1 1939, L’Amour et l’Occident. Avertissement
1 ntermédiaires : le deuxième tente de remonter aux origines religieuses du mythe, tandis que les suivants décrivent ses effets da
2 té de le décrire comme un phénomène historique, d’ origine proprement religieuse. Or les hommes, et les femmes, tolèrent fort bi
2 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
3 poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs origines lointaines, c’est-à-dire à la chose ou à l’acte qu’on pense qu’ils dé
4 es dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’ origine des tabous, etc.). On l’a remarqué souvent : un mythe n’a pas d’auteu
5 remarqué souvent : un mythe n’a pas d’auteur. Son origine doit être obscure. Et son sens même l’est en partie. Il se présente c
6 ression4. Elle tient d’une part au mystère de son origine , et d’autre part à l’importance vitale des faits que le mythe symboli
7 u s’il n’y avait quelque intérêt à obscurcir leur origine et leur portée pour les soustraire à la critique, il n’y aurait pas b
8 le grand jour et la raison5 les menaceraient. ⁂ D’ origine inconnue ou mal connue — de caractère primitivement sacré — voilant l
9 aussi Tristan se garde-t-il d’avouer son nom et l’ origine de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le
10 en et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’ origine de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffrance, au
11 oit cause ou effet, ou qu’elles aient une commune origine — ces deux « passions » parlent un même langage, et chantent peut-êtr
12 . Nous ferons halte ici ou là pour vérifier telle origine nettement localisée, ou telle conséquence imprévue des relations que
3 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
13 Livre IILes origines religieuses du mythe 1.L’« obstacle » naturel et sacré Nous so
14 u cours de notre analyse du mythe, n’est-il pas d’ origine toute naturelle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse la plus é
15 des primitives. C’est un jeu que de retrouver l’«  origine  » sacrée des motifs caractéristiques du Roman. La quête de la fiancée
16 est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’ origine unique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière, loin d
17 son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂ Les origines iraniennes et orphiques du platonisme sont encore mal connues mais ce
18 te internationale », commune à tous les peuples d’ origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Italie et e
19 e dissolution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’ origine d’une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’appelle la communion. Et p
20 é féodale. Celle-ci ne connaissait pas toujours l’ origine et la portée mystique de valeurs qu’elle prenait pour une mode et qu’
21 istorien se risque à formuler une hypothèse sur l’ origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des plus aig
22 x34, a cru pouvoir tout éclaircir en décelant à l’ origine de la lyrique provençale des influences religieuses, néo-platonicienn
23 la Réforme. Selon Rahn, l’on peut attribuer pour origine précise à l’hérésie la secte des priscillianistes, qui s’établit dans
24 aujourd’hui une caractéristique chrétienne, est d’ origine manichéenne et hérétique. Car il faut bien noter que la « chair » don
25 me cathare, on n’aurait pas encore démontré que l’ origine de ce lyrisme n’est pas cathare. N’oublions pas qu’ils composaient le
26 établir sans plus de contestations possibles les origines manichéennes de l’hérésie. Or si l’on se reporte à ce qui fut dit plu
27 des éléments de vocabulaire et de syntaxe dont l’ origine est nettement liturgique. On peut imaginer que les thèmes que nous av
28 s relations d’un type analogue52. Au surplus, les origines hérétiques des lieux communs de la rhétorique courtoise deviennent se
29 our « colorer » un symbolisme même dogmatique à l’ origine . 3. L’amour courtois serait une idéalisation de l’amour charnel C’est
30 que l’idéal mystique sur quoi elle se fondait à l’ origine fût toujours et partout observé ; ou qu’il fût en soi univoque. L’exa
31 n — au sens précis que je donne à ce mot — sont d’ origine religieuse et mystique, il est certain qu’elles se trouvent flatter,
32 nclure — quels qu’aient pu être mes scrupules à l’ origine  — que la rhétorique courtoise fut au moins inspirée par la mystique c
33 à quelles profondeurs le parallélisme trouve ses origines , et jusque dans quels détails il se poursuit. a) Sohrawardi nomme les
34 nterprétations que je crois utile de citer, car l’ origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’auteur. Lanc
35 incorporés des éléments religieux et mythiques d’ origine très nettement celtique, bien plus nombreux et plus exactement identi
36 C’est finalement pour mourir.81 » Nous avons là l’ origine évidente de la première navigation à l’aventure de Tristan malade, en
37 , sans faire d’ailleurs la moindre allusion à son origine sacrée. Tous ces faits rendent vraisemblable la conclusion d’Hubert :
38 ittérature du Moyen Âge, et il l’expliquait par l’ origine celtique de ces poèmes. C’est par Tristan et par Arthur que le plus c
