue
31
. ⁂ Une brève revue des thèmes « courtois » de la
mystique
arabe fera sentir à quelles profondeurs le parallélisme trouve ses or
32
la Vérité, « appellation s’adressant à des amants
mystiques
qui s’entendent dans une idéalisation commune67 » et fondent ainsi un
33
on le manichéisme iranien, dont s’inspiraient les
mystiques
de l’école illuminative de Sohrawardi, une jeune fille éblouissante a
34
toi-même ! » Or selon certains interprètes de la
mystique
des troubadours, la Dame des pensées ne serait autre que la part spir
35
n prend garde au double sens du mot salut. f) Les
mystiques
arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divi
36
ge de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme
mystique
des Arabes. Ibn-al-Faridh : Le repos de l’amour est une fatigue, son
37
ne peut en vivre.70 C’est ici le cri même de la
mystique
occidentale mais aussi du lyrisme provençal. C’est l’oraison jaculato
38
n avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les
mystiques
arabes le symbole du plus grand Amant, puisqu’en exprimant le désir d
39
t à elle les amoureux.71 ⁂ Par quelles voies la
mystique
arabe et sa rhétorique courtoise eussent-elles pu parvenir, en moins
40
rtes considérables concernant les relations de la
mystique
soufiste et de la poésie occidentale, à une époque plus tardive il es
41
t pris pour modèle le Livre du Voyage nocturne du
mystique
Ibn el Arabi, écrit quatre-vingts ans auparavant : ce traité décrit e
42
cte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’initiation
mystique
? Est-ce une tradition imparfaite ? Ou encore une tendance hérétique
43
de simples allégories illustrant la morale et la
mystique
courtoises. Toutes les hypothèses sont permises en l’absence de docum
44
t inférieurs aux troubadours dans la connaissance
mystique
, ils n’ont pas introduit dans leurs romans que des erreurs. Ils ont t
45
mer seulement l’élan de la passion dans sa pureté
mystique
. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché c
46
Il a choisi la voie terrienne, il a trahi l’Amour
mystique
, il n’est pas « pur ». Seuls les « purs » et les vrais « sauvages » c
47
olonté secrète, mais infaillible, des deux amants
mystiques
. Dans les légendes celtiques, c’est l’élément épique qui commande l’a
48
nt modernes le principe de cohésion qu’apporte la
mystique
cathare aux éléments religieux, sociologiques ou épiques, hérités du
49
e : il nous échappe doublement, étant poétique et
mystique
. Mais nous savons maintenant d’où vient le mythe, et où il mène. Et p
50
pérégrinations. Les religions antiques, certaines
mystiques
du Proche-Orient, l’hérésie qui les fit revivre en Languedoc, le cont
51
passion n’agissent que dans nos vies privées. La
mystique
d’Occident est une autre passion dont le langage métaphorique est par
52
e situation sociologique, la confusion de l’amour
mystique
et de l’amour charnel ait pu s’établir assez vite.) 36. Parmi les se
53
un nom symbolique ou senhal, exactement comme les
mystiques
soufis désignent Dieu dans leurs poèmes ! 52. Au moment de donner le
54
Essai sur les origines du lexique technique de la
mystique
musulmane. — Henry Corbin : Édition et introduction de deux traités d
55
belles légendes musulmanes sur la mort par amour (
mystique
). 71. Cf. Massignon et Krauss : Akhbar al-Hallaj, texte relatif à la
56
pourquoi le roman finit « bien » — au sens de la
mystique
cathare — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontaire. 80. H.
