1 1946, Journal des deux mondes. Avertissement
1 contre toute l’Europe. Ce troisième récit, qui se passe surtout en Suisse et en Amérique pendant la guerre, mais aussi dans d
2 1946, Journal des deux mondes. Le bon vieux temps présent
2 x temps présent 17 mars 1939 « Le Führer a passé la nuit au Hradschin. » Après Vienne, avec Prague, c’est une Europe q
3 mps, pour nos ancêtres, c’était très loin dans le passé , dans la légende, si loin que nul, en vérité, ne l’avait vu. Mais déj
4 ut d’un coup, est encore plus proche : c’est l’an passé , c’est avant-hier, peut-être même est-ce — aujourd’hui ? Mais oui, pe
3 1946, Journal des deux mondes. Journal d’attente
5 bitions délirantes, et le tréponème pâle, et j’en passe … Qui est fou, qui ne l’est pas ? Il me dit hésiter souvent sur ce poi
6 s. Je le vois sortant de cette église ouverte, où passe le bruit des autobus ; ou de ce temple de Passy, un samedi soir, où l
7 ga, qui nous parvint hier de Hollande. Nous avons passé deux belles heures dans la roseraie de Bagatelle transfigurée par les
4 1946, Journal des deux mondes. Puisque je suis un militaire…
8 avement. Partirons-nous au milieu de la nuit ? Ou passerons -nous l’hiver ici ? Plus rien ne dépend de nous. C’est notre liberté.
9 ve comme sans y penser. On ouvre un parapluie, on passe un imperméable, on s’isole avec soin, avec dédain, des éléments. Mais
10 Il est bien. Merveilleusement bien. Libéré. Sans passé , sans avenir. Tout le présent limité par ces herbes où circulent des
11 éjà. La Pologne envahie. Il est clair qu’il ne se passera rien, avant longtemps, dans ces champs et forêts où nous marchons san
12 e chaos d’une Renaissance américanisée ! Le train passe au-dessus des ports, dans la puissante vibration d’un pont de fer, au
13 bréviaire civique » à l’intention des troupes. Je passe des heures à la Landesbibliothek, lisant Vinet, Benjamin Constant, Ja
14 blanche, montait encore par des lacets immenses, passait enfin à notre hauteur, puis courait s’engouffrer dans les rochers, à
15 rd’hui l’éloge de la vie au grand air. Et tout se passe comme si le souci de l’hygiène, et celui de l’épargne dans tous les d
16 eu à la douceur de vivre, à la confiance. Cela se passait dans l’autre monde, au début de l’été de 1938… Périgny… C’était bien
17 es sont les boutiques, et même les cafés. Et s’il passe une auto, c’est une de ces voitures branlantes qui semblent ne pouvoi
5 1946, Journal des deux mondes. Anecdotes et aphorismes
18 nubicula est, transibit, c’est un petit nuage, il passera . » La semaine passée, je reçois une lettre de « quelque part dans le
19 t, c’est un petit nuage, il passera. » La semaine passée , je reçois une lettre de « quelque part dans le Proche-Orient » et un
20 . La première me dit : « Le petit nuage n’est pas passé . Il passera, et nous serons encore une fois assis au café des Deux Ma
21 ère me dit : « Le petit nuage n’est pas passé. Il passera , et nous serons encore une fois assis au café des Deux Magots. La vie
22 ît irréel. » La seconde me dit : « Le petit nuage passera , oui… et nous avec ! » Selon l’humeur du jour, je donne raison à l’un
23 Ce qui est important, c’est la certitude « qu’il passera  ». Que sont nos petits accès de découragement, ces brumes qu’un léger
24 risoires et mesquines. « C’est un petit nuage, il passera . » Ce mot me fut comme parole d’Évangile quand je le lus l’année dern
25 n ; écœuré, il vient de démissionner (la scène se passe en 1935) et il s’attend à être abattu par ses anciens amis. Dans le r
26 , régions perdues encore, régions perdues dans le passé et territoires envahis. Le passé, le présent réduits se rétrécissent
27 perdues dans le passé et territoires envahis. Le passé , le présent réduits se rétrécissent vers la catastrophe. Il n’est plu
28 avait une victoire enfin, ce serait un retour au passé . Vaudrait-il mieux qu’alors ? Saurions-nous mieux le vivre, augmenté
29 vivre, augmenté du souvenir de sa perte ? Mais le passé ne reviendra jamais, ce bon vieux temps que je sentais présent — un a
30 dis le contenu de mon article. Il pense que ça ne passera pas. Tant pis, j’ai fait ce qu’il fallait faire. Je recopie mon broui
31 orizon, la barrière sombre du Jura, et au-delà se passe la guerre. Derrière notre maison, des prairies montent jusqu’aux lisi
32 ant le Gurten. Toutes les demi-heures, des avions passent , volant très bas. Cette prairie dominant la ville serait un terrain d
33 é où je guettais des lueurs. Quelques camions ont passé sous la fenêtre, tous feux éteints, montant lentement vers le Gurten.
