1 1946, Présence, articles (1932–1946). Le Nœud gordien renoué (avril 1946)
1 ’autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau nœud qu’il ait jamais rêvé. Il y passe des heures indici
2 e génie. Les tours les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’ambition, marient au luxe fou l’avarice ingénieuse, ress
3 sait rien du règne de Gordius. Mais le nœud qu’il noua devint célèbre. Un oracle nouveau ne tarda pas à le consacrer chez le
4 ale. Signe aussi de fécondité. Qu’une intrigue se noue , elle gouverne aussitôt les personnages qui la vivent. Un mariage se
5 itôt les personnages qui la vivent. Un mariage se noue , une amitié se noue. Quand on peut dire d’un fruit qu’il a noué, il d
6 qui la vivent. Un mariage se noue, une amitié se noue . Quand on peut dire d’un fruit qu’il a noué, il devient graine. Celui
7 ié se noue. Quand on peut dire d’un fruit qu’il a noué , il devient graine. Celui qui sait comment se fait un nœud, sait auss
8 es jours, des mois. Combien de grandes pensées se nouèrent dans ce piège à méditations symboliques ! Combien de regards aussi, a
9 mourons tous d’ennui, dans un monde où rien ne se noue . Car vous mourez, nous mourons tous à la vie spirituelle, la vie préc
10 ’une âme, dans les détours du plus profond secret noué . Et si vous simplifiez, vous gagnerez le monde, mais au prix d’une âm
11 i accepte, qui pénètre, et qui sait bien que pour nouer un lien solide, il faut tous ces retours et ces tours illogiques, cet