58
la passion mortelle qu’il faut « ramener » à une
mystique
, plus ou moins consciente et précise. Il est certain que ce seul exem
59
tait cru en mesure de trancher au détriment de la
mystique
. À vrai dire, je ne suis pas très sûr que ce problème comporte une so
60
, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la
mystique
pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’on admet impliciteme
61
marqué depuis longtemps l’analogie des métaphores
mystiques
et amoureuses. Mais d’une entière analogie des mots, peut-on conclure
62
les plus convaincantes, que tout intoxiqué est un
mystique
qui s’ignore86. Or, qu’elle soit physique, ou morale, toute intoxicat
63
imaux ne s’intoxiquent pas87… b) Inversement, la
mystique
à elle seule, rend-elle compte de la passion ? Il faudrait alors expl
64
nstinct sexuel que l’on a tenté de « ramener » la
mystique
, et cela bien avant Freud et son école. Voici donc le dilemme que pos
65
et d’une œuvre antérieure à l’essor de la grande
mystique
orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances de surprendre à l’é
66
« choses bizarres »… 2.Tristan : une aventure
mystique
Nous avons constaté que le Roman de Tristan est, à bien des égards
67
en des égards, une première « profanation » de la
mystique
courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme, soufisme).
68
s situations romanesques la progression d’une vie
mystique
. Certains « moments » relèvent de la pure tradition cathare, d’autres
69
d’autres peuvent être rapprochés d’une expérience
mystique
plus générale, et qu’on retrouve identique, dans sa forme, aussi bien
70
élité de Tristan, c’est l’hérésie, c’est la vertu
mystique
des « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la
71
se révèle toute comparaison entre deux formes de
mystique
— et d’autant plus qu’ici l’un des termes en présence se trouve dénat
72
rallèle très général entre le Roman et l’aventure
mystique
. Quitte à rectifier par la suite les conclusions trop téméraires où n
73
poison de son sang. C’est le type même du départ
mystique
, de l’abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme péch
74
mais encore éloquents ! Rudiments d’une recherche
mystique
, qui ne laisse oublier ni la lyre ni l’épée symbolique du défi à la s
75
r seul. Un trait profond de la passion — et de la
mystique
en général — paraît ici. « On est seul avec tout ce qu’on aime », écr
76
out ce qu’on aime », écrira plus tard Novalis, ce
mystique
de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs,
77
ligieux du premier ordre et un poème où l’élément
mystique
revêt les formes les plus rudimentaires ? Certes, ce serait commettre
78
n autre point de comparaison. On sait combien les
mystiques
espagnols ont coutume d’insister sur le récit de leurs souffrances. P
79
’une impure et parfois équivoque traduction de la
mystique
courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparemment « mysti
80
arrive que les situations les plus apparemment «
mystiques
» du Roman doivent être interprétées — si l’on ne veut pas errer grav
81
ivin aux métaphores, qui convient pour les grands
mystiques
.) Ceci dit, nous pouvons retrouver dans le mythe plus d’un aspect des
82
er dans le mythe plus d’un aspect des souffrances
mystiques
. On se souvient de la plainte du troubadour : Dieu ! comment se peut
83
ration voulue… Nous rejoignons alors la situation
mystique
(par l’autre extrême) : plus Tristan aime, et plus il se veut séparé,
84
e croiront les siècles à venir —, les similitudes
mystiques
que nous venons de dégager ne seraient plus que de l’ordre du langage
85
l, le principe véritable de l’opposition des deux
mystiques
. L’orthodoxe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dè
86
boutit à le sanctifier par le mariage. Les amants
mystiques
du Roman chercheront donc l’intensité de la passion et non son apaise
87
mort volontaire dans l’endura. Au contraire, les
mystiques
