1 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
1 contraire veut la mort comme son accomplissement parfait , comme son triomphe… Une seule réponse demeure ici digne du mythe. Tr
2 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
2 re, par peur ou par douleur, mais dans un état de parfait détachement de la matière… Cinq genres de morts volontaires avaient l
3 ’Église cathare se divisait en deux groupes : les parfaits (perfecti 43) et les simples croyants (credentes ou imperfecti). Seul
4 istingue dans l’Église d’Amour les adeptes et les parfaits  ? Et s’ils raillent les liens du mariage ? Et s’ils invectivent les c
5 tude ni par peur ou douleur, mais dans un état de parfait détachement de la matière…48 ». Voici le thème de la séparation, le
6 ne initiation convenable ? 43. L’expression de «  parfaits  » ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’Inquisition. Le
7 voir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et «  parfaits  » serait ironique. 44. C’est du moins la thèse soutenue par Otto Rah
3 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
8 final et bienheureux, à la mort volontaire des «  parfaits  ». Cette pénitence a donc une signification toute différente de celle
9 ique que nous sommes ici sur la via mystica des «  parfaits  ». C’est alors le contenu des états d’âme et leur objet, mais non leu
10 ison sur le Christ incarné réellement. Mais les «  parfaits  » ne croyaient pas l’Incarnation, et ne pouvaient connaître ce retour
11 an de la Croix, lui aussi, connaît un détachement parfait  : « Lorsqu’on mortifie les passions, l’âme ne reçoit plus d’aliment d
12 ésirer, ni posséder… Voilà ce qu’ils appellent la parfaite pauvreté d’esprit… Mais ceux qui sont nés du Saint-Esprit et chantent
13 gne, chantant à pleine voix des vers français… Le parfait dénuement avait fait de son corps l’humble serviteur de son âme ; plu
14 u « miroir », amour imparfait renvoyant à l’amour parfait . Le « cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’amo
15 sumons les étapes de l’aventure : l’hérésie des «  parfaits  » descend de l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poé
16 us sentir son amour. C’est un état d’indifférence parfaite , croirait-on ; en vérité, c’est le point de perfection d’un équilibre
17 été faite chair ». Ils ne veulent pas que le Jour parfait se communique à nous au travers de la vie. (Ils ne croient pas l’huma
18 e mirent à aimer pour elle-même. La passion des «  parfaits  » voulait la mort divinisante. La soif qu’elle laisse au cœur des hom
4 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
19 ient d’Orient — c’est la tendance hérétique des «  parfaits  » qui inspira la poésie courtoise. C’est donc bien elle, qui, peu à p
20 es cathares — c’était le symbole du collège des «  parfaits  »… Cervantès ne cite point les très nombreux romans de « chevalerie c
21 rétique, il y avait à Vérone près de cinq-cents «  parfaits  », sans compter les « croyants » en beaucoup plus grand nombre… Comme
22 plaire. Faut-il penser que la littérature la plus parfaite , en raison même de sa perfection, n’est qu’un sous-produit des mystiq
23 soudain passé ma fantaisie : Mais las ! elle est parfaite , et sa perfection N’approche point encor de son affection ; Point de
24 a noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisi
25 ndroit de notre voyage, du seul fait de leur trop parfaite convenance à nos définitions du mythe…) Lettre de Diotima à Hölderlin
26 ne nous reste plus rien que la confiance la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’Amo
27 s plus sceptiques, Stendhal nous offre un exemple parfait pour l’analyse de la profanation du mythe. Voici un homme que le beso
28  rhétorique idéalisante, éthique et mystique du «  parfait  » — l’on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans
5 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
29 tant un domaine où s’opère la synthèse à peu près parfaite des instincts érotiques et guerriers et de la règle courtoise idéale 
6 1939, L’Amour et l’Occident. L’Amour action, ou de la fidélité
30 on croit à Iseut —, soit du point de vue du clerc parfait — si l’on croit à son œuvre —, soit du point de vue spirituel pur, po
31 et dans l’attente — heureuse ou malheureuse — du parfait . Je sais que je tente une entreprise folle (et en même temps toute na
32 et en même temps toute naturelle !) pour vivre le parfait dans l’imparfait. Mais je sais néanmoins que cet effort porte en lui-
33 fait connu. Le christianisme a proclamé l’égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas
34 oix connaît que l’âme atteint un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mysti
7 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
35 ction Bossert.) Les trois derniers vers sont une parfaite confirmation de ma définition de la passion opposée à l’amour naturel