1 1947, Vivre en Amérique. Prologue. Sentiment de l’Amérique
1 t sur le pont du bateau qui remonte lentement les passes de l’Hudson vers Manhattan, d’être saisi par l’émotion d’une nouveaut
2 nt à travers le temps et l’espace. Tout glisse et passe ici, vers l’oubli, vers la vie. La jeune Américaine quitte son fiancé
3 la santé du couple réuni. Ils aiment tout ce qui passe , fait sensation, va plus loin et se perd on ne sait où, dans un autre
2 1947, Vivre en Amérique. Vie politique
4 lle peine autour du building du Times, sur lequel passaient en ruban lumineux les résultats de la journée. À 9 heures, Willkie se
5 se contrôle davantage. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres républiques, l’opinion américaine discute réellement le
6 n’y comprendra plus rien. Une moitié des bureaux passera son temps à faire enquête sur les activités de l’autre moitié, qui el
7 r ailleurs leurs origines. On ne se réfère pas au passé , mais à l’avenir. On n’invoque pas la tradition, mais l’utopie. On pe
8 berté future. Non pas comme chez Maurras, dans le passé , comme chez Barrès dans la terre et les morts, ou comme chez Rosenber
3 1947, Vivre en Amérique. Vie culturelle et religieuse
9 rs éditoriaux, dont la moitié traite de ce qui se passe dans tel pays de l’Amérique du Sud ou de l’Europe. Le reste du journa
10 e son journal, en apprend davantage sur ce qui se passe en France que la lecture de dix journaux français. Tous les Français
11 r l’idée d’empêcher le peuple de savoir ce qui se passe , n’eût pas trouvé de meilleur expédient : s’ils demandent des nouvell
12 souverains en voyage. Comme elle est gaie ! J’ai passé une demi-heure à causer avec elle, sur un sofa, et plus tard nous avo
13 e saut est brusque, l’abîme s’ouvre béant. Car on passe de 3000 lecteurs à 300 000, c’est-à-dire qu’on passe pratiquement du
14 se de 3000 lecteurs à 300 000, c’est-à-dire qu’on passe pratiquement du prolétaire au millionnaire des lettres. Je ne connais
15 ndu, si le sujet en paraît opportun. Tout cela se passe sans la moindre hypocrisie… Mais aussi sans le moindre respect pour l
16 romis bien qu’on ne m’y prendrait pas. Et tout se passa fort décemment pour les premiers essais que je donnai à des revues sé
17 apter n’empêche-t-il pas certaines intonations de passer  ? Vous avez si bien pris le rythme du siècle qu’on se demande parfois
18 diquent, et je note beaucoup de Roman Catholics). Passons maintenant dans Park Avenue. Des coupoles byzantines sur un porche ro
19 de cultes relayés par différentes stations. Vous passerez d’une liturgie solennelle de l’Église épiscopale à quelque réunion de
20 ntonne le cantique : Ô Dieu, notre aide aux temps passés … Le président y joint sa voix. » Puis ce fut la prestation de serment
21 style du jour, mais certains mots ne sauraient y passer , comme péché, grâce, mort et résurrection ; ou bien vous parlez du pé
4 1947, Vivre en Amérique. Vie privée
22 reste, souvent, se perd dans les alcools. Tout se passe comme si l’homme d’Amérique n’avait qu’un goût modéré pour la femme,
23 est qu’en Europe, l’on se préoccupe avant tout du passé , d’un capital de souvenirs et d’habitudes communes, dont la rupture d
24 rce est impossible, à moins que l’on accepte d’en passer par une odieuse mise en scène « légalement constatée » dans une chamb
25 faire « comme si » l’instinct sexuel pouvait être passé sous silence ou nié ; les sexologues qui tenteront follement de faire
5 1947, Vivre en Amérique. Conseil à un Français pour vivre en Amérique
26 sans bousculade, à l’heure convenue. Le temps de passer le week-end à la campagne, du vendredi soir au lundi matin. Le temps
27 is qu’elle se cache en Europe. Nul jansénisme n’a passé par là. Point de secret des banques, aucun mystère sur les salaires.
28 r son avenir. Nous le jugeons sur le bilan de son passé .   Passe-droits. — Les Américains vous apprendront, par voie de fait
29 is toujours par une implicite comparaison avec un passé admiré. Et l’on se demande : va-t-elle durer ? L’Américain, lui, se d
30 is, ne l’oublions pas, moins important que ce qui passe inaperçu. C’est dans ce dernier domaine, peut-être, que nous aurions
31 , on boit, on ne s’étonne de rien, tout glisse et passe , il y a tant d’êtres sur la terre, tant de hasards, tant de manières
32 sion qu’il ne changerait pas plus de parti que de passé . 7.Comment ils prennent la vie Le Français est profondément sér
33 ts d’exportation, humains ou commerciaux, le font passer pour plus léger que l’air. Il a fallu le général de Gaulle et les réc
34 ou les écoles confessionnelles. L’Américain lui, passe encore en Europe pour un Anglo-Saxon puritain du type dynamique, alor
35 aient déjà faits ; il en est fatigué d’avance, et passe à l’invention suivante. Vue d’Amérique, l’Europe apparaît comme une
36 France. Quant aux gratte-ciel, l’ère en est bien passée . Sauf à New York, ils ne sont pas rentables. 10.Comment ils sont s
37 e. Tous les parents européens qui le peuvent font passer leurs enfants, après un an d’essai, dans une école privée. Au foyer,
38 voit plongé dans une foule où son bien et son mal passent inaperçus, et en tout cas ne sont pas pris au tragique. « Un homme en
39 s de leurs États, les dernières élections se sont passées presque sans coups de fusil. Peut-être atteindront-ils bientôt l’âge
40 s d’eux le souci d’être dignes non seulement d’un passé qui nous a faits, mais surtout d’un avenir qu’il dépend de nous de fa