chrétiens voient dans les actes et les œuvres qui découlent de l’état
88
s les actes et les œuvres qui découlent de l’état
mystique
les critères de sa vérité91. C’est du moins le mouvement constant de
89
mouvement qui fait défaut, théoriquement, à toute
mystique
fondée sur l’Éros lumineux. Mais il faut indiquer la dernière limite,
90
atériel d’un processus de divinisation. Les vrais
mystiques
, tout au contraire, sont la prudence même, la rigueur même, l’obéissa
91
abus, et sans le savoir, un langage dont la seule
mystique
définissait le sens valable. Plus d’une fois, l’ambiguïté du mythe no
92
dresser à sa Dame. L’amant habitué aux métaphores
mystiques
, qu’il entend à leur sens profane, sera tenté de voir dans cette même
93
r « expliquer » le plus élevé par le plus bas, la
mystique
pure par la passion humaine. Elle a fondé cette « science » nouvelle
94
deux cas. Or d’où venaient ces métaphores ? D’une
mystique
, comme nous l’avons vu — mais déguisée, persécutée, puis oubliée. À t
95
e, et passée dans les mœurs comme poésie, que les
mystiques
chrétiens utiliseront ses métaphores devenues profanes comme si elles
96
ns. Par exemple, là où la science proclame que la
mystique
résulte d’une sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sen
97
nct » en question résulte d’une profanation de la
mystique
primitive. ⁂ Cependant, la conscience moderne montre une si grande ré
98
es objections courantes. Car enfin, dira-t-on, la
mystique
, au moins dans une de ses tendances, ne s’est-elle pas prêtée à toute
99
la première du langage de l’Éros païen ? 4.Les
Mystiques
orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vi
100
ur sexuel. À l’inverse, on peut observer chez les
mystiques
les plus « christocentriques » une propension à s’adresser à Dieu dan
101
eux grands courants que nous retrouverons dans la
mystique
universelle. Ils seront d’ailleurs rarement purs dans telle ou telle
102
se est claire. Le premier courant est celui de la
mystique
unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le s
103
é. Le second courant peut être appelé celui de la
mystique
épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et suppose do
104
emier exemple à l’ouvrage de Rudolf Otto intitulé
Mystique
occidentale-orientale 93. L’auteur compare, puis oppose le fondateur
105
L’auteur compare, puis oppose le fondateur de la
mystique
allemande au xive siècle, Maître Eckhart, et le mystique hindou Sank
106
allemande au xive siècle, Maître Eckhart, et le
mystique
hindou Sankara. Ce qui est intéressant pour notre objet, c’est que Ru
107
istingue l’Orient de l’Occident en ramenant leurs
mystiques
respectives à l’Éros et à l’Agapè, d’une manière assez analogue à cel
108
r le fait qu’il existe au Moyen Âge une tradition
mystique
parallèle à celle de Sankara. « Mystique de l’ivresse sentimentale —
109
radition mystique parallèle à celle de Sankara. «
Mystique
de l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le J
110
faire son maître. Plotin lui aussi prêche l’amour
mystique
, mais l’amour plotinien n’est nullement l’Agapè chrétienne : c’est l’
111
de l’homme fervent. » Pour Eckhart, la vraie voie
mystique
n’est pas celle qui, s’élevant d’un état de sentiment, mènerait à une
112
n’est donc pas, conclut Otto, la plus haute joie
mystique
qui figure pour Eckhart l’expression authentique de l’union divine, m
113
nkara. Voici donc, semble-t-il, deux pôles de la
mystique
universelle très nettement caractérisés. L’Orient (c’est-à-dire Sanka
114
es par lesquels nous avons tenté de distinguer la
mystique
des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne
115
côté de « l’Orient », c’est-à-dire du côté d’une
mystique
essentiellement unitive, et par cela même hérétique… Ce qui est certa
116
ificatif de constater que Eckhart souleva dans la
mystique
flamande une opposition très violente, et sur les chefs précis dont O
117