34 autre bruit. Me suis recouché pensant que s’il se passait quelque chose, je serais alerté par téléphone. Peu dormi, et levé à s
35 mais ne paraissent pas spécialement frappés. Cela passera donc sans histoires. Vers la fin de la matinée, téléphone de M. Oui,
36 tin, on nous a informés au bureau de ce qui s’est passé la nuit dernière. C’était sérieux. Attaques de saboteurs contre nos a
37 ses au bureau. Sur ma table une note me priant de passer chez le colonel. — Bonjour, mon cher. Asseyez-vous. (Je me dis : c’e
6 1946, Journal des deux mondes. Intermède
38 » et préventif qu’il soit resté, eût certainement passé à la pratique si le moral du pays ne s’était pas ressaisi. Le seul fa
7 1946, Journal des deux mondes. La route de Lisbonne
39 tion allemands et la Savoie où sont les Italiens, passe par le midi de la France, s’infiltre à grand-peine en Espagne, manque
40 terminé, le chiffre maximum des étrangers admis à passer la frontière ce jour-ci ayant été atteint dès le matin. Il y a, dans
41 tout, c’est de décourager les voyageurs forcés de passer par leur pays. Quatrième journée Madrid, quarante degrés à l’om
42 s Lisbonne. Où coucherons-nous ? Le Portugal a vu passer déjà des centaines de milliers de réfugiés, et l’on ne trouve plus un
43 s chambres blanchies à la chaux, où l’on voudrait passer sa vie, où le peintre E. B. passe la sienne. Chaque jour des réfugiés
44 l’on voudrait passer sa vie, où le peintre E. B. passe la sienne. Chaque jour des réfugiés viennent sonner à la grille : cet
45 de police. Secondés par la chance, nous n’y avons passé , si je compte bien, guère plus de vingt-deux heures, mais le total no
46 hublot ! Couru sur le pont. Nous sommes dans les passes de l’Hudson. Une brume de chaleur tropicale bleuit les rives. Je ne m
47 nt tout nu et sans préparation. Reçu de justesse. Passez à l’épreuve suivante. Docile, j’ai repris ma place dans une queue sil
8 1946, Journal des deux mondes. Premiers contacts avec le Nouveau Monde
48 aise de granit se dresse près de la voie. Nous la passons . Sur son autre versant s’étale un cimetière d’autos décarcassées, déc
49 , dans le déferlement des larges carrosseries. On passe sans ralentir Philadelphie puis Baltimore, cités de trente kilomètres
50 J’appelle cela démocratie. Les résultats partiels passaient à mi-hauteur du bâtiment du Times, en lettres lumineuses qui couraien
51 es vitrines et les réclames lumineuses en délire, passer une heure aux Actualités, écouter les conversations des voisins dans
52 iteurs. — Vu mon éditeur, et un autre. Tout s’est passé de la même façon dans les deux cas. L’ascenseur s’ouvre sur un hall m
53 ités, mais par les plateaux de cocktails que l’on passait continuellement d’un groupe à l’autre. Il y avait là bon nombre des «
54 enfance, ils n’ont plus envie de bâtir. Beaucoup passent leurs nuits dans des salles d’attente, sachant qu’il ne vient plus de
55 le ferme. Insomnies aggravées. Tous les Européens passent par là, m’assure-t-on, pendant les premiers mois d’un séjour à New Yo
56 crouler en quelques secondes. Subitement, il a un passé . Mais devant lui, ce n’est plus qu’un vertige de possibilités qui lui
57 y. Mes compagnons m’ont expliqué : ce qui peut se passer dans une auto ne compte pas. C’est la chambre d’hôtel qui serait comp
9 1946, Journal des deux mondes. Voyage en Argentine
58 m’apaise. Je me sens absolument libre, détaché du passé , prêt à l’accueil curieux, ferme et poli, de quelque avenir étranger.
