1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 s, d’y voir comme une définition de la conscience occidentale … Amour et mort, amour mortel : si ce n’est pas toute la poésie, c’est
2 ondamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme occidental , ce n’est pas le plaisir des sens, ni la paix féconde du couple. C’es
3 s les plus remarquables auxquelles se livrent les Occidentaux . On aurait vite dressé la liste des romans qui n’y font aucune allusi
4 ès le principe, insupportable ? Je constate que l’ Occidental aime au moins autant ce qui détruit que ce qui assure « le bonheur de
5 notre sort n’en demeure pas moins, à nous autres Occidentaux , de devenir de plus en plus conscients des illusions dont nous vivons
6 c’est le démon même du roman tel que l’aiment les Occidentaux . Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Ou
7 connaître qui définirait à lui seul notre psyché occidentale . Pourquoi l’homme d’Occident veut-il subir cette passion qui le bless
8 Histoire.) Je définirais volontiers le romantique occidental comme un homme pour qui la douleur, et spécialement la douleur amoure
9 ur heureux n’a pas d’histoire dans la littérature occidentale . Et l’amour qui n’est pas réciproque ne passe point pour un amour vra
10 soin de la passion sont des aspects de notre mode occidental de connaissance, il faut en venir — au moins sous forme de question —
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
11 du vers l’Unité, où il se perd. Et j’appellerai «  occidentale  » une conception religieuse qui à vrai dire nous est venue du Proche-
12 er qu’il existe en Orient de nombreuses tendances occidentales  ; et l’inverse. (Mais je ne fais pas ici une histoire des religions.)
13 ? 5.Contrecoup du christianisme dans les mœurs occidentales Pour introduire plus de clarté dans ce dédale dialectique, je prop
14 qu’un seul exemple de ce processus si typiquement occidental , et qui consiste à garder le signe matériel d’une religion dont on tr
15 il en abuse dans le sens où l’incline sa nature d’ Occidental . C’est ainsi que le platonisme vulgaire nous a conduits à une terribl
16 s le cœur de tout homme — et spécialement de tout Occidental  — de très obscures complicités. Souvenons-nous du culte druidique pou
17 uivants, les plus belles œuvres de la littérature occidentale . D’autre part, ce que l’on connaît aujourd’hui des croyances et des r
18 aient renaître un peu plus tard dans le Moyen Âge occidental . Elles se compliquent d’ailleurs du fait que l’islam contestait que l
19 ns, mutatis mutandis, au cas des grands mystiques occidentaux , de Maître Eckhardt à Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes
20 t en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occidentale mais aussi du lyrisme provençal. C’est l’oraison jaculatoire de saint
21 s de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental du langage de l’amour-passion. 10.Vue d’ensemble du phénomène cour
22 u xiie siècle, en pleine révolution de la psyché occidentale . Il a surgi du même mouvement qui fit remonter au demi-jour de la con
23 e de l’Anima, qui figure à mes yeux, dans l’homme occidental , le retour d’un Orient symbolique. Il nous devient intelligible par c
24 le contrecoup de cette hérésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féodales, tout cela vient sourdement retentir da
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
25 ui de nouveau prend son départ dans la conscience occidentale . C’est l’éternelle hérésie passionnelle, la transgression rêvée de to
26 au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale , c’est l’accord émouvant des contraires ; en termes de l’art : le con
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
27 t par la passion, telle est la voie du romantisme occidental  ; et nous y sommes tous engagés pour autant que nous sommes tributair
28 time obscurément, au plus secret de la conscience occidentale , le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’une certaine idée d
29 re et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qui ne s’effacera guère qu’au xxe siècle. L’idée de
30 ant ce livre. Que l’on suive l’évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire de
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
31 omanesque. Tous les adolescents de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage, mais en même temps se trouvent ba
32 , il faut y voir la grande conquête de la culture occidentale , et le fondement solide de toute vie personnelle ; selon le second, l
33 lgie de la passion, devenue congénitale à l’homme occidental . Le mariage qui se fondait sur les convenances sociales, donc du poin
34 ifié d’une manière perceptible la conscience de l’ Occidental . Enfin, certains signes annoncent un phénomène plus profond, peut-êtr
35 peut-être aux historiens futurs de notre société occidentale , la clé d’une crise dont nous ne voyons encore que les symptômes supe
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
36 on, l’amour païen, qui a répandu dans notre monde occidental le poison de l’ascèse idéaliste — tout ce qu’un Nietzsche injustement
37 espondent aux trois traits dominants de la psyché occidentale . De là vient l’impression d’évidence qu’entraînent de pareils jugemen
38 est urgent de rappeler que le fameux « dynamisme occidental  » procède de deux sources distinctes. Si c’est notre délire guerrier
39 autodestructeur. Mais l’autre aspect du dynamisme occidental , j’entends notre génie technique, ne saurait être un seul instant ram
40 t en fin de compte dans l’attitude religieuse des Occidentaux , et dans l’institution la plus typique de leur morale : le mariage, q
41 t d’accent dont tout dépend. Il est certain que l’ Occidental christianisé se distingue de l’Oriental par son pouvoir d’approfondir
42 ge est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale . Il en est d’autres, certes, dans les domaines les plus divers : le c