c’est bien ce que l’Histoire démontre. « Chez les
mystiques
eckhartiens — écrit l’abbé Paquier98 —, je ne sais si l’on rencontre
118
e la distinction essentielle qu’apparaît, dans la
mystique
du Nord, le langage « épithalamique ». « Voici donc venu l’irrésistib
119
possible une confrontation. Mais la lecture des
mystiques
franciscains, dès le xiiie siècle, nous eût fourni un autre exemple
120
tour devait influencer si profondément le langage
mystique
des siècles suivants. Souviens-toi, ô créature, que ta nature est ce
121
Amour.104 5.La Rhétorique courtoise chez les
mystiques
espagnols Si maintenant nous parcourons les textes des grands myst
122
maintenant nous parcourons les textes des grands
mystiques
espagnols, sainte Thérèse et saint Jean de la Croix au xvie siècle,
123
principaux thèmes communs aux troubadours et aux
mystiques
orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir.106 » La « brûlure suave ». L
124
sans compter que le jugement matérialiste sur les
mystiques
est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’ob
125
ge de la passion — tel qu’on le retrouve chez les
mystiques
— n’est pas, à l’origine, celui des sens et de la nature, mais il est
126
tout d’abord, soulignons bien que le langage des
mystiques
ne saurait être confondu avec la nature profonde de l’expérience qu’i
127
oute, le plus purement, sa nature ?107 » Tous les
mystiques
, et sainte Thérèse la première, se plaignent de n’avoir pas de mots n
128
ésitent encore lorsqu’il s’agit d’attribuer à tel
mystique
fort bien connu, et orthodoxe par-dessus le marché (Ruysbroek ou sain
129
ces certaines. « On a souvent signalé le goût des
mystiques
pour la littérature chevaleresque. Sainte Thérèse raffolait dans sa j
130
rs de romans de chevalerie comme ceux des traités
mystiques
se caractérisent par le même réalisme quand ils sacrifient le sentime
131
es pauvres extravagances des romans de chevalerie
mystique
(la Gallarda Espirituel, El divino Escarraman) qu’il faut chercher la
132
ymbolisme et de leur terminologie passent dans la
mystique
du xiiie siècle par l’intermédiaire de saint François d’Assise. En s
133
’il cachait autre chose que la nature, — c’est la
mystique
chrétienne qui vient le reprendre pour en revêtir Agapè ! ⁂ Quant à l
134
que les mouvements de la chair attirée par l’élan
mystique
en ses débuts (Nuit obscure, I, v. 3) ne s’exagère pas plus qu’il ne
135
métaphores empruntées au langage courant par les
mystiques
n’est pas sans d’étroites relations avec leur doctrine de l’union ou
136
nte de celles d’Eckhart. Voilà pourquoi ce fut la
mystique
orthodoxe — la moins suspecte de troubles complaisances ! — qui se vi
137
tion, et dire : le langage passionnel vient de la
mystique
cathare, admettons-le ; mais cette mystique, à son tour, ne se ramène
138
de la mystique cathare, admettons-le ; mais cette
mystique
, à son tour, ne se ramène-t-elle pas à des dispositions physiologique
139
nt impliqués. Par exemple, dans le cas du langage
mystique
: sommes-nous en présence d’une matérialisation du spirituel — et cel
140
te Thérèse parle sans cesse d’amour —, donc cette
mystique
est une érotomane qui s’ignore. » Mais nous avons vu que sainte Thérè
141
re, les amants « passionnés » sont sans doute des
mystiques
qui s’ignorent… Ainsi les arguments s’annulent. Nous ne savons rien d
142
, et devient langage commun. Maintenant, quand un
mystique
veut exprimer ses expériences ineffables, il est contraint de se serv
143
s sont celles de la rhétorique courtoise. Que les
mystiques
s’en emparent sans hésiter ne signifie donc pas du tout qu’ils « subl
144
ituelle de ces passions, créée d’ailleurs par une
mystique
, convient à l’expression de l’amour spirituel qu’ils vivent. Et elle
145
re la donnée première. 7.Libération finale des
mystiques
Cette décision tout arbitraire, il est temps de la prendre ici, et
146
reste pas moins que celui-ci est postérieur à la
mystique