39 ualiste dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’ origine de notre crise du mariage, il n’y a pas moins que le conflit de deux
40 , jusque vers 1914, ont gardé par le fait de leur origine chevaleresque — et pour d’autres raisons peut-être — un parallélisme
41 roche lui-même stéréotypé… 58. Mais catholique d’ origine , non hérétique. 59. Remarquons que cette thèse — qui est la nôtre —
42 n senhora) ? Je crois qu’ici encore, au moins à l’ origine , tout est symbole religieux, et non pas traduction de relations humai
43 al-Hallaj ; Le Diwan de al-Hallaj ; Essai sur les origines du lexique technique de la mystique musulmane. — Henry Corbin : Éditi
4 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
44 s et du roman breton qui en dérive. C’est à cette origine que notre poésie doit son vocabulaire pseudo-mystique ; et c’est dans
45 lité de l’un dans l’un et avec l’un est source et origine du fleurissant resplendissant amour. 96  Ce n’est donc pas, conclut O
46 n le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’ origine , celui des sens et de la nature, mais il est au contraire la rhétoriq
47 ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines de ce langage psychologique où se traduit sans doute, le plus puremen
48 arché (Ruysbroek ou sainte Thérèse par exemple) l’ origine de termes précis dont saint Jean de la Croix fait usage. Nous pouvons
49 les arguments s’annulent. Nous ne savons rien des origines premières. Ce que nous avons pu dégager, c’est uniquement le jeu des
50 ent matériel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’ origine de cette passion est un désir, conscient ou non, d’échapper à la cond
51 l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, de faussement transcendant — une
5 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
52 es, et dont les traits constants témoignent d’une origine commune, d’une tradition fidèlement conservée. Toutes ces sectes en e
53 l’école du Nord — novatrice mais qui revient aux origines valables — oppose à ces rhétoriqueurs. Ce qui est frappant dans cette
54 ie que nous trouvons partout et en tous temps à l’ origine du grand lyrisme passionnel ? Quant au « matérialisme » de Milton, il
55 de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’ origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaître que
56 ar une « censure » morale évidemment chrétienne d’ origine . Racine ne peut ni ne veut être pleinement lucide. Car sa lucidité l’
57 que ». Je la retrouve, étrangement identique, aux origines profondes d’un mouvement que nous n’avons plus à étudier ni à convain
58 a perte irrémédiable du contact immédiat avec nos origines . Et dès lors, redescendre au-dessous de nos morales, ce n’est pas nou
59  ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’ origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Di
6 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
60 de l’époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’une origine commune plus ou moins obscurément ressentie, mais bien d’un minutieux
61 On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’ origine , la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : ell
62 stinct sont reliés désir et guerre. Mais ni cette origine religieuse, ni cette complicité physiologique des instincts de combat
63 es lansquenets introduisent l’usage du tambour, d’ origine orientale. « Avec son effet hypnotique et inharmonieux, le tambour sy
64 dans la fonction dramatique du tournoi l’une des origines de la tragédie moderne. Celle-ci s’est constituée précisément à l’épo
7 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
65 marie, même chrétiennement. L’hérésie qui est à l’ origine de la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois
66 le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’excluent. De leur coexistence dans nos vies surg
67 ssent. Il est curieux de noter que des coutumes d’ origine lointaine et sacrée telles que la « quasi-publicité du lit nuptial »
68 a nostalgie qui le « démeine » — dont il ignore l’ origine et la fin. Son illusion de liberté repose sur cette double ignorance.
69 chologique » et les « névroses » qui seraient à l’ origine du mal (d’où l’on déduit que la médecine mentale guérirait tout). Van
8 1939, L’Amour et l’Occident. L’Amour action, ou de la fidélité
70 profiter.) C’est qu’avant tout et après tout, à l’ origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou
71 et divinise un moi purifié, « innocent » ! De ces origines mystiques, la « fidélité passionnée » n’a gardé parmi nous que l’illu
72 e Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origines historiques et psychologiques, de son enjeu spirituel, me paraît devo
73 fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’ origine orientale. Cette hérésie s’est répandue d’abord dans les contrées les
74 ». Nous nous heurtons ici à l’extrême limite, à l’ origine pure de la passion, — mais du même coup nous sommes jetés au cœur mêm
9 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
75 auteur de la Folie Tristan étaient sans doute à l’ origine tout autre chose qu’une suite d’extravagances. Chaque parole et chaqu