59 ns l’hiver du Sud. Sur le pont déserté, un couple passe et repasse à grandes enjambées, c’est Jouvet et Madeleine Ozeray qui
60 e de la Nacion ! » Et en effet, il ne s’est point passé de jour qu’on n’y ait publié mon approche, mon arrivée, mes premières
61 es maris aussi — avec un minimum d’hypocrisie qui passerait dans le Nord pour du cynisme ; mais ce qui ferait scandale à Washingt
62 cartes postales, mais c’est la vraie. Il vient de passer le portail comme sans le voir, le cheval au pas ayant poussé le batta
63 fférentes, prétend qu’il y en a des centaines. On passerait une vie cherchant les mots capables d’évoquer cette rumeur innombrabl
64 malaise, en août. Cette fois-ci, le départ s’est passé comme en rêve. On déjeune tard dans les pays du Sud. C’était au-dessu
10 1946, Journal des deux mondes. Solitudes et amitiés
65 ? où manque-t-il quelque chose ? Ah ! mais que se passe-t -il donc ? Il ne se passe rien. Il manque seulement un je ne sais quoi
66 ose ? Ah ! mais que se passe-t-il donc ? Il ne se passe rien. Il manque seulement un je ne sais quoi dans l’air, en vous, dan
67 1941. Si vous voulez savoir comment les choses se passent , allons ce soir, en rentrant à New York, à la gare de Pennsylvanie. N
68  — devant un bloc de papier blanc. Des heures ont passé , immobiles. Le téléphone a sonné plusieurs fois, près de mon lit, san
69 J’ai dormi vers la fin du film. Que s’est-il donc passé entre le moment où le fugitif embrassait la fille dans sa mansarde et
70 soir, pendant que mon texte terminé sous pression passe par une série de bureaux, de la censure à la polycopie, avant d’être
71 paniques locales entre des groupes qui bavardent… Passe Julien Green, il apporte son texte sur la vie dans les camps d’entraî
72 et le jeune fils des Pitoëff, se voient priés de passer au studio 16 pour l’émission. Dans cinq minutes, au fond d’une campag
73 rnstein, il voudrait bien savoir un peu ce qui se passe … « N’êtes-vous pas l’auteur du Secret ? Souffrez que j’en sois la vic
74 llant un à un, mais longuement, les visiteurs qui passent par cette ville de nulle part. Et j’ai songé à cette autre retraite,
75 qu’on attend d’elle dans tous les ordres, que se passera-t -il ? On verra le reste du monde, et pendant des siècles peut-être, s’
76 à deux heures de New York, avec les Saint-Ex. J’y passe mes trente-six heures de congé, chaque semaine. C’est Consuelo qui l’
11 1946, Journal des deux mondes. L’Amérique en guerre
77 utifs. Les Américaines, au contraire, que je vois passer d’un pas lent mais dansant, chargées de dossiers impeccables, ont l’a
78 ne, et qu’on prend pour moderne ; l’Amérique sans passé vivant ni traditions instrumentales, s’imagine qu’elle invente sans c
79 tie du xixe siècle et du Vatican (voir ce qui se passe en Algérie), quand l’Europe en est à Hitler, à Staline, à de Gaulle,
80 aut la peine d’être notée dans le détail. Cela se passe en Russie, dans l’école de Pavlov, l’auteur des célèbres travaux sur
81 ditionnés des chiens. Les disciples de Pavlov ont passé récemment des chiens aux singes — se rapprochant ainsi de l’homme, ce
82 fique ou en Europe me semblent minces. Je devrais passer un an dans un camp d’entraînement, et d’ici là… Ou bien l’on me donne
83 enue le droit d’énoncer des banalités mais qui ne passent plus pour telles, et qui portent. ⁂ Savoir ne point se limiter consta
84 eekman Place. — Mes dix jours de vacances, que je passe à New York, me permettent enfin de goûter et d’habiter vraiment mon g
85 strident de l’East River. Un quadrimoteur argenté passait très haut entre deux tours babyloniennes, l’une phallique, l’autre en
12 1946, Journal des deux mondes. Intermède. Mémoire de l’Europe
86 u monde, parce qu’elle a su garder en vie tant de passé , et garder tant de morts dans la présence, elle ne cessera pas d’enge
13 1946, Journal des deux mondes. Le choc de la paix
87 disputes politiques, à la table des T…, semblent passées depuis longtemps au rang de taquineries de famille. Simple question d
88 s. Des lois « contre les préjugés de race » ayant passé cet hiver dans l’État, la pancarte porte aujourd’hui : « Nous sommes
89 … », cette phrase classique d’introduction est en passe de devenir proverbiale en Amérique, et c’est fort bien : on ne tue le
90 province, sans grand avenir, qui vit déjà sur son passé d’un siècle… Robert me dépose devant l’entrée de son agence de locati
91 d krach, en 1929. Tout s’écroulait. Ma faillite a passé inaperçue. J’ai ouvert cette agence que vous venez de voir, et je n’a
92 er sur une chaise pour y entrer. De la cuisine on passe par une baie sans porte dans le frontroom, qui donne sur la rue. De l
93 ue le camionnage. Décembre 1945 Comme je ne passe ici que trois jours par semaine, je me suis abonné au « service de se
14 1946, Journal des deux mondes. Journal d’un retour
94 lus pénible et longue la préparation des voyages. Passer d’Amérique en Europe ne demandait plus que quelques heures ? On y ajo
95 nostalgie de l’Amérique. D’un présent vécu comme passé dans le futur que j’anticipe. Je me promène dans un New York déjà qui
96 des forêts canadiennes aux lacs gelés. Nous dûmes passer toute une nuit dans les lugubres baraquements de la base de Gander, à
97 le monde devant nous. En deux minutes nous sommes passés de la gloire aux ténèbres denses. Il n’y a plus que, tout près sur no
98 t ne manque pas d’élégance. Une dame qui vient de passer le temps de la guerre en Amérique frémit de toutes ses fourrures et s