pseudo-chrétienne des cathares. 3° C’est sans doute à tort qu’à la pr
147
ort qu’à la proposition : « Tout érotomane est un
mystique
qui s’ignore », on a cru pouvoir répondre : « Ou l’inverse. » Il se p
148
l’on est en droit d’y voir le rudiment d’un appel
mystique
, il n’en reste pas moins que l’intoxiqué est avant tout l’esclave de
149
ffaiblit, et qui finit dans l’idiotie. Les grands
mystiques
, tout au contraire, insistent sur la nécessité de dépasser l’état de
150
à mieux agir, à mieux aimer. Surtout, les grands
mystiques
s’accordent à voir le terme de leur ascension dans la liberté souvera
151
termes différents la même chose : il faut que le
mystique
arrive « à se passer du don », à ne plus le désirer pour lui-même. Da
152
là des transes et au-delà de l’ascèse, l’aventure
mystique
culmine dans un état d’extrême « désintoxication » de l’âme. Dans la
153
ce de l’Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la
mystique
orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voie purgative par excellence,
154
me de l’Incarnation qui distingue radicalement la
mystique
orthodoxe de l’hérétique. C’est lui qui donne un sens tout différent
155
ble union avec la femme ; gardant de ses origines
mystiques
on ne sait quoi de divin, de faussement transcendant — une illusion d
156
s que fait l’Éros pour remplacer la transcendance
mystique
par une intensité émue. Mais grandiloquentes ou plaintives, les figur
157
ines, essai sur quelques formes inférieures de la
mystique
. Paris 1936. 87. Il y a bien l’exemple de la formica sanguinea. Cet
158
se révèlent plus décevantes que dans l’étude des
mystiques
. Comme l’a fort bien noté J. Baruzi (Saint Jean de la Croix, p. 618)
159
tentions de prendre une vue générale des diverses
mystiques
connues, « l’expérience mystique ne nous semblerait d’un type homogèn
160
le des diverses mystiques connues, « l’expérience
mystique
ne nous semblerait d’un type homogène que dans la mesure où elle sera
161
omme un critère lorsqu’il s’agit de savoir si tel
mystique
croyait ou non à l’union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’
162
ne peut m’avoir. » 100. Th. Labande-Jeanroy, Les
Mystiques
italiens (introduction à une anthologie). 101. Id., Ibid., et P. Sa
163
siècle. 104. Ciascun amante, danse de l’amour
mystique
. Voir aussi l’Appendice 9. 105. On en trouvera d’ailleurs quelques é
164
uzi, Introduction à des recherches sur le langage
mystique
. (Recherches philosophiques, I, 19.) 108. Saint Jean de la Croix et
165
9.) 108. Saint Jean de la Croix et l’expérience
mystique
, p. 343. 109. Maxime de Montmorand, Psychologie des mystiques cathol
166
343. 109. Maxime de Montmorand, Psychologie des
mystiques
catholiques orthodoxes. 110. Gaston Etchegoyen, l’Amour divin, essai
167
t simplifications). En esquissant la courbe de la
mystique
classique, nous avons pu décrire une assomption du mythe. C’était la
168
souvent troublants : nous l’avons vu à propos des
mystiques
. Mais en l’absence de preuves presque impossibles à établir, pour la
169
ttérature courtoise s’est détachée de ses racines
mystiques
; elle s’est alors trouvée réduite à une simple forme d’expression, c
170
plus du tout religieuse. Ce n’est plus une ascèse
mystique
, mais un raffinement de l’esprit, qui doit amener l’amant à mériter l
171
oute ne demeure possible : l’Amour est la passion
mystique
. Mais encore faut-il définir le rôle de l’amour naturel dans cette pe
172
poésie plus adéquate que nulle autre à servir la
mystique
orthodoxe. Et cette dernière ne manquera pas d’y puiser ses meilleure
173
menés à redécouvrir le sens original des légendes
mystiques
. Mais alors ils ne peuvent se servir que d’une mythologie toute catho
174
s sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la
mystique
à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au xviie sièc
175
çais, peut se réduire, hélas, en une formule : la
mystique
se dégrade en pure psychologie. Le Roman devient l’objet d’une littér
176
me de sa perfection, n’est qu’un sous-produit des
mystiques
créatrices de formes et de mythes ? Et qu’elle suppose, pour fleurir
177
— comme il apparaît de nos jours ? Alors que les
mystiques
et les religions prennent au contraire une grande vigueur dans les ré
178
. Il y manque l’aspect nocturne, l’épanouissement
mystique
dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’on pourrait appe
179
ndé à contester la vérité dernière de la croyance
mystique
(manichéenne) qui est à l’origine de la passion et de son mythe : du
180
e en un seul cas, d’ailleurs le seul prévu par ce
mystique
: si la cause extérieure est un Dieu auquel notre âme pourrait s’iden
181
aint-Preux, malgré son beau nom, n’a plus rien du
mystique
ni du chevalier. Au surplus, le roman n’aboutit à la mort qu’après un
182
ïse, que le romantisme va tâcher de rejoindre une
mystique
primitive qu’il ignore, mais dont il redécouvre, par éclairs, la vert
183
à jamais insatiable. C’est toute l’aventure des
mystiques
unitives qui de nouveau prend son départ dans la conscience occidenta
184
e inspiré par le souvenir des cathares et de leur
mystique
fut composé par l’un des plus purs romantiques : c’est l’épopée des a
185
« endieusement » des troubadours, l’endiosada des
mystiques
espagnols, la joy d’amor dans son délire dionysiaque. Il en jaillit p
186
la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube
mystique
à l’horizon spirituel, ni de véritable joie d’amour au sommet de ces
187
te, et plus proche qu’on ne pourrait croire de la
mystique
négative. La plupart reviendront aux illusions de l’amour humain, san
188
lture, et spécialement de la littérature, puisque
mystique
et religion, pour lui, sont mortes. Mais il est obligé de constater q
189
vengeance, brutale, accidentelle, privée de sens
mystique
. Or la Minne suprême inspire à Brangaene l’erreur qui doit sauver l’A
190
ssion, accomplissement mortel : ces trois moments
mystiques
auxquels Wagner, par une géniale simplification, a su réduire les tro
191
-vivre obscurcissant la connaissance, toute cette
mystique
que l’on s’empresse de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à
192
rouve privé de son cadre sacral, et que le secret
mystique
qu’il exprimait en le voilant se vulgarise et se démocratise. Le droi
193
ents de cette littérature à concevoir une réalité
mystique
, une ascèse, un effort de l’esprit pour s’affranchir des liens sensue
194
par rapport à l’ivresse divine que chantaient les
mystiques
arabes. L’exemple du théâtre d’avant-guerre détient une signification
195
nte de la passion. Car celle-ci survivait à toute
mystique
, par la grâce équivoque du romantisme. L’hérédité — ou ce qu’on nomma
196
a volonté même de le nier. L’ambiguïté du langage
mystique
de l’hérésie devait faire naître, dès le xiiie siècle, une rhétoriqu
197
tant de vitalité qu’une vache. » ⁂ Cette nouvelle
mystique
de la « Vie » a pu donner naissance à de belles œuvres littéraires. M
198
l’artificiel — rhétorique idéalisante, éthique et
mystique
du « parfait » — l’on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’i
199
ier les puissances anarchiques de la passion. Une
mystique
transcendante orientait secrètement, polarisait vers l’au-delà les no
200
ermes de l’amour humain, bien qu’entendus au sens
mystique
. Ce sens évanoui restait une rhétorique. Elle pouvait exprimer nos in
201
’avait laissé dans la conscience une connaissance
mystique
réprouvée, puis perdue. Telle fut la chance de la littérature en Occi
202
rulence provisoire qu’en se mettant au service de
mystiques
partisanes ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœu
203
ient prétexte à « passion » et déjà s’exalte en «
mystiques
». C’est que nous sommes devenus incapables de faire la part du feu,
204
ce de cette littérature sur sainte Thérèse et les
mystiques
espagnols en général. 133. La Tragédie de Roméo et Juliette, traduc
205
on de ce que nous disions à propos d’Eckhart : la
mystique
unitive ignore la passion divine. 140. Doctrine fabuleuse , en pré
206
e ? Beaucoup de dames d’aujourd’hui croient que «
mystique
» signifie sentimental. Vitraux, pénombre bleue, arpèges, somnolence
207
u — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la
mystique
courtoise a créé les symboles. Or passion signifie souffrance. Notre
208
lit ! » Il ne faudra pas s’étonner si les auteurs
mystiques
reprennent ces métaphores devenues banales, et les transposent selon
209
t encore du fait que l’on ignore la signification
mystique
de ses symboles, et que ceux-ci ne paraissent plus révélateurs que d’
210
er de pécher et le remords, devient soudain vertu
mystique
(dans le symbole), puis se dégrade (dans la littérature) en aventure
211
on d’un roturier à la chevalerie était un symbole
mystique
bien plutôt qu’une dérogation aux coutumes du droit féodal. Mais là-d
212
-même ou la vie en général : dernier relent de la
mystique
primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujo
213
ui. Pitoyables victimes d’un mythe dont l’horizon
mystique
s’est refermé depuis longtemps. Pour Tristan, Iseut n’était rien que
214
. Il était de la nature essentielle de la passion
mystique
d’être sans fin — et c’est par là que cette passion se détachait des
215
des amants « ravis » s’est dégradé en perdant sa
mystique
. Le ravissement n’est plus qu’une sensation, — n’aboutit pas. On reto
216
ité du mythe, et de Tristan. C’est un narcissisme
mystique
, mais qui s’ignore, naturellement, et qui croit être un vrai amour po
217
se un moi purifié, « innocent » ! De ces origines
mystiques
, la « fidélité passionnée » n’a gardé parmi nous que l’illusion d’acc
218
ment pris pour ce monde. Partant d’une déraison «
mystique
» (si l’on veut), indifférente, sinon hostile au bonheur et à l’insti
219
nt de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage
mystique
. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une sorte d’in
220
evoir que la passion, née du mortel désir d’union
mystique
, ne saurait être dépassée et accomplie que par la rencontre d’un autr
221
Comme le croira cependant Novalis, renouvelant la
mystique
courtoise et les vieilles traditions celtiques. 202. En quoi consist
222
re mari et femme est jugée inconvenante. 5. –
Mystique
et amour courtois Dans un appendice à son beau livre sur la Théolo
223
ns un appendice à son beau livre sur la Théologie
mystique
de saint Bernard (Paris, 1934, p. 193 à 216), M. Étienne Gilson exami
224
xamine le problème d’une influence possible de la
mystique
cistercienne sur les troubadours. En effet, « chronologiquement parla
225
r l’opposition évidente entre la courtoisie et la
mystique
de saint Bernard n’est pas seulement, comme l’a vu M. Gilson, celle d
226
otre auteur — sur l’objet et la nature de l’amour
mystique
tel que le conçoit saint Bernard : c’est un amour spirituel, par oppo
227
r n’est pas spirituel. — Mais plus tard, d’autres
mystiques
catholiques, sainte Thérèse et saint Jean de la Croix, reprendront be
228
sans être transcendant, il n’y a pas de problème
mystique
au sens où les chrétiens l’entendent. Ce qu’ils ont à expérimenter… c
229
s sépare les amants, au lieu que celle de l’amour
mystique
les unit ». Mais il faut voir que les amants courtois ne sont séparés
230
ont séparés sur la terre qu’en vertu de cet amour
mystique
qui les unit à la divinité ! Au contraire, l’amour mystique orthodoxe
231
ui les unit à la divinité ! Au contraire, l’amour
mystique
orthodoxe n’unit pas de cette façon, mais fait seulement communier.
232
du templarisme albigeois, qui par un dédoublement
mystique
de l’âme et du corps, étaient censés avoir les deux sexes, hommes en
233
influence possible de l’hérésie courtoise sur la
mystique
franciscaine. Il commence par nier toute communication directe de l’u